27 Oct

Un pigeon à Paris, Les Enfants de l’araignée et L’île errante : trois mangas à savourer pendant les vacances

pigeon-paris-glenat-1Un pigeon à Paris ? Il y en a des milliers, des dizaines de milliers même, des gros, des maigres, des beaux, des moches, mais un pigeon comme celui-ci vous n’en verrez pas beaucoup, il est tout blanc, tout rond et parle japonais. C’est le personnage imaginé par Lina Foujita pour raconter son séjour en France dans ce manga tout juste sorti chez Glénat. Partie sur un coup de tête ou presque de son Japon natal, Lina Foujita débarque à Paris avec une énorme valise sur le dos et son tout jeune métier de mangaka dans les doigts. Lorsqu’elle découvre les nombreuses subtilités de la société française et les petites complications quotidiennes de la vie parisienne, elle entreprend de raconter ça en dessin à ses compatriotes dans un manga hyper coloré, drôle et,9791032701850_1_75 j’imagine, très instructif pour ceux qui sont restés du côté du soleil levant. Pour nous aussi d’ailleurs ! Un peu ovniesque mais franchement original, un manga documentaire en quelques sortes qui met en scène le choc des cultures ! (Un pigeon à Paris, Lina Foujita, Glénat. 10,75€)

Livraison express en moins de 24 heures ! C’était comme ça du temps de son grand père, ça continuera comme ça après sa mort. Mikura a décidé de prendre la relève et d’effectuer en un temps record les livraisons entre les différentes îles éloignées de la préfecture de Tokyo. Avec le vieux coucou du grand père. Mais en triant les affaires du défunt, Mikura découvre des carnets de notes et une lettre adressée à Ms Amelia, île Electriciteit. Le problème est que cette île lui est parfaitement inconnue. C’est l’Île Errante lui explique un vieux marin. Certains disent qu’elle grouille de grands singes, d’autres que ceux qu’y s’en sont approchés ne sont jamais revenus, une île en tout cas qui ne figure sur aucune enfantsaraigneecarte. Mikura est pourtant bien décidée à la retrouver et livrer son courrier.  Entre réalité et fantastique, une aventure captivante dont on soulignera la mise en page et le graphisme raffinés. (L’île errante, de Kenji Tsuruta, Ki-oon, 15€)

Pour les plus grands cette fois, ados et adultes, Les Enfants de l’araignée est un récit d’anticipation qui a fait l’effet d’une bombe au moment de sa publication au Japon, un choc graphique et narratif sans précédent que l’on doit à Mario Tamura. 2187, 50 ans après la guerre nucléaire qui a dévasté l’Extrême-Orient, trois ados, Sorao, Kenji et Mita, de s’enfuir du centre de redressement dans lequel ils sont enfermés, dans l’une des rares villes encore debout, Gothic Town, administrée par une junte militaire. Dans leur fuite, les trois ados tombent sur une ville souterraine peuplée de rebelles… Cet univers post-apocalyptique, noir, violent, sans valeurs, permet à Mario Tamura de nous parler d’écologie, d’escalade nucléaire, de relation humaine, des peurs et des rêves de chacun, le tout avec une petite touche d’érotisme. (Les enfants de l’araignée, de Mario Tamura, Casterman, 27€)

Eric Guillaud

26 Oct

Comic Con : le rendez-vous parisien des fondus de comics du 27 au 29 octobre

Entre le festival Quai des Bulles à Saint-Malo et le Paris Games Week la semaine prochaine, ça bouscule niveau manifestations consacrés aux hommes masqués à cape du neuvième art.

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Bien qu’il se définisse comme « un rendez-vous de la pop culture » et que ses organisateurs mettent très en avant la venue d’invités « prestigieux » venus essentiellement de l’industrie des séries télé ou ses concours de Cosplay, la version française du Comic Con, pendant européen de l’édition américaine qui a lieu chaque année à San Diego, reste avant tout centrée autour des comics et de la culture geeks en général.

En dehors d’un certain nombre d’avant-premières, c’est surtout l’occasion de rencontrer pour les fans de comics pas mal d’auteurs européens et américains de la nouvelle garde, dont plusieurs dessinateurs de l’écurie Valiant dont on ne cesse de vous dire du bien (le chef d’orchestre de la sage Imperium Josh Dysart, l’espagnol Pere Pérez, Fred Van Lente) mais aussi Elsa Charretier, l’une des rares auteures françaises à avoir réussi à s’imposer aux Etats-Unis avec sa série Infinite Loop ou encore Djet, nantais d’origine réunionnaise qui vient de signer le très horrifique mais réussi Croquemitaines chez Glénat. Cela dure trois jours de vendredi à dimanche, cela se passe pour la troisième fois à la Grande Halle de Villette à la Paris et pour tous les détails, c’est là qu’il faut aller !

