30 Août

INTERVIEW. Les Cowboys sont toujours à l’ouest, une BD de Damien Geffroy et Olivier Supiot qui pourrait bien vous faire perdre le nord

Rangez vos colts, l’heure est aujourd’hui à la détente avec le western humoristique des Angevins Damien Geffroy et Olivier Supiot, une série d’histoires courtes compilées dans le bon sens aux éditions Fluide Glacial. Rencontre…

Le monde se divise en deux catégories, ceux qui racontent des histoires et ceux qui les lisent. Damien Geffroy et Olivier Supiot appartiennent assurément à la première même si rien ne les empêche de fricoter avec la deuxième.

D’ailleurs, pour ce nouvel opus qui nous invite dans l’Ouest américain, les deux hommes se sont bien évidemment inspirés des livres et des films du genre, réalisant là assurément un hommage même si la chose est tournée en dérision.

Et de fait, l’humour est partout, dès la couverture de l’album avec ce cavalier renversé et renversant, avec ce titre prometteur, avec ces pages de garde en forme de gag et bien évidemment avec toutes ces histoires, une douzaine, réunies autour d’un personnage, John Casey Carson, le dernier des cowboys devenu milliardaire.

À la demande d’une journaliste, Mlle Wiloughstone, soucieuse d’écrire un article sur l’homme et sa fameuse collection de tableaux, Carson accepte de dévoiler ses peintures comme autant de vestiges de son passé d’aventurier livrant au passage, pour chacune d’elles, une histoire de l’Ouest complètement à l’ouest avec des femmes fatales, des gâchettes faciles, des salopards sans frontière, des bons, des brutes, des truands, des John Ouène,Clint Aistewoude et autres Gary Coupeur plus faux que nature…

Comment toutes ces joyeusetés ont-elles pu germer dans l’esprit des auteurs ? Réponse ici et maintenant…

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02 Jan

Sélection officielle Angoulême 2023 : T’Zée, une tragédie africaine de Brüno et Appollo aux éditions Dargaud

Après Biotope et Commando colonial, le tandem Appollo au scénario et Brüno au dessin se reforme autour d’un récit qu’ils auront mis plus de 10 ans à coucher sur le papier, une tragédie contemporaine en cinq actes mettant en scène les derniers instants d’une dictature fictive largement inspirée du parcours de Mobutu…

Ni vraiment documentaire, ni vraiment fiction, un peu des deux à la fois, T’Zée, Une tragédie africaine est un docu-fiction imaginé par Appollo et dessiné par Brüno, docu-fiction qui nous emmène au cœur de la forêt équatoriale, dans le palais d’un dictateur qui vit les dernières heures d’un règne sans partage.

Emprisonné, donné pour mort, T’Zée réapparait dans son palais auprès des siens mais ne pourra qu’assister impuissant à l’effondrement de son régime.

Tragédie en cinq actes largement inspirée du parcours de Mobutu à la tête de la république démocratique du Congo de 1965 à 1997, mais aussi de quelques autres tyrans de l’Afrique noire, T’Zée, Une tragédie africaine sonne plus vrai que vrai, un voyage au cœur de ces puissants qui se pensent au-dessus de tout le monde, aussi mégalomanes que dangereux, aussi impitoyables que pitoyables. Un récit d’une force dramaturgique incroyable magnifiquement mis en images par Brüno, auteur par ailleurs de la série Tyler Cross, et en couleurs par Laurence Croix.

Eric Guillaud

T’Zée, Une tragédie africaine, d’Appollo et Brüno. Dargaud. 22,50€

© Dargaud / Appolo & Brüno

15 Déc

Sélection de Noël : dix BD qui pourraient faire de l’effet sous le sapin

Noël approche à la vitesse de la lumière et vous séchez affreusement question cadeaux ? Pas de panique, voici rien que pour vous une petite sélection de BD en tout genre à glisser sous le sapin le plus proche…

« Mon beau sapin roi des forêts, que j’aime ta verdure… « 

Vous êtes fin prêt(e)s à pousser la chansonnette mais pas vraiment au point question cadeaux ? Nous avons pensé à vous, lu des centaines d’albums et retenu dix d’entre eux, dans tous les styles, tous les formats, tous les prix. À vous de choisir…

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13 Déc

Bloodstar ou quand Richard Corben se frotte au papa de Conan et fait des étincelles

Après HP Lovecraft et Edgar Allan Poe, le grand prix Angoulême 2018 Richard Corben s’est aussi logiquement attaqué en 1975 à l’adaptation d’une œuvre du créateur de Conan le Barbare, Robert E. Howard. Le résultat est un Bloodstar crépusculaire, aujourd’hui enfin réédité plus de quarante ans après une première édition française dans la collection Métal Hurlant.

