29 Juil

Une vice-présidente (PS) de la Région Occitanie condamnée pour abus de confiance

Une vice-présidente (PS) de la Région Occitanie condamnée pour abus de confiance. La peine est minimale : 4000 euros d’amende et aucune inéligibilité. En revanche, les sommes en jeu sont loin d’être négligeables : 356 415 euros.

Pendant plusieurs mois, Béatrice Négrier a confondu son compte bancaire personnel avec celui de son ancien parti (le MRC de Jean-Pierre Chevénement) et d’une association, Ensemble et solidaires pour Saint-André.

Béatrice Négrier, vice-président de la Région Occitanie

Béatrice Négrier, vice-présidente de la Région Occitanie

Selon une source judiciaire, l’affaire est née d’un signalement de Tracfin. Cet organisme (Traitement du Renseignement et Action Contre les Circuits Financiers Clandestins) est rattaché au ministère des Finances. Il est surtout connu pour sa lutte contre le blanchiment d’argent. Suite à cette intervention et après une enquête préliminaire ou une instruction, le juge correctionnel de Montpellier s’est prononcé. Le couperet est tombé le mardi 24 mai 2016. La lame n’est pas tranchante. Et pour cause. Béatrice Négrier a remboursé une partie des sommes détournées.

Selon son avocate, 316 000 euros sont retournés dans les caisses du MRC et de l’association Ensemble et Solidaire pour Saint André.

L’avocate de Béatrice Négrier justifie le comportement de sa cliente par des retards dans le remboursement de frais de campagne et « un manque d’argent à titre personnel ». L’élue socialiste a donc inventé une forme « originale » de financement : le prêt sans l’accord du « prêteur » et à taux zéro.

L’existence d’un remboursement évacue l’hypothèse d’un enrichissement personnel. C’est ce qui explique (très probablement) la « compréhension » du juge. Mais, sur le fond, la méthode est franchement douteuse.

Au delà de l’aspect judiciaire, il reste le volet politique. La vice-présidente du Conseil Régional est en charge d’un « porte-feuille » exposé : l’emploi, la formation professionnelle et l’apprentissage. Le juge correctionnel a décidé de ne pas inscrire la peine prononcée le 26 mai dernier à Montpellier au casier judiciaire (le fameux B2) de Béatrice Négrier. Mais l’élue socialiste est tout de même condamnée. Elle va devoir rencontrer des demandeurs d’emploi et des entreprises avec cette mauvaise « publicité » sur le dos.

Pour Béatrice Négrier l’affaire est classée. L’élue héraultaise estime même qu’elle n’a jamais existé. Sur sa page Facebook, Béatrice Négrier a posté une mise au point :

J’ai effectivement écopé d’une amende pour des faits datant de 2010. Une amende pour avoir effectué des transferts d’argent en espèces et rien d’autre car je n’ai lésé personne et surtout rien pris à personne ! Maintenant je termine mes courtes vacances et personne ne me fera baisser la tête ni apprécier les rares jours de repos que je m’octroie chaque été ».

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le cabinet de la présidente de Région, Carole Delga, n’a pas répondu à la sollicitation

En revanche, le président du groupe PS au Conseil Régional, Christian Assaf accepte de s’exprimer :

Aucun commentaire sur une décision de justice. C’est une question de principe. A titre officiel, je peux  simplement dire que j’ai pas eu l’occasion de discuter du sujet ni avec le groupe ni avec Béatrice Négrier ».

Laurent Dubois (@laurendub)

 

 

28 Juil

Les blogueurs poursuivis par Christian Teyssèdre relaxés, le maire de Rodez fait appel.

L’audience s’est déroulée le 1er juin dernier. Après plus d’un mois de mise en délibéré, le verdict vient de tomber. Ce jeudi 28 juillet, le tribunal correctionnel de Rodez a prononcé une relaxe dans l’affaire Teyssèdre contre Aligorchie. Le maire de Rodez poursuivait pour diffamation et insulte publique deux blogueurs du site aveyronnais Aligorchie

Christian Teyssèdre, maire de Rodez

Christian Teyssèdre, maire de Rodez

Lors du prononcé de la décision, la présidente du tribunal n’a pas donné de détail sur les motivations de la relaxe.

