Demain, samedi 19 décembre, Dominique Reynié réunit les conseillers régionaux de la droite et du centre. La rencontre doit se dérouler entre les murs de l’hôtel Mercure à Carcassonne. Début de la réunion à 9 heures 30. L’ordre du jour est l’organisation du groupe d’opposition à la Région. Mais, en réalité, c’est l’avenir politique de Dominique Reynié qui va se jouer. Le politologue aveyronnais vise la présidence du groupe. D’après nos informations, plusieurs participants vont lui expliquer, sans détour, qu’il doit lâcher la main.
Dominique Reynié conseiller régional
Depuis le soir du second tour, Dominique Reynié ne cache pas son ambition. Largement battu dans les urnes, il brigue la présidence du groupe. Ce n’est pas seulement un lot de consolation. Le leadership de l’opposition régionale offre deux belles opportunités : un tremplin et une base logistique. Un tremplin afin de rebondir et des ressources en termes de moyens financiers et de ressources humaines (collaborateurs, secrétariat…).
Pour l’ancienne tête de liste régionale, la présidence du groupe est donc une évidence. Impossible de passer à côté du tiroir caisse et de la boite à outil d’un groupe à l’hôtel de Région. Seul problème, le chemin vers l’El Dorado est barré.
Des participants à la réunion de demain vont lui expliquer que ce n’est pas pour lui. D’après une source, le discours qu’il va recevoir en pleine face est d’une redoutable limpidité. Faute d’une unanimité autour de son nom, Dominique Reynié va être prié de renoncer.
Pour décrocher la présidence du groupe, Dominique Reynié doit pouvoir compter sur la majorité des 25 conseillers régionaux de la droite et du centre. Or, d’après nos informations, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a donné consigne à ses élus de ne pas siéger aux côtés de Dominique Reynié. Au début de la réunion carcassonaise, une motion traduisant cette directive va être lue.
Cette perte des élus centristes va être alourdie par la défection d’élus Républicains. Bref, Dominique Reynié risque de se retrouver placer en situation de minorité.
D’après un fin connaisseur de la droite régionale, 10 conseillers régionaux sont hostiles à une présidence Reynié, une autre dizaine pourrait le suivre et les 5 derniers sont suspendus dans le vide.
Le risque est d’aboutir à une explosion de l’opposition régionale.
Le futur règlement intérieur de la nouvelle Assemblée Régionale fixera le seuil pour la composition d’un groupe. Il est actuellement à 3 en Languedoc-Roussillon et 6 en Midi-Pyrénées. Si on reste sur les mêmes bases, deux voire trois groupes pourraient voir le jour. D’après nos informations, ce scénario est parfaitement possible. On se dirigerait vers un seuil à 4 élus.
C’est pour éviter cette balkanisation mortifère que des participants à la réunion du Mercure vont plaider pour un retrait de Dominique Reynié.
Le politologue aveyronnais a montré sa pugnacité. Pas évidemment qu’il rende les armes.
Les discussions vont être âpres et la bataille de Carcassonne peut tourner à la guerre de tranchée.
En tout cas, une chose est certaine. Une partie des protagonistes a déjà pris le maquis. Plusieurs conseillers régionaux conviés par Dominique Reynié ne vont pas se déplacer. D’après nos informations, ce sera le cas de Bernard Carayon et de plusieurs de ses soutiens mais également de représentants de l’UDI.
Pour eux, « participer c’est se compter ». Pas question d’entrer dans de pseudos négocations avec Dominique Reynié (le retrait ou le clash).
Pour une frange de la droite régionale, Dominique Reynié est hors jeux. C’est acté. Inutile de se rendre dans un hôtel pour l’affirmer.
Laurent Dubois