20 Déc

Primaire à gauche : la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, dans le staff de Manuel Valls

Manuel Valls vient de présenter son équipe de campagne. Un directeur, le président du groupe PS au Sénat, Didier Guillaume, deux co-présidents, huit porte-parole et..deux personnalités d’Occitanie. Le président du département de l’Aude, André Viola et la présidente de la Région, Carole Delga intègrent le staff du candidat à la primaire.

Carole Delga et Manuel Valls en septembre 2015 Photo : MaxPPP

Carole Delga et Manuel Valls en septembre 2015 Photo : MaxPPP

En Occitanie, ce sont les « hollandais » historiques qui forment la garde rapprochée de Manuel Valls. André Viola et Carole Delga ne sont pas de « purs » vallistes. Le socialiste audois a participé activement à la campagne présidentielle de 2012 et a soutenu fortement François Hollande. Du côté de la présidente de la Région, l’ancrage auprès du locataire de l’Elysée passe par une (vraie) proximité avec le plus hollandais des hollandais : Stéphane Le Foll.

Le ministre de l’agriculture est beaucoup plus réservé que Carole Delga. Stéphane Le Foll n’a pas publiquement exprimé ses préférences pour la primaire. La présidente de Région est beaucoup plus claire. Carole Delga était présente à une réunion publique organisée par Manuel Valls, mardi 12 décembre. Mais le soutien ne se limite pas à un affichage. Selon nos informations, Carole Delga a décroché son téléphone pour solliciter le parrainage de plusieurs maires. Des parrainages indispensables pour participer à la primaire.

Au sein de l’institution régionale, la présidente a également donné le ton.

Les élus régionaux qui ne soutiennent pas Manuel Valls sont priés d’être discrets et invités à ne pas s’afficher aux côtés d’Arnaud Montebourg ou de Vincent Peillon.

Cette consigne vise particulièrement une figure de proue du Conseil Régional, « montebourgeoise » déclarée : Nadia Pellefigue.

Carole Delga n’appartient pas à la « task force » de Manuel Valls. Ce sont les 8 porte-paroles de l’ancien premier ministre qui vont monter au front et porter le flambeau médiatique.

La présidente d’Occitanie (comme André Viola) figure dans la catégorie « pôle territoire/élus » du comité de soutien de Manuel Valls.

Mais cette place n’interdit pas les actions (souterraines) de soutien.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Législatives : des candidats Macron sur les 3 circonscriptions tarnaises

A quelques jours de Noël, le mouvement d’Emmanuel Macron dans le Tarn ne fait pas dans la trêve des confiseurs. En Marche 81! organise une conférence de presse ce mardi 20 décembre à Albi. L’hypothèse planait et inquiétait des responsables socialistes. Emmanuel Macron va présenter des candidats aux législatives sur les 3 circonscriptions du département du Tarn. Cette annonce est plus une intention (exprimée localement) qu’une décision validée nationalement. Mais c’est la première fois en Occitanie que se concrétise des candidatures « macronistes » pour les prochaines législatives.

Clément Baller, référent d'Emmanuel Macron dans le Tarn

Clément Baller, référent d’Emmanuel Macron dans le Tarn

Clément Baller met en avant les objectifs d’En Marche81 ! : « libérer les énergies bridées…faire sauter les verrous…sortir du bipartisme« . Sa déclaration sur les législatives est une simple phrase au milieu d’une longue présentation sur la philosophie et les buts du mouvement « macroniste ». Mais c’est évidemment ce point qui retient l’attention. Les propos du jeune chef d’entreprise vont particulièrement résonner entre les quatre murs de la Fédération du PS tarnais.

Le parti socialiste du Tarn traverse une période une période agitée. Démission du 1er fédéral. Incertitude et coup de tonnerre sur la 3eme circonscription. Le PS81 traverse une mauvaise passe. L’annonce de candidats « macronistes » pour les prochaines législatives ne va pas calmer les tensions. Formellement, il s’agit, comme le précise le référent d’Emmanuel Macron, d’une intention. Clément Baller insiste sur un point : « fin janvier, il y aura des appels à candidatures. C’est ce qui est prévu au niveau national. Une chose est certaine. Il n’y aura pas de candidats auto-proclamés ou de candidats désignés d’office ». 

Pas de noms. Mais il semble évident que Clement Baller puisse être parmi les candidats en piste. Un retour de l’ancien 1er fédéral du PS, Samuel Cebe, circule également.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

12 Déc

Christophe Borgel se retire de l’élection à la présidence du groupe PS à l’Assemblée

La démission de Manuel Valls a débouché sur un remaniement ministériel. Mais, par effet domino, l’Assemblée Nationale est également concernée. La nomination de Bruno Le Roux au ministère de l’Intérieur libère la présidence du groupe parlementaire socialiste. Le nom de Christophe Borgel a circulé. Mais le député de la Haute-Garonne et numéro 3 du PS se retire de la course. 

