26 Juil

Macron à Bagnères-de-Bigorre : drôle de com’

Emmanuel Macron, mercredi 25 juillet à Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées

Emmanuel Macron a semble-t-il été élu pour casser les codes, il continue à le faire. L’affaire Benalla n’a hélas rien de neuf dans ce que les arcanes du pouvoir peuvent produire de plus glauque. Mais la façon dont le Président répond à ce scandale, pas forcément d’état selon certains, dépasse toutes les fictions possibles et imaginables.

Et un des nouveaux chapitres de ce « storytelling » comme il aurait été appelé en d’autres temps, se joue dans notre région. Premier acte : le Président se défile et ne vient pas affronter le peuple du Tour de France. Acte 2 : il vient quand même sur ses terres familiales des Hautes-Pyrénées pour un « dîner républicain » et privé à l’Abbaye d’Escaladieu puis va inaugurer les nouvelles installations du Pic du Midi. Bref une abbaye ainsi qu’un site touristique et scientifique perché au plus haut, on ne pouvait rêver plus hermétiques citadelles pour éviter les médias.

Chacun le sait, notamment dans notre profession, en politique comme en d’autres domaines, il y a l’agenda officiel et puis « ce que l’on peut gratter ». Hier soir s’est donc écrit un nouvel acte de ce vaudeville politico-médiatique : Emmanuel Macron s’est promené dans les rues de Bagnères de Bigorre. Et là ? Tiens, voilà que deux chaînes info y étaient aussi pour l’interpeller sur l’affaire Benalla.

« Seules BFM et CNEWS pour enregistrer la parole présidentielle dans son biotope bagnérais ?» s’interroge Pierre Challier dans « La Dépêche du Midi ». Pour savoir ce qui s’est dit dans ces interviews à bâton-rompue, je vous renvoie chez mes confrères.  Si l’on en croit l’Agence France Presse, le Président suit alors « une stratégie offensive en invectivant des journalistes de BFMTV et CNEWS ».  L’ambiance est plus feutrée en revanche pendant que France Bleue Béarn questionne Emmanuel Macron, en vidéo, dans une boutique du centre-ville bagnérais. Ça alors, si on peut plus faire ses courses tranquilles….

Après une pseudo-conférence de presse filmée au téléphone par les députés de la majorité mardi soir, et amplement relayée, l’Elysée a donc choisi un autre mode de communication : la balade impromptue où l’on croise des médias. C’est un peu ce qui s’était passé à La Mongie lors de la précédente visite présidentielle pyrénéenne l’hiver dernier, non ? Hier au moins, pas de risque qu’un journaliste soit rabroué par Alexandre Benalla, d’autant que ceux qui étaient là semblaient être attendus.

Patrick Noviello (@patnoviello)

12 Juil

Décès de l’ancien député socialiste de l’Ariège Alain Fauré : les réactions

Alain Fauré, à l’Assemblée Nationale le 23 novembre 2016. Photo Léon Tanguy/MAXPPP

L’ancien député socialiste de l’Ariège Alain Fauré est décédé à son domicile des Pujols, dans la nuit du 11 au 12 juillet. Le chef d’entreprise avait succédé à Henri Nayrou en 2012 avant d’être battu cinq ans plus tard puis de se retirer de la vie politique. Il avait 56 ans.

« C’est le choc. Une grande stupéfaction mais aussi une grande tristesse ». Le secrétaire fédéral du PS ariégeois est affecté. Jean-Christophe Bonrepaux se souvient d’un homme « toujours plein d’enthousiasme et qui avait son franc-parler ». « Alain, ce n’était pas le genre à pratiquer la langue de bois ».

Une franchise qui faisait parfois des étincelles mais qui avait le mérite de faire avancer le débat. Ainsi l’ancien président des MJS ariégeois se souvient d’Alain Fauré. « Nous étions rarement d’accord Alain et moi, et avions des débats passionnés mais je dois reconnaître qu’il était un homme fidèle à ses valeurs et de conviction » commente sur tweeter Dorian Lhez qui a désormais rejoint Génération.s.

