21 Oct

3″, de Marc-Antoine Mathieu. Editions Delcourt. 14,95€.

Lire un album de Marc-Antoine Mathieu n’est pas seulement un divertissement, c’est une expérience. Une sacrée expérience même ! Souvenez-vous des différentes aventures de Julius Corentin Acquefacques, de L’Origine publié en 1990 avec sa case en moins, de La Qu…, du Processus, du Début de la fin, de La 2,333e dimension ou encore du one-shot Dieu en personne, une farce mettant en scène le retour de Dieu dans notre monde actuel. A chaque fois, l’auteur nous a surpris par son imagination, par son univers influencé par Kafka, Borges, Linch ou Gilliam, par son appétit d’innovation et surtout par cette volonté de toujours pousser plus loin les limites du Neuvième art. Et 3″ ne déroge bien évidemment pas à la règle, proposant non pas une mais deux nouvelles expériences de lecture, l’une sur papier, l’autre en numérique. Et difficile de résumer ce nouvel opus tant il est vertigineux. Vertigineux comme le zoom qu’il nous propose sur 72 pages découpées à l’identique de 9 cases, sans dialogues, avec pour seul mouvement un grossissement à l’intérieur des vignettes entraînant le lecteur dans un tunnel d’images. « On est vraiment dans l’exploration… », confie l’auteur, « Mon envie était de développer un espace-temps particulier, et de faire une expérience autour de ça plutôt que de raconter une histoire. 3″ n’emmène pas le lecteur dans une direction précise mais plutôt dans une expérience de lecture que j’ai envie de partager. Et c’est très différent. En ce sens, il s’agit avant tout d’un jeu et d’un espace ludique. C’est non seulement une histoire qui est présentée linéairement mais ce sont aussi beaucoup d’autres histoires annexes, autant d’arborescences à ce tronc central qui constituent cet album et cet objet numérique ». Vous l’aurez compris, l’histoire est secondaire mais en l’espace de trois secondes, il se passe quantité de choses. « C’est une BD où l’on est le héros… », poursuit Marc-Antoine Mathieu, « Un album où notre regard serait la loupe, ou le limier. Il s’agit de fouiller dans les coins, de visiter le hors-cadre, de l’imaginer, de retrouver la trame principale ou de la perdre… ». Etonnant ! E.G.

14 Oct

Junk love, de Chaeman. Editions Casterman. 18 euros.

D’un côté, Ho-gyong, une jeune apprentie comédienne qui, en attendant le succès et l’argent qui va avec, pose nue dans les ateliers de peinture. De l’autre, Min-gyu, un étudiant en droit ou plus exactement un ex-étudiant qui, en attendant de reprendre sa vie en main, papillonne, travaille et couche par-ci par-là. Ho-gyong et Min-gyu vont se rencontrer dans un forum de discussion sur le net et se donner finalement rendez-vous dans un bar. Ce n’est pas le coup de foudre, loin de là, mais Min-gyu finit par s’installer chez la jeune-femme, une semaine, le temps nécessaire juge-t-elle sévèrement pour « dépenser mon fric, utiliser mes affaires et profiter de mon corps ». Et puis Min-gyu est reparti laissant Ho-gyong seule… Seule et en manque. Mais en manque de quoi ? De Min-gyu ? D’amour ?  Ou de ce petit jeu qu’ils avaient instauré tous les deux autour de la nourriture ? Porc à la sauce aigre-douce, nouilles tchajang, crêpes, gâteau à la crème, soupe d’algues… l’un et l’autre ne manqueront finalement pas une occasion de se retrouver autour d’un bon repas. Mais de là à se dévoiler et à assumer leur relation, leurs sentiments….

Pour son premier long récit, la coréenne Chaemin explore les sentiments amoureux avec un récit contemporain tout en douceur, en finesse et en sobriété. Pas de coups d’éclat entre les amants mais un morceau de vie rythmé par les séparations, les retrouvailles, les déceptions, les joies, les interrogations, les non-dits et les repas. Précédemment, l’auteur a participé à deux albums collectifs parus dans la même collection Ecritures de Casterman : Corée et Quelques jours en France. Un album très agréable à déguster sans modération ! E.G.

Tif et Tondu, Jerry Spring, La Patrouille des castors… Une nouvelle avalanche d’intégrales chez Dupuis.

