« Je ne dis pas Monsieur le professeur. Je l’appelle le maître. Sans majuscule, le maître, simplement ». Ainsi commence ce récit adapté du roman d’Hiromi Kawakami par l’une des plus grandes signatures de la bande dessinée japonaise, Jirô Taniguchi. Et ces quelques mots, attribués à l’héroïne, Tsukiko, donnent la couleur de l’album. Comme le titre d’ailleurs, Les Années douces. Sur près de 200 pages, l’auteur du Gourmet solitaire, d’Un Zoo en hiver ou encore de Quartier lointain (Alph’Art du meilleur scénario 2003) nous plonge effectivement dans un univers de douceur, de délicatesse, de bonheur ! L’histoire ? Simple comme une rencontre. Une rencontre entre une jeune femme célibataire de 37 ans, Tsukiko, et un homme de 30 ans son aîné, Harutsuna Masumoto. Autrefois, Harutsuna fût son professeur de japonais. Aujourd’hui, c’est un vieil homme veuf et solitaire. C’est au café qu’ils se sont rencontrés. Ils s’y retrouvent régulièrement au hasard de leur emploi du temps. Entre les deux, doucement, tranquillement, s’établit une relation amicale, complice, et bientôt, Tsukiko et Harutsuna provoquent les rencontres, les sorties, les promenades… Comme tous les livres de Jirô Taniguchi, Les Années douces ne se consomme pas, il se déguste, se savoure, planche après planche, vignette après vignette, en prenant son temps, en flânant, en s’arrêtant sur un dessin, sur un mot, sur un silence. Une belle histoire d’amour et un récit intimiste comme seul Jirô Taniguchi sait les écrire ! E.G.
04 Sep