Olivier Badin

Plus d’infos sur le festival ici

24 Oct

La Horde du Contrevent : après le roman d’Alain Damasio, la BD signée Eric Henninot

hordeDuContreventT1Adapter un roman en bande dessinée n’est déjà pas chose aisée mais adapter un roman dont l’un des personnages principaux est le vent relève d’un pari pour le moins audacieux. Pari relevé et gagné haut la main par l’auteur Éric Henninot…

Vous avez déjà essayer de dessiner le vent ? La sécheresse, la pluie, la neige, la chaleur, le froid… oui mais le vent ! C’est forcément compliqué, on ne le voit pas, on ne peut que le deviner à une coiffure en désordre, à un arbuste penché.

Alors, imaginez un instant mettre en scène et en images un monde rongé par les vents, un monde, peut-être le nôtre demain, inhospitalier au point que des hommes et des femmes s’organisent pour remonter à la seule force de leur volonté et de leur abnégation jusqu’en extrême-amont, là où les vents naissent. En espérant y trouver peut-être le paradis après l’enfer !

Et c’est comme ça depuis des siècles, régulièrement, pour sauver le monde et peut-être apprivoiser le vent, ces hommes et ces femmes organisent des hordes. Mais aucune d’elles n’est parvenue en extrême-amont, toutes ont été détruites par le vent, décimées par les bandes de pillards quand elles n’ont pas tout simplement disparu sans laisser de traces.  

 © Delcourt / Henninot

© Delcourt / Henninot

C’est l’histoire de ce monde et d’une de ces hordes, la 34e, que raconte ce livre, une horde unie comme un seul homme au départ, confrontée très vite aux éléments déchaînés et peu à peu aux conflits internes.

Bien sûr, la difficulté de cette adaptation ne réside pas seulement dans la figuration du vent, c’est tout un univers pensé en mots qu’il faut mettre en images. En ne respectant bien évidemment pas ce que chaque lecteur a en tête. Dans une préface à l’album, l’auteur du roman Alain Damasio écrit : « De toute façon, on ne juge pas la valeur d’une adaptation à a sa fidélité au support original ; on la juge à la qualité de sa trahison », ajoutant un peu plus loin « La trahison n’est jamais un problème en adaptation ; c’est même un prérequis. Chez les meilleurs, comme Eric, ça devient un art ».

 © Delcourt / Henninot

© Delcourt / Henninot

Et de fait, ce premier volet de 74 pages offre un récit au rythme soutenu, captivant de bout en bout, un texte allégé de certaines complexités du roman, un graphisme réaliste d’une très grande finesse et bien sûr un vent omniprésent si bien suggéré qu’il rendrait presque chèvre le lecteur. Le travail effectué par Éric Henninot est en tout point admirable. On attend la suite avec une certaine fébrilité !

Eric Guillaud

Le Cosmos est mon campement, La horde du Contrevent (tome 1), une adaptation de l’oeuvre d’Alain Damasio, par Eric Henninot. Éditions Delcourt. 16,95€

L’info en +

Eric Henninot figure parmi les invités des Utopiales, le festival de science fiction de Nantes qui se déroulera du 1er au 6 novembre.

 © Delcourt / Henninot

© Delcourt / Henninot

23 Oct

« Le Dernier assaut » : la guerre vue par Jacques Tardi exposée au Mans

Près du Mans, l’abbaye d’Épau accueille dès le 22 octobre l’oeuvre dessinée de Jacques Tardi. L’auteur des « Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-sec » était présent, au vernissage, dimanche…

© Daireaux

© Daireaux

« Accueillir Jacques Tardi à l’Abbaye Royale de l’Épau, c’est poser un regard sur la guerre de 14-18 en s’intéressant aux hommes et femmes qui l’ont traversée, au front et à l’arrière, en France ou ailleurs ». Dans sa présentation de l’exposition, l’Abbaye Royale de l’Épau rappelle les grandes lignes du travail de Jacques Tardi, dont une partie des éminents travaux concerne la première guerre mondiale.

