24 Jan

L’Assemblée dit « non » au revenu de base : Philippe Martin (PS) dénonce les contradictions de la majorité présidentielle

5 départements d’Occitanie voulaient expérimenter un « revenu de base », automatique et inconditionnel. L’Assemblée Nationale vient de rejeter le projet. Le président (PS) du conseil départemental du Gers, Philippe Martin, dénonce le gouffre entre le discours d’Emmanuel Macron et les actes de la majorité présidentielle.

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

La commission des Affaires Sociales de l’Assemblée a tranché. C’est « non » s’agissant de l’expérimentation d’un « revenu de base ». L’Aude, le Gers, l’Ariège, la Haute-Garonne et l’Hérault voulaient instaurer, avec 13 autres départements français, une prestation de base accessible à tous. Le montant était estimé entre 550 et 740 euros . Ce « revenu de base » devait être versé de manière inconditionnelle aux personnes percevant moins de 1600 euros par mois.

La majorité parlementaire a rejeté la proposition de loi qui permettait une expérimentation. Une proposition de loi déposée et défendue par le parti socialiste. La commission des Affaires Sociales a préféré opter pour le « revenu universel d’activité », prévu dans le plan Pauvreté d’Emmanuel Macron.

Pour le président du conseil départemental du Gers, Philpppe Martin, cela montre qu’il y « un gouffre entre la parole présidentielle actuellement distillée auprès des maires : il faut promouvoir une démocratie nouvelle et faire place à l’expérimentation sur les territoires et les actes de la majorité présidentielle qui, elle, refuse à 18 départements ayant étudié le sujet avec sérieux, le droit à l’expérimentation du revenu de base ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Alain Juppé invité d’honneur aux Etats généraux de l’Albigeois

Tous les ans, depuis le classement de la ville à l’Unesco, Albi organise des Etats Généraux afin de promouvoir la ville. Pour sa 8ème édition, l’invité d’honneur est Alain Juppé.

Alain Juppé. maire de Bordeaux. Photo : AFP/Gobet

Alain Juppé va passer des berges de la Garonne aux bords du Tarn. Le maire de Bordeaux est l’invité d’honneur des Etats généraux de l’Albigeois. Depuis 2010, la cité Épiscopale organise un rendez-vous afin d’assurer la promotion du territoire. Cette manifestation annuelle prend la forme de cafés thématiques et d’une soirée de restitution.

En 2018, la thématique était le numérique. Un secrétaire d’Etat « parrainait »  la manifestation. Mounir Mahjoubi n’a pas pu se déplacer physiquement. Sa participation s’est réduite à un message vidéo. Selon nos informations, pour l’édition 2019, c’est un ancien Premier ministre qui doit être l’affiche. Et Alain Juppé n’ayant plus d’agenda ministériel, il devrait être présent (en personne) début février.

Les Etats Généraux débuteront le 7 février, à 20 heures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Les Républicains de la Haute-Garonne lancent leur Grand débat national

Les Républicains de la Haute-Garonne lancent leur Grand débat national. La consultation des militants portera sur deux thèmes principaux : le travail et la sécurité.

Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron a lancé un Grand débat national, ouvert aux citoyens et aux associations. C’est la réponse de l’Elysée à la crise des gilets jaunes.  Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, ne veut pas rester en marge de cette consultation.

Formellement, les partis politiques ne sont pas invités autour de la table. Des militants, à titre personnel, peuvent toujours participer. Mais l’opposition n’est pas directement associée.

Laurent Wauquiez a trouvé une solution pour faire « sauter » le verrou. Son parti organise un grand débat au niveau national mais aussi dans l’ensemble des fédérations de l’Hexagone. En Haute-Garonne, la première consultation se déroulera le 8 février prochain, à Toulouse, dans le quartier de Limayrac.

Cette « prise de parole » portera sur la fiscalité et les dépenses publiques, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté, l’Etat et les services publics.

Le débat sera animé par le délégué de la circonscription, Jonnhy Dunal. D’autres événements sont prévus dans d’autres circonscriptions. Comme le précise le porte-parole de LR31, Pierre Esplugas-Labatut, « le choix est celui de la circonscription car c’est la cellule naturelle du débat politique ».