Néanmoins, au moment de l’audience, en juin dernier, un argument de poids a été soulevé par la défense. Un argument de forme, concernant la procédure. Le maire de Rodez a saisi la justice. Mais il s’agit,en fait, d’une affaire privée, concernant l’honneur familial de Christian Teyssèdre.

C’est (très probablement) cet argument procédural qui a emporté la décision du tribunal.

Le jugement rendu ne clôture pas le dossier. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Christian Teyssèdre déclare :

« J’estime être diffamé. J’irai jusqu’au bout. Ce n’est pas un artifice de procédure qui change quoi que ce soit ». 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Sylvia Pinel n’en voulait pas mais maintenant la primaire du PS c’est possible !!

Après les claquement de portes et les éclats de voix, le retour dans le rang. Le 17 juin, Sylvia Pinel critique violemment sur Twitter l’organisation d’une primaire pour la présidentielle de 2017. L’ancienne ministre de François Hollande parle d’un « simulacre ou d’une parodie de primaires« . Quelques jours plus tard, le 29 juin, le PRG passe des paroles aux actes et quitte la Belle Alliance Populaire inventée par le patron de socialistes, Jean-Christophe Cambadélis.

Toute cette agitation et ces gesticulations, c’était avant l’été. Le mois de juillet est passé par là. La préparation du Congrès de septembre prochain également. Dans une profession de foi adressée  aux militants du PRG, Sylvia Pinel ne rejette plus du tout l’idée d’une primaire. Au contraire, elle rappelle que « ‘les radicaux ont toujours été favorables au principe des primaires ». 

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP

Les 2, 3 et 4 septembre prochains les radicaux de gauche vont élire leur président(e). Pour la première fois depuis des décennies, deux candidats sont en piste. C’est dans ce cadre que des professions de foi ont été échangées et que Sylvia Pinel revient sur la question des primaires. Dans le texte adressé aux cadres et aux militants du PRG, l’ancienne ministre de François Hollande est beaucoup moins catégorique que lors de ses précédentes déclarations : « en 2011, par la candidature de Jean-Michel Baylet, nous avons largement participé à leurs réussites (ndlr : primaires). Si pour l’instant, nous avons décidé…de suspendre notre participation à la Belle Alliance Populaire par manque de clarté et suite aux nombreux dysfonctionnement observés, il me paraît utile que notre congrès puisse débattre à ce sujet ».

Le vocabulaire employé par Sylvia Pinel est nuancé. Mais, derrière les mots diplomatiques et les formules prudentes, c’est bien un retour en arrière qui se dessine. Fini les postures martiales, la possibilité d’une participation des radicaux de gauche à la primaire (organisée par le PS) est clairement ouverte. Sylvia Pinel respecte la tradition Baylet. En moins de deux ans, l’actuel ministre de François Hollande a menacé quatre fois François Hollande d’une sortie du PRG du gouvernement. Ces menaces ne se sont jamais concrétisées. Visiblement, la polémique autour de la primaire relève du même registre.

Dans sa profession de foi, Sylvia Pinel ne se contente pas d’ouvrir le dossier de la primaire. La députée du Tarn-et-Garonne évoque également la question d’une candidature PRG à la présidentielle de 2017. Là encore, c’est très clair. Sylvia Pinel écrit : « Vous connaissez ma volonté de représenter notre singularité à gauche, et de lui donner sa nécessaire visibilité. Mais il s’agira de s’interroger sur l’espace disponible pour le PRG, dans un contexte si compliqué pour la gauche, et sur la cohérence de notre ligne politique, dans la mesure où nous sommes depuis le début du quinquennat de François Hollande les partenaires loyaux du gouvernement, pour préserver le rassemblement à gauche ».

Sylvia Pinel n’est (absolument) pas sur la ligne d’une partie du parti. Le président du groupe RDSE, Jacques Mézard revendique ouvertement un droit d’inventaire sur le quinquennat de François Hollande. Le concurrent de Sylvia Pinel pour la présidence du PRG, Guilhem Porcheron, est également critique et plaide pour une autonomie vis-à-vis du PS. L’ancienne ministre, quant à elle, reste fidèle à la doctrine de Jean-Michel Baylet. Preuve par les faits ou plutôt par l’image. La profession de foi de Sylvia Pinel se termine par une photo. Une photo avec…Manuel Valls.

