Pour vivre là-bas, il faut aimer les tulipes, le vélo, la pluie fine, les frites double mayonnaise, les étendues de containers, les perspectives plates… et les bateaux. En acier ou en papier. Bienvenue à Rotterdam…
Emmanuel Lemaire, vous l’aurez compris, n’est pas néerlandais mais français, rouennais précisément. Et s’il a atterri là-bas, ce n’est par amour pour le pays mais pour suivre sa compagne qui a accepté une mission de plusieurs mois dans une raffinerie locale. Elle est spécialiste du coup de bélier, ce choc qu’on peut entendre quand on ferme brusquement un robinet, lui travaille habituellement dans une bibliothèque mais a pris un congé sabbatique pour dessiner une bande dessinée.
Bien sûr, il n’y pas que des tulipes et des vélos à Rotterdam. Avec beaucoup de finesse, dans le trait comme dans le propos, Emmanuel nous fait découvrir une ville hyper dynamique, une ville qui évolue tellement vite que même Google View, nous raconte-t-il, n’arrive pas à l’immortaliser.
Ce n’est pas le choc des civilisations – relativisons – mais quand même, Emmanuel et sa compagne ressentent parfois le mal du pays. Ils se retrouvent alors avec leurs amis expatriés comme eux…
Même si l’option graphique est totalement différente, Rotterdam, un séjour à fleur de peau nous fait penser à Shenzhen, Pyongyang, Chroniques birmanes ou encore Chroniques de Jérusalem, des albums signés du Canadien Guy Delisle qui, lui aussi, voyageait au gré des déplacements professionnels de sa femme et en profitait pour nous faire découvrir un pays, un peuple, une culture. Forcément intéressant !
Eric Guillaud
Rotterdam, Un séjour à fleur d’eau, d’Emmanuel Lemaire. Editions Delcourt. 14,95 €