Christophe Borgel, numéro 3 du PS et député de Haute-Garonne MaxPPP

Christophe Borgel, numéro 3 du PS et député de Haute-Garonne MaxPPP

Les député(e)s viennent de recevoir les profession de foi. Le député de la Seine-Maritime, Guillaume Bachelay, et celui de Seine-Marne, Olivier Faure sont officiellement candidats pour remplacer Bruno Le Roux. Les parlementaires vont devoir choisir entre un »fabiusien » qui a participé à la campagne de François Hollande (Guillaume Bachelay) et un ancien secrétaire général du groupe PS, Olivier Faure.

Christophe Borgel aurait pu compléter le casting. Mais son statut d’organisateur de la primaire constituait un handicap et même un frein. Difficile d’être au « moulin » du groupe et au « four » de la primaire. Dès le départ une candidature Borgel semblait donc (pour des raisons pratiques) improbable. Mais elle ne manquait pas d’intérêt…pour le principal intéressé.

Numéro 3 du PS au début du quinquennat de François Hollande, Christophe Borgel restera donc définitivement le numéro 3 du PS.

Le profil du député de la Haute-Garonne pouvait faire de lui un secrétaire d’Etat en charge des relations avec le Parlement. Patron des élections du PS, Christophe Borgel connaît et fréquente tous les parlementaires de son groupe mais il connait et fréquente également les parlementaires des autres partis de gauche. Les accords électoraux et les négocations d’appareils offrent à Christophe Borgel un carnet d’adresse et une « pratique » du radical Jean-Michel Baylet ou du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.

Malgré cet atout, Christophe Borgel n’est jamais entré au gouvernement. La présidence du groupe parlementaire pouvait constituer un ultime « bâton de maréchal », un dernier « lot de consolation ». Une primaire qui s’annonce difficile à organiser et politiquement sensible en aura décider autrement.

La primaire organisée par le PS vient de faire sa première « victime » : son organisateur.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Déc

Bapt, Vieu… les surprises du vote des militants PS pour les législatives

Les militants socialistes étaient appelés aux urnes jeudi soir pour désigner leurs candidats aux élections législatives 2017. Et le vote a réservé quelques surprises.

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

En Haute-Garonne, Gérard Bapt dès le premier tour

Confronté à une forte concurrence et même à un souhait de la fédération PS de Haute-Garonne de renouveler le candidat dans la 2ème circonscription, Gérard Bapt, plus ancien député de France (depuis 1978 avec une interruption entre 1993 et 1997) a été investi dès le premier tour par les militants avec près de 58 % des voix. Un camouflet pour ceux qui avaient mis en place une stratégie anti-Bapt.

Dans la 3ème circonscription, la conseillère municipale de Toulouse Isabelle Hardy a recueilli plus de 61 % des voix face à la présidente de la FCPE Hélène Rouch. Isabelle Hardy, candidate pour la première fois, affrontera la députée LR sortante Laurence Arribagé.

La bataille entre deux conseillères départementales PS dans la 5ème, laissée libre par le départ de Françoise Imbert, a tourné à l’avantage de Sandrine Floureusses. Dans la 6ème, une autre conseillère départementale Camille Pouponneau est investie mais devra faire face à la candidature de Monique Iborra, la sortante ex-PS désormais proche de Macron.

Marie-Caroline Tempesta, conseillère régionale, l’emporte sur la 7ème circonscription. Soutenue par le premier fédéral Sébastien Vincini, qui avait longtemps hésité à se présenter lui-même après le départ de Patrick Lemasle, elle avait dû faire face à des suspicions d’inégibilité par ses concurrents PS en raison de son emploi au conseil départemental.

Dans la 8ème, pour succéder à Carole Delga qui ne se représente pas, c’est son suppléant Joël Aviragnet qui l’emporte largement (65 %) face au maire de Luchon Louis Ferré. Joël Arivagnet bénéficiait du soutien de la présidente de Région. Quelques jours avant la tenue du scrutin, certains de ses soutiens s’inquiétaient. Ils redoutaient un vote barrage de la part de militants qui contestent Carole Delga. Ces craintes étaient visiblement infondées. L’investiture de Joël Arivagnet est nette et sans appel.

