01 Avr

Une Affaire de caractères, un polar lettré de François Ayroles

9782756041377vVoilà un polar peu ordinaire. Un polar qui se déroule à Bibelosse, un village d’écrivains, d’imprimeurs, de typographes et autres amateurs de belles lettres…

Tout commence par un accident de la circulation à l’entrée du village. Ramon Hache, spécialiste en enseignes envoi son camion dans le décor. C’est donc à pied qu’il devra honorer une livraison de lettres géantes à un certain Monsieur Tézorus. Monsieur Tézorus parle comme un dictionnaire. Et ce n’est pas une métaphore. Dites-lui bonjour, il vous répond « Bonjour n.m. Salut du jour ». Heureusement, pour le guider dans ce village peuplé de personnages pour le moins singuliers et de caractère, Ramon Hache peut compter sur un vendeur de renseignements ambulant. La livraison suit son cours jusqu’au moment où l’une des figures emblématiques de Bibelosse, Donald Fraser, est retrouvé sauvagement assassiné, son corps jeté au fond d’un puits. L’inspecteur Edgar Sandé est chargé de l’enquête. Très vite, les villageois comprennent qu’ils sont confrontés à un tueur en série. Et l’affaire ne s’annonce pas simple…

Pas très simple mais pas vraiment compliquée non plus cette Affaire de caractères ! Plutôt drôle même. Membre du groupe OuBaPo (Ouvroir de bande dessinée potentielle) qui à la manière de l’OuLiPo (Ouvroir de littérature potentielle) de Raymond Queneau impose aux auteurs des contraintes artistiques, François Ayroles signe ici un polar au pays des belles lettres et des bons mots. Les meurtres, l’enquête, les nombreux personnages, ne sont que prétexte à un bel exercice de style qui se niche dans le scénario mais aussi et surtout dans les dialogues. Un album aux nombreuses surprises que nous nous garderons bien de dévoiler ici.

Eric Guillaud

Une Affaire de caractères, de François Ayroles. Editions Delcourt. 16,95 €

© Delcourt - Ayroles

© Delcourt – Ayroles

22 Mar

Celui qui n’existait plus, une histoire dans l’ombre du 11 septembre signée Rodolphe et Van Linthout

Capture d’écran 2014-03-21 à 14.23.26Norman Jones, 40 ans, marié, deux enfants, un bon boulot, pas mal d’argent et… une vie qui l’ennuie affreusement. Alors ce matin-là, à NewYork, Norman traîne au lit avec sa maîtresse, Tiny, pas pressé de rejoindre son bureau au World Trade Centrer. Bureau qu’il n’aura d’ailleurs pas l’occasion de rejoindre. Nous sommes le 11 septembre 2001 et deux avions de ligne viennent de percuter les tours. Les médias redoutent déjà des milliers de morts, alors pourquoi pas lui, oui, pourquoi pas lui qui rêvait de tout recommencer, de repartir à zéro…

Pourtant peu incontionnel du travail de Rodolphe, je dois reconnaître que ses derniers récits me surprennent agréablement, notamment Mojo et aujourd’hui Celui qui n’existait plus, tous deux mis en images il est vrai par un dessinateur de talent passé maître dans l’art d’installer des ambiances, le Belge Van Linthout. Comme Mojo, ce nouvel album paru chez Vents d’Ouest nous entraîne sur les routes américaines avec une fiction inscrite dans le réel et ici l’attentat contre les Twin towers comme point de départ !

