23 Déc

Démission à la mairie d’Albi, Muriel Roques-Etienne a « voulu marquer (sa) rupture »

C’est un véritable coup de tonnerre à la mairie d’Albi. Le dernier conseil municipal de l’année  a été marqué par la démission d’une adjointe de Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Muriel Roques-Etienne quitte son poste à l’urbanisme et décoche une volée de flèches. L’élue albigeoise explique sa décision et s’exprime sur le dessous des cartes.

Sa démission est-elle concertée avec le mouvement En Marche ? Ce soudain claquement de porte est-il un  tremplin pour une candidature aux prochaines municipales ? Interview

Muriel Roque-Etienne. Photo : MaxPPP

Muriel Roque-Etienne. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Pourquoi avez-vous démissionné de votre poste d’adjointe à la mairie d’Albi ?

Muriel Roques-Etienne. Pour faire une référence littéraire, je parlerai de la fable de La Fontaine: La cigale et la Fourmi. Je me sens plutôt Fourmi et j’étais en désaccord avec une méthode de gestion Cigale. J’ai mûrement réfléchi ma décision de démissionner de mon poste d’adjointe, mais j’ai pris mes responsabilités et j’ai voulu marquer ma rupture tant sur le fond que sur la forme.Sur le fond, je désapprouve la hausse d’impôt locaux globale de plus de 6% sur 2018 et 2019. Nous sommes dans une période où nous souhaitons rendre du pouvoir d’achat au français et cette hausse de la fiscalité locale va à l’encontre de cette volonté.
De même, en évoquant la gestion cigale de la municipalité, j’évoque une hausse conséquente des charges de personnel sur 2017 qui ne correspond pas à un contexte national. En effet, au lieu d’avoir une maîtrise des frais, il a été créé un organigramme lourd et coûteux. C’est à mon sens une méthode de gestion révolue, alors qu’aujourd’hui nous devons faire preuve de souplesse, de modernité et de réactivité, par la mutualisation par exemple. Il faut savoir que la hausse d’impôt compensera à presque l’euro prêt la hausse des charges de personnels engagés par la Ville d’Albi. Sur la forme, les délibérations telles qu’elles étaient rédigées pour le Conseil Municipal entraînaient une opacité sur les objectifs d’augmentations des taux de plus de 6% et je ne pouvais que désapprouver le fait de cacher la vérité aux Albigeois. La Ville aujourd’hui tourne le dos à une gestion moderne de nos communes, où la souplesse et le redéploiement des moyens seront les solutions à l’avenir.

J’ai mûrement réfléchi ma décision de démissionner. J’ai voulu marquer ma rupture

Le Blog Politique. Peu de temps après votre démission, le représentant départemental d’En Marche, Clément Baller, a publié un communiqué de presse qui reprend quasiment mot pour mot vos propos. La décision de démissionner a-t-elle été concertée avec La République En Marche ?

Muriel Roques-Etienne. Le terme de concertation est excessif mais le mouvement a été très mécontent de la manière avec laquelle a été préparée cette augmentation d’impôt massive, c’est à dire augmenter sans fondement la fiscalité locale de 6%, priver les albigeois du pouvoir d’achat qui leur est rendu grâce à la suppression de la Taxe d’Habitation pour grand nombre d’entre eux et surtout ne pas être transparent en ne disant pas la vérité aux Albigeois sur les montants exacts et les causes réelles de ces augmentations. Voilà pourquoi le Référent Départemental d’En Marche Clement Baller a souhaité faire ce communiqué de presse suite à ma démission

Le terme de concertation (ndlr avec En Marche) est excessif. Mais le mouvement a été très mécontent de la manière avec laquelle a été préparée cette augmentation d’impôt massive

Le Blog Politique : Quel sera désormais votre rôle au sein du conseil municipal ? 

Muriel Roques-Etienne. Comme indiqué dans ma prise de parole, je resterai une Conseillère Municipale constructive, attentive et positive.

Le Blog Politique Politique. Votre démission est-elle le premier acte vers une candidature au prochaines municipales ?

