Ce matin là, le commandant Achab a le visage d’un cadavre. Normal, me direz-vous, pour quelqu’un qui vient tout juste de quitter l’hôpital et sa superbe vue plongeante sur le cimetière voisin. Certains y auraient vu un mauvais présage. Achab, non ! Peut-être est-il vraiment immortel, comme il se plait à l’affirmer à ses collègues. En attendant de le vérifier, Achab est de retour au 36 quai des Orfèvres. Et cette fois, c’est dans le milieu du showbiz qu’il va devoir enquêter. Une jeune chanteuse a été assassinée. Son nom : Suzanne Merlin, dite Tosca. Et autour d’elle et de son cadavre encore chaud planent quelques noms de stars plus ou moins éphémères, quelques noms de paparazzis aussi plus ou moins sympatiques, que du beau linge en somme baigné dans un univers de strass et de paillettes, de haines et de faux semblants. L’affaire s’annonce compliquée mais Achab a de sérieux atouts, de l’expérience et une certaine ténacité…
Après un premier volet remarqué à Angoulême 2010, Stéphane Piatzszek et Stéphane Douay continuent de mettre en place l’univers de cette nouvelle série policière qui a pour héros un vieux flic atypique, unijambiste, ronchon et gros fumeur de pétards. Sur un scénario somme toute assez classique, Stéphane Piatzszek propose une mise en scène rythmée, des dialogues finement ciselés et des personnages aux caractères trempés. Côté graphisme, le Caennais Stéphane Douay nous offre une nouvelle facette de son talent après avoir illustré la série de science fiction Matière fantôme parue aux éditions Dupuis. Sont trait est ici légèrement plus fluide et les atmosphères plus douces, grâce peut-être aussi aux couleurs particulièrement sobres d’Irène Häfliger. Un personnage qui ne demande qu’à prendre de la bouteille ! E.G.
Découvrez l’interview du dessinateur Stéphane Douay ici-même !