La candidature présidentielle de Sylvia Pinel aura duré 11 jours. Le samedi 26 novembre, l’ancienne ministre PRG est investie par son parti. Mardi 6 décembre, lors d’un bureau national, la « candidate » à l’Elysée annonce son intention de rejoindre la primaire organisée par le PS. Cette option (fermement rejetée il y a moins de deux semaines) est désormais privilégiée. Les instances nationales des radicaux de gauche doivent valider, le 14 décembre, cette nouvelle orientation. Pour habiller ce revirement, la présidente du PRG invoque le retrait de François Hollande.
La primaire n’est plus un chiffon rouge. Fin novembre, lors de la convention sur les orientations du parti, une participation à la primaire est fermement et unanimement rejetée. Le Triumvirat « Pinel-Baylet-Lacroix » est sur la même ligne que les soutiens d’Emmanuel Macron au sein du PRG. Pas question de s’engager dans une primaire qui peut conduire à une victoire d’Arnaud Montebourg. Il existe de vrais et forts tiraillement entre la tendance « Valliste » de la direction du PRG et les « macroniens ». Mais une synthèse se dégage sur une non participation à la primaire.
Le renoncement de François Hollande et l’entrée en piste de Manuel Valls conduit à un virage sur l’aile. Sylvia Pinel veut désormais rejoindre la primaire. La future ex-candidate estime que Manuel Valls va gagner la primaire. Le repoussoir Montebourg n’est plus un danger. Les radicaux de gauche doivent rentrer dans le rang.
La récente publication d’un (très mauvais) sondage peut convaincre les réticents. L’aventure élyséenne risque de se terminer par une Bérézina électorale. Mais Sylvia Pinel n’aura pas besoin d’argumenter pour justifier un changement de pied. La présidente du PRG maîtrise le comité national qui doit voter et valider l’entrée du PRG dans la primaire.
C’est une formalité.
Laurent Dubois (@laurendub)