Eric Guillaud

Celui qui n’existait plus, de Georges Van Linthout et Rodolphe. Editions Vents d’Ouest. 22€

© Vents d'Ouest / Rodolphe & Van Linthout

© Vents d’Ouest / Rodolphe & Van Linthout

19 Mar

Errance en mer rouge, un voyage sur les pas de Henry de Monfreid signé Joël Alessandra

L.10EBBN002048.N001_ErranceMe_C_FROublier le souffle d’Anna, oublier la douleur, la maladie qui l’a anéantie, oublier la mort. Un mois après le décès de sa femme, Tom commence seulement à réaliser que la cicatrisation sera longue et douloureuse. La solution ? Fuir ce quotidien devenu insupportable, s’envoler pour d’autres horizons. Ce sera l’Afrique, Djibouti, le lycée Kessel où il remplace au pied levé un professeur de dessin rapatrié en urgence en France. A défaut d’échapper aux souvenirs douloureux, Tom se laisse envoûter, happer, par ce pays, par ses habitants, ses ambiances et par ses fantômes, Joseph Kessel et surtout Henry de Monfreid, l’écrivain voyageur. L’aventure est au bout de la piste !

Magnifique. Absolument magnifique ! Errance en mer rouge est un récit comme on en lit finalement assez rarement, une invitation au voyage, à l’aventure, à la découverte. Il faut dire que Joël Alessandra, auteur d’une vingtaine d’albums parmi lesquels Le Périple de Baldassare (Casterman), Retour du Tchad (La Boîte à bulles), Ennedi la beauté du monde (La Boîte à bulles) ou Instinct sauvage (KSTR), est lui-même un grand voyageur et avoue une attirance particulière pour l’Afrique où Il a vécu un an et demi, à Djibouti. Une histoire troublante, un graphisme vivant, des atmosphères merveilleuses, de belles références littéraires… Errance en mer rouge vous emmènera loin, très loin !

Eric Guillaud

Errance en mer rouge, de Alessandra. Editions Casterman. 22,50€

18 Mar

Omaha Beach, 6 juin 1944 ou l’histoire d’une photographie mythique de Robert Capa

© Dupuis

© Dupuis

C’est l’un des clichés les plus célèbres du Débarquement en Normandie et plus largement du XXe siècle. Un homme allongé dans l’eau, arme à la main, prêt à en découdre avec l’ennemi, une photo légèrement floue prise dans l’urgence, dans la folie du débarquement en juin 44 par un photoreporter qui deviendra mondialement célèbre, l’immense Robert Capa.

70 ans après cette immortalisation de l’un des événements majeurs de la Seconde guerre mondiale, événement qui annonce la libération et la fin des années noires en Europe, les éditions Dupuis et l’agence Magnum Photos s’unissent pour publier une monographie portant sur le cliché, une monographie « à la croisée de la photographie et de la bande dessinée » précise le dossier de presse, 60 planches réalisées par Dominique Bertail au dessin et Jean-David Morvan au scénario complétées par un dossier associant photos, archives et témoignages.

Jean-David Morvan revient sur le genèse de cet album : « J’aime la bande dessinée et la photo. Il y a environ un an, j’ai eu l’idée de contacter Magnum Photos pour leur proposer de faire des bandes dessinées adaptées de leurs reportages. Je n’avais aucun contact, j’ai donc envoyé un email à une adresse trouvée sur Internet. J’ai eu une réponse de Clément Saccomani, le Directeur Editorial de Magnum Photos deux jours plus tard. Ils étaient intéressés et souhaitaient me rencontrer ».

Un album à paraître le 30 mai.

Eric Guillaud

16 Mar

L’album Lucie s’en soucie réédité aux Humanoïdes Associés

lucie-s-en-soucie-bd-volume-1-simple-51236A quoi peut bien rêver une jeune parisienne célibataire de 30 ans ? Au grand amour bien sûr. Et au prince charmant, vous savez celui qui est beau, créatif, intelligent, rassurant et drôle. Une perle rare que Lucie pense avoir finalement dégoté au hasard d’une soirée chez un voisin. Lambert, c’est son petit nom, est photographe, mais sans pellicule. De l’humour à froid qui scotche un peu mais bon ! Pour Lucie, le souci est ailleurs. Du haut de ses 30 ans, Lucie n’a plus de temps à perdre et son prince charmant doit aussi être un parfait géniteur même si elle se défend par ailleurs d’être dans le moule comme sa soeur. Très peu pour elle le plan bobonne, la bague au doigt et les polichinelles dans le tiroir… ou alors avec du sentiment !

