Il y a trois ans, le scénariste Régis Hautière reprenait en main la destinée de la cultissime série de science fiction Aquablue en compagnie du dessinateur Reno. Il est aujourd’hui l’un des invités de la quatorzième édition des Utopiales. L’occasion de lui poser quelques questions…
Le Baron noir, Jack Palmer, Le Chien des Basketville, Les Carottes sont cuites, La Fin du monde est pour ce soir, Super Catho, Panique à Londres… René Pétillon est l’une des grandes signatures de la BD francophone contemporaine. Et ses pairs ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils l’ont désigné Grand prix de la ville d’Angoulême en 1989. Douze ans plus tard, il recevait le Prix du meilleur album au même festival pour L’Enquête corse, le douzième volet des enquêtes de Jack Palmer. Et c’est justement ce Jack Palmer que nous retrouvons aujourd’hui, un Jack Palmer fidèle à lui-même avec une histoire qui se passe sur les terres de Bretagne où l’auteur effectue actuellement une tournée générale de dédicaces. Nous nous devions de lui poser quelques questions essentielles. Attention, réponses express…
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Ça fait 40 ans que vous animez les aventures de Jack Palmer mais c’est la première fois que vous l’emmenez en Bretagne, région d’où vous êtes pourtant originaire. Pourquoi seulement maintenant ?
René Pétillon. J’y pensais depuis longtemps mais je n’avais pas d’idée de départ satisfaisante avant cet album.
Dans ce quinzième album, on pouvait s’attendre à ce que vous égratigniez les Bretons comme vous l’aviez fait des Corses dans « L’Enquête corse ». Mais au final pas tant que ça. Vous avez eu peur des représailles ou bien ?
R.P. Si je craignais les représailles, je n’aurais pas fait « L’enquête corse » et encore moins « L’affaire du voile »…
Par contre vous épinglez les riches. Que vous ont-ils fait les riches ?
R.P. Ce que je critique, c’est la cupidité sans limite, l’arrogance et l’aveuglement de certains privilégiés.
Assez subtilement, vous vous vous moquez aussi de l’art contemporain. Vous qui êtes un parfait autodidacte, quel lien entretenez-vous avec cet art contemporain et l’art en général ?
R.P. Pas de lien particulier. Je vais voir les expos, je visite les galeries, ça me plaît ou ça ne me plaît pas…
40 ans, 15 aventures, des centaines de planches, des milliers de Jack Palmer dessinés sous toutes les coutures… L’attachement à votre personnage est-il d’ordre viscéral ? Avez-vous déjà imaginé de le mettre à la retraite ?
R.P. J’aime dessiner Palmer, je n’en suis pas lassé et il prendra sa retraite quand je prendrai la mienne.
Pourquoi avoir en quelques sortes écarté Palmer de ce nouvel épisode ? En avoir fait un témoin plus qu’un acteur, avec cette histoire de marée qui le bloque sur un rocher le temps du récit ?
R.P. Le détective a tout vu et ne peut pas intervenir… j’ai trouvé l’idée amusante.
Si vous deviez choisir un jour entre le dessin de presse et la bande dessinée, quel serait votre choix et pourquoi ?
R.P. Je choisirais la BD, je crois. Moins de tension que le dessin de presse.
A ma gauche Zep le papa de Titeuf, tee-shirt noir veste grise, à ma droite Zep l’auteur de bande dessinée, tee-shirt noir veste grise. Entre les deux, Une Histoire d’hommes, l’album qui change tout sans changer l’homme. Interview…
Zep sans Titeuf ? Oui c’est possible et ce n’est pas la première fois. Du haut de ses quelques millions d’albums vendus, l’auteur suisse échappe régulièrement à l’emprise de son célèbre héros pour des récits qui restent, je vous le concède, dans le domaine de l’humour.
Pas cette fois ! Une Histoire d’hommes est le premier album « sérieux » de Zep. Sérieux mais pas triste. Paru chez le nouvel éditeur BD Rue de Sèvres, Une Histoire d’hommes raconte les retrouvailles d’anciens copains, membres d’un groupe de rock qui aurait sévi il y a quelque 18 ans. L’un deux a réussi, est devenu une star au pays de la pop, les autres galèrent ou ont pris une voie beaucoup plus sage au pays du camembert. Ils se retrouvent donc un week-end, invités par la star, refont l’histoire, imaginent ce qu’aurait été le groupe s’il n’avait pas explosé en vol, établissent la liste des regrets éternels et découvrent au détour d’une discussion une sombre vérité, un secret enfoui qui va expliquer pas mal de choses sur les uns et les autres.
Parfaitement inconnu il y a encore deux ans, Xavier Coste joue aujourd’hui dans la cour des grands auteurs de bande dessinée. A son actif, deux albums, deux albums seulement, mais deux albums exceptionnels et un talent déjà affirmé et reconnu de tous. Rencontre…
Le premier album de Xavier Coste, une biographie romancée du peintre autrichien Egon Schiele, avait fait forte impression au moment de sa publication en mai 2012. Nous avions d’ailleurs à cette époque rencontré et soumis le jeune auteur d’origine bas-normande à sa toute première interview.
Douze petits mois plus tard, Xavier Coste est de retour avec une nouvelle biographie. On quitte le monde de la peinture cette fois pour celui de la poésie avec un de ses plus grands représentants, Arthur Rimbaud. Deux univers artistiques différents mais deux destinées pareillement tumultueuses et au bout du compte un nouvel album, beau… comme du Rimbaud !