Muriel Roques-Etienne. Je vois et discute avec beaucoup de monde, comme je l’ai toujours fait et continuerai à le faire, dans la perspective d’une construction collective des choses.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Déc

Travail parlementaire : les députés En Marche d’Occitanie décrochent le « bonnet d’âne »

Les députés En Marche d’Occitanie figurent parmi les députés les moins travailleurs. Le député (LREM) de la Haute-Garonne, Jean-François Portarieu,  est le moins actif.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Le site d’information Capital vient d’établir un classement des députés. Basée sur les données collectées par le site Regards Citoyens, l’étude repose sur trois critères : le nombre de présence et les interventions en commission, le nombre d’amendements déposés et les interventions en hémicycle. Le classement donne un coup de projecteur sur les six premiers mois de la nouvelle législature et les chiffres couvrent jusqu’au lundi 18 décembre.

Le résultat est sujet de caution. Le nombre d’amendements déposés est un critère très relatif. Il peut s’agir d’une simple signature et d’une pure formalité administrative gérée par le groupe parlementaire auquel appartient le député. Le dépôt d’un amendement n’est pas nécessairement synonyme d’un véritable travail parlementaire. De même la présence en commission peut être « passive » et se limité à une obligation de présence.

Néanmoins, le classement réalisé par Capital fournit une tendance générale. Elle est nettement défavorable aux députés de La République En Marche. La première marche du Podium est occupée par un député de la majorité présidentielle, Joël Giraud (LREM, Hautes-Alpes). En Occitanie, le « marcheur » gersois, Jean-René Cazeneuve, est en tête de peloton et figure en 77ème position.

Néanmoins, il s’agit d’exceptions. Le gros des troupes LREM sont en fond de classement. Le « bonnet d’âne » tant au niveau national que régional revient à un député de la Haute-Garonne, Jean-François Portarrieu (568 sur 572 au niveau national, dernier en Occitanie).

Les députés les plus actifs sont issus du « Vieux Monde », des anciens partis :

  • Valérie Rabault (PS. Tarn-et-Garonne, 8ème national, 1ère Occitanie)
  • Arnaud Viala (LR Aveyron, 19ème national, 2nd  Occitanie)
  • Michel Larive (France Insoumise, Ariège, 3ème Occitanie)

En revanche, les derniers dans le classement appartiennent à La République En Marche :

  • Philippe Huppé (LREM, Hérault, 550ème national)
  •  Anne Blanc (LREM, Aveyron, 554ème national)
  • Patricia Mirallés (LREM, Hérault, 559ème national)

A noter que l’équipe parlementaire de Patricia Mirallés précise que la députée de l’Hérault « a de graves problèmes de santé qui l’ont contrainte à ne pas pouvoir se rendre sur Paris cet été du fait de son déplacement en fauteuil roulant, son état de santé c’est un peu amélioré, mais elle se déplace toujours en béquille et elle a des difficultés pour se déplacer ». Le staff parlementaire de la députée LREM justifie cette déclaration par des certificats médicaux.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Déc

Gers : Des Marcheurs critiques menacés d’exclusion de LREM

Le mouvement LREM dirigée par Christophe Castaner va-t-il procéder à des exclusions ? Photo Julien Mattia MAXPPP -

Le mouvement LREM dirigé par Christophe Castaner va-t-il procéder à des exclusions ? Photo Julien Mattia MAXPPP 

Nous avions relaté dans ce blog leurs doutes et leurs critiques à l’égard des options prises localement et nationalement par la direction de leur mouvement. Des marcheurs en colère du Gers sont aujourd’hui menacés de sanctions et devront répondre devant la commission des conflits au siège parisien de LREM à Paris, le 9 janvier prochain.

Formulés dans la convocation, les griefs sont clairs : « avoir dans le cadre des élections législatives 2017, publiquement invité les électeurs par le biais d’un communiqué de presse à ne pas voter pour Monsieur Christopher Soccio, unique candidat investi par la commission nationale d’investiture de LaREM dans la 2nde circonscription du Gers. »

Accusés d’instiller la discorde »

Il est également reproché aux convoqués « d’instiller la discorde au sein du mouvement, en dénonçant son organisation et remettant en cause de façon répétitive et appuyée son fonctionnement ». Alors que risquent-ils ? « L’exclusion, la mise en garde, le rappel à l’ordre, le blâme, ou toute autre mesure proportionnée aux faits reprochés ».