Christophe Borgel, député sortant a été investi sur la 9ème circonscription. Enfin, les députés sortants Catherine Lemorton (1ère), Martine Martinel (4ème) et Kader Arif (10ème) n’avaient pas d’adversaires.

Patrick Vieu battu dans le Tarn

Le premier secrétaire du PS tarnais a été largement battu dans la première circonscription par son adversaire Patrice Bédier. Ce dernier bénéficiait du soutien du président du Conseil Départemental et sénateur du Tarn, Thierry Carcenac. Dans la foulée de sa défaite, Patrick Vieu a annoncé son intention de démissionner de son mandat de patron du PS tarnais.

Dans la 2ème circonscription, la conseillère régionale Claire Fita a été investie. Dans la 3ème, Lysiane Louis était seule en lice. Mais la députée sortante frondeuse Linda Gourjade sera tout de même candidate.

Valérie Rabault dans le Tarn et Garonne

Valérie Rabault députée sortante de la première circonscription du Tarn et Garonne était seule candidate. Le PS ne votait pas pour la deuxième circo (celle de la PRG Sylvia Pinel) mais les militants pourraient passer en force contre Paris sur le « gel » de cette circonscription pour le PRG et lancer un candidat.

Dans le Gers, Martin pas candidat… mais suppléant !

Le maire de Clermont-Pouyguillès Francis Dupouey a été investi par les militants sur la 1ère circonscription pour être le candidat à la succession de Philippe Martin qui ne se représentait pas pour cause de cumul des mandats. Mais Philippe Martin sera tout de même son suppléant.

Gisèle Biémouret, députée sortante de la 2ème circo, a été désignée par les militants.

Une circonscription « orpheline » dans l’Aveyron

Dans l’Aveyron, Sarah Vidal (proche du maire de Rodez, Christian Teyssèdre et collaboratrice de Ségolène Royal) et Bertrand Cavalerie ont été choisis par les militants respectivement sur la 1ère et la 2ème circonscriptions où la députée sortante Marilou Marcel ne se représentait pas.

Quant à la 3ème, réservée à une femme, elle n’a pas trouvé chaussure à son pied : il n’y avait pas de candidate ! Paris devrait donc « lever » la parité imposée à cette circo pour permettre une candidature masculine.

Aucun suspens dans le Lot et l’investiture d’un vice-président de la Région

Vincent Labarthe (vice-président du Conseil Régional en charge de l’agriculture et de la ruralité) remporte le scrutin interne de la 1ère circonscription. Ce n’est pas une surprise. Son concurrent, Bruno Lukat, était une « candidature de témoignage ». Cette absence de suspens explique probablement la faible mobilisation des militants lotois. La moitié des électeurs sont restés chez eux.

La deuxième circo est réservée au PRG, Dominique Orliac étant députée sortante.

Ariège continuité et passage de relais

Les militants de l’Ariège ont reconduit le député sortant, Alain Fauré sur la 2ème circonscription. C’est une femme, conseillère départementale et maire de Varilhes, Martine Estéban qui succède à Frédérique Massat sur la 1ere circonscription. 

FV (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Déc

Tarn-et-Garonne : le PS lance un candidat face à Sylvia Pinel aux législatives

Ce jeudi 8 décembre les militants socialistes votent. Dans les 13 départements d’Occitanie, le PS va désigner ses candidats pour les législatives de juin prochain. Plusieurs circonscriptions retiennent l’attention. En  Haute-Garonne le cas du plus ancien député (sortant) de France, Gérard Bapt ou du candidat (officiel) de la présidente de Région, Joël Aviragnet sont sous les projecteurs. Mais il existe une circonscription qui n’est pas concernée par le vote militant et qui, pourtant, est sur le devant de la scène.

Photo @MaxPPP

Photo @MaxPPP

 « Gelée »au profit du PRG, la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne n’est pas concernée par le scrutin interne de ce début décembre. Mais le PS 82 a décidé de présenter un candidat socialiste face à la sortante : la radicale de Gauche, Sylvia Pinel.

La candidature présidentielle de Sylvia Pinel appartient (quasiment) au passé. C’est une question de jours. Le 14 décembre prochain, le comité directeur du PRG doit acter un retrait de l’ancienne ministre et un ralliement au processus de la primaire organisée par le PS. Ce retour dans le rang laisse toutefois des traces. Sur les terres (historiques) de Jean-Michel Baylet, le parti socialiste ne digère pas l’opération « Pinel à l’Elysée ». Les instances départementales ont adopté, à l’unanimité, une résolution : pas question de laisser la place à Sylvia Pinel. Un candidat socialiste sera présent face à la députée sortante.