Une course au bonheur ! Voilà ce que nous racontent Catel et Véronique Crisseaux, elles-mêmes trentenaires à l’époque, dans ce récit intimiste publié en 2000 dans la collection Tohu Bohu. Naviguant dans la sphère du tandem Dupuy – Berberian, les deux jeunes femmes avaient imaginé avec Lucie le pendant féminin de Monsieur Jean. Un pendant féminin qui vivra plusieurs aventures dans une série publiée ultérieurement chez Casterman. Un tantinet parisien mais franchement drôle !

Eric Guillaud

Lucie s’en soucie, de Catel et Véronique Grisseaux. Editions Les Humanoïdes Associés. 14,20€

14 Mar

Captain Biceps, une interview en douceur de Tebo

Nous l’avions interviewé en mars 2010 alors qu’il venait de publier le septième volet de Samson et Néon. Quelques années et bébés plus tards, nous le retrouvons quasi inchangé, toujours aussi Tebo, à l’occasion d’un nouveau Captain Biceps, les aventures du justicier en collant rouge qu’il anime depuis 10 ans maintenant avec son ami Zep. 400 000 exemplaires vendus à ce jour annonce fièrement l’éditeur. De quoi bomber le torse et jouer les gros bras mais ce serait mal connaître Tebo, rencontre avec un auteur qui aime les super-héros pour de vrai et la baston pour de rire…

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C’est pas commun comme nom, Tebo. D’où ça vient ?

Tebo. Comme je n’ai jamais pu me trouver un pseudo classe, j’ai juste simplifié mon nom de famille qui est thébault.

Une vingtaine d’albums, deux séries adaptées en dessins animés pour la télé… bref, tu es un peu une star de la BD maintenant. C’est facile à vivre?
Tebo. Il y a pire comme métier… En fait, j’ai même trois séries adaptées en dessins animés : Samson et Néon, Captain Biceps et Comment dessiner?. Et là, je bosse sur une autre série animée avec Futurikon (société de production française, ndlr). Les héros sont mes deux premiers enfants et ça s’appellera César et Capucine. Euh… je me la pète un peu !

Tu habites Caen, est-ce un bon endroit pour trouver l’inspiration ?
Tebo. Non, jamais (même si j’aime beaucoup ma ville… ou alors il faudrait qu’il pleuve un peu moins).

Et travailler avec Zep, c’est comment ?
Tebo. Un pied d’enfer ! On se connait depuis 15 ans grâce à la création du journal Tchô! (journal de titeuf). On est devenu vite copains. Et comme on aimait le travail de chacun, il était logique qu’on travaille ensemble. En plus d’être mon pote, d’être très connu, Zep est un des meilleurs scenaristes du gag en une page. Il faudrait être idiot pour refuser de bosser avec lui.

Si je compte bien, c’est le sixième album de Captain Biceps. C’est un puits sans fond en plus d’être une mine d’or ?

Tebo. Le puits sans fond, il faut le travailler… parce que les idées ne tombent pas toutes seules du ciel ! Et si on veut avoir une mine d’or, il faut être très exigeant sur son travail…

Si je te demandais de tirer le portrait de ton personnage, comment le décrirais-tu ?
Tebo. Faut être une grosse brutasse avec peu de cerveau pour oser s’appeler Captain Biceps!

Qu’est-ce qui t’inspire dans la vie ?
Tebo. Pas grand chose… car c’est un très gros boulot pour moi de trouver mes histoires, mes gags ainsi que mes petits bouts de phrases rigolotes dans les bulles. Je creuse dans le fond de mon cerveau pour trouver tout ça!

© Glénat / Zep & Tebo

© Glénat / Zep & Tebo

Et qu’est ce qui t’a plus précisément inspiré pour imaginer ton Captain Biceps et ses aventures ?

