Bernard Cosadai, alias Cosey, Grand Boum-ville de Blois 2012, est l’invité d’honneur de la 30e édition du festival bd Boum qui se tient à Blois du 22 au 24 novembre. Autant dire que le week-end s’annonce sous les meilleurs auspices pour tous les amoureux du Neuvième art et particulièrement de ce merveilleux auteur suisse, responsable de quelques pièces majeures de la bande dessinée francophone comme Jonathan, A la recherche de Peter Pan, Le Voyage en Italie, Zélie Nord – Sud, Le Bouddha d’Azur..
L’oeuvre de Cosey fait l’objet d’une exposition intitulée « Voyage(s) ». Les autres expositions de cette édition portent sur Boule et Bill, les auteurs Dany et Joe G. Pinelli, les albums Clara et Hurlements, les 30 ans du festival…
Rencontres d’auteurs, concerts, séances de dédicaces, stages d’initiation au scénario, ateliers de pratique artistique pour les scolaires, conférences, débats vont rythmer ce festival qui avec ses 100 auteurs invités, ses 60 exposants et ses 20000 visiteurs attendus, fait partie des grands rendez-vous du Neuvième art en France.
Lastman de Balak, Michaël Sanlaville & Bastien Vivès – KSTR
Une semaine avant son ouverture, le Salon du Livre Jeunesse révèlent ses pépites 2013 : huit albums récompensés parmi plus 6 000 nouveautés.
Parmi les lauréats, Lastman par Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès (KSTR) décroche la Pépite de la meilleure Bande Dessinée/Manga. Nous vous racontions l’histoire de ce trio d’auteurs hors du commun ici et là dans leur atelier parisien. Le 3ème tome de ce manfra (un manga à la française) vient de sortir et la qualité est toujours là.
Anne Franck au pays du manga, d’Alain Lewkowicz, Vincent Bourgeau, Samuel Pott et Marc Sainsauve (Arte)
Les albums lauréats sont à découvrir du 27 novembre au 2 décembre dans la librairie du Salon. Des rendez-vous avec les artistes pour des rencontres et des séances de dédicaces y sont également programmés.
Le vin : ça m’intéresse par Murielle Rousseau et Sylvain Frécon – Dargaud
Le magazine Ça m’intéresse nous propose en images de rencontrer des vignerons, un œnologue et un sommelier. Une BD tannique, riche en arômes et au final gouleyante pour découvrir le monde du vin.
Pline l’ancien affirmait : « In vino veritas ». L’origine de ce breuvage divin remonterait à l’Iran (en – 5400 av. J-C) puis en passant du coté de la Mésopotamie, de l’Egypte, des grecs et des romains, il est arrivé jusqu’à nous autres les gaulois. Aujourd’hui 80% des achats de bouteilles de vin se font en supermarché. Ce qui laisse perplexe de nombreux consommateurs. Les éditions Dargaud se sont associées au magazine Ça m’intéresse pour nous aider à choisir. Cette enquête fouillée oscille entre C’est pas sorcier, l’émission de France 3, pour la rigueur scientifique, et la série Pour les Nuls, pour la simplicité et l’humour. L’album est présenté comme la première du labo Ça m’intéresse, d’autres suivtont dans le même esprit.
Murielle Rousseau et Sylvain Frécon mettent en images les réponse à toutes les questions ou presque que l’on se pose sur le vin, son histoire, ses terroirs et son mode de fabrication. Des réponses simples accessibles aux néophytes comme aux amateurs de vin. Rabelais l’affirmait : « Le jus de la vigne clarifie l’esprit et l’entendement, apaise l’ire, chasse la tristesse et donne joie et liesse. » Modérément comme il se doit, cet album est à déguster avec un verre de beaujolais nouveau (ce 3ème jeudi du mois), ou bien mieux un vin charpenté à découvrir au fil des planches.