Le courrier qui leur est adressé stipule en conclusion : « En cas d’absence ou d’empêchement, vous vous exposez à ce que la Commission statue au vu des seuls éléments dont elle dispose et qu’une sanction soit prononcée à votre encontre». Certains des Marcheurs convoqués ont déjà annoncé qu’ils ne se rendront pas à Paris le 9 janvier prochain. Pour eux, la fracture avec le mouvement semble déjà être consommée.

Patrick Noviello (@patnoviello)

19 Déc

Annulation de l’élection de Joël Aviragnet : une suspicion de fraude

Le conseil constitutionnel a annulé l’élection de Joël Aviragnet. En cause, des votes douteux et des signatures irrégulières mais également l’incroyable absence de liste d’émargement dans une commune.

Joël Aviragnet. Photo : MaxPPP/Isorel

Joël Aviragnet. Photo : MaxPPP/Isorel

Le PS vient de perdre son dernier siège en Haute-Garonne. C’est peut-être provisoire. Joël Aviragnet n’est plus député suite à l’annulation de son élection. Mais il est candidat à sa propre succession. Dans maximum 3 mois, probablement en février, une nouveau scrutin va être organisé. A peine le couperet tombé, Joël Aviragnet est reparti en campagne. Une campagne qui s’annonce intense.

Pour le PS la reconquête du siège perdu est une priorité absolue. La 8ème circonscription de la Haute-Garonne est la terre d’élection de la présidente socialiste de la Région Occitanie, Carole Delga. En juin dernier, pendant la campagne des législatives, le conseil départemental présidé par le PS et la fédération socialiste se sont fortement mobilisés. Après la décision du conseil constitutionnel et le choc d’une annulation de l’élection de Joël Aviragnet, l’appareil socialiste va, plus que jamais monter au front. Il s’agit de laver un véritable affront.

L’incroyable absence de liste d’émargement dans  la commune de Gensac-de-Boulogne

En effet, la décision du conseil constitutionnel sanctionne l’incroyable « erreur » commise dans une commune. Une commune dont le maire (de gauche) est, comme l’atteste une vidéo en ligne sur le site de la municipalité,  un proche de Joël Aviragnet. Le maire en question n’a pas transmis à la préfecture la liste d’émargement. Daniel Sabathé plaide sa bonne foi et récuse toute « tricherie ». Mais, pour le conseil constitutionnel, les faits sont les faits et le juge électoral en tire les conséquences juridiques.

Le bureau de vote de la commune de Gensac-de-Boulogne, dans lequel 124 électeurs sont inscrits et où 64 votes auraient été exprimés au second tour, n’avait pas transmis la liste d’émargement à la préfecture à l’issue du scrutin, mais seulement un document qualifié d’« interne » sur lequel les membres du bureau de vote relevaient les noms des électeurs ayant voté. Cette absence de production de la liste d’émargement rendait impossible le contrôle par le juge électoral de la régularité des opérations électorales, notamment la vérification du nombre de suffrages exprimés par rapport au nombre d’électeurs inscrits.

Le conseil constitutionnel n’a pas pu vérifier si les votes sur la commune sont réguliers. L’absence de liste d’émargement interdit de vérifier si les bulletins déposés dans l’urne ne sont pas plus nombreux que les signatures des votants. Autrement dit, le juge électoral n’est pas certain que les urnes n’ont pas été « bourrées ». Dans le doute, il « retire » les votes qui se déroulés à Gensac-de-Boulogne.

C’est cette « soustraction » qui coûte son siège à Joël Aviragnet.  Sur l’ensemble de la circonscription, l’écart de voix entre le socialiste et son concurrent de La République En Marche, Michel Monsarrat est faible. Il est encore plus étroit après l’annulation des votes sur la commune de Gensac-de-Boulogne. D’autres irrégularités, dans d’autres bureaux de vote, sont soulevées par le conseil constitutionnel. Elles pèsent moins dans la balance. Mais elles existent. Des signatures sont déclarées irrégulières.

15 « vrais-faux » votes

Le conseil constitutionnel vise une disposition du Code Electoral et rappelle un principe :

Seule la signature personnelle d’un électeur est de nature à apporter la preuve de sa participation au scrutin

Le problème dans l’affaire Aviragnet est que des signatures sont déclarées irrégulières. Autrement dit, le juge électoral estime que 15 votes ne correspondent pas à de vrais votes puisque les signatures ne sont pas régulières. Un spécialiste de droit électoral estime que ce n’est pas forcément synonyme de fraude. Selon ce juriste, il est fréquent que des personnes changent leur signature. Mais, pour le conseil constitutionnel, il ressort de l’instruction du dossier que des électeurs ne vont pas voter alors que leur signature figure dans la liste d’émargement.