Ce « dégel » local devait s’accompagner d’un mouvement général. Un dégel de l’ensemble des circonscriptions réservées au PRG a été évoqué au bureau national du PS. Cette mesure de rétorsion faisait suite à la déclaration de candidature de Sylvia Pinel. Mais les instances nationales du parti socialiste ne sont jamais passer des « paroles aux actes ».

Seule la fédération socialiste du Tarn-et-Garonne a franchi le Rubicon. Un lourd passé et un sérieux passif explique cette position. Depuis des années, les socialistes tarn-et-garonnais estiment être sacrifiés sur l’autel des intérêts de Jean-Michel Baylet et de Sylvia Pinel. Les régionales de 2015 ont notamment ajouté des gouttes supplémentaires dans un calice bien plein.

Le vote (unanime) des militants socialistes reste, toutefois, symbolique. Sans une ratification par les instances nationales, la position du PS 82 est un simple vœu. Le revirement de Sylvia Pinel et son soutien à Manuel Valls changent la donne. La rue de Solférino ne prendra jamais la responsabilité de déclencher les hostilités. C’est toute l’histoire du PRG et ses relations avec le PS. Le parti de Jean-Michel Baylet est trop petit pour exister par lui-même. Mais il existe et il sert de force d’appui et d’appoint aux socialistes.

Dans ce puzzle, le Tarn-et-Garonne est une « petite » pièce. Néanmoins, la fronde du PS82 n’est pas une simple gesticulation. Au moment de faire campagne, la candidat du PRG ne pourra pas compter sur des bras « amis » pour coller les affiches et serrer les mains.

La compétition s’annonce sévère sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. Plusieurs élus du département, de droite comme de gauche, estiment qu’elle est « perdable » pour le PRG.

Dans ce contexte, Sylvia Pinel aura besoin de compter sur ses « camarades » socialistes.

C’est loupé.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Déc

Législatives : guérilla (juridique) au PS en Haute-Garonne

Jeudi 8 décembre, les militants socialistes vont voter et attribuer les investitures pour les législatives de juin prochain. En Haute-Garonne, sur la 7eme circonscription, la compétition vire à la joute juridique. Des militants soulèvent la question de l’éligibilité d’une candidate à la candidature. Le patron des élections du PS, Christophe Borgel, est saisi du dossier.

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Conseillère régionale et maire adjointe de la commune de Carbonne, Marie-Caroline Tempesta est candidate à l’investiture PS pour les législatives. Une élue locale qui brigue un mandat national, ce n’est pas (vraiment) original. Surtout quand elle bénéficie du soutien du patron de sa fédération. En revanche cela devient un peu plus sportif lorsque l’élue en compétition travaille également pour le conseil départemental.

Ses concurrents socialistes sautent sur l’occasion pour soulever un lièvre. Les législatives ne s’annoncent pas (vraiment) porteuses pour les candidats socialistes. Il souffle un vent d’alternance à droite. Mais cela n’empêche pas l’âpreté de la compétition interne.

Une compétition qui, sur la 7ème circonscription de la Haute-Garonne, tourne à une exégèse du Code Électoral. Le patron des élections du PS et député de Haute-Garonne, Christophe Borgel a été interpellé afin de savoir si Marie-Caroline Tempesta peut-être candidate aux législatives. En effet, l’article LO 132-22 du Code Electoral frappe d’inéligibilité les collaborateurs de cabinet.

Il existe des précédents.Dans les Hauts-de-Seine, la remplaçante de Patrick Balkany a dû se retirer en raison de son inéligibilité. Agnès Pottier-Dumas travaillait au cabinet de la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

Selon nos informations, le cas de Marie-Caroline Tempesta ne rentre pas dans le cadre les incompatibilités visant les collaborateurs de cabinet. Et pour cause. Marie-Caroline Tempesta n’est pas une collaboratrice de cabinet. La conseillère régionale est une fonctionnaire territoriale (de niveau C). Marie-Caroline Tempesta travaille au service du courrier. Son travail consiste notamment à mettre sous pli des invitations dans le cadre des activités protocolaires du conseil départemental.

Du côté de la fédération du PS 31, un cadre parle d’un « non sujet » : « Tout a été vérifié et re-vérifié à Solférino (ndlr siège parisien du PS)« .

Cette précaution est loin d’être inutile. Trop souvent, les services de l’Etat ne font pas leur travail. Au moment du dépôt des candidatures en préfecture, les bureaux des élections laissent passer des irrégularités. Que ce soit pour des législatives ou des scrutins locaux, des « vrais-faux » candidats passent entre les mailles du filet. Certains finissent même par être élus alors qu’ils ne devaient pas être candidats. En Occitanie, s’agissant des élections régionales, le cas de Dominique Reynié est édifiant.