Didier Morel
Le vin : ça m’intéresse par Murielle Rousseau et Sylvain Frécon – Dargaud
Le vin : ça m’intéresse par Murielle Rousseau et Sylvain Frécon – Dargaud
Un Raptor, avion de chasse américain parmi les plus performants et les plus chers, a mystérieusement disparu des écrans radar du côté de la frontière nord du Basran alors qu’il effectuait une mission de renseignement ultra-secrète. Le pilote, Colonel Austin, a juste eu le temps de s’écrier « oh! My god ! » avant que la liaison ne soit définitivement coupée. Quelques heures plus tard, dans la salle de crise du Pentagone aux Etats Unis, décision est prise d’envoyer sur place le colonel Buck Danny. Alors que l’ONU envisage une frappe aérienne massive sur les sites nucléaires basraniens, le célèbre pilote se voit chargé d’établir un état des défenses antiaériennes ennemies. Une mission « black op » comme on dit qui devra être menée avec des avions non identifiables, en l’occurrence des Sukkoï-34 soviétiques…
Buck Danny est de retour ! Après 5 petites années de pause, la série reprend son vol sous l’oeil, la plume et les pinceaux aguerris de Francis Winis et Fred Zumbiehl, respectivement ancien ingénieur dans l’aérospatiale et ancien pilote de l’aéronavale française. De quoi imposer le respect !
Dupuis / Winis & Zumbiehl
De quoi imposer le respect mais il fallait bien ça pour succéder à Francis Bergèse qui s’était imposé seul aux commandes de la série à la mort des créateurs de la série, Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier. Pas de révolution de palais dans ce 53e épisode intitulé Cobra noir, les amoureux des aventures aériennes de notre Buck Danny international retrouveront dans ces planches ce qui a fait le succès de la série, à savoir une fiction baignée dans un réalisme technique pointilleux avec des questions géostratégiques et géopolitiques omniprésentes. Certains regretteront le graphisme un peu figé et les cases un peu bavardes mais les auteurs, fans du Buck Danny de la première heure, ont semble-t-il souhaité se rapprocher au plus près du mythe !
L’info en +
Les éditions Zéphir et Dupuis s’associent autour d’un spin off Buck Danny intitulé Buck Danny Classic qui nous ramènera au temps de la guerre froide avec le récit « Duel en Corée » dont la sortie est prévue en avant-première le 6 décembre au prix de 50 euros…
Eric Guillaud
Cobra noir, Buck Danny (tome 53), de Winis et Zumbiehl. Editions Dupuis. 12 euros
Bien évidemment, il est impossible d’ouvrir ce livre sans penser au typhon Haiyan qui vient de frapper les Philippines et de nous resservir les mêmes images de désolation qu’en 2004 sur les côtes indonésiennes.
Pourtant, Tsunami n’est pas à proprement parler un récit sur cette catastrophe aux centaines de milliers de morts et de disparus. Lorsque Romain Mataresse, le personnage de Jean-Denis Pendanx et Stéphane Piatzszek, débarque à Bandah Aceh, au nord de l’île de Sumatra, le tsunami n’est plus qu’un très mauvais souvenir. La vie a repris son cours, les motos déglinguées envahissent à nouveau le centre-ville, seuls les panneaux d’avertissement aux risques de submersion et les cargos rouillés posés sur la terre ferme rappellent que le drame n’est pas encore si loin et surtout qu’il est encore possible.
Si le jeune-homme débarque dans ce coin du monde un beau jour de 2013, ce n’est pas pour faire du tourisme. Il est là pour retrouver sa soeur, Elsa, toubib, arrivée ici au lendemain de la catastrophe et portée disparue depuis 2005. Romain se l’est promis, il retrouvera sa soeur coûte que coûte, même s’il doit parcourir tout le pays…
Futuropolis / Pendanx et Piatzszek
C’est donc cette recherche, cette quête, cette enquête même, que nous racontent Jean-Denis Pendanx et Stéphane Piatzszek, une enquête parsemée de rencontres, de découvertes et d’initiations aux croyances et traditions locales. On y croise des vivants comme Jessie, une belle et jeune Papoue un peu chapardeuse, mais aussi des morts en colère, des fantômes du Tsunami. Beaucoup moins pictural que dans les albums Abdallahi ou Jeronimus, le graphisme de Jean-Denis Pendanx n’en est pas moins extraordinairement fort et de caractère. Chacune des quelque 110 planches nous transporte littéralement dans cette région du monde à la fois luxuriante et meurtrie par le tsunami, une région que Piatzszek connaît bien et aime profondément. On ne peut que le sentir !