Tebo. Captain Biceps est né de l’amour que je porte aux histoires de super-héros (c’est ce genre de bd qui m’a donné envie d’être dessinateur) et des histoires rigolotes trash de Wuillemin, Edika, Maester et surtout Gotlib, avec qui j’ai dessiné un combat de Captain Biceps contre Superdupont! Oui, je sais, je me la pète encore…

Tu n’en a pas marre de faire dans le gros bras ? Tu n’as pas envie d’un peu de tendresse, de délicatesse, de faire une série pour les filles avec des princesses qui chantent et font du cheval, un mélange de Violetta et de Grand Galop quoi ?
Tebo. C’est super dur pour moi, de dessiner un cheval… donc, je vais continué à faire ce que j’adore faire : des hommes en collant et slip qui se mettent des bonnes roustes!

Est-ce qu’il y a du Biceps en toi et inversement ?
Tebo. J’ai de trop grosses cuisses pour être Captain Biceps! Et Captain Biceps est nul avec les filles, alors que moi… ah! merde! moi aussi je suis assez nul avec elles. Bon, ben, j’ai au moins un point commun avec mon héros.

Dans une interview de 2011, tu annonçais pour le tome 6 un récit long et moins de combats ? Au final, on retrouve les mêmes ingrédients que dans les albums précédents, à savoir des histoires courtes et de la baston à toutes les pages ou presque. C’est difficile de changer une formule qui marche ?

Tebo. Quand je parlais de combats, il s’agissait des « combats-gag en une page ». J’en avais un peu marre de les dessiner et je trouvais que l’on avait fait le tour de ce genre d’histoire. Ce qui qui est nouveau dans cet album, c’est qu’il n’y a QUE des histoires courtes avec des petites astuces qui les relient entre elles pour en faire une sorte de grande histoire. En plus, Captain Biceps a avec lui dans (pratiquement) toutes les histoires un assistant (Genius Boy)… Ce qui change un peu la série.

© Glénat / Zep & Tebo

© Glénat / Zep & Tebo

Tu es depuis peu à nouveau papa, le troisième je crois, un petit Raphaël, pourrais-tu abandonner la BD pour te consacrer exclusivement à tes enfants?

Tebo. Non, je ne pourrai pas…  comme je ne pourrai pas abandonner mes enfants pour me consacrer exclusivement à la bd.

D’ailleurs, si tu n’avais pas fait de BD tu aurais pu faire quoi ?
Tebo. Astronaute mais j’étais un peu nul en maths et en sport.

© Glénat / Zep & Tebo

© Glénat / Zep & Tebo

Quel effet ça fait d’être exposé dans une galerie comme Arludik à Paris (du 6/3 au 5/4) ?

Tebo. C’est classe ! Je suis très fier, je commence à snober tous mes confrères qui n’ont pas exposé dans cette superbe galerie.

Quel est ton coup de gueule du moment ?
Tebo. il y a trop de bd qui sortent chaque année (et beaucoup trop de bouses à mon goût), ce qui laisse trop peu de places aux bonnes bd et surtout peu de temps pour que les gens les découvrent. Certaines bd restent à peine une semaine en vitrine avant de retourner dans les cartons… C’est triste!

Quel est ton coup de coeur du moment ?

Tebo. Le film Gravity m’a mis une bonne claque!

Un mot sur tes projets ?
Tebo. J’ai deux bouquins jeunesse qui vont sortir en juin et septembre 2014 (Les Psicopattes 1 et 2, avec Hélène Bruller au scénario chez glénat). Je participe au tome 2 de L’Atelier Mastodonte, une série publiée dans le journal spirou (sortie en juin 2014 chez dupuis). Je bosse sur les illustrations d’un livre traduit de l’américain qui s’appelle Je pète donc je suis (sortie en octobre 2014 chez glénat), j’attaque le story board du troisième et dernier tome d’Alice au pays des singes (sortie en janvier 2015 chez glénat).  Ensuite en juin de cette année, je commence une bd (scenario, dessin et couleur) avec comme héros MIckey (chez Glénat et Disney). L’année prochaine, je dois faire une aventure de Spirou, et après ça, je pourrais reprendre les aventures de Captain Biceps (mais sans mon pote Zep qui est trop occupé ailleurs). Enfin, je prendrai une journée de vacances, et après je me remettrai au boulot…

Ah oui quand même ! Un dernier mot (pas trop gros) ?
Tebo. Il y avait beaucoup trop de questions à cette interview…
 
Nous sommes d’accord. Merci Tebo !

