En selle pour les grands espaces ! Cinq ans après le diptyque To Hell et And back, le cultissime Bouncer est de retour pour une dixième aventure dessinée mais aussi, c’est une première, scénarisée par Boucq…
« C’est un personnage extrêmement intéressant, psychologiquement, mais aussi physiquement à dessiner… », explique Boucq dans une interview récente, « Pour moi, c’est un héros parfait. Même s’il lui manque un bras ».
On comprend dès lors pourquoi l’auteur de La Femme du magicien, de Bouche du diable ou encore de la trilogie Face de Lune ne pouvait décemment pas attendre plus longtemps pour remettre son personnage en selle, quitte à s’emparer du scénario jusque là écrit par son comparse Alejandro Jodorowsky actuellement accaparé par le cinéma.
« Me retrouvant seul au scénario, on a beaucoup collaboré avec mon éditeur sur la rigueur et la cohérence… », précise l’auteur. Et fort logiquement, les amoureux de la série, plus largement du western, ne devraient pas être dépaysés, encore moins déçus. Le justicier manchot nous embarque dans une nouvelle chevauchée fantastique à travers les décors saisissants de beauté et de sauvagerie de l’Ouest américain. Avec son ami Job, le Bouncer part à la recherche d’une bande d’affreux salles et méchants qui a agressé l’horloger de Barro City, tué sa fille et kidnappé une autre gamine, tout ça dans le but de retrouver trace d’un trésor caché, le fameux trésor maudit du titre de l’album. Et si le Bouncer s’est promis de les retrouver et de leur faire mordre la poussière, la poursuite sera loin d’être une promenade de santé. Dans un pays où la nature et les hommes ont conservé un instinct sauvage, il faut se méfier de tout et de tout le monde…
« Ce que je trouve intéressant dans le western, c’est qu’il pose un cadre qu’on n’a pas besoin de définir. Le western, c’est l’homme dans ce qu’il a de plus pur. L’homme face à la nature, face aux animaux, face à tout ce qu’il peut lui-même déployer en bon comme en mauvais. Dans le western, on sait que la cruauté la plus excessive comme les actes les plus héroïques peuvent apparaître. On n’a pas besoin d’expliquer pourquoi. Tout cela est par essence présent. Ainsi, on peut aller directement dans le coeur du récit ».
Des paysages à pleurer de bonheur, des personnages au caractère trempé, un graphisme racé et inimitable, des dialogues ciselés et une histoire sans faille qui verra sa conclusion dans une deuxième volet à paraitre le 7 mars 2018, dans exactement deux mois… Que demandez de plus si ce n’est une part du trésor !
Eric Guillaud
L’Or maudit, Bouncer (tome 10), de Boucq. Éditions Glénat. 18€