Laurent Dubois (@laurentdub)

02 Déc

Législatives : la députée frondeuse du Tarn Linda Gourjade candidate sans passer par le PS

C’est fini. Au PS 81, comme dans toute la France, les inscriptions sont closes. Dans le Tarn, une députée (sortante) manque à l’appel. Linda Gourjade n’a pas déposé sa candidature. Le patron des élections au PS, Christophe Borgel, confirme l’information. Mais Linda Gourjade ne renonce pas à son siège et annonce qu’elle sera tout de même en piste pour les législatives de juin prochain. Un duel s’annonce sur la 3ème circonscription du Tarn. Un duel entre le PS et une de ses futures ex-députées.

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : MaxPPP

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : MaxPPP

Dans plusieurs départements d’Occitanie, des sortants raccrochent. Mais, à la différence du Gersois Philippe Martin ou de l’ariégeoise Laurence Massat, Linda Gourjade n’invoque pas un besoin de renouvellement ou la loi anti-cumul. La députée tarnaise n’annonce d’ailleurs pas son retrait des législatives. La « frondeuse » qui a signé une motion de censure contre le gouvernement Valls ne sollicite pas l’investiture des militants socialistes. Mais elle déclare qu’elle sera malgré tout candidate.

Comme le précise son collaborateur parlementaire, Marc Gauché : « Ce ne sont pas 30 ou 40 militants qui doivent décider par un vote interne. Ce sont les électeurs qui doivent se prononcer ».

Linda Gourjade et son entourage refusent d’employer l’expression. Mais c’est bien une candidature « hors parti » qui se profile. Les députés sortants ne sont pas exonérés de la procédure pour les investitures. Ils doivent déposer une candidature. En Haute-Garonne, le plus ancien député de France, Gérard Bapt a respecté la formalité. Dans le Tarn, les militants et les élus socialistes sont d’ailleurs bien placés pour savoir que ce n’est pas toujours sans danger. En 2006, le député sortant de la 1er circonscription, Paul Quilès a été éliminé par le vote des militants.

Linda Gourjade peut difficilement ignorer la jurisprudence Quilès. Son refus de passer devant les militants s’explique (probablement) par le précédent de l’ancien ministre de François Mitterrand. Linda Gourjade risque de payer « cash » sa Fronde permanente contre la politique gouvernementale. Pour éviter la foudre, Linda Gourjade se met à l’abri d’un vote militant. C’est transparent. Son bras droit, Marc Gauché, essaie de sauver les apparences et tente une justification : « Linda Gourjade n’a pas besoin de déposer une candidature car elle l’a en quelque sorte déjà fait puisque c’est une circonscription réservée à une femme« .

EN VIDEO / Linda Gourjade explique à France 3 Tarn pourquoi elle est candidate sans passer par le vote des militants :


Mais un socialiste « historique » rappelle les règles du jeu. Ancien sénateur et ex-patron des socialistes de Haute-Garonne, Bertrand Auban précise : « une circonscription réservée femme signifie que seules des femmes peuvent être candidates mais elles doivent déposer une candidature, sortante ou pas sortante« .

Malgré des précautions oratoires et des pirouettes rhétoriques, Linda Gourjade est donc candidate et sans l’étiquette socialiste.

Du côté du PS, l’issue est connue d’avance. Le suspens est inexistant. Les militants ont un seul choix sur la table : Lysiane Louis et son suppléant Luc Picard. Un casting qui a, d’ailleurs, le soutien du premier fédéral, Patrick Vieu.

Le retrait surprise de François Hollande ne changera pas la donne. Linda Gourjade est en phase avec une gauche du PS qui peut gagner une primaire rendue ouverte par le renoncement du président sortant. Mais ce nouveau rapport de force ne changera pas un point crucial : Linda Gourjade refuse de respecter les statuts du parti et n’a pas déposé de candidature à l’investiture. Ses soutiens ont conscience du caractère irrévocable de cette position. Ils le regrettent et ne comprennent pas la ligne de Linda Gourjade.