Faucon, Tapir, Poulain, Chat et Mouche… la patrouille des castors au grand complet est de retour avec ce second volume de l’intégrale qui leur est consacrée. Au sommaire, quatre grandes aventures (La Bouteille à la mer, Le trophée de Rochecombe, Le secret des Monts Tabou, Le Hameau englouti) écrites entre 1957 et 1960, une époque particulièrement intense pour le scénariste Jean-Michel Charlier qui travaille parallèlement au lancement d’un nouveau magazine, le fameux Pilote. De son côté, le très perfectionniste MiTacq a affiné son style et embrassé un trait plus réaliste qui permettra à la série de conquérir durablement un lectorat de passionnés d’aventures scoutes. Ce présent recueil est bien entendu accompagné d’un cahier graphique réunissant croquis, maquettes de couvertures, lettres et illustrations diverses.

Lancées en 1938, en même temps que le journal Spirou, les aventures de Tif et Tondu abordent les années 80 avec Will au dessin, Desberg au scénario et le retour du légendaire Monsieur Choc dans le rôle du méchant. Créé en 1955 par le scénariste de l’époque, Rosy, Monsieur Choc s’opposera au chauve et au barbu dans plusieurs aventures avant d’être mis en sommeil en 1968. Mais en 1984, un changement à la tête des éditions Dupuis et une nouvelle orientation des aventures de Tif et Tondu permettent le retour de ce personnage longtemps réclamé par les lecteurs. Ce dixième recueil de l’intégrale Tif et Tondu réunit quatre aventures, Traitement de Choc (1984), Choc 235 (1985), Dans les griffes de la main blanche (1986) et Coups durs (1991). En ouverture, le traditionnel cahier graphique revient sur le contexte de création avec de nombreuses illustrations, des croquis, photographies et commentaires signés par le spécialiste Didier Pasamonik.

Pour finir, voici le quatrième et avant dernier volume de la magnifique intégrale en noir et blanc consacrée à Jerry Spring . Créé par Jijé en 1954 pour remplacer les héros de western importés des Etats Unis, ce personnage hantera les pages du journal Spirou pendant plus de 25 ans. Et c’est de fait le premier western réaliste de la bande dessinée franco-belge, le premier mais pas le dernier. Jijé a en effet fait de nombreux émules et inspiré quantité d’auteurs aujourd’hui célèbres. On retiendra notamment les noms de Will, Giraud (Lieutenant Blueberry), Franquin, Hubinon ou encore Mézières. Cette présente intégrale permet aux nombreux aficionados du maître de redécouvrir toutes les aventures du cow-boy en noir et blanc, tel que l’auteur, lui-même, les préférait. Dans le détail, ce quatrième volume réunit Pancho hors-la-loi, Les Broncos du Montana, Mon ami Red, Les Vengeurs du Sonora et un cahier graphique. Somptueux ! E.G.

Dans le détail

La patrouille des Castors (Intégrale 2), de MiTacq et Charlier. Editions Dupuis. 28€.

Le Retour de Choc, TIf et Tondu (Intégrale 10), de Will et Desberg. Editions Dupuis. 19,95€.

Jerry Spring (Intégrale 4), de Jijé. Editions Dupuis. 24€.

11 Oct

Atar Gull ou le destin d’un esclave modèle, de Nury, Brüno et Croix. Editions Dargaud. 16,95 €.

Enfant, Atar Gull s’était fait une promesse : ne jamais pleurer ! Ni sur son sort, ni sur celui des autres membres de sa tribu, les Petits Namaquas. Comme un défi à la vie, un avertissement à ses ennemis ! Puis Atar Gull a grandi. Il est devenu un homme, un homme fort, très fort, et a fini par remplacer son père à la tête de la tribu. Jusqu’au jour où, comme son père, Atar Gull est fait prisonnier par les Grands Namaquas, une tribu ennmie, et vendu au capitaine Benoît, un négrier « honnête » comme il se qualifie lui-même, qui fait ce « commerce dégradant » juste par amour pour sa petite femme qui l’attend sagement ou presque à Nantes. Après une traversée mouvementée, Atar Gull est revendu en Jamaïque à Tom Will, un planteur « humaniste » qui traite ses esclaves « avec compassion et bienveillance ». On croit rêver ! Le monde serait donc rempli de gens bien attentionnés. Valeureux, Atar Gull est attaché au service personnel de Tom Will. Atar Gull ne pleure toujours pas mais n’en pense pas moins et, bientôt, notre esclave modèle va pouvoir doucement, très doucement, mettre en place sa vengeance et la savourer…