Laurent Dubois (@laurentdubois)

 

 

 

26 Juil

Bernard Carayon (LR) demande au préfet du Tarn de fermer les salles de prière salafistes

Dans une lettre écrite avant l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, le maire (LR) de Lavaur demande au préfet du Tarn de fermer les salles de prières salafistes. Bernard Carayon souhaite également que les services de police et de gendarmerie du département du Tarn aient accès aux fiches « S ». Un accès actuellement limité et réservé à une catégorie de fonctionnaires dûment habilités. Selon le maire de Lavaur, une centaine de personnes sont fichées « S » dans le Tarn.

Ce n’est pas la première fois que Bernard Carayon s’exprime sur le sujet.  Le maire de Lavaur plaide pour que les personnes concernées fassent l’objet d’un internement administratif.

Bernard Carayon. maire (LR) de Lavaur (81). Photo MaxPPP

Bernard Carayon. maire (LR) de Lavaur (81). Photo MaxPPP

Le courrier est daté du 25 juillet. Mais il intervient dans un contexte (très) particulier. Le lendemain de son envoi à la préfecture du Tarn, un nouvel attentat terroriste a frappé le territoire national. Pour la première fois, une église a été ciblée. Un prêtre est mort et des paroissiens sont grièvement blessés. Moins de quinze jours après le massacre de Nice, le compteur de l’horreur affiche de nouvelles victimes. L’enquête est en cours. Elle est confiée à la division anti-terroriste de la Police Judiciaire (SDAT) et à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). Quelques heures après les faits, le profil des deux terroristes se précise. Un des assassins était classé « S ».

Or c’est ce fichier (désormais tristement fameux) qui est au coeur du courrier envoyé par Bernard Carayon au préfet du Tarn :

« D’après mes informations, recueillies aux meilleures sources, il y aurait dans notre département une centaine d’individus « fichés S » par la DGSI…Je peux comprendre que les maires ne puissent être destinataires de la liste de ceux d’entre eux qui résident dans leur commune. Encore qu’il me serait insupportable d’accorder, comme maire, une aide de quelque nature que ce soit, à un individu ressortant de ce fichier. Il n’est pas tolérable en revanche que la police nationale et la gendarmerie ne puissent avoir accès à ces informations ».

L’interpellation de Bernard Carayon a peu de chance d’aboutir. Le préfet du Tarn (comme tous les préfets dans tous les départements de l’Hexagone) est le représentant du gouvernement et le chef des services déconcentrés de l’Etat. Mais l’accès au fichier S est soumis au régime du « secret défense ». Un régime qui suppose une habilitation réservée à une catégorie restreinte de fonctionnaires. Même si le préfet du Tarn le voulait, il ne pourrait pas changer les règles en vigueur.

Fermer les salles de prière de culte musulman sous contrôle, direct ou indirect, de salafistes ».

En revanche, s’agissant de la seconde demande de Bernard Carayon, c’est plus « simple ». Le maire de Lavaur demande au préfet de « fermer les salles de prières de culte musulman sous contrôle, direct ou indirect, de salafistes« . La loi prolongeant l’état d’urgence prévoit un volet sur la fermeture des associations cultuelles qui présentent un risque pour la sécurité nationale.

 

 

 

25 Juil

Un responsable du FN : les incendiaires devant un peloton d’exécution.

Samedi 23 juillet un tweet a fait le buzz. Un cadre haut-garonnais du Front National a reproduit une lettre de Napoléon donnant l’ordre à un préfet de passer par les armes des incendiaires. L’auteur du tweet est versé dans la culture historique et même dans la culture tout court. Secrétaire général du collectif Culture du FN, il est à l’origine d’une campagne contre Black M et l’invitation du rappeur aux commémorations de la bataille de Verdun.

La dernière sortie « historico-culturelle » de Gabriel Robin ne porte pas sur 14-18. Il a concentré son attention sur une autre période : la justice expéditive de l’empereur Napoléon 1er.

Photo MaXPPP

Photo MaxPPP

Immédiatement, la publication du tweet du responsable du FN a été perçue par plusieurs usagers de Facebook comme une apologie de la peine de mort. Visiblement, Gabriel Robin a rapidement senti venir le coup de Trafalgar et le risque de polémique. De sa propre initiative (ou sur les conseils avisés d’un ami politique), il a retiré son tweet.

Marine Le Pen ne s’en cache pas. La présidente du FN est favorable au rétablissement de la peine de mort. Son représentant en Haute-Garonne est moins direct.