Avec Didier Daeninckx, il a signé en 1997 et 1999 deux albums dans cet environnement : « le der des der », puis « Varlot Soldat ». En 1993, il dédiait à son grand-père « C’était la guerre des tranchées », mise en scène de témoignages de la première guerre mondiale.

La suite ici

Simon Auffret

22 Oct

Tu Pourrais me remercier : Maria Stoian raconte le harcèlement et les violences sexuelles en 20 récits, autant de témoignages effarants

Tu-pourrais-me-remercierCe livre aurait pu s’appeler #balancetonporc s’il n’avait pas été pensé et réalisé bien avant l’épisode Harvey Weinstein et surtout s’il avait eu pour but de balancer des noms à la vindicte populaire. Mais il n’en est rien, Tu Pourrais me remercier réunit 20 histoires, autant de témoignages anonymes de victimes de violences sexuelles et de harcèlement sexuel…

Dans une note en fin d’ouvrage, l’auteure Maria Stoian, dont c’est ici le premier roman graphique, explique que les témoignages réunis dans Tu Pourrais me remercier ont pour la plupart été recueillis en ligne de manière anonyme et certains sous forme d’entretiens.

Elle écrit surtout son effarement devant la « banalité » dans le sens de la généralisation des actes de violences sexuelles et de harcèlement. « Au cours de ce partage d’expériences en continu, de nouvelles personnes réagissaient invariablement à la discussion pour confier : « ça m’est arrivé aussi ». Il est à la fois inquiétant que ces anecdotes soient si communes et encourageant que l’on puisse, grâce au partage, aider les survivants à gérer leur expérience et créer une société qui ne tolère pas la violence sexuelle ».

En attendant, les actes de violences ou de harcèlements sexuels sont innombrables. Les témoignages, eux, beaucoup moins jusqu’à ce qu’une affaire comme celle qu’on connaît aujourd’hui avec le producteur de Miramax ait un effet libérateur de la parole.

Dans son ouvrage, je le rappelle pensé et réalisé bien avant l’affaire Weinstein, les témoignages sont accablants, allant du harcèlement de rue au viol collectif. Des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes… Il n’y a pas de profil pour être victime, ni d’ailleurs pour devenir un prédateur.

Tu Pourrais me remercier ne balance personne mais rappelle par ces récits que les faits d’agression ou de harcèlement ne sont pas sans gravité, que les victimes sont bien des victimes même si elles peuvent un temps se taire, développer même un sentiment de culpabilité.

L’album réunit un total de 20 histoires, autant de styles graphiques pour des témoignages tous différents mais essentiels, des témoignages qui peuvent libérer la parole mais aussi éveiller les consciences. D’ailleurs, l’auteure termine sur les cinq bons réflexes à avoir : écouter et soutenir les victimes, observer les situations, interrompre celles qui semblent inappropriées et tendre la main… Du bon sens qu’il est aujourd’hui bon de rappeler !

Eric Guillaud

Tu Pourrais me remercier, de Maria Stoian. Éditions Steinkis. 15€

 © Steinkis / Maria Stoian

© Steinkis / Maria Stoian

19 Oct

Faith : une vraie super-héroïne au féminin avec de vrais problèmes d’aujourd’hui ?

couv faithVous êtes fans de comics mais vous désespérez de pouvoir un jouer convertir Madame qui trouve que ces histoires de types volant surgonflés de partout en pyjama sentent un peu trop la testostérone et pas assez le quotidien pas toujours facile des ‘adulescents’ d’aujourd’hui ? Les toujours piquantes éditions Valiant ont pensé à vous…

Faith est une blonde aux yeux blues, a des super-pouvoirs, un costume de super-héros (forcément) et une double, non en fait une triple, identité et passe une bonne partie de son temps à combattre des méchants mal intentionnés. La base de tout bon comics donc. Sauf que l’intérêt n’est pas là et ses auteurs eux-mêmes le savent. En même temps, avec une héroïne qui est loin d’avoir la taille mannequin, qui vit comme une ado alors que c’est une adulte et qui fait ses rencontres amoureuses par internet car elle est trop timide pour les faire en personne…

