Souvenez-vous du premier album ! Le jour de son anniversaire, Philippe Manche apprenait qu’il était viré de son boulot. Viré, comme ça, du jour au lendemain, après 27 ans de bons et loyaux services. Et puis, ce fut la dégringolade : alcool, divorce, endettement, saisie judiciaire… Un grand classique ! Mais dans son malheur, Philippe a pu bénéficier du soutien sans faille de certains amis et de ses enfants, notamment de sa fille qui lui a offert un merveilleux petit fils. Peu à peu, l’envie de se battre, de vivre tout simplement, est revenue. La chance aussi ! Bien que toujours porté sur la bouteille, Philippe va avoir une idée qui va changer sa vie. Une idée de génie : ouvrir un salon de coiffure dans un TGV. Et ça marche. Très fort même au point d’être invité à la télévision pour en parler… au point aussi de retrouver une seconde jeunesse !
Le titre du diptyque annonce la couleur. Les Gens honnêtes parle de gens comme vous et moi, de gens simples qui font comme ils peuvent face à la vie et à ses aléas. Et c’est un petit bonheur que de suivre le parcours du personnage principal, Philippe Manche, un Français moyen qui va sombrer totalement à l’annonce de son licenciement avant de finalement rebondir. Si le fond de l’histoire est dur, le ton général est particulièrement léger, sensible, humaniste et drôle. Les Gens honnêtes relève d’un savant mélange. On peut y retrouver un peu de Baru (L’Autoroute du soleil, Les années Spoutnik, L’Enragé…), un peu de Jean-Claude Denis aussi (Luc Leroi, Quelques mois à l’Amélie, Tous à Matha! …), beaucoup bien évidemment de Gibrat, auteur qui s’est fait remarquer avec La Parisienne (Dargaud), Mattéo (Futuropolis), Marée basse (Dargaud), Le Sursis ou encore Le Vol du corbeau (Dupuis) et beaucoup enfin de Durieux, dont on appréciera le trait joyeux, l’atmosphère générale chaleureuse. Une histoire qui se lit le sourire aux lèvres. Coup de coeur assuré !
Eric Guillaud