Le texte posté par ses soins est sans ambiguïté : « J’apprends que divers incendies ont éclaté dans les forêts de votre département. Je vous ordonne de faire fusiller sur les lieux de leur forfait les individus convaincus de les avoir allumés« . Mais, contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Gabriel Robin explique pourquoi il a rapidement effacé cette référence à une lettre de Napoléon : « je l’ai effacé hier soir parce que je n’ai pas pu trouver l’origine exacte du document, même si un ami m’assurait qu’il s’agissait d’un vrai« .

Le représentant de Marine Le Pen (membre fondateur du Rassemblement Bleu Marine) revendique un réflexe de notaire. Cela tombe bien. C’est la profession de Gabriel Robin. Dans la corporation, on ne rigole pas avec l’authentification des documents. Une publication sur twitter, cela tient à pas grand chose. Un cachet ou un bout de cire dûment certifié et le tweet serait toujours en ligne.

Sur le fond, Gabriel Robin ne plaide pas (ouvertement) pour les pelotons d’exécution. Mais il assume parfaitement. L’esprit napoléonien doit souffler sur la France du XXIe siècle : « J’entendais souligner la différence entre un chef d’Etat, Bonaparte en l’occurrence, et les personnes aux affaires aujourd’hui. Bien entendu, il serait anachronique d’appliquer les solutions préconisées par Bonaparte en 2016. Elles ne sont plus dans les mœurs et le pays a changé. Mais il faut se prévaloir de l’esprit qui prévalait alors : tolérance zéro pour les voyous, casseurs, factieux et séditieux ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Les vacances de vos députés

Les transats et les matinées sans montre au poignet ne sont pas réservées aux citoyens « ordinaires ». Nos députés font également leur valise et décampent loin de Paris et des grandes villes en période estivale. Beaucoup n’attendent pas la fin de la session parlementaire pour profiter des charmes de Rome ou de la Costa Bavra. Mais, depuis le 21 juillet, c’est officiel. L’Assemblée a suspendu ses travaux. La session a été marquée par des débats intenses et même violents autour de la loi Travail ou la prolongation de l’état d’urgence.

Mais, depuis moins d’une semaine, la route des vacances est ouverte.

Mais ce sont des vacances qui ne ressemblent pas aux précédentes. Ce sont les dernières avant le retour devant les électeurs et les législatives de juin 2017.

Ça se sent et se ressent dans le programme des « festivités ». Les député(e)s n’oublient pas de faire des devoirs de vacances.

Quelle est la destination préférée des députés d’Occitanie ? Plage de sable blanc ou plage de lecture au milieu d’un écrin de verdure ? Mer ou Montagne ?

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Laurence Arribagé. Députée (LR) de la Haute Garonne.

Juillettiste, mon temps de vacances en famille à Hossegor. Entrecoupé de trajets vers Paris en raison d’une activité parlementaire particulièrement chargée. Le temps de profiter de mes proches, de faire beaucoup de sport et de lire le retour sur Toulouse se fera la semaine prochaine. Tout en reprenant mon activité d’élue, mon temps libre sera dédié au footing, à des soirées entre amis mais aussi à la préparation de ma campagne législative ».

Philippe Martin. Député (PS) du Gers. Ancien ministre.

Je reste en « Occitanie ». Festival Latino à Vic puis Jazz in Marciac. Pour le reste, je revendique le droit à la déconnexion ».

Christophe Borgel. Député (PS) de la Haute-Garonne. Numéro 3 du parti socialiste.

Espagne. Asturies et Galice. Portugal avec mes enfants. Visites, mer et lecture. Deux ou trois séries aussi ».

Gérard Bapt. Député (PS) de la Haute-Garonne.

Repos. Natation pour une remise en forme. Vadrouille sur la Costa Brava ».

Christian Assaf. Député (PS) de l’Hérault.

Sur Montpellier et une semaine dans l’Aveyron. Je vais en profiter pour aller à des fêtes sur ma circo. Un peu de plage aussi et la lecture de deux romans. Un sur François Mitterrand. « Un homme à histoires » de Patrick Rotman et un roman policier sur l’histoire du Chili et la dictature de Pinochet, « Condor » de Caryl Férey ».

Jean Claude Perez. Député (PS) de l’Aude.