Pierre Espuglas-Labattut insiste sur un point : « le débat n’est pas bordé par les 4 grands thèmes définis par le gouvernement. Il y ira d’autres thèmes qui tournent autour des valeurs des Républicains : la sécurité, le travail, la répartition entre le revenu du travail et les aides. Deux thèmes généraux sont mis en avant, la sécurité et le travail ».

A la fin des consultations, dans les 10 circonscriptions de la Haute-Garonne, une synthèse générale sera rédigée par la secrétaire départementale de LR31, Christine Gennaro-Saint. Cette synthèse sera envoyée au siège national des Républicains, à Paris.

LR31 envisage également de remettre un compte-rendu au préfet de la Haute-Garonne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

23 Jan

Foulards rouges : quelle mobilisation à Toulouse ?

Le mouvement se veut « apolitique ». Il ne souhaite pas défendre le Président Macron mais les institutions face au mouvement des gilets jaunes. Les foulards rouges marcheront dimanche à 14h à Paris. Mais qu’en est-il de la mobilisation à Toulouse où manifestations des gilets jaunes et exactions des casseurs se succèdent ? Dominique, l’un des représentants de ces foulards rouges nous répond.

Dominique, Foulard Rouge toulousain. Photo Luc Truffert

 

Le Blog Politique : Quelles sont vos motivations ?

Dominique : L’idée a été lancée le 10 décembre dernier par Laurent, un toulousain, suite aux manifestations des gilets jaunes via un message sur les réseaux sociaux : « stop, ça suffit ». C’est une des nombreuses pages qui se sont créées sur Facebook. Nous trouvions que la parole était monopolisée par les gilets jaunes. Il n’y a pas qu’eux qui représentent le peuple.

Pas une marche pro-Macron »

Le Blog Politique : Comment fonctionnez-vous ?

Dominique : Beaucoup par les réseaux sociaux et par conférence. Nous avons deux représentants nationaux, Corinne Chabert d’Annecy et Théo Poulard de Quimper. Sur Toulouse, le groupe s’est constitué il y a deux semaines, nous sommes entre 110 et 120, mais ce chiffre monte depuis le début de notre médiatisation. Nous pensons regrouper environ 40 000 personnes en France. D’après l’estimation de la Préfecture de Paris, la moitié devrait nous rejoindre dans la capitale.

Le Blog Politique : Comment mobilisez-vous ici à Toulouse alors que votre marche aura lieu à Paris ?

Dominique : L’idée est d’abord avant tout de nous faire connaître et éventuellement de faire monter des gens sur Paris. Il est faux de dire que ce sera une marche pro-Macron. Ce serait un autre gouvernement, on l’aurait fait quand même. On n’est pas pro ou anti-gilets jaunes mais leurs formes d’actions sont devenues selon nous illégitimes pour deux raisons. D’abord dans une démocratie, on a le droit de manifester mais s’il y a impossibilité de dialoguer avec le gouvernement en place. Du moment où il y a eu des réponses et un canal de communication d’ouvert, il faut que cela cesse. Ensuite, ces manifestations, on a la preuve par dix, si j’ose dire, qu’elles dégénèrent systématiquement. Et je peux vous dire que nous sommes extrêmement bien accueillis chez les commerçants. C’est de pire en pire et pas qu’à Toulouse. Les organisateurs de ces manifestations sont incapables de les contrôler. On appelle à ce qu’ils arrêtent de manifester.

Nous n’avons absolument pas vocation à devenir un parti politique »

Le Blog Politique : Et s’ils arrêtaient ?

Dominique : Nous n’avons absolument pas vocation à devenir un parti politique mais on pourrait rester une association de citoyens vigilants.

Le Blog Politique : Et les politiques dans tout ça justement ?

Dominique : Un certain nombre d’élus nous soutiennent et nous ont contactés. On leur a demandé de ne pas afficher leur étiquette politique et de se présenter dans notre rassemblement sans leur écharpe d’élus. D’ailleurs la décision de LREM de ne pas appeler à marcher avec nous nous va très bien. Notre mouvement regroupe des personnes de sensibilités politiques différentes mais nous nous voulons apolitique.

