17 Oct

Palmer en Bretagne : interview express de René Pétillon

Dargaud / Rita Scaglia

Dargaud / Rita Scaglia

Le Baron noir, Jack Palmer, Le Chien des Basketville, Les Carottes sont cuites, La Fin du monde est pour ce soir, Super Catho, Panique à Londres… René Pétillon est l’une des grandes signatures de la BD francophone contemporaine. Et ses pairs ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils l’ont désigné Grand prix de la ville d’Angoulême en 1989. Douze ans plus tard, il recevait le Prix du meilleur album au même festival pour L’Enquête corse, le douzième volet des enquêtes de Jack Palmer. Et c’est justement ce Jack Palmer que nous retrouvons aujourd’hui, un Jack Palmer fidèle à lui-même avec une histoire qui se passe sur les terres de Bretagne où l’auteur effectue actuellement une tournée générale de dédicaces. Nous nous devions de lui poser quelques questions essentielles. Attention, réponses express…
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Ça fait 40 ans que vous animez les aventures de Jack Palmer mais c’est la première fois que vous l’emmenez en Bretagne, région d’où vous êtes pourtant originaire. Pourquoi seulement maintenant ?

 René Pétillon. J’y pensais depuis longtemps mais je n’avais pas d’idée de départ satisfaisante avant cet album.

Dans ce quinzième album, on pouvait s’attendre à ce que vous égratigniez les Bretons comme vous l’aviez fait des Corses dans « L’Enquête corse ». Mais au final pas tant que ça. Vous avez eu peur des représailles ou bien ?

R.P. Si je craignais les représailles, je n’aurais pas fait « L’enquête corse » et encore moins « L’affaire du voile »…

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

Par contre vous épinglez les riches. Que vous ont-ils fait les riches ?

 R.P. Ce que je critique, c’est la cupidité sans limite, l’arrogance et l’aveuglement de certains privilégiés.

Assez subtilement, vous vous vous moquez aussi de l’art contemporain. Vous qui êtes un parfait autodidacte, quel lien entretenez-vous avec cet art contemporain et l’art en général ?

R.P. Pas de lien particulier. Je vais voir les expos, je visite les galeries, ça me plaît ou ça ne me plaît pas…

© Réné Pétillon / Dargaud

© Réné Pétillon / Dargaud

40 ans, 15 aventures, des centaines de planches, des milliers de Jack Palmer dessinés sous toutes les coutures… L’attachement à votre personnage est-il d’ordre viscéral ? Avez-vous déjà imaginé de le mettre à la retraite ?

R.P. J’aime dessiner Palmer, je n’en suis pas lassé et il prendra sa retraite quand je prendrai la mienne.

Pourquoi avoir en quelques sortes écarté Palmer de ce nouvel épisode ? En avoir fait un témoin plus qu’un acteur, avec cette histoire de marée qui le bloque sur un rocher le temps du récit ?

R.P. Le détective a tout vu et ne peut pas intervenir… j’ai trouvé l’idée amusante.

Si vous deviez choisir un jour entre le dessin de presse et la bande dessinée, quel serait votre choix et pourquoi ?

R.P. Je choisirais la BD, je crois. Moins de tension que le dessin de presse.

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

L’humour est-il pour vous le meilleur moyen pour faire passer des idées ?

R.P. Apparemment oui.

Quel est votre coup de coeur du moment ?

R.P. Sandrine Kiberlain que j’ai trouvée irrésistible de drôlerie dans « Tip Top » et que je suis impatient de voir dans « Neuf mois ferme ».

Votre coup de gueule du moment ?

R.P. Je vous renvoie à mes dessins du Canard de la semaine.

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013 avec le dessin de Pétillon en Une

Propos recueillis par Eric Guillaud
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Retrouvez la chronique de l’album ici