Dessinateur des Aventures de Sarkozix, le Nantais Bruno Bazile revient avec un album qui fleure bon l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge, une biographie dessinée et romancée de l’auteur Maurice Tillieux. Rencontre…
La fin d’un règne… et la fin d’une série ! Exit Nicolas Sarkozy, au placard les aventures de Sarkozix. La série parodique publiée chez Delcourt entre 2010 et 2012 s’arrête avec le changement de Président mais Bruno Bazile, son dessinateur, ne baisse pas les pinceaux et s’attaque d’emblée aux aventures d’un nouveau personnage, tout aussi réel, tout aussi passionnant, une figure, que dis-je une légende du Neuvième art que les plus de 20 ans, ou plus sûrement 40, connaissent forcément. Son nom : Maurice Tillieux. M’sieur Maurice et la dauphine jaune est une biographie (très) romancée du génial créateur des aventures de Gil Jourdan publiées dans le journal Spirou entre 1956 et 1979. Inspiré par le quotidien et souvent par son propre quotidien, Maurice Tillieux glissa ses héros dans les décors de quelques sites remarquables de France et d’ailleurs comme le passage de Gois en Vendée, le port de Saint-Nazaire ou le pont transbordeur de Rochefort.
Entre nostalgie et modernité, M’sieur Maurice et la dauphine jaune nous fait découvrir en une suite d’histoires courtes comment ce quotidien, ces sites remarquables mais aussi les quartiers populaires ont pu influencer Maurice Tillieux.
Pourquoi une biographie dessinée de Maurice Tillieux ?
Bruno Bazile. Parce que je trouvais, quand j’étais jeune lecteur de la série, une proximité (géographique) entre les aventures de Gil Jourdan et des lieux de vacances que je fréquentais moi-même. Etant devenu auteur BD, adulte, et fréquentant ces lieux familiers, la logique dans laquelle s’était plongé Tillieux pour imaginer ses histoires me paraissait évidente, naturelle. C’est ce que j’ai voulu raconter.
75 ans, oui 75 ans que le journal Spirou et son groom de service nous entraînent dans des aventures incroyables. Alors forcément, ça finit par laisser des traces. Mais que représente vraiment Spirou? C’est la question que nous avons posée à plusieurs auteurs BD des Pays de la Loire et d’ailleurs, à commencer par ses parents d’adoption, les Nantais Yoann et Fabien Vehlmann. Pour les uns, Spirou marque leur rencontre avec le Neuvième art, pour les autres, la naissance d’une vocation de dessinateur ou de scénariste, et parfois le début d’une histoire d’amour… oui oui… la preuve…
Fabien Grolleau et Thierry Bedouet sont à l’origine de la maison d’édition Vide Cocagne fondée il y a dix ans. Après avoir développé leurs propres projets et mûri leur style, les deux compères signent ensemble une BD bourrée d’humanité qui nous emmène sur les quais de Nantes. Rencontre…
C’est une drôle d’histoire que nous proposent Fabien Grolleau au scénario et Thierry Bedouet au dessin. Une drôle d’histoire qui a pour décor la ville de Nantes, son port, l’estuaire de la Loire et le bateau Maillé-Brézé…
Allo Benoît, est-ce qu’on peut-on se voir pour les photos ? Pas de souci Eric. Il est comme ça Benoît. Pas de souci. Alors même si je traîne ce jour là une cochonnerie de grippe, j’attrape au vol mon appareil photo et rejoins au pas de course le centre ville de Nantes, ce qui aura pour effet bénéfique de faire tomber la fièvre. Bonjour bonjour… Alors on se met où ? Très bonne question. Dans le passage Pommeraye? Ah oui bonne idée. C’est parti…
Benoît que j’ai la chance de rencontrer ce jour-là est dessinateur de bande dessinée, parfois scénariste, et surtout présentement auteur de l’album « Le Beau voyage » sorti ce mois-ci aux éditions Dargaud avec l’auteur belge Zidrou au scénario.
Le Beau voyage est un récit poignant construit autour d’un de ces secrets de famille qui peuvent flinguer plusieurs générations, un récit choc qui vous prend par le colbac dès la première page pour ne jamais vous lâcher grâce à un savant égrainage de flashbacks et de révélations. Un album qui nous parle de la vie, la vraie, mais aussi de la mort, en l’occurrence d’un être proche, du suicide, de l’absence, des remords… avec beaucoup de délicatesse et d’intelligence.
Allo Benoît, est-ce qu’on peut-on se voir pour les photos ? Pas de souci Eric. Il est comme ça Benoît. Pas de souci. Alors même si je traîne ce jour là une cochonnerie de grippe, j’attrape au vol mon appareil photo et rejoins au pas de course le centre ville de Nantes, ce qui aura pour effet bénéfique de faire tomber la fièvre. Bonjour bonjour… Alors on se met où ? Très bonne question. Dans le passage Pommeraye? Ah oui bonne idée. C’est parti…
Benoît que j’ai la chance de rencontrer ce jour-là est dessinateur de bande dessinée, parfois scénariste, et surtout présentement auteur de l’album « Le Beau voyage » sorti ce mois-ci aux éditions Dargaud avec l’auteur belge Zidrou au scénario.
Le Beau voyage est un récit poignant construit autour d’un de ces secrets de famille qui peuvent flinguer plusieurs générations, un récit choc qui vous prend par le colbac dès la première page pour ne jamais vous lâcher grâce à un savant égrainage de flashbacks et de révélations. Un album qui nous parle de la vie, la vraie, mais aussi de la mort, en l’occurrence d’un être proche, du suicide, de l’absence, des remords… avec beaucoup de délicatesse et d’intelligence.
40 ans ! Comme le festival international de la Bande Dessinée d’Angoulême qui ouvre ses portes dans quelques heures. 40 ans, une bibliographie déjà consistante et des projets plein les crayons. Mais pour l’heure, le Nantais Gwen de Bonneval savoure la publication de son 19e album. Rencontre… .