J’espère au calme. Entre la Montagne Noire et les plages de l’Aude, Gruissan et Port Leucate où se trouve ma famille ».

Philippe Folliot. Député (UDI) du Tarn.

1 semaine à Rio pour les JO avec le XV parlementaire pour soutenir les équipes féminines et masculines de rugby à 7 et voir quelques épreuves. Tout le reste des vacances chez moi, dans le Tarn, à Saint Pierre-de-Trivisy ».

Martine Martinel. Députée (PS) de la Haute-Garonne.

L’Italie et le pays Basque. Mer et randonnée avec beaucoup de lectures ».

Monique Iborra. Députée (DVG) de la Haute-Garonne.

La Catalogne, lecture et des aller-retours avec ma circonscription ».

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

23 Juil

Amendement Mosquées salafistes : le FN récuse l’accusation d’un « appel à la haine »

Les réactions se multiplient. Après Christophe Borgel, c’est au tour des députées Martine Martinel et Monique Iborra de s’exprimer. La tonalité est toujours la même. La dénonciation d’un « appel à la haine » suite à la publication par le Front National des noms et des coordonnées des parlementaires PS ayant voté contre un amendement sur les mosquées salafistes. Face à la polémique qui monte et agite les réseaux sociaux, le responsable du FN31, Julien Leonardelli a adressé à France 3 Midi-Pyrénées un communiqué.

Julien Leonardelli, secrétaire départemental du FN31

Julien Leonardelli, secrétaire départemental du FN31

« Depuis hier, mon compte Twitter est inondé de messages pétris de haine, de racisme et de menaces. Telles sont les méthodes (du Front National). Cela rappelle de sombres périodes. Je n’ai pas de « sang sur les mains », je fais mon devoir de parlementaire. Je vote les textes nécessaires au combat contre le terrorisme mais je ne joue la surenchère populiste« . Sur sa page Facebook, la députée, Martine Martinel sort de son silence.

Mon compte Twitter est inondé de messages pétris de haine, de racisme et de menaces »

Dans un mail adressé à France 3 Midi-Pyrénées, Monique Iborra évoque « une manipulation grossière« . La députée fournit surtout la preuve (écrite) que l’appel du Front National n’a rien de virtuel : la copie d’un courrier lui demandant des explications :  » J’ai vu à de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux que vous avez voté contre l’amendement visant à autoriser la fermeture des mosquées salafistes« .

Le ton est courtois. Aucune violence verbale. Pas la moindre insinuation douteuse. Mais cela prouve un fait. La campagne du Front National a un véritable écho. Pour le meilleur s’agissant de Monique Iborra. Une demande d’explication. Mais aussi pour le pire s’agissant de Martinel Martinel. Insultes. Menaces.

De son coté le Front National assume totalement et dénonce une instrumentalisation : « suite à une publication assumée des coordonnées pourtant totalement publiques des députés socialistes de la Haute-Garonne, puisque accessible à tous depuis le site de l’Assemblée Nationale, une polémique artificielle est entretenue volontairement par les élus du parti socialiste, afin d’attirer l’attention de nos concitoyens sur la forme plutôt que sur le fond« .

Une polémique artificielle est entretenue volontairement par les élus du parti socialiste »

Le représentant départemental du FN31 (et conseiller régional), Julien Leonardelli, récuse totalement l’accusation d’un « appel à la haine«  : « Concernant les accusations de Monsieur Borgel (ndlr numéro 3 du PS et député de la Haute-Garonne), je tiens à rappeler que pas un mot dans mes propos ne peut-être soupçonné de « suinter la haine ». En aucun cas, je ne me fais l’auteur d’un quelconque appel à la violence contre les parlementaires de la Haute-Garonne. En revanche, j’estime naturel que tous les élus de la République, dont je fais également parti, doivent rendre des comptes à celles et ceux qui les ont élus« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Juil

Christophe Borgel dénonce une campagne antiparlementaire et antimusulmane du FN

Christophe Borgel réagit à la divulgation des noms et coordonnées de députés socialistes par le Front National. Une publication qui accompagne un appel à demander des comptes au sujet d’un amendement concernant les mosquées salafistes. Pour le numéro 3 du PS, aucun doute possible :  « C’est un appel à s’en prendre aux parlementaires. Il suffit de lire les tweets de ceux qui relayent cet appel pour voir à quel point ils suintent la haine. La haine de l’autre, de celui qui est différent, qu’il soit musulman ou socialiste« .

