L’été arrive, cela commence à sentir fortement les vacances, les shorts de bain, les paires de tongs… Et le Hellfest. Alors quoi de mieux que de se mettre dans l’ambiance avec The Killmasters ?
Le 21 Juin prochain, tous les chevelus de France et de Navarre (et d’ailleurs !) vont se retrouver du côté de Clisson pour célébrer la grande messe du metaaaaaaaal. Histoire de se chauffer un peu, certains ont opportunément (non ? Si !) choisi cette période pour sortir des one-shot comme ce Killmasters. Malgré tout, attention, on ne tient pas là une BD sur le metal, mais disons que le décor et une bonne partie des personnages sont issus de cet univers et parleront donc à ses fans.
D’ailleurs, dès la première page, le groupe norvégien de black-metal Darkthrone est cité. Le black-metal (‘le métal noir’), c’est la branche la plus extrême de la grande famille du metal, dans le sens musical et conceptuel on va dire, née en Scandinavie au début des années 90 et qui a connu son paroxysme en 1993 et 1994, époque tourmentée qui a vu plusieurs musiciens de cette micro-scène brûler des églises, se suicider voire s’entretuer entre eux. Vous voyez l’ambiance et cela colle pile-poil à celle de cette BD aux couleurs rouge-sang… C’est justement en 1995 et en Norvège que l’action démarre ici, quelque part sur une route solitaire entre deux pics enneigés où un groupe de quatre musiciens de metal esseulés essayent de retrouver leur chemin après un concert, avant qu’une rencontre fortuite avec un camion roulant à tombeau ouvert et d’où s’écoule du sang chamboule tout…
Si The Killmasters était un film, ce serait une série B d’horreur sans prétention, du genre qu’on loue en VOD le samedi soir, histoire de se vider la tête avec un seau de popcorns et un soda frais à portée de main. Sorte de huis clos mâtiné de fantastique où nos héros doivent s’allier avec des locaux d’abord pas très accueillants pour faire face à un démon particulièrement coriace (ah merde, on en a déjà trop dit !), l’accent est ici volontairement sur l’action. Pas de grande théorie, pas de grand scénario non plus il faut avouer, une fin un peu en queue de poisson (histoire de préparer la suite ?) : les deux auteurs, tous les deux originaires de Barcelone, misent tout ici sur l’action et y vont à fond ! D’ailleurs le style graphique de Javier est très dynamique et bizarrement anguleux, comme s’il dessinait toujours dans l’urgence, ses choix d’angles biscornus trahissant souvent sa culture cinématographique et les amateurs de la franchise espagnole friande de zombies ‘Rec’ s’y retrouveront par exemple. À lire en écoutant le dernier Darkthrone (Old Star) qui vient de sortir d’ailleurs, comme par hasard…
Olivier BADIN
The Killmasters de Damian et Javier, Ankama, 14,50 euros