Magnifique ! Tel est l’adjectif qui vient immédiatement à l’esprit en ouvrant et feuilletant cet album publié dans la collection Long Courier des éditions Dargaud. Magnifique par le graphisme du Nantais d’adoption Brüno, une ligne claire mâtinée d’expressionnisme tendance José Muñoz ou Alberto Breccia. Magnifique aussi par les couleurs chaudes de Laurence Croix qui participent à l’intensité dramatique se dégageant de l’album. Magnifique enfin par le scénario développé par Fabien Nury d’après un roman d’Eugène Sue, un scénario qui nous ramène à l’époque du commerce triangulaire, de ces esclaves entassés dans les soutes des bateaux et jetés en mer à la moindre faiblesse, l’époque des négriers et des planteurs qui achètent des hommes comme ils achèteraient de la marchandise et tiennent en société de beaux discours humanistes. Un album émouvant, fort et intelligent ! E.G.

07 Oct

Journal d’un journal, de Mathieu Sapin. Editions Delcourt. 14,95 €.

Vous en rêviez ? Mathieu Sapin l’a fait ! Entre les mois de mars et juin 2011, l’auteur du Journal de la jungle paru à L’Association, du diptyque Feuille de chou ou encore de La Fille du savant fou chez Delcourt, est parvenu à se transformer en petite souris et à se faufiler entre les journalistes, rédacteurs en chef, documentalistes, secrétaires, administratifs et autres personnels du quotidien Libération. Pendant des semaines, il a ainsi pu suivre le travail quotidien de ces hommes et femmes dans l’immeuble de la rue Béranger et sur le terrain, côtoyer les personnalités comme les petites mains, assister aux microdécisions comme aux grands débats, mesurer toute la difficulté d’élaborer et de publier chaque jour un journal, de gérer dans le même temps les rapports humains, de contourner les problèmes techniques, de peser les mots et choisir les bonnes photos…

Témoin privilégié mais témoin généreux, Mathieu Sapin nous fait partager cette fabuleuse expérience dans un petit livre publié dans la collection Shampooing, réunissant une succession de saynètes élaborées au fil des pérégrinations de notre envoyé très spécial. Et le résultat est génial. Absolument génial ! Document unique en son genre, comme le qualifie le directeur du journal, Nicolas Demorand, dans la préface qu’il a souhaité écrire, Journal d’un journal nous offre en même temps qu’une immersion totale dans la vie du journal, un angle singulier sur les événements forts qui ont marqué ces derniers mois comme la mort de Ben Laden, les révolutions dans le monde arabe ou l’affaire DSK. Un album rigoureusement indispensable pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la Bande dessinée-reportage ou aux médias ! E.G.

L’info en +

Retrouvez ici ou mais globalement c’est pareil le blog de Mathieu créé lors de son séjour à Libé !

Les Règles du jeu, Urban (tome 1), de Brunschwig et Ricci. Editions Futuropolis. 13 €.

Bienvenue à Monplaisir ! 300 000 hectares, deux niveaux d’accès, 18 millions de visiteurs par jour… Monplaisir est une cité tentaculaire vouée à toutes les formes de plaisir. Ici, aucune limite ! C’est, dit-on, le dernier endroit où ça rigole dans la galaxie. Et on peut le croire vu l’état de cette fameuse galaxie. Pour Zachary Buzz en tout cas, Monplaisir est plutôt synonyme de travail. S’il a en effet choisi de quitter la ferme de ses parents et de rejoindre la mégalopole, c’est uniquement pour y intégrer l’académie de la police. En espérant devenir un jour un Urban Interceptor. Car Monplaisir est aussi une ville ultra-violente et donc ultra-contrôlée. Partout des caméras épient les moindres faits et gestes de chacun et des robots traquent les délinquants. De quoi soulager le travail des policiers qui peuvent ainsi se consacrer aux vrais crimes. Et croyez-moi, il y a du travail…

L’Esprit de Warren, Le Pouvoir des innocents, Le Sourire du clown, Vauriens… La carte de visite de Luc Brunschwig est déjà éloquente. Avec Urban, il nous invite à un voyage détonnant dans un futur proche aussi effrayant que déjanté où les touristes se baladent déguisés en héros de pacotilles tandis que la police s’offre en spectacle dans la chasse aux déviants. Un univers futuriste sombre, surpeuplé, étouffant, cynique et violent. Décors soignés, scènes fouillées, personnages atypiques, couleurs au service de l’histoire, l’Italien Roberto Ricci relève avec brio et beaucoup d’imagination le défi de mettre en images cet univers complexe. E.G.