Eric Guillaud
Tsunami, de Pendanx et Piatzszek. Editions Futuropolis. 20 euros
Le pari du Comics Expo dans la capitale, des super-héros à découvrir à l’espace Champerret ce week-end
Vous le savez déjà si vous êtes un lecteur assidu de ce blog, nous vous parlons rarement de comics. Sur les quelques 5 000 – et plus ! – BD parues chaque année, nous faisons des choix. Le Comics a pourtant ses lettres de noblesse et ses références comme les Watchmen, pour ne citer qu’un des plus beaux exemples récents. Peut-être est ce dû à la faible, voire de sa quasi inexistence dans l’hexagone, mis à part Masqué, dont nous vous parlions ici quelques mois plus tôt. Toujours est-il que les 23 et 24 novembre prochain seront peut-être l’occasion de se rattraper en rencontrant des auteurs d’outre-Atlantique et leurs héros estampillés made in USA lors du Paris Comics Expo.
La première édition était une session de rodage à taille humaine. Au dire des fans c’était l’idéal pour rencontrer des auteurs loin de la gigantesque Japan Expo. Cette année les organisateurs ont vu plus grand et plus loin, affirment-ils.
Et ne manquez pas les conférences Comic Box (le premier magazine professionnel français consacré aux Comics), ils proposent de visiter un Paris bien spécial… Celui des comics ! Pendant une heure ils feront revivre les lieux qui ont un rapport avec la BD américaine dans la capitale. Bureaux d’éditeurs, antres d’auteurs, anecdotes et petits secrets qui se cachent au coin de la rue… les « bonnes adresses » où a été écrite l’histoire de la VF…conférence menée par Xavier Fournier et Jean-Michel Ferragatti le dimanche 24 novembre, 12H00-13H00
Paris, le 12 février 1947. Les blessures de la guerre ne sont pas encore refermées mais la vie reprend doucement son cours. Avenue de Montaigne, quelques élégantes se pressent devant les ateliers de Christian Dior pour assister à son premier défilé de mode. En coulisse, c’est l’effervescence, le maquillage, les coiffures, les ultimes retouches sur les modèles présentés… Pendant ce temps-là dans la salle, les personnalités se bousculent, Marlène Dietrich, Cocteau, le décorateur et créateur de costumes Bérard, Hélène Lazareff du magazine Elle, Bettina Ballard de Vogue et un peu plus loin la jeune journaliste Clara du Jardin des modes. Pour Clara, c’est une grande première. Son papier sur le défilé rencontrera un immense succès. Mais la jeune femme ne restera pas longtemps chroniqueuse de mode, elle deviendra mannequin pour la maison Dior…
DIOR. Quatre lettres qui symbolisent à elles-seules le luxe, l’élégance, le monde de la haute couture et en même temps une certaine image de la France. Un monde que l’auteure Annie Goetzinger connaît pour l’avoir fréquenté à ses débuts. Elle officiait alors dans le dessin de mode. Et c’est surement de cette expérience que lui vient son trait, pure, élégant, raffiné.
Dans ce biopic, Annie Goetzinger raconte l’épopée de Christian Dior, la création, le développement de la maison et la naissance de cet empire que l’on connaît encore aujourd’hui. Elle raconte aussi le travail de ses collaboratrices proches, ses chéries comme il les appelait, et de ces petites mains, les fées couturières, capables de passer des heures et des heures sur chaque modèle. Elle nous raconte enfin une histoire d’amour et de passion, celle d’une chroniqueuse de mode qui devient mannequin pour la célèbre marque. Une histoire de fiction, une liberté que s’est donnée l’auteure pour élargir son propos à l’environnement de la mode. « C’est une sorte de faire-valoir au couturier », explique-t-elle dans une interview accordée aux éditions Dargaud, « tout est faux mais je voulais que ce soit vraisemblable. On pouvait devenir mannequin parce qu’on était jolie, élégante, qu’on savait marcher et qu’on avait de l’allure. Donc le petit personnage de Clara qui était au départ anonyme va devenir une très jolie jeune et élégante parisienne au travers des transformations de la maison de couture… ». Un très très beau livre taillé sur mesure !