Ancienne députée du Tarn, Monique Collange estime : « Linda a fait un vrai boulot sur le terrain. Elle est très présente. Elle aurait pu se présenter en interne quitte à boycotter des réunions si elle estimait qu’on lui mettait les battons dans les roues« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

25 Nov

Jean Glavany candidat à sa succession pour les législatives de 2017

En Ariège, dans le Gers et lAveyron plusieurs figures socialistes renoncent. En revanche, dans les Hautes-Pyrénées, Jean Glavany est candidat à sa propre succession. L’ancien ministre de Lionel Jospin vient d’annoncer sa décision. Il a déposé sa candidature pour les législatives de 2017. Seul en compétition, le député (sortant) est assuré de porter les couleurs du PS et de décrocher l’investiture de son parti. Jean Glavany parle d’un combat qui s’annonce rude. Mais c’est précisément le challenge et l’appel à se représenter des élus socialistes qui motivent un député qui, depuis 1993, siège à l’Assemblée Nationale.

Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées et ancien ministre Photo MaxPPP

Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées et ancien ministre Photo MaxPPP

Jean Glavany ne « voulait pas faire le combat de trop« . A 67 ans et après 23 ans dans son siège de député des Hautes-Pyrénées, la question pouvait se poser. 11 ans à la mairie de Maubourguet, 7 ans à la présidence du « Grand Tarbes », 5 ans au gouvernement et plus de deux décennies au Parlement, le parcours de Jean-Glavany est long et riche. Des député(e)s( élu(e)s depuis moins longtemps ont préféré jouer le renouvellement. C’est le cas notamment d’ariégeoise Frédérique Massat. Mais Jean Glavany avance sa « jeunesse » sur la 1ere circonscription des Hautes-Pyrénées.

En effet, cela fait 5 ans que Jean-Glavany représente une circonscription qui va de Bagnères-de-Bigorre à La Barthe-de-Neste en passant par Tarbes et Vieille-Aure.

Jean Glavany a consulté des élus et des militants avant de prendre sa décision. Le député sortant affirme que « des élus qui comptent pour (lui) l’ont poussé à y aller« . Jean Glavany souhaite construire sa campagne sur un rassemblement des socialistes et des radicaux de gauche. L’ancien ministre reconnaît que le combat s’annonce difficile et que ça tangue au niveau national pour le PS : « le match va être dur au niveau national et donc ici aussi dans les Hautes-Pyrénées. Mais ce n’est pas au moment ou le bateau va entrer dans la tempête ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Nov

Législatives : qui sont les 23 candidats à l’investiture PS en Haute-Garonne ?

On connaît désormais l’ensemble des candidats qui briguent l’investiture socialiste pour les législatives dans la Haute-Garonne. Et dans certaines circonscriptions, la lutte s’annonce fratricide.

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Alors que la France a les yeux tournés vers la primaire de la droite et la bataille finale entre François Fillon et Alain Juppé, le parti socialiste organise ses « primaires » internes (réservée aux militants à jour de cotisation et ayant adhéré au plus tard le 8 juin dernier) pour les législatives de juin prochain.

Maintenant que le dépôt des candidatures est clos, on connaît les 23 candidatures (pour 10 députés dans le département). Il y a quelques surprises. Revue d’effectifs.

1ère circonscription :

La députée sortante Catherine Lemorton (suppléant : Jean-Michel Fabre) est seule en lice. Elle va donc repartir pour un troisième mandat consécutif avec face à elle comme candidat des Républicains François Chollet, l’adjoint de Jean-Luc Moudenc au Capitole.

2ème circonscription :

Ça se bouscule sur cette circonscription du nord-est toulousain. Après avoir longtemps ménagé le suspense sur sa candidature, le député sortant Gérard Bapt a finalement décidé, comme nous le révélions en exclusivité ici-même la semaine dernière, de repartir pour briguer un…. neuvième mandat (il est député depuis 1978 !). Il aura comme suppléante Sabine Geil-Gomez, la maire PS de Pechbonnieu.

Mais de nombreux autres candidats PS s’y verraient bien : Jean-Jacques Mirassou (suppléante : Céline Moretto), l’ancien sénateur et actuel conseiller départemental a longtemps hésité. Il part finalement à la bataille sur la « 2 » après avoir tenté de s’exfiltrer sur la 7ème circonscription.

Bertrand Monthubert (avec comme suppléante Stéphanie Calas) se lance aussi dans la course à l’investiture. L’ancien président de l’université Paul Sabatier et conseiller régional est actuellement le suppléant de… Gérard Bapt !

Etienne Morin (suppléante : Maryse Auger) apparaît comme le candidat « officiel » des instances départementales. Il a été conseiller municipal de Toulouse de 2008 à 2014.

En revanche, Didier Cujives, le maire de Paulhac et conseiller départemental, qui nous affirmait la semaine dernière être « plus que jamais candidat » après l’annonce de candidature de Gérard Bapt et démentait la rumeur selon laquelle il se retirait, a finalement… jeté l’éponge !