« Nous avions siégé ensemble durant 5 ans à l’Assemblée Nationale. Il apportait son énergie à notre collectif » se souvient également Christophe Borgel, ancien député socialiste de Haute-Garonne et à l’époque secrétaire national en charge des élections au PS. Alain Fauré avait notamment siégé à la commission des finances. Il avait aussi participé à une commission d ‘enquête sur les conséquences de la baisse des dotations d’état sur les services publics de proximité.

Autre ancienne députée socialiste à avoir siégé à ses côtés, la Présidente de Région salue dans un communiqué « cet homme reconnu de tous qui a consacré sa vie aux autres et à l’Ariège ». Carole Delga évoque aussi une relation particulière avec Alain Fauré : « J’ai tissé avec lui au fil des années des liens forts, personnels, qui allaient au-delà de notre engagement commun. Nous étions « amis pour la vie », comme il me l’avait si joliment affirmé et encore rappelé lors de notre conversation en juin. »

Alain Fauré avait également été candidat à la mairie de Pamiers en 2014. Il avait échoué face au sortant DVD André Trigano qui briguait là son quatrième mandat. « J’ai le souvenir d’un opposant à la communauté de communes, qui, quand il n’était pas d’accord, avait toujours des projets à proposer. Ça n’était pas un destructeur. C’était un homme efficace et loyal » explique avec de la tristesse dans la voix André Trigano.

En Ariège, l’émotion est très vive comme le souligne Kamel Chibli. « Le département a perdu quelqu’un qui a beaucoup donné pour son territoire » insiste le vice-Président du Conseil Régional. Egalement très attristée l’ancienne députée socialiste de l’Ariège Frédérique Massat évoque sur son compte tweeter « un ami engagé, bosseur, dévoué à son terroir, conscient de la fragilité de l’existence, blessé, et on le comprend, par la vie politique ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

05 Juil

Conseil départemental du Tarn-et-Garonne : le préfet saisi de la vente du centre de vacances de Mimizan

Le conseil départemental du Tarn-et-Garonne a vendu une base de loisirs dont il était propriétaire. L’opposition saisit le préfet et s’interroge sur la légalité de l’opération.

Préfecture du Tarn-et-Garonne

Les vacances à Mimizan, c’est fini. Le conseil départemental du Tarn-et-Garonne disposait d’un centre de loisirs depuis les années 50. Mais il a été vendu. L’opération déclenche une levée de bouclier. Une pétition a été lancée. Des courriers, pour dénoncer le projet, ont été adressés aux maires et aux directeurs d’école du département. Le jour du vote de la délibération les débats ont été animés. Mais c’est acté. Le centre de vacances de Mimizan n’appartient plus au patrimoine patrimonial. Mais le feuilleton n’est pas terminé et le nouvel épisode se joue à la préfecture.

Le représentant de l’Etat est saisi par la présidente du groupe PS au conseil départemental, Dominique Sardeing-Rodriguez.

La conseillère départementale interroge le préfet sur la régularité de la vente de Mimizan. Le préfet est en charge du contrôle de légalité. A ce titre, il doit se livrer à un expertise juridique et il peut, s’il le juge utile, saisir le tribunal administratif.

Dominique Sardeing-Rodriguez interroge le préfet sur la procédure ayant permis la cession du centre de loisirs. L’élue socialiste souhaite savoir si la consultation du Comité Technique (CT) n’était pas obligatoire. Mais elle s’interroge aussi sur l’acquéreur à savoir la mairie de Mimizan :

à aucun moment en conseil municipal de la commune de Mimizan, le sujet de l’achat (du terrain sur lequel se trouve le centre de Loisirs) n’a été abordé et (la) lettre d’intention n’est assise sur aucun crédit disponible ou visé dans le budget municipal pour un tel achat

Au delà des questions de forme, Dominique Sardeing-Rodriguez interpelle le préfet sur l’équation économique de la vente de Mimizan :

Quelle peut-être la justification d’un prix de vente à 110 m2, alors que l’avis des domaines est de 78,28 euros le m2 ? En poussant le raisonnement à l’absurde pourquoi Mimizan achèterait-il si cher au dessus du prix des domaines ? et pourquoi 110 euros le m2 et pas 120 ou 150 euros le m2 ?