Jeune fille en Dior, de Annie Goetzinger. Editions Dargaud. 24,95 euros
Eric Guillaud
A découvrir ci-dessous une interview d’Annie Goetzinger
PÉPITE, Emile Littré nous propose la définition suivante dans son dictionnaire :
« Nom donné à des morceaux d’or natif sans gangue, quand chacun d’eux est plus grand qu’une paillette. ». Autrement dit les pépites, plus rares que les paillettes du métal précieux, attirent notre regard du fait de leur éclat qui diffère du commun.
Ainsi est la sélection finale des pépites BANDE DESSINÉE / MANGA (à partir de 10 ans) du Salon du livre de jeunesse à Montreuil 2013. Sur 31 bandes dessinées et mangas, repérés par le comité de lecture, et issus de la production de l’année, 10 ont été retenus.
Avec Eric Guillaud nous avions attiré votre attention sur certains de nos coups de cœur et plaisirs de lecture. Voici 4 chroniques à découvrir ou à relire avant le choix final le 18 novembre :
Le salon est prévu du 27 novembre au 2 décembre 2013. Nous vous en reparlerons.
Voici le lien pour connaître les 7 autres pépites décernées aussi dans une semaine, notamment la très étrange pépite du LIVRE OVNI avec des trésors graphiques et à noter l’incursion chez les tout-petits de Zidrou pour une relecture de Boucle d’Or et les deux ours avec l’illustratrice Monika Hanulak dans la catégorie ALBUM Création francophone. Nous vous parlions justement de son éclectisme la semaine dernière ici.
Pour les 75 ans du magazine ET du héros Spirou, les éditions Dupuis ont entamé en début d’année un Spirou Tour, 10 villes étapes, autant de numéros spéciaux du journal.
Après Paris, Lyon, Montpellier ou encore Bordeaux et Nantes, c’est au tour de la ville de Rennes d’accueillir le Spirou Tour le samedi 16 novembre à partir de 14h30 à la librairie Chapitre Forum du livre.
Au programme cette dernière étape: une exposition de la Galerie des Illustres, des grooms distribuant des journaux Spirou, une tombola, la diffusion du documentaire « Spirou une aventure humoristique » et une séance de dédicaces réunissant Michel Plessix, Bruno Bazile, Jean-Claude Fournier et Yoann, le dessinateur actuel des aventures de Spirou et Fantasio.
De son côté le magazine Spirou spécial Bretagne, disponible en kiosque depuis ce mercredi 13 novembre, vous propose une interview de François-Régis Sirjacq, directeur de la librairie Chapitre Forum du livre, des histoires courtes et bretonnes signées Plessix, Pascal Jousselin, Lepage, Stanislas Barthélémy, mais aussi des jeux, les bons plans des auteurs, les séries habituelles…
Et le concours Spirou organisé par France 3 Pays de la Loire ? Il s’achève le 15 novembre lui-aussi. Plus que quelques heures donc pour y jouer ici-même. A gagner : 20 exemplaires de l’album Dans les griffes de la Vipère et 10 boîtes métalliques aux couleurs de Spirou et Fantasio.
Le Dahlia Noir par Miles Hyman, Matz & David Fincher – Rivages/Casterman/Noir
Amateur de polar noir, peut-être avez-vous déjà succombé à l’intensité graphique du fusain de cet américain formé aux Beaux-Arts de Paris. Le Dahlia noir de Miles Hyman est à lire, bien sûr, et surtout à voir …
Avec le scénariste rouennais Matz, le dessinateur Miles Hyman s’est déjà fait remarqué en 2008 pour leur adaptation réussie de Jim Thompson, La Nuit de Fureur. Parisien d’adoption, il expose ses meilleures planches au crayon gras et en couleur dans la Galerie Champaka dans le 3ème arrondissement. Et pas n’importe quelles planches : celles du Dahlia Noir, le polar noir de référence de James Ellroy. Le roman graphique vient d’arriver dans les bonnes librairies et nous en parlons ici …
Didier Morel
Galerie Champaka – Arts de la Bande Dessinée – 67, rue Quincampoix 75003 Paris jusqu’au 30 novembre 2013
Le Dahlia NoirparMiles Hyman, Matz & David Fincher – Rivages/Casterman/Noir
Le Dahlia Noir par Miles Hyman, Matz & David Fincher – Rivages/Casterman/Noir
La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de ce roman graphique exceptionnelle :
Ecoutez la voix envoutante de Goldfrapp dans son nouvel album aux tonalités cinématographiques Tales of us