C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode détente et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…
Il ne mange plus ou mal, il ne se lave plus ou presque, il ne cherche plus de travail, il n’a pas le temps, Pekko ne fait que jouer, jouer et jouer à son jeu préféré, Angry Birds, du matin au soir, du lundi au dimanche. Jusqu’au jour où une offre d’emploi à la mesure de son talent retient son attention. Angry Birds recrute ! Du moins la société qui le produit : Rovio.
Et contre toutes attentes, Pekko est embauché et commence directement en haut de l’échelle. Oui oui, tout en haut, à plusieurs mètres de hauteur, à empiler les cartons de merchandising dans les entrepôts de la société. C’est sûr, il aurait préféré faire partie de l’équipe créative ou – mieux encore – des testeurs mais il faut bien commencer par un bout. Et dans l’immédiat, ça lui suffit amplement pour draguer les filles à la cafétéria et se prendre parfois pour un oiseau…
Si on ne peut décemment pas ignorer qui est Lewis Trondheim, j’avoue que je ne connaissais pas le dessinateur belge Hugo Piette qui a pourtant signé dans un passé proche Poncho et Semelle chez Sarbacane, Les arrachés : Ni Dieu, ni freins chez Fluide Glacial et plus récemment Varulf avec le Nantais Gwen de Bonneval chez Gallimard/ Bayou. Et c’est mal ! Car Hugo Piette a un sacré coup de pinceau, du genre à vous faire marrer sans même lire les dialogues. C’est dire. Mais bon, comme j’ai récemment appris à lire, j’ai lu.
Et là pas de mystère, Lewis Trondheim, pour ceux qui pourraient en douter, a encore de beaux restes. Non pas qu’il soit vieux mais avec autant de bouquins à son actif, on pourrait imaginer qu’il commence à s’essouffler. Même pas ! Cette histoire de ludophage qui va gravir les échelons du monde du travail comme on gravit les niveaux d’Angry Birds, est tout simplement un petit chef d’oeuvre de rigolade. Pas de cette rigolade blafarde avec le sourire de circonstance hein mais bien avec le rire, le vrai, celui qui fait travailler les zygomatiques.
Mais je m’égare. Happy Birds est un petit chef d’oeuvre donc, je l’ai dit, mais aussi un beau petit bouquin au format à l’italienne avec des gags sur toutes les pages. De quoi en ressortir happy !
Eric Guillaud
Happy Birds, de Lewis Trondheim et Hugo Piette. Éditions Delcourt. 14,95€