Extrait de la couverture © Delirium – Richard Corben & Robert E. Howard

Par contre, soyons clairs : même si c’est le nom de Howard qui l’on voit en premier sur la couverture, nous avons bien affaire ici à une œuvre avant tout dominée par Corben. Certes, dans les cas de Poe et Lovecraft, il avait approché le corpus avec révérence, mettant son art avant tout au service des textes originaux, véritables monuments de la littérature fantastique de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Or dans le cas de Bloodstar, et plus précisément de la nouvelle qui l’a inspiré La Vallée du Ver parue initialement en 1934, c’est comme si, à l’inverse, il avait décidé de s’attaquer volontairement à une œuvre mineure et peu connue afin de mieux la modeler à sa guise.

© Delirium – Richard Corben & Robert E. Howard

Après, il n’avait pas trop le choix non plus, vu que les éditions MARVEL avait déjà racheté (cher) les droits des personnages les plus connus de Robert E. Howard, en premier lieu Conan bien sûr mais aussi Kull… Cela dit, les thèmes étaient taillés pour lui : après un cataclysme qui a ravagé le globe, la Terre est revenue à l’état sauvage, les survivants étant revenus à une sorte d’âge de pierre, vivant désormais en tribu. Sur son lit de mort, un vieil homme raconte l’histoire de Bloodstar, homme banni par les siens pour avoir osé aimer une femme qui ne lui était pas destinée mais qui, pourtant, décide les sauver de l’extinction.

En soit, cette histoire contient la quintessence de ce qui a toujours été le fil directeur de nombreuses histoires de Corben : un héros solitaire, un destin tragique et solitaire auquel il ne peut se soustraire, la lâcheté des hommes, la transmission etc. En fait, le dessinateur a tellement retravaillé et tellement imprégné de son style l’histoire originale, aussi bien sur le plan graphique qu’en terme de dramaturgie, que la ‘patte’ pourtant en général assez imposante de Robert E. Howard s’efface très vite, lui laissant ainsi toute la place et lui permettant d’accoucher d’un roman graphique avant l’heure de haute volée.

© Delirium – Richard Corben & Robert E. Howard

Bloodstar est donc du pur Corben, superbement servi ici par un travail de reproduction aux petits oignons, mettant plus que jamais tous ses jeux d’ombres et de lumière qu’il affectionnait tant grâce à un noir et blanc classieux. Même lorsque le tout bascule dans l’horreur cosmique, le récit est toujours porté par une espèce de souffle quasi-hollywoodien, surtout dans les pages en préambule où il décrit l’agonie du globe. Oui, du grand Corben, dans une grande édition, encore une fois grâce aux éditions Delirium qui continue avec sérieux de réhabiliter en France depuis 2013 ce grand maître la bande dessinée américaine d’après-guerre.

Olivier Badin

Bloodstar, de Richard Corben & Robert E. Howard. Delirium. 25€

07 Déc

Ma vie d’instit’ : Une BD d’Emy Bill qui sonne l’heure de la récré

Bêtises en tout genre, gros mots à la chaine, enfilade de perles, situations cocasses… Nos chères têtes blondes ont un certain talent pour nous faire rire. En première ligne, l’institutrice et autrice angevine Emy Bill n’en perd pas une miette et nous raconte tout ça et bien plus encore dans une série de bande dessinée…

© Thomas Lebras pour la photo

S’ennuyer ? Jamais. Émilie Billaud aka Emy Bill est professeur des écoles depuis une bonne quinzaine d’années et depuis dix ans à l’école Saint-Pierre à Angers. Elle aime son métier et n’en changerait pour rien au monde.

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01 Avr

BD. Naduah ou le destin tragique de Cynthia Ann Parker retracé dans un slow western du dessinateur nantais Vincent Sorel accompagné au scénario de Séverine Vidal

Vincent Sorel n’est pas un inconditionnel du western, il aurait même quelques retenues à l’égard du genre. Mais le jeune dessinateur nantais accompagné de Séverine Vidal au scénario nous livre avec Naduah un magnifique récit au coeur de la conquête de l’Ouest, le portrait d’une femme forte et déterminée au destin balloté entre deux mondes…

Extrait de la couverture de l’album Naduah

Encore un western diront certains. Mais non ! Ou du moins pas comme on pourrait l’imaginer. Naduah se déroule effectivement pendant la conquête de l’Ouest mais ne raconte pas une histoire de cowboys, de poursuite infernale ou de duel au soleil. Naduah est avant tout l’histoire d’une femme, Cynthia Ann Parker pour les colons blancs, Naduah pour les autochtones comanches, une femme au destin incroyable confrontée toute sa vie à la violence des hommes..