Le préfet du Tarn-et-Garonne va devoir se prononcer sur ce point comme sur les autres aspects soulevés par Dominique Sardeing-Rodiguez.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Juil

La justice confirme qu’il n’y a jamais eu de devis pour l’agrandissement de l’hôtel de région à Toulouse

Des plénières à Toulouse supposent des travaux et coûtent des millions d’euros. C’est le discours de la présidence de Région, Carole Delga. L’opposition demande des devis. Pour la justice administrative, ces documents n’existent pas.

Assemblée Plénière du conseil régional d’Occitanie. MaxPPP/Esdourrubailh

Depuis deux ans et demi, le conseil régional organise ses « assemblées plénières » à Montpellier. Les hémicycles dans les hôtels de Région des deux ex-régions (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) sont trop petits. Il faut les agrandir pour qu’ils puissent accueillir les 158 élus régionaux de conseil régional version Grande Région. Carole Delga estime que les travaux sont trop onéreux et préfère l’option d’une location de salles en périphérie de Montpellier.

L’opposition conteste ce choix. Le groupe des élus de la Droite et du Centre estime que la formule la plus économique est celle d’un agrandissement de l’hémicycle toulousain. Pour appuyer leur position, ils ont demandé communication des études et devis s’agissant d’un éventuel chantier. A plusieurs reprises, la présidente de Région a avancé des chiffres : 8 à 10 millions d’euros. Mais l’élue en pointe sur le dossier, Elisabeth Pouchelon, souhaitait disposer de preuves comptables. Elle ne se satisfaisait pas de la parole et du « chiffrage » de Carole Delga.

La conseillère régionale s’est d’abord tournée vers la commission d’accès aux documents administratifs (CADA) puis vers le tribunal administratif de Toulouse.

Ce dernier a rendu sa décision le 26 juin dernier. Le juge administratif rejette la requête de la conseillère régionale. Il n’y a pas violation des règles d’accès aux documents administratifs. Le conseil régional obtient donc gain de cause : il n’a pas refusé de communiquer les devis et autres études. Et pour cause :  les documents demandés… n’existent pas. Le juge précise que cet aveu provient du conseil régional lui-même :

Considérant que la région Occitanie, pour justifier de son refus de communiquer les documents relatifs aux travaux pour l’aménagement des hémicycles à Montpellier et à Toulouse, fait savoir qu’elle a informé Mme Pouchelon…de l’inexistence de tels documents ; que par suite, Mme Pouchelon, qui ne conteste pas utilement cette inexistence, n’est pas fondée à demander l’annulation de la décision de refus (de communication) qui lui a été opposé

Contacté par France 3 Occitanie, le conseil régional « prend acte que la requête de Mme Pouchelon a été rejetée par le tribunal administratif » et souligne que « deux depuis an et demi, les attaques du FN et Mme Pouchelon en justice ont toutes été rejetées, preuve de la bonne gestion, et dans les règles, de Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Haute-Garonne : le « conseil des Territoires » d’En Marche ! fait « pschitt »

La République En Marche devait fédérer les élus locaux de la Haute-Garonne au sein d’un « Conseil des Territoires ». Mais, faute de candidats, le « Conseil des Territoires » est devenu une sorte d’assemblée générale, ouverte à tous les adhérents.

Toulouse. Photo : MaxPPP/Charmeux

En mai dernier, La République En Marche de la Haute-Garonne a annoncé la création d’un « conseil des territoires ». Ce samedi, le 7 juillet, cette nouvelle structure doit être inaugurée à Muret. Mais, entre les intentions initiales et le résultat final, il existe un  « gouffre ». La création du référent départemental, Pierre Castéras, devait permettre de réunir des élus locaux. L’horizon était double : un enracinement territorial et une préparation des prochaines municipales. Pour un membre d’En Marche, c’est d’ailleurs ce second aspect qui prédomine : « c’est fait pour préempter les municipales ».