La décision du conseil constitutionnel est lourde de sens. Elle signifie que des signatures ont pu être falsifiées. Seule une enquête pénale pourrait préciser la réalité de cette fraude éventuelle. Il est, d’ailleurs, possible que le parquet décide d’ouvrir une enquête préliminaire. Le  constitutionnel  intervient en tant que juge électoral. Il se contente de relever un problème de signatures et de sanctionner une élection irrégulière.

Seule la justice pénale permettrait de lever les doutes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Déc

L’élection du dernier député PS de la Haute-Garonne, Joël Aviragnet, annulée

Le conseil constitutionnel vient d’annuler l’élection du député socialiste de la Haute-Garonne, Joël Aviragnet.

Joël Aviragnet (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Joël Aviragnet (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

La décision devait intervenir en fin de semaine dernière. Elle vient d’être rendue par le conseil constitutionnel ce lundi 18 décembre. L’élection du dernier député PS de la Haute-Garonne est annulée. Deux recours ont été déposés. Une audience s’est déroulée lundi dernier au cours de laquelle les plaignants ont été auditionnés.

Les recours débouchent sur une annulation de l’élection législative sur la 8ème circonscription de la Haute-Garonne. Les électeurs vont devoir revoter. Les recours à l’origine de ce véritable séisme politique portaient sur une violation des règles d’affichage et l’existence de « vrais-faux » électeurs. Des électeurs « fantômes » dont les signatures figuraient sur les cahiers d’émargement mais qui ne se sont pas déplacés pour voter.

Dans sa décision, le conseil constitutionnel reconnait les faits soulevés par un des requérants,  Michel Monsarrat. Cette sanction est particulièrement sévère. Elle traduit l’existence d’une possible fraude électorale. L’annulation n’est pas simplement liée à une violation du Code Electoral s’agissant des règles d’affichages ou de la présentation d’un compte de campagne. Elle sanctionne des signatures « non conformes ». En clair, le conseil constitutionnel considéré que des signatures ont pu être contrefaites.

Ces irrégularités portent sur 4 voix. Elles sont pointées par le conseil constitutionnel :

Monsieur Monsarrat (ndlr : 1 des 2 requérants) soutient que les signatures figurant pour les deux tours de scrutin en marge du nom d’un même électeur présentent, dans 164 cas, des différences qui établissent que le vote n’a pas été effectué par l’électeur. Il résulte de l’instruction, notamment de l’examen des listes d’émargement des bureaux de vote concernés, que, pour l’essentiel des cas, les différences alléguées ne sont pas probantes. En revanche, quatre votes, correspondant à des différences de signature significatives, doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés au second tour de scrutin.

Les 4 votes reconnus irréguliers risquent de peser sur les électeurs lors de la prochaine élection. Une élection dont on ignore, d’ailleurs, encore la date. L’impact d’une annulation pour une « simple » violation des règles sur les comptes de campagnes et d’affichage n’est pas le même qu’un « trucage » des votes. Il existe un principe implicite s’agissant des élections partielles : les candidats invalidés retrouvent généralement leur siège. Mais la sanction, par le conseil constitutionnel, d’une manipulation des votes peut influencer négativement les électeurs.

En toute hypothèse, l’annulation de l’élection de Joël Aviragnet est symboliquement lourde. Le désormais ex-député du Comminges succédait à Carole Delga. La présidente de Région s’est d’ailleurs fortement engagé aux côtés du candidat socialiste au point de se présenter comme la co-directrice de campagne de Joël Aviragnet. Mais, surtout, Joël Aviragnet était le dernier député socialiste de la Haute-Garonne.

Reportage d’Emmanuel Watt et Jean-Pierre Duntze
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Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Déc

A peine réunis, les radicaux de nouveau divisés

La députée européenne de l’Hérault, Virginie Rozière, crée le mouvement « Les Radicaux de Gauche ». Cette création intervient après la disparition du parti Radical de Gauche.