Avec son ton décalé et humoristique plein de clin d’œil aussi bien aux lectrices du courrier des lecteurs de ‘Biba’ qu’aux tics de notre époque – timide et renfermée, elle étale par contre toute sa vie sentimentale sur internet via un blog par exemple ou participe à des conventions où elle se déguise en personnage du Seigneur des Anneaux – ‘Faith’ faith-tome-2.jpgest bien représentative de ce que le concurrent numéro un aux géants Marvel et DC Comics peut se permettre. Apparue pour la première fois dans la série Harbinger  – dont l’intégrale vient d’ailleurs d’être rééditée dans un gros volume – elle a largement méritée sa propre série. Bien sûr, à un moment, une certaine tradition doit reprendre son droit et on sort alors les bourre-pifs, une rentrée dans le rang pas toujours gagnante d’ailleurs. Or nous, on préfère largement quant elle nous ressemble, quant elle essaye de trouver sa place dans notre société, hésite à devenir une vraie adulte ou à suivre ses lubies d’enfance ou qu’elle tente de construire un couple avec un autre super-héros au complexe lui inverse (un adolescent tentant à tout prix de paraître plus vieux et mature qu’il n’est vraiment), Archer échappé de la série ‘Archer & Armstrong’ aussi sur Valiant. Bref, un comics qui n’en est pas vraiment un ou, en tous cas, qui sort des sentiers battus. À découvrir !

Olivier Badin

Faith, volume 1, 2 et 3, Valiant/Éditions Bliss. 14,95€  

Valiant/Éditions Bliss

Valiant/Éditions Bliss

L’Homme aux bras de mer, l’itinéraire d’un pirate somalien raconté par Thomas Azuélos et Simon Rochepeau

L-homme-aux-bras-de-merC’est une histoire qui a d’abord fait la Une des journaux. Une histoire de pirates mais pas du genre à faire rêver les garçons en culotte courte. Pas de capitaine Crochet ici, pas plus d’îles caraïbéennes mais des Somaliens poussés à des extrémités par la pauvreté…

Cette histoire là, c’est d’abord celle d’une famille française originaire de Vannes  qui navigue au large de la corne d’Afrique en avril 2009 quand cinq pirates somaliens prennent d’assaut son voilier, le Tanit. Un commando marine intervient. Deux pirates sont tués, le skipper est victime d’une balle française.

Les trois autres pirates sont ramenés en France pour y être jugés. Ils risquent la perpétuité pour  « détournement de navire par violence ou menace, arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de plusieurs personnes commis en bande organisée ».

C’est là que commence une autre histoire, celle de cette bande dessinée écrite par Simon Rochepeau et Thomas Azuélos. Ils y racontent l’itinéraire de l’un des trois pirates ramenés en France. Il s’appelle Mohamed, est détenu dans la prison de Ploemeur en Bretagne où il a juste le droit à un avocat commis d’office… et aux visites de Marion qui compte lui apprendre le français.

Maryvonne est comptable de formation, au chômage, bientôt en fin de droit. Alors pourquoi tient-elle absolument à apprendre le français à des étrangers emprisonnés ? Son mari ne la comprend pas. Mais pour elle, c’est simplement naturel. Et peu importe ce que Mohamed a fait. D’ailleurs elle ne l’apprendra que plus tard de la bouche même de son mari. Pour l’instant, l’urgence est à l’enseignement du français, pour qui’l puisse comprendre, qu’il puisse se défendre et qu’il puisse raconter sa vie d’avant, pourquoi et comment il a un jour basculé dans la piraterie.

L’Homme aux bras de mer est une bande dessinée documentaire comme on aime, un livre essentiel qui ne juge pas mais raconte l’humain prêt aux pires horreurs comme au meilleur. Au delà de l’itinéraire de Mohamed le pirate, Thomas Azuélos et Simon Rochepeau rendent hommage à ces hommes et ces femmes qui accompagnent, aident, portent à bout de bras les étrangers qui arrivent en France à la recherche d’un doux pays qui serait aussi le leur.

Eric Guillaud

L’Homme aux bras de mer, de Thomas Azuélos et Simon Rochepeau. Éditions Futuropolis. 22€

© Futuropolis / Azuélos & Rochepeau

© Futuropolis / Azuélos & Rochepeau

18 Oct

Je n’ai pas lu « Astérix et la Transitalique » mais je vous en parle quand même !

Au cas où vous ne le sauriez pas encore, c’est demain, oui jeudi 19 octobre, que sort la nouvelle aventure – la 37e – du tandem gaulois le plus célèbre de la planète BD, Astérix et Obélix, intitulée « Astérix et la Transitalique ». Et tout le monde est dans les starting-blocks…

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Enfin quand je dis tout le monde, c’est pas tout à fait vrai. Pour tout vous dire, je l’avais moi-même complètement oublié. Je suis passé à côté des 20h qui n’ont pas manqué de lui être consacré et des papiers de fond dans la presse écrite nationale voire internationale, généraliste et même économique. C’est tout simplement par hasard que je suis tombé sur ces palettes vides, que dis-je, sur ce trône à la gloire de nos amis gaulois, qui devra dès demain supporter les 5 millions d’exemplaires fièrement annoncés par l’éditeur (enfin pas uniquement dans ce magasin de Loire-Atlantique mais partout en France) et repris avec délice par l’ensemble des médias béats d’admiration devant tant de 0 pour un tirage de BD, des BD qui d’ordinaire, mis à part peut-être au moment d’Angoulême, intéressent guère ces mêmes médias.