Interview réalisée le 13 mars 2013 par Eric Guillaud

Retrouvez la vie trépidante de Tebo icil’exposition Arludik  et la chronique du sixième album de Captain Biceps sur ce blog

12 Mar

Maggy Garrisson, une nouvelle figure du polar imaginée par Oiry et Trondheim

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Elle s’appelle Maggy Garrisson et aujourd’hui Maggy Garrisson a le cœur particulièrement léger. Elle a enfin retrouvé un job, un job de secrétaire dans une agence de détective privé. L’agence est miteuse, le privé alcoolique, mais qu’importe, deux ans sans travail ont rendu Maggy moins regardante. Et puis, une fois dans la place, Maggy sait qu’elle pourra toujours monnayer quelques menus services. A commencer par retrouver le canari jaune de Madame Simmons et empocher les 70 livres de récompense. Ce n’est pas l’affaire du siècle, c’est sûr, mais ce n’est qu’un amuse gueule. Et le plat de résistance arrive d’ailleurs très vite ! Anthony Wight, le patron de l’agence, se retrouve à l’hôpital après avoir été tabassé. Il charge Maggy de lui ramener son portefeuille dont le contenu suscite la convoitise générale…

Très belle surprise que ce premier volet de Maggy Garrisson. Stéphane Oiry au dessin et Lewis Trondheim au scénario signent en effet une très belle mise en place pour ce polar que l’on pourrait rapprocher d’un Jérôme K Jérôme Bloche, intimiste et humaniste à souhait. L’ensemble des personnages, l’atmosphère so british, l’intrigue, le dessin, tout concourt à faire de Maggy Garrisson une grande série. On attend le second tome avec impatiente !

Eric Guillaud

Maggy Garrisson, de Oiry et Trondheim. Editions Dupuis. 14,50€

10 Mar

Captain Biceps est de retour et ça va faire mal…

 

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Il a tout pour lui. Il est beau, grand, fort et intelligent… enfin… presque. Mais comme il est musclé, très musclé, il serait malvenu, inconscient, voire totalement suicidaire de lui manquer de respect dans ces quelques lignes.

Alors oui, amis du Neuvième art, pour la première fois de ma vie de chroniqueur, je ferai ici totale allégeance, complète carpette, en disant tout le bien que je pense de Biceps, le plus grand « justicier jour et nuit » de la planète « super-héros », le seul à proposer à ses ennemis dans un élan d’humanité mal contrôlé deux manières de les arrêter, la manière douce qui consiste simplement à leur exploser les dents, les bras et les jambes, et la manière forte. Oui, forcément, ça calme !

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À lire l’interview de Tebo ici

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Le grand Captain Biceps, donc, est de retour pour de nouvelles aventures complètement déb… pardon absolument géniales dans lesquelles il va devoir sauver le monde d’une terrible attaque de vampires, retrouver une équipe de scientifiques tombée entre les mains de sauvages, tenir à distance l’affreux Docteur Nuisible, combattre une pieuvre géante au fond de la mer, prendre un peu de vacances et former les Justice-men, une bande de crétins décidés à faire régner la justice sur la ville entre 14 et 17H29. Pourquoi 17h29 me direz-vous ? Tout simplement parce qu’il y a « Questions pour un champion » à 17h30 pétante !

Avec les aventures de Captain Biceps, on rit beaucoup et en même temps on devient intelligent à l’image de leurs auteurs, Zep et Tebo (oui, ils sont aussi très très musclés!). La BD du siècle et au-delà, en librairie le 12 mars.