Après deux mois de tractations, le « conseil des Territoires » est simplement une réunion de la « Macronie » en Haute-Garonne. Les ambitions ont dû être revues à la baisse. Preuve de la réduction de voilure, les statuts ont été modifiés. Désormais, la porte est ouverte à tous les adhérents. Selon nos informations, Jean-Luc Moudenc, n’a jamais été formellement invité. Mais En Marche ! espérait sa présence. A l’image de plusieurs autres élus locaux, le maire de Toulouse ne se déplacera pas à Muret.

L’initiative de Pierre Castéras est soutenue par trois députés : Michaël Nogal, Jean-François Portarieu et Corinne Vignon. Selon nos informations, cette dernière aurait été très active dans la campagne de recrutement. La parlementaire, entourée d’une équipe, a décroché son téléphone et contacté des élus locaux. Mais les refus ont été nombreux. Des élus se sont même plaints d’une méthode « musclée » et d’une forme de « chantage » à la réélection : « si vous n’êtes pas avec nous vous êtes contre nous et vous perdrez votre mairie ».

Contacté par France 3 Occitanie, Pierre Castéras ne communique la liste des élus locaux qui, finalement, ont franchi le pas. Le référent départemental évoque uniquement une prochaine conférence de presse. Mais le changement de statut du « conseil des Territoires » (passé d’une fédération d’élus à une réunion de tous les adhérents) signe un échec. Il est peut-être relatif et l’approche des municipales va modifier la donne.

Mais, en attendant, le constat est résumé par un membre d’En Marche : « ça bat de l’aile ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Juil

Municipales à Toulouse : le PCF appelle à l’union de la gauche

Pour le secrétaire départemental du PCF, nul doute, si la gauche veut gagner, elle doit être unie. Le PCF organise donc ce mardi 3 juillet à 18h30 dans ses locaux une rencontre où il convie toute la gauche pour débattre et notamment préparer cette campagne.

Lors de la fête de l’Humanité à Toulouse le 10 juin dernier, les forces de gauche s’étaient déjà rassemblées sous la houlette du PC. Photo DR

La démarche avait débuté lors de la dernière fête de l’Humanité à Toulouse. Déjà, les représentants de différentes composantes de la gauche s’y étaient retrouvés pour débattre sous la houlette des communistes. Il n’était alors pas encore question des Municipales mais depuis le calendrier s’est accéléré. « Si la gauche toulousaine était unie en 2020, elle aurait ses chances » explique Pierre Lacaze, le secrétaire départemental du PC. Même son de cloche au PS qui participera à la réunion. « Si nous ne nous unissons pas, il n’y aura qu’un seul vainqueur : Jean-Luc Moudenc » assure François Briançon. « Notre stratégie c’est l’union » confirme Pierre Cohen qui sera là également. « Quand nous étions unis en 2008, on a gagné » rappelle l’ancien maire socialiste de Toulouse désormais passé à Génération.s.

Candidature En Marche ou pas ? »

Ces derniers temps, notamment lors de la venue du Premier Ministre à Toulouse, la proximité de Jean-Luc Moudenc avec la politique gouvernementale pouvait laisser penser qu’En Marche ne lui opposerait pas de candidat. Mais rien n’est figé. « Ceux issus du PS ne l’entendent pas de cette oreille nationalement. Ce n’est pas pour rien que le nom de Nicole Belloubet a circulé » commente Pierre Cohen. « Il y a dans l’électorat d’En Marche des compagnons de route. Aujourd’hui, ce sont eux qui ont mal à la tête, pas moi. Je les vois mal avaler des couleuvres continuellement » analyse François Briançon. Mais candidature d’En Marche ou pas aux Municipales toulousaines, ça ne change rien pour la gauche qui devra éviter la multiplication de candidatures si elle veut l’emporter.

Tout est sur la table concernant la tête de liste »

Sans brûler les étapes, la question de la tête de liste n’est pas non plus éludée. « Personne ne fait l’unanimité actuellement, y compris dans chacune de nos formations. Nous, on est déjà contents que les gens commencent à se parler » affirme sereinement Pierre Lacaze. « Tout est sur la table concernant la tête de liste » concède-t-on modestement côté PS. « On se connaît tous, on est dans la politique depuis vingt ans. On arrivera à discuter ensemble. Moi je suis super-optimiste » affirme sans détour François Briançon. « Avant de parler d’un nom, d’une équipe ou d’un parti, il faut discuter » tempère Pierre Cohen.