Je vous l’annonce tout de suite, je ne fais pas partie des journalistes méritants qui ont eu la chance – ou la malchance – de le recevoir et de le lire en avant-première. Je ne peux donc pas vous dire ce que j’en pense précisément, s’il est vraiment phénoménal ou totalement banal, mais je reste estomaqué devant le nombre d’albums imprimés et par la mise en place totalement monstrueuse et on peut le dire déplacé de cette nouveauté quand on voit tous ces albums qui mériteraient chaque année un peu, un tout petit peu, de cette mise en lumière, dans la presse ou dans les commerces.

Alors oui bien sûr, on me rétorquera facilement qu’Astérix peut faire l’effet d’une locomotive ou d’une fusée et tirer les autres vers des sommets jamais atteints, que grâce à lui, grâce à quelques autres héros de cette dimension, le secteur de la BD se porte bien.

Mais je pense surtout qu’il cache une production extrêmement riche et variée, et qu’il faudrait à chacun un peu plus de curiosité pour la découvrir, l’explorer, et ne pas en rester à la gondole qui trône – déjà – à l’entrée de votre magasin préféré.

Eric Guillaud

16 Oct

BD, artbook, cinéma… Zombillénium sort le grand jeu !

9782800147215-couv-M420x900Au tout début du début du commencement, Zombillénium était une série de bande dessinée imaginée par Arthur de Pins et publiée dans le journal Spirou. Aujourd’hui, Zombillénium devient un long métrage d’animation en salle le 18 octobre…

Trois albums, trois petits albums, auront suffit à faire de Zombillénium un phénomène de la BD et de ses personnages les nouvelles coqueluches des jeunes lecteurs et lectrices du journal Spirou.

Tout commence en octobre 2008 lorsque Frédéric Niffle, rédacteur en chef du journal, propose à Arthur de Pins de faire la couverture du spécial Halloween. L’auteur, plus connu dans le monde de la bande dessinée pour ses pin-ups que pour ses monstres, accepte. Bingo. « Je me suis beaucoup amusé à imaginer toute une galerie de monstres dans un cimetière. Frédéric s’est rendu compte que ça me plaisait, et il m’a proposé de développer l’univers pour en faire un album ».

Des zombies c’est bien, mais des zombies qui tiennent un parc d’attractions c’est mieux, c’est même excellemment mieux. Et voilà notre Arthur de Pins délaissant les formes avantageuses de ses pin-ups pour une galerie de monstres.

ZtJjGPrvSe0b2hc40TKERfCphxzAIgDi-couv-1200Trois tomes sont d’ores et déjà disponibles. La série en comptera six au final « et je sais comment ça se termine! », annonce Arthur de Pins.

Il sait comment ça se termine, pas nous. Et il faudra attendre encore un peu pour le savoir… Le troisième et dernier album en date est sorti en 2013, depuis, Arthur de Pins travaille sur l’adaptation de la BD en film d’animation. « J’ai passé au moins un an à ne faire que ça. C’était très nouveau pour moi. J’ai dû lire plein de livres, voir des conférences, regarder énormément de films, parce que le scénario au cinéma, c’es presqu’une science exacte, ça ne s’improvise pas ».

Le film sort en salle le 18 octobre. Les éditions Dupuis profitent de cette mise en avant pour rééditer le premier volet de la série, Gretchen, augmenté d’un dossier de 8 pages autour de son univers et de son adaptation cinématographique, ainsi qu’un magnifique artbook intitulé L’art de Zombillénium réunissant les interviews des principaux intervenants sur le film, des recherches graphiques, des photos, des extraits du storyboard et – plus rare – du colorboard.

Eric Guillaud (propos d’Arthur de Pins extraits de Zombillénium la BD du film)

L’art de Zombillénium, de Arthur de Pins. Éditions Dupuis. 32€

Zombillénium la BD du film, de Arthur de Pins. Éditions Dupuis. 14,50€