3ème circonscription :

Cette circonscription, majoritairement toulousaine mais qui court aussi dans la « campagne » jusqu’à Verfeil, a été réservée à une femme par le PS. Ce sont Isabelle Hardy (suppléant : Daniel Calas), conseillère municipale et métropolitaine de Toulouse et ancienne adjointe au maire Pierre Cohen de 2008 à 2014, et Hélène Rouch (suppléant : Frédéric Metche), présidente de la FCPE 31 et conseillère municipale de Castanet-Tolosan, qui vont s’affronter pour l’investiture PS.

La « gagnante » aura la difficile mission de tenter de reprendre la circonscription à Laurence Arribagé, la présidente de LR 31, qui a succédé à Jean-Luc Moudenc élu en 2012 sur une circo largement redessinée pour la droite.

4ème circonscription :

La députée sortante Martine Martinel est seule en lice avec son suppléant Jean-Louis Llorca.

5ème circonscription :

La sortante François Imbert ne se représentant pas, cette circonscription réservée à une femme, verra s’affronter deux élues du Conseil départemental. Ambiance ! Sandrine Floureusses (suppléant : Daniel Régis), vice-présidente du département en charge de l’emploi et de la diversification économique sera opposée à Véronique Volto (suppléant : Lionel Marquier), vice-présidente chargée de l’action sociale !

6ème circonscription :

La situation est complexe dans cette circo réservée à une femme par le PS. Car la sortante est exlue du parti socialiste : pour avoir soutenu Philippe Saurel et non Carole Delga lors de la campagne des Régionales en 2015, Monique Iborra ne peut donc briguer l’investiture socialiste. Mais elle sera tout de même candidate aux législatives, sans aucun doute sous les couleurs d’Emmanuel Macron.

Face à elle, il faut donc trouver une candidate officiellement estampillée PS. Au conseil départemental, décidément très influent dans cette distribution des cartes législatives, on pousse la candidature de Camille Pouponneau (suppléante : Fabienne Vitrice), jeune élue départementale. Elle aura face à elle, Sylvie Clarac (suppléante : Rita Di Giovani).

7ème circonscription :

Là encore, il s’agit de tenter de succéder à un sortant, Patrick Lemasle, qui ne se représente pas. Elu de ce secteur, le patron de la fédération PS de Haute-Garonne Sébastien Vincini a finalement renoncé à se présenter. Mais la concurrence va être rude.

David Olivier Carlier (suppléant : Gilles Dadou), qui vient d’être recruté au Conseil régional, est en lice, ainsi que le militant de Cugnaux Jean-Louis Dupin, celui de Muret Jacques Girma, sa collègue muretaine Elisabeth Sere et la conseillère régionale Marie-Caroline Tempesta.

8ème circonscription :

Suppléant de Carole Delga, qui ne se représente pas, et même député pendant que cette dernière était au gouvernement, Joël Aviragnet (suppléant : Marie-Claiure Uchan) est candidat à l’investiture PS. Il est clairement le choix de la présidente de la Région pour tenter de lui succéder à l’Assemblée nationale.

Mais deux autres candidats auront leur carte à jouer : Paul-Marie Blanc (suppléante : Michèle Brun) le maire de Bérat et Louis Ferré (suppléante : Maryline Soldeville), le maire de Luchon.

9ème circonscription :

« Auto-parachuté » en 2012 sur cette circonscription haut-garonnaise que le PS l’avait réservée à une femme, Christophe Borgel, numéro 3 du PS, se représente pour un deuxième mandat de député. Contrairement à d’autres sortants comme Martine Martinel, Kader Arif ou Catherine Lemorton, il aura un candidat en face de lui pour l’investiture PS.

Si Christophe Lubac, maire de Ramonville, et Thierry Suaud, maire de Portet-sur-Garonne, qui avaient envisagé un temps de briguer l’étiquette PS face à Christophe Borgel ont finalement renoncé, c’est Arnaud Mandement (suppléante : Françoise Pouget) qui s’y colle. Arnaud Mandement est militant PS à… Rodez, dans l’Aveyron !

10ème circonscription :

Enfin, Kader Arif (suppléante : Emilienne Poumirol) député sortant et ancien ministre, seul en course dans la 10ème circoncription, obtiendra l’investiture PS pour tenter de briguer un second mandat.

Les militants socialistes voteront le 8 décembre (second tour si besoin le 9) pour désigner leur candidat par circonscription, avant les investitures nationales mi-décembre. Les candidats pourront alors (enfin) se mettre en campagne, avant la primaire présidentielle de la gauche prévue en janvier, et plus de six mois après les candidats LR qui ont été investis par leur parti avant l’été, même si la probable victoire de François Fillon à la primaire de la droite pourrait conduire à revoir (à la marge) ses investitures.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

21 Nov

François Fillon va-t-il remettre en cause les investitures pour les législatives ?