Les Meilleurs ennemis (première partie 1783/1953), de David B. et Jean-Pierre Filiu. Editions Futuropolis. 19 €.

Dense. Dense et riche ! Le nouvel opus de David B. a pour ambition de nous narrer en bande dessinée les relations entre le Moyen-Orient et les Etats-Unis depuis leur création. Tout un programme ! Et un pari, un sérieux pari, relevé haut la main non seulement par le talentueux David B. mais aussi par Jean-Pierre Filiu, éminent spécialiste de la question, professeur à Sciences Po, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Mitterrand et la Palestine, Les Neuf vies d’Al-Quaida ou plus récemment Les Dix leçons de la révolution arabe. En clair, un homme qui sait de quoi il parle. Et un homme qui sait ce qu’il veut : « J’ai une passion ancienne et nourrie pour la bande dessinée… », déclare-t-il, « C’est ainsi que j’étais impressionné par la maturité et la densité de l’œuvre de David B., bien avant de faire sa connaissance. La qualité de la documentation et l’exigence de précision qui animent David, rejoignent mes propres préoccupations académiques et universitaires ». Et de fait, de rigueur et d’exigence, ce premier volet des Meilleurs ennemis n’en manque pas. Dès les premières pages, les auteurs offrent une sérieuse mise en perspective avec la mise en images d’un texte vieux de 2400 ans aux accents très contemporains, un texte qui raconte comment un roi compte défendre la sécurité de son peuple et les espoirs de l’humanité face à un démon uniquement soucieux de dominer, d’intimider et d’attaquer. Le bien contre le mal ! Et que dire de cet épisode raconté plus loin et qui revient sur la première intervention militaire des Etats-Unis contre la puissance « barbaresque » de Lybie pour mettre un terme à l’esclavage des Chrétiens. L’histoire se répète même si bien évidemment les raisons d’une intervention en Lybie ont aujourd’hui quelque peu changé. Un album passionnant et graphiquement sublime ! E.G.

05 Oct

Adiós Muchachos et Le Policier qui rit… deux polars sinon rien !

Un soleil implacable, des façades décrépies, quelques voitures américaines que l’on croirait tout droit sorties de vieux films américains… Direction La Havane pour ce polar latino-américain écrit par un Uruguayen installé à Cuba depuis les années 60 : Daniel Chavarria. Et sous le soleil exactement, une jeune femme, Alicia, spécialisée dans la traque des riches touristes histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards. Cadeaux contre câlins, voilà sa devise jusqu’au jour où Alicia tombe sur Juanito, un cadre mexicano-canadien beau comme Delon travaillant dans le tourisme. Tombant littéralement sous le charme, Alicia accepte d’aller beaucoup plus loin avec lui. Beaucoup trop loin ! Un polar chaud, très chaud, adapté en bande dessinée par l’une des plus belles plumes du genre, le sieur Matz, que le grand public a pu découvrir à travers des séries comme Le Tueur ou Du Plomb dans la tête.

On change radicalement d’atmosphère. Adieu la Caraïbe, bonjour la Suède, Stockholm plus précisément, le 13 novembre 1967. Par une nuit pluvieuse, des policiers découvrent dans un bus accidenté un véritable carnage. Huit personnes tuées par balles et une survivante. Pas pour longtemps ! Aucun indice, aucun mobile, pas de revendication… et la présence parmi les victimes d’un officier de police qui n’avait à priori absolument rien à faire là. Pour le commissaire Martin Beck, chargé de l’enquête, l’affaire ne s’annonce pas sous les meilleurs hospices. Avec ses hommes, il entreprend l’identification de chaque victime et étudie minutieusement leur passé respectif. C’est là, précisément dans ce passé, qu’il finit par trouver des explications… Avec un graphisme inhabituel pour un polar mais finalement très séduisant, Martin Viot et Roger Seiter signent une adaptation absolument captivante d’un grand classique du polar suédois, quatrième et meilleur roman d’une série policière écrite par Per Wahlöö et Maj Sjöwall dans les années 60-70. Page après page, Le Policier qui rit plonge le lecteur dans le long et minutieux travail des policiers tout en posant un regard singulier sur la société suédoise… E.G.