Ce qui réunit en premier lieu ces composantes de la gauche, c’est une opposition commune à la majorité actuelle, municipale ou métropolitaine, avec en ligne de mire Jean-Luc Moudenc. « On se retrouve sur différents débats. Celui de l’eau par exemple réunit toute la gauche jusqu’aux Insoumis » explique Pierre Cohen. Parmi les composantes de cette opposition au maire LR de Toulouse et Président de Métropole, Europe Ecologie Les Verts participera au débat de ce mardi mais pas « Archipel Citoyen ». « On n’arrivera pas à se mettre d’accord sur tout. Mais sans hégémonie de personnes et en acceptant les différences des autres, c’est possible » note le socialiste François Briançon.

Sans La France Insoumise et le Parti de Gauche

Seul hic dans ce dispositif, l’absence au débat de ce mardi soir de La France Insoumise. « Manuel Bompard nous a très poliment expliqué que LFI ne pourrait pas se faire représenter. Il viendra peut-être à un autre moment » déclare l’organisateur Pierre Lacaze. La réponse est moins diplomatique du côté du Parti de Gauche, autre partenaire de LFI. »On ne participera pas parce qu’on n’est plus dans cette démarche de l’addition de la vieille gauche et de ses logos » se justifie sans détour Jean-Christophe Sellin. Et le représentant du PG de préciser qu’il n’est pas dans le moment des Municipales mais dans celui des Européennes.

« Attention, ça ne veut pas dire que ça ne nous intéresse pas. Avec La France Insoumise, nous avons formé le Groupe d’Action Municipale et Métropolitaine. Notre méthode est celle de la fédération des peuples avec des collectifs citoyens. A Toulouse, nous sommes pour une liste LFI ou une liste soutenue par LFI ». Autre partenaire de La France Insoumise, « Ensemble » sera, elle, du débat de ce soir. « On y va pour débattre pas pour s’engager » relativise Myriam Martin. La conseillère régionale prévient : « on est bien placé pour savoir que des accords peuvent être passés et non tenus » (NDLR : Ensemble, Le Parti de Gauche et La France Insoumise ne font plus partie du même groupe que le PCF et EELV à la région, communistes et écologistes en ayant formé un nouveau.). Et Myriam Martin de conclure : « l’unité pour l’unité, ça ne suffit pas. Créer un rapport de force c’est bien mais il faut surtout créer un espoir ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

Une vidéo, une formation par un « mentor » et les habitants d’Occitanie peuvent intégrer les « 1000 Talents » d’En Marche !

Une vidéo de moins de 2 minutes, un séminaire de « jumelage » avec un mentor et il est possible d’intégrer les « 1000 talents » d’En Marche. Les « macronistes » lancent une nouvelle campagne de recrutement. L’Occitanie est région pilote.

Photo : MaxPPP/Tanguy

En 2017, quelques clics suffisaient pour adhérer à En Marche. Au moment des législatives, le tout nouveau parti d’Emmanuel Macron à continuer sur sa lancée numérique. Les candidatures pour les législatives ont été déposées en ligne. Un an après cette vague 2.0, En Marche retrouve la voie du Web pour une campagne de recrutement. Et c’est l’Occitanie qui sert de région pilote.

Pas d’être besoin d’être adhérent à En Marche. C’est ouvert à tout le monde. Le mouvement « macroniste » présente l’opération  » 1000 Talents » comme « une belle opportunité pour tous ceux qui ont envie d’agir et de faire bouger les lignes ».

 

Pour déposer sa candidature, il suffit de disposer d’une connexion internet. Le prétendant doit répondre à 15 questions. Plusieurs sont basiques : nom, prénom, âge, code postal. D’autres sont personnalisées : « sur quelle thème avez-vous envie de faire bouger la France ? ». Enfin certaines relèvent de la gestion interne : par qui avez-vous connu l’opération 1000 Talents ?