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et n°3 du PS. Photo MaxPPP

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et n°3 du PS. Photo MaxPPP

Le numéro 3 du PS estime qu’il a « vu d’autres à titre personnel« . Mais il met en garde l’auteur de la campagne, le secrétaire départemental du FN31 : « Si cette haine devait se traduire d’une manière ou d’une autre pour mes collaboratrices, je vous tiendrai M. Leonardelli pour personnellement responsable« . Le député de la Haute-Garonne n’est le seul visé par le Front National. Le nom, le numéro de téléphone, les adresses mails et postales d’autres parlementaires ont été rendus publics sur Twitter. Le secrétaire national du PS n’est pas (non plus) le seul à réagir. Sa collègue Monique Iborra a « bloqué » Julien Léonardelli sur Twitter.

Si cette haine devait se traduire d’une manière ou d’une autre pour mes collaboratrices, je vous tiendrai M Leonardelli pour personnellement responsable »

Mais Christophe Borgel est le seul parlementaire à prendre publiquement (et longuement) position. Une position qui ne limite pas à une condamnation de principe. Le député de la Haute-Garonne répond, sur le fond, aux accusations du FN et dénonce une « désinformation » : « oui je n’ai pas voté les amendements des députés Les Républicains qui proposaient de fermer durant l’état d’urgence « tout lieu de culte lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu de culte constitue une menace d’ordre public »..Oui je ne les aies pas votés pour la simple et bonne raison que ces dispositions existent déjà dans la loi ! Ces propositions faisaient doublons ».

L’explication de texte de Christophe Borgel est incontestablement salutaire. Elle permet de rétablir certains faits. Mais cela ne suffira probablement pas à faire baisser la tension.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Arnaud Montebourg vers la Présidentielle : qui peut le suivre en Occitanie ?

L’été est un moment parfait pour les fêtes en tous genres. Température idéale pour manger sous un chapiteau et des discours en plein air. Arnaud Montebourg connait et cultive ce micro climat estival. Tous les ans, au mois d’août, l’ancien ministre de l’Economie organise à Frangy-en-Bresse une fête populaire. Cette année les festivités vont se dérouler le 21 août. Date limite de réservation dans moins d’un mois : le 18 août. Le thème  de la cuvée 2016 est loin d’être neutre ou innocent : « Un projet alternatif pour la France« . La 44ème édition de Frangy-en-Bresse pourrait bien servir de tribune pour l’annonce d’une candidature Montebourg 2017.

Des parlementaires d’Occitanie ont reçu une invitation. Les coupons réponse vont être observés à la loupe. Arnaud Montebourg s’active. L’hypothèse d’une candidature pour la présidentielle de 2017 se précise. Début juin, l’ancien ministre a lancé son micro-parti. Micro-parti mais maxi-bénéfice car  » Le Projet en Finance » permet de recevoir des dons et donc de financer une campagne électorale.

Dans ce contexte, les députés qui vont se déplacer ne vont pas simplement profiter du traditionnel poulet de Bresse. Le déplacement va prendre une dimension hautement symbolique : un geste de soutien envers un présidentiable.

Le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées s’est livré à un petit sondage. Un échantillon de député(e)s a été consulté par SMS ou par téléphone. La composition du « panel » répond à deux critères. Les soutiens « patentés » d’Arnaud Montebourg (Catherine Lemorton en Haute-Garonne et Patrice Prat du Gard) et les députés en rupture de ban avec la ligne Valls-Hollande (Christian Assaf dans l’Hérault) ou en délicatesse avec leur fédération départementale (Linda Gourjade du Tarn, Monique Iborra en Haute-Garonne,Gérard Bapt en Haute-Garonne).

Arnaud Montebourg. Photo MaxPPP

Arnaud Montebourg. Photo MaxPPP

Catherine Lemorton.

Pas de réponse.

Patrice Prat.

« Oui, bien sur »

Gérard Bapt.

« Ce n’est pas prévu. Mais pourquoi pas ? Arnaud Montebourg ne semble pas très éloigné de mes convictions sur le plantage de la diplomatie sur le Moyen-Orient »

Linda Gourjade.

Non.

Christian Assaf.

« Pas d’invitation reçue et pas prévu d’y aller ».

Monique Iborra.

Non.

