La Corse comme terrain d’aventure. C’est finalement assez rare dans la BD pour ne pas le signaler, du moins avec ce regard bienveillant, loin des clichés et des idées toutes faites, une Corse authentique qui conserve sa part de mystère pour mieux séduire l’étranger de passage comme Ange Pizarti, chineur d’antiquités parisien, personnage principal de cette histoire…
Il a un nom qui sonne corse, pourtant Ange Pizarti n’a jamais mis les pieds sur l’île de Beauté, pas plus que son père d’ailleurs. Quant à son grand-père il en est parti dans les années 30 mais il ne l’a jamais connu.
C’est pourtant sur les traces de ce dernier, sur les traces de ses ancêtres, qu’il se retrouve un beau jour en débarquant à Ogliastro attiré ici à l’origine par un vieux dessin trouvé dans un journal illustré et une promesse de chasse au trésor sur fond d’héritage napoléonien. Une aubaine pour le chineur d’antiquités qu’il est.
Lui qui n’avait aucun sens de la famille, aucun attachement particulier à quelques terres que ce soit se retrouve au fil de son enquête en terre corse avec une famille, un passé et des racines…
Scénarisé par Philippe Donadille et mis en images par Patrice Réglat-Vizzanova, ce récit d’aventure tranquille est une ode à la Corse avec ses somptueux paysages, ses villages accrochés à la montagne, sa mer bleue turquoise, ses hommes et ses femmes de caractère.
À travers chacune de ses planches, on devine la chaleur du soleil, l’odeur du maquis, on approche surtout l’âme si singulière de ce petit coin de la planète. Une ode à la Corse, oui, mais aussi un beau récit d’aventure, une chasse au trésor captivante qui nous mène jusqu’à Napoléon Bonaparte.
Eric Guillaud
Djemnah, les ombres corses, de Philippe Donadille et Patrice Réglat-Vizzanova. Delcourt. 24,95€