La primaire n’est pas terminée et les législatives sont déjà sur la table. La victoire programmée (ou du moins annoncée) de François Fillon sur Alain Juppé rebat les cartes. François Fillon a toutes les chances de remporter la primaire et il publiquement a annoncé la couleur. Le député de Paris va revoir les investitures aux législatives. François Fillon estime qu’il n’est pas tenu par le casting établi par Nicolas Sarkozy. Quel est l’ampleur du jeu de chaises musicales ? Élément de réponse

François Fillon, le soir du 1er tour de la primaire, dimanche 20 novembre. Photo MaxPPP

François Fillon, le soir du 1er tour de la primaire, dimanche 20 novembre. Photo MaxPPP

La victoire n’est pas acquise. Mais François Fillon est ultra-favori. Le second tour semble « plié » d’avance. Face à  Alain Juppé, l’ancien premier ministre dispose de deux atouts massifs : une véritable dynamique politique et une arithmétique en béton armé. Une confortable avance sur son rival et les (simples) reports de voix sarkozystes suffisent (sur le papier) à plier le match. Les élections peuvent toujours déjouer les prévisions les plus solides.

Néanmoins, à une surprise Fillon peut difficilement succéder une surprise Juppé. François Fillon sera, très probablement, le candidat de la droite pour la présidentielle de 2017. A ce titre, il revendique un droit de regard sur les investitures aux législatives. Ce point n’a pas échappé à des élus d’Occitanie. Au lendemain de l’écrasante victoire de François Fillon au 1er tour de la primaire, ils s’interrogent. Des dossards risquent de changer de « propriétaires ».

Cette interrogation (parfois teinté de crainte) repose sur une déclaration de François Fillon. Le dimanche 26 juin 2016, le député de Paris a précisé qu’il « regarderait ces investitures, en fonction notamment évidemment de l’efficacité électorale, mais aussi en fonction d’un certain nombre de critères éthiques« . La ligne de François Fillon est très claire. Le vainqueur de la primaire a un droit de regard sur les investitures. Cette revendication n’a pas échappé aux principaux concernés.

Le représentant de François Fillon en Haute-Garonne, Jean-Marie Belin confirme une réouverture des dossiers. Un nouvel examen qui est d’ailleurs (également) prévu par Alain Juppé. Du côté du représentant du maire de Bordeaux, on relativise l’influence et l’impact d’un réexamen des investitures. Pierre Esplugas estime que cela « concerne une quinzaine de cas et aucun en Haute-Garonne. Ils sont concentrés en Bretagne« . En revanche, s’agissant de François Fillon, c’est beaucoup moins évident.

Jean-Marie Belin se contente de préciser : « François Fillon n’a pas le même chiffre qu’Alain Juppé et surtout il ne se limite pas à un espace géographique (NDLR la Bretagne)« . François Fillon a sanctuarisé les investitures des sortants. Laurence Arribagé, en Haute-Garonne, ou l’Aveyronnais Yves Censi peuvent être tranquilles. En revanche, d’autres « investis » ne disposent pas de l’immunité des parlementaires.

Ainsi, en Haute-Garonne, une (très) proche de la (sarkozyste) Laurence Arribagé pourrait avoir la tête sur le billot. Il s’agit de Christine Gennaro-Saint sur la 2nde circonscription. Un « filloniste » pourrait prendre la place. Xavier Spanghero (délégué LR de la 5ème circonscription) ne croit pas à cette hypothèse : « cela reviendrait à créer un conflit et le Capitole (ndlr Jean-Luc Moudenc) ne le vivrait pas forcément bien« .

Un « fillloniste » donne des gages. Jean-Baptiste de Scorraille est élu (dans la majorité de Jean-Luc Moudenc) à la Métropole et il est le représentant de Sens Commun (émanation de la Manif Pour Tous, hostile au mariage homosexuel). Il déclare : « comme secrétaire départemental adjoint des Républicains du 31, je maintiendrai le cap pour que l’unité de notre famille ne soit pas mise en cause« .

Des « sarkozystes » repentis préfèrent ne pas prendre de risque. Les ralliements à François Fillon se multiplient. La maire de Montauban, Brigitte Barèges est investie pour les législatives de 2017. Elle a annoncé, sur le plateau de France 3 Midi-Pyrénées, son ralliement à François Fillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)