Le Blog Politique : Comptez-vous vous investir dans le grand débat national ?

Dominique : A priori, oui. Il n’est pas exclu non plus qu’on en organise.

Le Blog Politique : Pourriez-vous un jour appeler à une marche sur Toulouse ?

Dominique : Nous avons eu un débat interne pour organiser des rassemblements à Paris et en province. Nous finançons nous-même notre service d’ordre. Or ce n’était pas possible financièrement d’organiser plusieurs événements. Assurer la sécurité du cortège n’est pas simple. Nous avons des consignes très précises de la Préfecture de Police de Paris en cas d’infiltration ou de provocations lors de notre marche. Mais il n’est pas impossible que nous organisions, un jour, le même type de marche sur Toulouse.

Propos recueillis par Patrick Noviello (@patnoviello)

Européennes : « un référendum anti-Macron » pour Manuel Bompard, tête de liste France Insoumise

Le toulousain Manuel Bompard est « tête de liste » pour les prochaines Européennes. Le candidat de la France Insoumise donne le ton de la campagne : « un référendum anti-Macron ».

Manuel Bompard. France Inoumise. Photo : MaxPPP

Le 23 mai prochain, les Français, comme tous les européens vont voter. Manuel Bompard va conduire, en duo avec Manon Aubry, la liste France Insoumise. Directeur de campagne (pendant la présidentielle) de Jean-Luc Mélenchon, le toulousain n’est pas le seul « représentant » de l’Occitanie. Une toulousaine  (Carole Mare), un aveyronnais (Gaëtan Escorbiac), une audoise (Manon Le Bretton), un gardois (Thomas Champigny) et deux héraultais (Rhany Slimane, Pascale Le Neouannic) briguent également un mandat européen sous l’étiquette mélenchoniste.

Manuel Bompard a déjà une idée sur l’esprit de la campagne à venir : « nous voulons faire de cette élection un référendum anti-Macron ». Mais l’Europe ne sera pas absente. « Nous porterons 12 combats que nous mènerons au parlement européen : la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, le refus du travail détaché, la transition écologique ou la paix ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Jan

Rififi chez les députés En Marche au sujet du Grand débat national et du rôle des maires

Deux députés En Marche de la Haute-Garonne, Michaël Nogal et Elisabeth Toutut-Picard, estiment que des maires veulent « torpiller » le Grand débat. Une autre députée de la majorité, Monique Iborra, n’est pas d’accord et le fait savoir.

Photo : MaxPPP/Tanguy

En Haute-Garonne, le Grand débat sème la zizanie entre En Marche et les élus locaux. Le référent départemental du parti qualifie la position du maire de Toulouse d’ambiguë et de contraire à la ligne d’Emmanuel Macron. Mais deux députés montent également au créneau.

Dans les colonnes de la presse régionale, Elisabeth Toutut-Picard estime que des maires « se plaignent de ne pas avoir suffisamment entendus. Or là, on leur propose de reprendre la main et ils refusent ». Dans le même article, Michaël Nogal dresse un constat négatif : « il y en a qui veulent que ce grand débat national échoue ».

Ces déclarations n’ont pas échappé à une autre députée En Marche, Monique Iborra. La parlementaire ne partage pas du tout le point de vue de ses deux collègues. Monique Iborra parle d’un « mauvais procès bien mal venu ». La députée de la majorité estime que les élus locaux jouent le jeu. « Ayant pris contact avec les maires de ma circonscription la semaine dernière, une majorité d’entre eux ont d’ores et déjà ouvert des cahiers de doléance dans leurs mairies tel que le demande Emmanuel Macron ».

D’une manière générale, Monique Iborra estime que les maires « peuvent décider qu’ils ne sont pas co-organisateurs mais des facilitateurs sur leurs territoires ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

La députée (PS) Valérie Rabault lance une plateforme « Rétablissons l’ISF »

La présidente du groupe PS à l’Assemblée, Valérie Rabault, lance une plateforme pour collecter des signatures. Des signatures indispensables à l’organisation d’un référendum sur le rétablissement de l’ISF.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Les gilets jaunes ont popularisé le référendum d’initiative citoyenne. Le RIC est quasiment devenu l’emblème du mouvement. La présidente du groupe PS à l’Assemblée, Valérie Rabault, plaide pour un autre outil référendaire : le référendum partagé. Introduit dans notre constitution en 2008, cette consultation n’a jamais été utilisée. Et pour cause. Ses conditions d’utilisation sont particulièrement contraignantes : la signature de 185 parlementaires et celles de 4,7 millions de Français.