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Montauban : les collégiens au centre d’un match (sportif) entre Brigitte Barèges et Christian Astruc

Des collégiens pris en otage. C’est le cri de colère de l’opposition municipale montalbanaise. La maire de la ville vient de dénoncer une convention signée avec le conseil départemental et mettant à  la disposition de plusieurs collèges des gymnases municipaux. Les opposants de Brigitte Barèges parlent d’un règlement de compte politique entre l’hôtel de ville et le président du département, Christian Astruc.

Brigitte Barèges, maire de Montauban et Christian Astruc, président du CD82. Photo MaxPPP

Brigitte Barèges, maire de Montauban et Christian Astruc, président du CD82. Photo MaxPPP

Depuis des années les collèges Ingres, Jean Jaurès et Paul Sabatié bénéficient, à titre gracieux, d’une mise à disposition d’installations sportives. Des conventions en date des 27 mai 1991 et 19 septembre 2000 organisent cet échange de bons procédés. Les collèges sont gérés par le département. Le conseil départemental participe au financement des équipements. En échange, les collégiens ont accès gratuitement aux gymnases Paul Sabatié, Olympe de Gouges, Ingres.

C’est cette gratuité que la mairie souhaite remettre en cause. Elle est parfaitement dans son droit. Elle est même tenue de le faire. La loi (article L 1311-15 du Code Général des Collectivités Territoriales) impose une redevance pour la mise à disposition d’équipements entre deux collectivités locales. La convention dénoncée  par Brigitte Barèges ne respecte pas cette obligation légale. Cette dénonciation est parfaitement normale.

L’opposition municipale reconnaît parfaitement cette évidence. En revanche, c’est la méthode qui est pointée du doigt. Comme le précise Gaël Tabarly,  » C’est légitime de remplacer la convention. Mais ce n’est pas normal en catimini, en plein été et à un mois et demi de la rentrée scolaire« . Pour l’élu du Parti Occitan, le choix du moment (le 21 juillet) est calculé : « Brigitte Barèges met le couteau sous la gorge à Christian Astruc (NDRL président du département) et veut lui imposer ses conditions. Le département n’a pas le choix. Les élèves ne pourront pas être privés de sport. Christian Astruc va devoir négocier en urgence ».

Selon nos informations, Christian Astruc a été mis devant le fait accompli. Il n’a pas été alerté d’une dénonciation de la convention. C’est un élu municipal qui a transmis au président du Tarn-et-Garonne, jeudi 21 juillet, la délibération adoptée par la majorité de Brigitte Barèges. Cette méthode peut surprendre. Mais elle n’est pas vraiment étonnante. Brigitte Barèges siège au conseil départemental. Elle est censée avoir une ligne directe avec un président Astruc dont elle a soutenu l’élection. Mais, depuis l’éviction de Jean-Michel Baylet et l’installation de Christian Astruc, les relations entre la mairie et la présidence du département se sont tendues. Brigitte Barèges souhaitait notamment obtenir la présidence de la commission finance au sein du conseil départemental. Christian Astruc lui a refusé ce levier stratégique. Ce camouflet a laissé des traces.

Du côté de Brigitte Barèges, c’est un démenti catégorique. « Le dossier est ouvert depuis des mois et il est dans les services du conseil départemental » déclare Brigitte Barèges. En toute hypothèse, un fait est avéré.  Le conseil départemental va devoir mettre la main au portefeuille. Aucun chiffrage pour le moment. Mais la location de gymnase municipaux par la Région (au profit des lycées) est facturée habituellement 10 euros par an et par élève. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Brigitte Barèges précise les tarifs : 13,93 euros par élève et par heure d’utilisation pour les gymnases et 9,91 euros par élève et par heure d’utilisation des équipements extérieurs. 

Si Brigitte Barèges applique ce barème, la facture va être énorme. Un collège est composé (en moyenne) de 100 élèves. Une heure de sport pourrait donc coûter…1 393 euros (par collège) au département.  Et la douloureuse risque de s’alourdir encore. Il faut ajouter un probable effet domino pour les finances départementales. D’autres municipalités du Tarn-et-Garonne pourraient appliquer la « jurisprudence' » Barèges.

L’argent et le sport, c’est vraiment un couple « infernal ». Même quand il s’agit (simplement) de monter à la corde dans un gymnase.

Laurent Dubois (@laurentdub)