Virginie Rozière, députée européenne (PRG). Photo : MaxPPP

Virginie Rozière, députée européenne (PRG). Photo : MaxPPP

La parlementaire de l’Hérault n’a jamais caché son hostilité à une fusion entre radicaux de gauche et de droite. Des paroles, Virginie Rozière, passe aux actes. La députée européenne justifie clairement la création de son nouveau mouvement par la réunification des radicaux : Ce samedi 9 décembre, le parti radical de gauche (PRG)  a disparu. Né d’un schisme avec l’aile droite des radicaux en 1972, le PRG a cessé d’exister suite à une reconstitution de la famille radicale. Après 45 ans d’existence, le parti des radicaux des gauche a été absorbé dans une fusion avec les anciens rivaux « Valoisiens ». Et, pourtant,  ce jeudi 14 décembre, cinq jours après la disparition du PRG, les « radicaux de gauche » renaissent. La député européenne, Virginie Rozière, lance le mouvement « Les Radicaux de Gauche ».

Cette création (ndlr : du mouvement « Les Radicaux de Gauche ») fait suite à la fusion du Parti Radical de Gauche et du Parti Radical Valoisien, officialisée lors du congrès de réunification du 9 décembre dernier

Virginie Rozière revendique un positionnement à gauche. La députée européenne estime que le « centrisme », désormais revendiquer par ses ex-camarades du PRG, n’est pas conforme au radicalisme. Virginie Rozière se réclame des « valeurs historiques du PRG : européenne, de gauche, laïque, ouverte, soucieuse de l’humain, ferme sur ses racines« .  Virginie Rozière partage la présidence des « Radicaux de Gauche » avec une autre figure de l’ex-PRG, Stéphane Saint-André.

Virginie Rozière et Stéphane Saint-André revendiquent « une cinquantaine d’élus, militants et cadres de l’ex PRG ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Le premier ministre, Edouard Philippe, dans le Lot : Carole Delga « espère que ce n’est pas un coup de com »

La présidente de la région Occitanie réagit à la délocalisation de Matignon et d’Edouard Philippe dans le Lot. Carole Delga livre son opinion sur cette initiative et met en garde contre le risque d’un « coup de com' » qui aggraverait la colère et la défiance des élus envers le gouvernement. Mais l’ancienne ministre propose également à Emmanuel Macron d’ouvrir un grand débat sur un nouvel élan « décentralisateur ».

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo : MaxPPP/Isorel

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo : MaxPPP/Isorel

Le Blog Politique. Que pensez-vous de l’idée de la venue du premier ministre, Edouard Philippe, dans le Lot durant 3 jours ?

Carole Delga. Par nature, j’apprécie tout ce qui favorise une proximité plus grande avec les citoyens. Vous le savez, je crois en la République des Territoires, celle qui fortifie la République une et indivisible . C’est ce que j’ai d’ailleurs dit lors de la table ronde organisée avec le Premier ministre. Si le rôle de l’Etat est selon moi de fixer des ambitions fortes au niveau national, l’échelle locale, et notamment régionale, permet de rendre concret ces politiques. Economie, transition énergétique, formation professionnelle, mobilités… La Région peut être l’organisatrice efficace de ces politiques vitales pour l’avenir du pays. Il faut vraiment changer de logiciel entre l’Etat et les territoires, sinon beaucoup de choses décidées depuis Paris, restent des slogans.

Il faut changer de logiciel entre l’Etat et les territoires

Le Blog Politique. La venue d’Edouard Philippe est une bonne idée ou coup de com ?

Carole Delga. J’espère que ce n’est pas un coup de com’ sinon cela ne fera qu’augmenter la colère et la défiance des élus, des citoyens, déjà échaudés par certaines décisions venues d’en haut et mal vécues parce que sans aucun dialogue préalable. Nous sommes en 2017 et il serait temps que chacun admette, à Paris, qu’on ne gère plus le pays comme dans les années 60. La question des mobilités (trains du quotidien, LGV, routes) en est l’illustration : les décisions se prendraient d’en haut avec uniquement une logique comptable ? les concitoyens, les élus que je rencontre chaque jour, ne le comprennent plus , ne le supportent plus.

« J’espère que ce n’est pas un coup de com’ sinon cela ne fera qu’augmenter la colère et la défiance des élus

Le Blog Politique. Les Régions ont claqué la porte de la Conférence nationale des territoires. Le dialogue est-il rompu avec le gouvernement ?