Dans le détail:

Adios Muchachos, de Bacilieri, Chavarria et Matz. Editions Casterman. 18 €.

Le Policier qui rit, de Viot, Seiter, Sjöwall et Wahlöö. Editions Casterman. 18 €.

02 Oct

L’Ostie d’chat (tome 1), de Iris et Zviane. Editions Delcourt. 8,95 euros.

Une histoire de chat ? Pas vraiment. Enfin, pas seulement. En fait, un ostie d’chat, comprenez un « putain d’chat » se retrouve baladé entre deux potes qui n’ont pas trouvé le courage de le mettre une bonne fois pour toutes dehors. Alors l’ostie d’chat en question est un jour chez l’un, un jour chez l’autre, en fonction des disponibilités et des humeurs de chacun. Son nom : Legolas. Lego pour les intimes ! Voilà pour l’animal à quatre pattes. Côté deux pattes maintenant, Jean-Seb et Jasmin se connaissent depuis leur plus tendre jeunesse et ont, dit-on, pour fâcheuse habitude de se piquer leurs blondes respectives. Tandis que Jean-Seb collectionne ou plus exactement tente de collectionner les aventures sans lendemain, Jasmin, lui, fait le tour des locaux de pratique comme on dit au Québec. Rassurez-vous, rien de bien immoral dans cette démarche puisque les locaux de pratique sont en fait des locaux de répétition. Et Jasmin, mordu de musique, est actuellement à la recherche d’un groupe…

Prévu en trois volets dans la collection Shampooing des éditions Delcourt, L’Ostie d’chat est un feuilleton 100% made in Québec que les auteures, Iris et Zviane, ont imaginé en 2009 pour le web et dans lequel on découvre le quotidien amical, amoureux et professionnel de deux potes d’enfance. Usant de méthodes de travail particulièrement originales, n’hésitant pas à interchanger les rôles de scénariste et de dessinateur, à jouer sur l’improvisation, Iris et Zviane nous offrent avec ce premier volet un récit fort sympathique, frais, léger, drôle et dépaysant. Une vie de  mecs vue par deux nanas, ça mérite le détour ! E.G.

L’info en +

Retrouvez les aventures de L’Ostie d’chat en cliquant sur miaou !

28 Sep

La Guerre des boutons, de Thirault, Soleilhac et Merlet, d’après Louis Pergaud. Editions Delcourt. 10,50€.

C’est la guerre ! Sur les écrans, avec deux films sortis quasi-simultanément, et dans les librairies avec d’ores et déjà deux nouvelles adaptations en bande dessinée, l’une publiée aux éditions Dargaud, l’autre chez Delcourt. Tout le monde aura compris qu’en tombant dans le domaine public, l’œuvre de Louis Pergaud devient financièrement très intéressante et plus que jamais attractive pour les éditeurs et producteurs. Plus de droits à payer mais une œuvre à respecter ! Chez Delcourt, La Guerre des boutons est bien évidemment éditée dans la fameuse collection Ex-Libris, connue pour réunir des adaptations scrupuleusement fidèles aux œuvres originelles comme Tom Sawyer, Dom Juan, Frankenstein, L’Ile au trésor ou encore Tartuffe. Aux manettes, deux auteurs qui ont déjà signé chacun de leur côté l’adaptation en bande dessinée d’un classique de la littérature, Le Tour du monde de Jules Verne pour la dessinatrice Aude Soleilhac et Père Goriot d’Honoré de Balzac pour le scénariste Philippe Thirault. Autant dire que ces deux là n’en sont pas à leur coup d’essai et que le résultat s’en ressent. La Guerre des boutons version Delcourt est un album séduisant qui permettra aux plus jeunes de découvrir ce roman mythique ! E.G.

L’info en +

Les éditions De La Martinière Jeunesse viennent de rééditer sous la même couverture les deux premiers tomes de l’adaptation parue chez Petit à Petit en 2005 et 2008 et signée Mathieu Gabella pour les textes et l’adaptation, Vernay et Khaz pour le dessins et les couleurs. Une approche différente, peut-être plus à destination des très jeunes enfants (Editions De La Martinière, 12€).