Explorer et conquérir de nouveaux territoires, c’est finalement l’histoire de l’humanité. Mais c’est très certainement aussi son futur. Dans ces trois séries qui ont en commun une certaine approche de l’écriture, avec des scénarios accessibles à tous, les auteurs imaginent ce à quoi pourrait ressembler demain ou après demain…
On commence avec le deuxième volet de l’excellente série On Mars publiée par le non moins excellent éditeur Daniel Maghen. On vous avait déjà dit ici tout le bien qu’on en pensait à l’occasion de la sortie du premier volet, la suite est du même très bon niveau, un scénario simple et carré accessible à tous, un graphisme de toute beauté et une histoire qui nous embarque sur la planète Mars où les hommes ont décidé de jeter leur dévolu après avoir bien rincer la Terre. Et pour ce faire, pour créer les cités dômes qui doivent accueillir les colons, la main d’oeuvre est toute trouvée : les repris de justice. Mais bien sûr, tout ne se passe pas comme prévu… (Les Solitaires, On Mars tome 2, de Grun et Runberg. Daniel Maghen. 16€)
Dans le même esprit, Colonisation nous embarque dans un futur où l’homme a dû quitter la Terre surpeuplée pour coloniser d’autres planètes. Un exode de masse à bord d’une multitude de vaisseaux spatiaux dont certains se sont perdus dans l’immensité de l’espace et sont sujets à des pillages. Retrouver ces vaisseaux, c’est précisément la mission de Milla Aygon et de son équipe, une mission dangereuse qui les entraîne dans des recoins inhospitaliers de l’univers comme la planète X42F qui regorge de jolies bébêtes peu sympathiques. Un scénario captivant, une mise en images sublime, toute en finesse et dynamisme, une très bonne série ! (L’Arbre matrice, Colonisation tome 3, de Filippi et Cucca. Glénat.13,90€)
Didier Tarquin. Ce nom vous dit forcément quelques chose. C’est le dessinateur de l’une des séries phares de l’heroic fantasy en BD, Lanfeust de Troy. Il revient en auteur complet cette fois sur une aventure de SF dont le premier volet est sorti au début de l’année 2019. U.C.C. Dolores, c’est son nom, a tout du western intergalactique et peut-être déjà tout d’un classique du genre. « Quand on parle de western en bande dessinée… », explique l’auteur, « il y a une oeuvre qui vient immédiatement à l’esprit. Une et une seule : Blueberry. Avec, évidemment, la patte de Giraud. J’avais envie de retrouver ça, de faire quelques chose de très classique – de néo-classique, disons. Une BD moulée à la louche et au pinceau, c’était comme un besoin de revenir aux fondamentaux quelque part ». Inutile de vous dire que le résultat est graphiquement sublime. Quand à l’histoire, celle d’une orpheline élevée dans un couvent qui se retrouve du jour au lendemain propriétaire d’un croiseur de guerre baptisé U.C.C. Dolores, on ne peut être que conquis. (U.C.C. Dolores, de Didier Tarquin et Lyse Tarquin. Glénat. 13,90€)
Eric Guillaud