Cynthia Ann Parker n’a que 9 ans lorsqu’elle est enlevée et sa famille massacrée par les Comanches. Renommée Naduah, elle mène la vie normale d’une indienne, épouse Peta Nocona, a trois enfants quand en 1860, 24 ans plus tard, elle est à nouveau capturée, cette fois par une troupe de Texas rangers, et ramenée de force dans le monde des blancs, laissant derrière elle son foyer, son homme, ses enfants. Tout le reste de sa vie, Naduah n’aura qu’une obsession, fuir la communauté des colons pour retrouver les siens, les Comanches…

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14 Mar

Dix BD qu’il faut avoir impérativement lues avant le festival d’Angoulême

Plus que quelques jours, quelques heures, avant la ruée des amoureux du neuvième art vers Angoulême pour la 49e édition du festival. Histoire de se mettre en condition, voici une sélection de dix albums essentiels, dix coups de cœur, dont on vous recommande chaudement la lecture…

Des dizaines de milliers de visiteurs, auteurs, éditeurs ou passionnés, sont attendus à Angoulême pour le Festival international de la bande dessinée à partir de ce jeudi 17 mars, après une édition 2021 annulée en raison de la pandémie et une édition 2022 reportée.

Autant dire que l’impatience est grande de tous les côtés. Que vous y alliez ou pas, nous vous avons concocté une sélection de dix ouvrages qui reflète parfaitement la richesse de ce neuvième art. Autant de pistes pour découvrir d’autres albums, d’autres histoires, parmi les milliers de titres publiés cette année.

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14 Nov

Goodbye Ceausescu : un certain regard sur la Roumanie d’aujourd’hui avec Romain Dutter et Bouqé

Ceux qui ont dépassé la quarantaine n’ont pu y échapper. Au même titre que la chute du mur de Berlin ou que les attentats contre le World Trade Center, la fin expéditive du régime communiste roumain fait partie des moments forts de l’histoire mondiale contemporaine. Mais à quoi ressemble la Roumanie aujourd’hui, plus de trente ans après la révolution ? Une bonne question à laquelle répondent Romain Dutter et Bouqé dans ce roman graphique qui tient plus du documentaire que du carnet de voyage…

extrait de la couverture de Goodbye Ceausescu

À l’époque, il n’y avait pas de réseaux sociaux mais les images ont largement fait le tour du monde et marqué les esprits via la télévision. Depuis les immenses manifestations dans les rues de Bucarest jusqu’au procès suivi de l’exécution des Ceausescu, le monde occidental a pu vivre quasiment en direct la révolution roumaine et la disparition d’une des dictatures les plus dures des pays de l’Est.

Et depuis ? Depuis, le pays a choisi le camp des démocraties et rejoint l’Union européenne en 2007. Pour le reste et pour la plupart d’entre-nous, il faut bien l’avouer, la Roumanie est un mystère. Que savons-nous de son économie, de sa culture, de ses traditions, du quotidien de ses habitants ? Rien… ou presque, le presque incluant pas mal de clichés.

Partant de ce constat, Romain décide un beau jour de partir avec son seul sac à dos pour la Roumanie. Direction Constanza sur le bord de la mer Noire puis Bucarest, Timisoara, la Transylvanie et la région moldave, un beau périple qui nous ouvre les portes d’un monde injustement méconnu ou ignoré, à la rencontre d’une population accueillante, férue de culture française mais aussi et surtout, très souvent, attachée à son pays et à son développement.

Avec un titre en forme de clin d’œil au film Good Bye, Lenin! de Wolfgang Becker, et une mise en images pleinement inscrite dans le registre documentaire, Romain Dutter et Bouqé nous donnent une vision, leur vision, du pays. En bonus, un cahier documentaire d’une vingtaine de pages avec chronologie historique, références bibliographiques, cinématographiques et même musicales.

Eric Guillaud

Goodbye Ceausescu, de Romain Dutter et Bouqé. Éditions Steinkis. 20€

© Steinkis – Dutter & Bouqé

 

09 Avr

Vacances de Pâques : dix BD pour faire le plein d’évasion

Western, science-fiction, polar, témoignage, documentaire… voici rien que pour vous une petite sélection de bandes dessinées à déguster sous votre couette et jusqu’à dix kilomètres autour…

Décrétés commerces essentiels, les librairies seront avec les disquaires les rares commerces non alimentaires ouverts pendant ces vacances. Autant en profiter et s’offrir de beaux voyages immobiles. Voici dix pistes, il y en a bien évidemment des milliers d’autres à explorer…

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31 Oct

Nantes – Utopiales 2020 : un peu de lecture à défaut de festival

Le festival international de science-fiction aurait dû se placer ces jours-ci en orbite géostationnaire au-dessus de Nantes mais la pandémie en a décidé autrement. En attendant des jours meilleurs, nous vous avons mitonné une sélection de BD à lire sous les étoiles exactement…

En cette période de pandémie hautement anxiogène, on aimerait d’un seul clic pouvoir décoller pour une planète un peu plus hospitalière ou pourquoi pas se déplacer dans le temps, changer d’époque. En attendant, le Click & Collect est encore la manière la plus sûre de s’évader à moindre frais. Direction votre libraire en ligne préférée…

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