La série de QCM peut sembler facile. Mais deux questions demande plus qu’une frappe sur les touches d’un clavier. Le candidat doit enregistrer une vidéo de 2 minutes maximum. Il faut faire preuve de sens de la mise en scène et un minimum de matériel, même si la fonction « vidéo » d’un smartphone peut suffire.

C’est surtout une réponse qui engage. Le candidat doit se rendre disponible pour un séminaire de 2 jours et un programme de mentorat. Les non-initiés peuvent être déroutés par cette dernière expression; Avant de cocher « oui », il est recommandé de consulter un dictionnaire. Le mentorat consiste à jumeler deux personnes : une personne d’expérience et un « novice ».

L’expression mentorat contient le mot « mentor ». Ce n’est pas pour rien. A la différence du coachnig, le mentorat conjugue transfert de savoirs (savoir-faire et savoir être), bienveillance et confiance entre le mentor et le mentoré. Au Danemark, le mentorat est d’ailleurs utilisé pour les jeunes radicalisés

Laurent Dubois (@laurentdub)

02 Juil

Conseil départemental de la Haute-Garonne : les restes d’un banquet restent sur l’estomac des syndicats

Bouteilles vides, assiettes sales et verrines entamées. Le conseil départemental de la Haute-Garonne a organisé un banquet dont les restes indisposent les syndicats.

conseil départemental de la Haute-Garonne.

Des agapes passent mal au conseil départemental. Ce lundi 2 juillet, vers 9 heures, deux syndicats on retrouvé les restes d’un banquet. Un banquet qui remonte à 48 heures.

Pour Sud, il s’agit des vestiges, peu reluisants, d’un cocktail offert au maire de Toulouse pour la signature d’un contrat de partenariat. Force Ouvrière associe les restes à un buffet de séminaire d’encadrement.

Les deux syndicats sont unanimes sur le constat : un spectacle désolant. Mais ils divergent sur le sens à donner à la scène.

Pour FO, elle est symbolique d’un déphasage. Les verrines entamées et les verres sales ont été découverts dans une salle devant accueillir une réunion sur les conditions d’avancement et de promotion interne pour les agents de catégorie C, la catégorie la plus modeste  des agents territoriaux. Pour FO, on est « plus loin si loin de Versailles et Marie-Antoinette : « s’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! ».

Le syndicat estime que « dans un contexte où l’austérité est un prétexte pour toutes les économies, cette situation est juste choquante ».

Sud pose, quant à lui, une question : « combien ça coûte ? on croyait qu’il n’y avait plus d’argent ».

Les deux syndicats se rejoignent sur un point : pas question d’incriminer le personnel de nettoyage.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

« Clash » à la France Insoumise au sujet du casting des Européennes

Le casting pour les Européennes de 2019 suscite un clash au sein de la France Insoumise (FI). Liêm Hoang Ngoc suspend sa participation au mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Photo : MaxPPP/Morin

Membre fondateur de la France Insoumise, Liêm Hoang Ngoc se retire de la France Insoumise. L’auteur du programme économique de Jean-Luc Mélenchon n’est pas le seul à « retrouver son autonomie de parole et d’action ». L’économiste emmène avec lui son courant, les Socialistes Insoumis.

Liêm Hoang Ngoc ne figure pas dans le casting des Européennes. Les Socialistes Insoumis qualifient  cette absence de de « grossière erreur politique ». L’économiste de la France Insoumise siège, actuellement, au conseil régional d’Occitanie. Avant de devenir un élu régional, Liêm Hoang Ngoc a été député européen et il souhaite le redevenir. Mais c’est mal parti. Le conseiller régional ne figure pas parmi les « heureux élus » bénéficiant du dossard France Insoumise. Un dossard crédité, dans un récent sondage, de 11% des intentions de vote.

Le schisme est toutefois réversible. Le coup d’éclat de Liêm Hoang Ngoc et de ses camarades ressemble à une diplomatie de la canonnière.

Les Socialistes Insoumis demandent à la FI  « de reconsidérer sa liste » pour les européennes.

Laurent Dubois (@laurentdub)