Alors oui forcément, à un moment donné, tout auteur de bande dessinée qui se respecte fouille dans sa jeunesse ou celle de son héros le temps d’un album ou d’une série. À 54 ans, le Québécois Guy Delisle n’échappe pas à la règle, son nouvel album nous ramène 40 ans en arrière, Guy est alors lycéen et cherche un job pour l’été…
C’est bientôt l’été et Guy, 16 ans, cherche son premier job. Direction l’usine à papa, une usine à papier, où son tout premier entretien se déroule tant que bien mal avec un patron un peu blagueur ou franchement cynique qui lui balance:
« Vous savez qu’on ne vient pas ici pour jouer, ? Ce n’est pas un terrain de jeu »
De quoi achever l’entretien sur un cafouillage et laisser Guy ruminer des jours durant.
« J’espère bien, moi je suis venu ici pour travailler, pas pour jouer », se répète-t-il, seul dans sa chambre, comme pour s’en persuader.
Finalement, Guy est embauché. Et de nous faire découvrir la vie dans cette usine qui a des airs de buildings new-yorkais, le travail parfois harassant, les collègues un peu lourds, les jalousies des uns, les petites histoires des autres, bref la vie au travail dans toute sa splendeur.
Celui qui s’est fait connaître avec les carnets de voyage Shenzhen, Pyongyang à L’Association ou encore Chroniques birmanes et Chroniques de Jerusalem chez Delcourt signe ici un récit qui se dévore, où il est effectivement question de l’univers du travail mais également de ses rapports avec son père. Des chroniques de jeunesse qui en appellent d’autres ?
Eric Guillaud
Chroniques de jeunesse, de Guy Delisle. Delcourt. 15,50€ (en librairie le 27 janvier)