Après la trilogie Matière Fantôme, réalisée avec Hugues Fléchard au scénario, le Caennais Stéphane Douay s’associe à Stéphane Piatzszek pour mettre en scène les aventures du commandant Achab, un drôle de flic, unijambiste, ronchon et amateur de pétards. Rencontre…
Quel a été votre premier coup de foudre graphique ?
Stéphane Douay. Bizarrement, ce fut Gotlib. J’adorais son univers et sa façon de faire les mains des filles. Puis Milton Caniff, Alex Raymond ou encore Eisner…
Quel a été leur influence sur votre propre graphisme ?
S.D. L’influence est assez diffuse en fait. On commence par recopier tout ce qui nous tombe sous la main, on arrange le tout pour en faire une histoire puis on prend ses distances. On commence à trouver son propre truc.
Comment qualifiez-vous votre style ?
S.D. Pseudo ligne claire semi-réaliste. Je cherche encore.
Comment êtes-vous passé d’un récit SF à un polar ? Avez-vous dû adapter votre dessin ?
S.D. J’ai envie de tout faire. Dans le sens d’essayer des genres différents. La SF m’attire beaucoup. A chaque histoire, j’ai le sentiment qu’il me faut adapter mon dessin à ce qui doit être raconté. Les nuances ne sont pas flagrantes mais elles existent. Je suis passé de la SF au polar comme on passe du camembert au livarot. Ca n’a pas le même goût mais quand on aime le fromage, c’est toujours bon.
Quelle est la genèse de cette nouvelle série ? Et comment se passe votre collaboration avec le scénariste ?
S.D. Au départ, Stéphane Piatzszek avait conçu son histoire pour une série télé. C’est devenu une BD et aux dernières nouvelles, il semblerait que ça puisse devenir une série télé. Notre collaboration se passe très bien. Il m’envoie son scénario, on en discute, je découpe tout l’album, on en discute, je rajoute, j’enlève, on en discute et puis j’attaque et on ne discute plus !!
Comment voyez-vous l’avenir de la série ? Du personnage ?
S.D. L’avenir de la série est entre les mains des lecteurs. Imaginez une arène romaine avec au milieu le personnage et tout autour, sur les gradins, les lecteurs. Si ces derniers sont assez nombreux, ils lèveront le pousse, sinon…
Dans quels univers vous sentez-vous le plus à l’aise ? Qu’aimez-vous par dessus tout dessiner ?
S.D. Je ne me pose pas la question de cette manière. Avant tout, c’est l’histoire que l’on me propose qui m’accroche. J’y vois alors le plaisir que je peux prendre à la dessiner, comment découper telle ou telle scène, la meilleur façon de raconter. C’est ça qui m’intéresse avant le dessin.
Quels sont vos projets ?
S.D. Un album dans la collection BD jazz, un projet avec Siro qui me propose un scénario très drôle et que j’ai très envie de concrétiser. Et puis faire de la planche à voile mais sans voile et sans planche… De la natation en fait.
Propos recueillis le 16 juin 2010 par Eric Guillaud.
Retrouvez la chronique du second volet de la série Commandant Achab ici-même !