Malgré ce parcours d’obstacle, Valérie Rabault et ses collègues socialistes estiment que c’est le seul moyen pour obtenir un rétablissement de l’ISF. Le PS estime qu’Emmanuel Macron « n’entend pas l’exigence de justice fiscale qui monte dans le pays » et « ne veut pas rétablir l’impôt de Solidarité pour la fortune ».

Pour contraindre le gouvernement à un référendum, Valérie Rabault lance une campagne de collecte de signatures. Une plateforme est ouverte.

Pour le moment, la première étape n’est pas franchie. 103 parlementaires soutiennent le projet de référendum. Il manque 82 députés ou sénateurs pour franchir le premier cap et ensuite passer aux 4,7 millions de signatures « citoyennes ». Mais la député socialiste sollicite les Français dès maintenant afin que les citoyens interpellent les parlementaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Clash entre Jean-Luc Moudenc et La République En Marche

Ça chauffe entre La République En Marche et Jean-Luc Moudenc. Le référent départemental d’En Marche, Pierre Castéras, accuse le maire de Toulouse de ne pas suivre les demandes d’Emmanuel Macron. Le conflit porte sur le Grand débat national organisé par le chef de l’Etat.

Jean-Luc Moudenc (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc s’est exprimé sur le Grand débat national organisé par Emmanuel Macron. Le maire de Toulouse est favorable à son organisation. Jean-Luc Moudenc est prêt à fournir une aide pratique, logistique. Mais il annonce également qu’il participera et fera remonter des propositions.

Pour le référent départemental d’En Marche, ce n’est pas suffisant. Pierre Castéras « s’étonne et déplore que (Jean-Luc Moudenc) ne prenne pas la dimension de la situation » et « se propose en simple intermédiaire ». Pierre Castéras estime que la position du maire de Toulouse est « contraire à la demande du président de la République ».

Le représentant d’En Marche considére, « en revanche que le maire de Bordeaux s’engage sans ambiguïté ».

Ce n’est pas la première fois que LaRem31 croise le fer avec Jean-Luc Moudenc. Pierre Castéras a déjà affronté (publiquement) le maire de Toulouse sur la question des municipales et sur le projet de métropolisation du département de la Haute-Garonne.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Patrick Noviello (@patnoviello)

Gilets jaunes : « Emmanuel Macron est coupable et responsable » pour le président (PS) de l’Ariège, Henri Nayrou

Le président (PS) du conseil départemental de l’Ariège lance une véritable le charge contre Emmanuel Macron. Pour Henri Nayrou, Emmanuel Macron « est coupable et responsable » de la crise des gilets jaunes. Le socialiste ariégeois est formel :  » l’incompétence, l’arrogance et la suffisance » du gouvernement empêchent une sortie de crise.

Henri Nayrou. président du conseil départemental de l’Ariège. Photo : MaxPPP/HDagues

C’est un véritable réquisitoire. Pour Henri Nayrou, notre pays est secoué par « une insurrection populaire » et « le président Macron est coupable et responsable » de cette situation « très dangereuse ». Le socialiste ariégeois  estime que le chef de l’Etat récolte ce qu’il a semé. Emmanuel Macron a « méprisé les derniers de cordée…les gens de peu…qui lui font payer la note ».

Henri Nayrou s’inquiète du climat actuel. »Les politiques sont déconsidérés, les journalistes menacés, la société éclatée. Tout cela n’augure de rien de bon » s’alarme le socialiste. Le président du conseil départemental porte un jugement sévère sur l’action d’Emmanuel Macron : « en termes de gestion de crise, on ne pouvait pas faire plus mal ».

Pour le socialiste ariégeois l’horizon est bouché. « Suffisance, arrogance, incompétence et Grand débat » ne vont pas « ramener l’ordre républicain ».

Laurent Dubois (@laurentdub)