Carole Delga. Des engagements n’ont pas été tenus en matière budgétaire. Notamment les 450 millions d’euros pour les régions inscrits dans la Loi de Finances 2017, rayés d’un simple trait de plume, sans discussion. Ce trou d’air budgétaire ne sera pas sans conséquence sur les politiques que nous menons. Pour la Région Occitanie, on parle d’un total de 50 millions d’euros ! Je vous laisse imaginer ce que cela pourrait représenter, par exemple, en nombre d’entreprises qui seront moins aidées, d’aides concrètes à des projets structurants du territoire qui seront diminuées, si justement cette majorité régionale ne faisait pas le choix clair de l’investissement… Je suis évidemment pour le dialogue et la co-construction, mais cela veut dire abandonner l’idée de mise sous tutelle des collectivités, accepter que les Régions pilotent dans la proximité un certain nombre de grandes politiques (mobilités, transition énergétique, emploi et formation) pour agir plus près, plus vite et mieux. Je suis une pragmatique et je suis cohérente avec mes valeurs . Je constate les besoins des territoires, des populations. Ce pays ne doit pas se re-centraliser mais au contraire pousser les feux d’une décentralisation responsable et efficace. J’invite le gouvernement, le président de la République, à ouvrir ce grand débat.

J’invite le gouvernement, le président de la République à ouvrir le grand débat…d’une décentralisation responsable et efficace

Le Blog Politique. Dans le Lot, le Premier Ministre doit annoncer des mesures pour le haut débit. L’Etat est-il à la hauteur sur ce sujet ?

Carole Delga. 100 millions de plus sur les foyers les plus isolés, la 4G sur tous les territoires : les annonces de ce jour du Premier Ministre répondent à une grande colère sur certains territoires que je partage. Je reçois beaucoup de courriers d’entreprises ou de particuliers sur ce sujet. L’Etat doit effectivement plus se mobiliser. En Occitanie, le haut débit est mis en place par les Départements mais la Région investit 220 millions d’euros à leurs côtés. Au-delà, il y a un vrai problème d’accès à toutes les mobilités. Attirer des entreprises et donc favoriser l’emploi, et notamment local, dans certains territoires nécessitent surtout de ne pas fragiliser les services publics d’éducation, de santé ou de transports.

Le Blog Politique. Edouard Philippe doit annoncer des mesures sur les villes moyennes. Quelles sont selon vous les mesures les plus urgentes et pertinentes ?

Carole Delga. La question de la mobilité (rail, routes) est fondamentale. Pour les déplacements, mais surtout pour attirer les entreprises. La question numérique aussi, avec le haut-débit, la 4G. Et puis j’insiste sur les services publics qui doivent garantir une présence forte de l’Etat. Quand une entreprise, ou une famille, s’installe, elle regarde s’il y a des écoles, des médecins, des hôpitaux. Si la France a su attirer de grands investisseurs nationaux, et notamment dans ses métropoles, c’est bien parce que le service public a souvent fait la différence. Il y a véritablement un grand plan national à construire sur les villes moyennes mais aussi la ruralité. Ce pays a été capable de mettre des moyens sur les quartiers urbains en difficulté en créant l’ANRU. Il faut désormais se pencher, et rapidement, sur ces territoires. Car tout le monde ne pourra pas vivre dans les métropoles ou leur périphérie. Voilà pourquoi par exemple la Région investit dans l’enseignement supérieur dans les villes moyennes ou dans la revitalisation des bourgs centre ( commerces de proximité , logement , espaces publics …) Moi, je veux irriguer la croissance. Mais il y a encore, hélas, dans ce pays un regard différent sur « la campagne », comme on dit souvent « la province » à Paris. Beaucoup de nos compatriotes vivent et travaillent dans ces territoires. Il faut  les respecter.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

12 Déc

Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, sur le départ des Républicains ?

Le maire de Toulouse ne cache pas son incompatibilité avec le nouveau président de Les Républicains. Jean-Luc Moudenc peut-il quitter LR suite à l’élection de Laurent Wauquiez ?