Eric Guillaud dit Captain Musclor

Le retour du poing de la justice, Captain Biceps (tome 6), de Zep et Tebo. Editions Glénat. 9,99€

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09 Mar

Clandestino, un documentaire au coeur de l’immigration clandestine signé Aurel

1447_couvMême si son titre peut légitimement laisser penser le contraire, « Clandestino, un reportage d’Hubert Paris – Envoyé spécial » est une fiction.

Une fiction mais un fait d’actualité bien réel et même dramatiquement réel puisque l’auteur, le dessinateur de presse Aurel, aborde ici l’immigration clandestine et plus précisément les harragas, ces hommes et femmes candidats à la traversée de la Méditerranée souvent au péril de leur vie. Et s’il reconnaît avoir pris des libertés avec les personnages, les lieux et les situations, toutes les informations contenues dans les pages de l’album sont certifiées vraies car vécues par l’auteur lui-même à l’occasion de différents reportages effectués en compagnie du journaliste Pierre Daum pour Le Monde Diplomatique.

« Mes premiers essais pour cette histoire… », explique-t-il, « n’étaient pas sous le biais de la fiction, mais ce n’était pas concluant du tout. Ça n’apportait rien et semblait très nombrilisme : tout le contraire de ce que je voulais faire. L’idée est alors venue de créer un personnage de fiction, Hubert Paris, pour apporter une distanciation. Cela m’a permis de raconter des choses très personnelles sans que ce soit égoïste et, dans un second temps, de mélanger plusieurs reportages ».

Ne cherchez pas le scoop… Aurel développe son récit comme un documentaire, prenant le temps d’approcher la réalité, de poser les choses, d’expliquer, de montrer et de nous faire réfléchir. D’Alger à Almaria, en Andalousie, ou les immigrés trouvent une porte d’entrée pour l’Europe sous les milliers d’hectares de serres espagnoles, Aurel envoie son personnage principal Hubert Paris, reporter au magazine américain Struggle, dans les pas de ces migrants qui quittent un pays sans jamais en rejoindre un autre complètement, restant ainsi entre deux terres, refoulés ou utilisés en fonction des aléas économiques et des besoins de main-d’oeuvre à pas cher. Un sujet difficile traité avec intelligence !

Eric Guillaud

Clandestino, un reportage d’Hubert Paris – Envoyé spécial, de Aurel. Editions Glénat. 17,25 €

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06 Mar

Scandale aux éditions Dupuis : Natacha nue dans le journal Spirou

photo 317 ans qu’on ne l’avait pas vue dans les pages du journal Spirou. 17 ans ! Autant dire une éternité. On aurait pu la croire placée dans une maison de retraite à se la couler douce dans le sud de la France. Mais non, pendant tout ce temps, Natacha a continué à vivre des aventures sous d’autres latitudes.

Et finalement la revoici, dans le numéro du 12 mars prochain, toujours aussi fringante la Natacha, toujours aussi sexy même. Celle qui a fait fantasmer tant de gamins – oui oui – dans les années 70/80 n’a pas pris une ride, même pas un petit bourrelet là ou là. La preuve ? La voici : Natacha nue comme un ver… Argh !!!

Walthery©Dupuis, 2014

Walthery©Dupuis, 2014

Non, vous ne rêvez pas, c’est bien Natacha, notre hôtesse de l’air à nous, nue comme elle ne l’a jamais été. Et encore, la photo ci-dessus réalisée par un paparazzi très connu en France est une sélection plutôt soft…

Et croyez-vous que son créateur le regrette et s’en excuse ? Absolument pas.  « Ce n’est pas une série érotique… », précise Walthéry dans une interview à lire dans le journal Spirou du 12 mars, « c’est une série d’aventures pour toute la famille. Mais ici, je me le suis permis (de la mettre nue, ndlr) parce que je trouvais la situation non seulement amusante mais utile pour le récit : il fallait trouver un motif pour que Natacha s’engouffre dans la chambre de Walter ».

Scandaleux ! Il est temps de lancer une pétition pour le retour de la bonne morale dans le journal Spirou. En attendant, et pour plagier mon confrère Didier Morel, voici la BO à se mettre entre les oreilles…

Eric Guillaud