Jean-Luc Moudenc; maire (LR) de Toulouse. Photo : MaxPPP

Jean-Luc Moudenc; maire (LR) de Toulouse. Photo : MaxPPP

L’élection, dimanche 10 décembre, de Laurent Wauquiez à la présidence des Républicains a fait une première « victime ». Le président de la région « Les Hauts de France », Xavier Bertrand, ne « reconnait plus (sa) famille politique » et quitte LR. Cette décision peut-elle faire tâche d’huile ? En dessous de la Loire, à Toulouse, une personnalité n’a pas attendu le coup d’éclat de Xavier Bertrand pour exprimer publiquement sa méfiance et même sa défiance envers Laurent Wauquiez. Avant l’élection de dimanche, Jean-Luc Moudenc a émis plus que des réserves. Le maire de Toulouse a pris ouvertement ses distances avec la ligne Wauquiez. Quelques heures après l’élection du nouveau patron de la droite, Jean-Luc Moudenc a renouvelé sa position et a adressé un avertissement à Laurent Wauquiez.

Pour le moment, Jean-Luc Moudenc est sur la ligne Raffarin : placer Laurent Wauquiez sous « observation vigilante ». La position du maire de Toulouse peut-elle évoluer?

Un familier du Capitole n’exclut pas complètement l’hypothèse :  » avec Jean-Luc Moudenc, tout est toujours ouvert. Y compris de rester chez Les Républicains; Jean-Luc Moudenc ne ferme jamais une porte ». Un vieux routier de la droite toulousaine est plus catégorique :  » Si Estrosi ou Juppé partent Jean-Luc peut emboîter le pas. Mais il ne prendra jamais l’initiative seul. Il va attendre une opportunité pour se mettre en retrait. Mais il est condamné à une jeu d’équilibriste. Il ne peut pas se couper de la base des Républicains et des militants qui distribuent des tracts pour lui ».

Pour un membre de la droite locale, c’est l’ADN de Jean-Luc Moudenc qui interdit une rupture nette : « l’équation de Jean-Luc est d’aller jusqu’au centre gauche sans se couper de la droite républicaine. Jean-Luc est quelqu’un qui se place au dessus des partis, c’est son truc. Son idéal est de placer un homme à lui dans chaque parti ».

Cette approche est a priori compatible avec une formation politique, une formation qui réunit des personnalités de droite et de gauche : La République En Marche d’Emmanuel Macron. Jean-Luc Moudenc ne cache pas sa « macron-compatibilité ». De plus, le maire de Toulouse dispose de deux relais en « macronie » : Gérald Darmanin et Edouard Philippe. L’élection de Laurent Wauquiez à la tête de LR peut-elle précipiter un ralliement au parti d’Emmanuel Macron ?

Le patron d’En Marche !, Christophe Castaner, a immédiatement tendu la main à Xavier Bertrand, après son départ de LR. On peut facilement imaginer le même tapis rouge pour le maire de la 4ème ville de France. Néanmoins, un parlementaire LREM de la Haute-Garonne ne croit pas à ce scénario : « Je ne le vois pas arriver directement. Par contre, il peut parfaitement aller chez « Les Constructifs ». Ce n’est pas complètement chez nous ce qui lui éviterait des problèmes sur sa droite mais ce n’est pas chez Wauquiez ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

11 Déc

Election à la présidence des Les Républicains : La Haute-Garonne a voté Wauquiez à 75%

Laurent Wauquiez. président de LR. Photo : Poujoulat/AFP

Laurent Wauquiez. président de LR. Photo : Poujoulat/AFP

Les chiffres viennent juste de tomber. Ce dimanche 10 décembre, en Haute-Garonne, 1847 votants ont participé à l’élection interne pour la présidence du parti Les Républicains. Cette participation est supérieure au niveau national. Et, s’agissant des scores des candidats, c’est Laurent Wauquiez qui arrive largement en tête avec 1396 suffrages et 75,6% des voix. Les concurrents du nouveau patron de la droite sont largement distancés. Florence Portelli arrive en deuxième position (299 voix, 16,2% des suffrages exprimés). Maël de Calan termine dernier (152 voix, 8,2% des suffrages exprimés).

Le résultat de Laurent Wauquiez est légèrement supérieur à son score national. Pourtant, en Haute-Garonne, Laurent Wauquiez ne disposait pas d’appuis forts parmi les personnalités de la droite départementale.

Laurent Dubois (@laurentdub)