30 Nov

Gérard Onesta : « le programme de « Nouveau Monde » est sur toutes les radios »

6 jours avant le 1er tour, Gérard Onesta répond à 3 questions. 3 questions qui ciblent la fin de sa campagne, les sondages et les relations avec le PS. Après des milliers de kilomètres sur les routes, des centaines de réunions publiques, des centaines d’interviews et de conférences de presse, Gérard Onesta garde son débit de « mitraillette » et son style « sniper ».

Gérard Onesta.

Gérard Onesta. 

Régionales 2015-C’est la dernière ligne droite avant le 1er tour. Vous avez prévu des moments forts ou des propositions chocs ? 

Gérard Onesta. Je vais continuer un déroulé prévu depuis 6 mois. Cela fait 6 mois que nous avons planifié l’annonce des listes, la montée en puissance et notre calendrier de meetings et de conférences de presse. Jeudi nous avons un grand meeting à Toulouse, juste avant un autre à Albi, à Tarbes et Perpignan sans parler des conférences de presse et du débat sur France 3. On va dérouler notre programme jusqu’au bout. Ce qui change cette semaine c’est que, depuis aujourd’hui lundi 30 novembre et le lancement de la Cop21, le programme de « Nouveau Monde en Commun » est sur toutes les radios et télévisions. Les 151 chefs de l’Etat qui participent à la Cop21 à Paris font campagne pour nous.

Régionales 2015-Un sondage BVA vous attribue 14% d’intentions de vote. Ce n’est pas votre meilleur score. Vous êtes monté jusqu’à 16 points avant de stagner dans plusieurs sondages à 11 points. Ce rebond va « booster » votre fin de campagne ?

Gérard Onesta. Depuis le début, nous nous sommes fixés comme objectif d’être à 5 points du PS à 10 jours du 1er tour pour être en tête de la gauche le 6 décembre. Nous sommes à 5 points du PS (NDLR Carole Delga obtient 19 points dans le sondage BVA). Le plus important dans les sondages et tous les sondeurs le disent, c’est la pente et la pente est favorable. Mais les 14% c’est dans la rue que je les ai vu. En défilant dimanche dans les rues de Toulouse pour défendre le climat. Des passants sont venus me voir pour m’apporter leur soutien et pour me dire qu’ils soutiendront la lutte contre le réchauffement dans les urnes. Samedi soir, j’étais dans le Comminges. Il y avait 200 personnes. Je n’ai jamais connu cela. Les 14, 15 ou 16% c’est au contact du terrain que je les ressens et que je m’aperçois qu’avec notre programme nous sommes vraiment dans le vrai.

Régionales 2015-Le BVA est, très probablement, le dernier sondage avant le 1er tour. Votre bon score va-t-il vous conduire à mettre la pression sur le PS ? Histoire de prendre des points sur votre « allié ».

Gérard Onesta. Le PS se met la pression tout seul. Quand il se fourvoie en interdisant les manifestations pour défendre le climat. Le PS se met la pression tout seul en se fourvoyant dans une logique sécuritaire ou avec les mauvais chiffres du chômage. Le PS se met la pression tout seul lorsqu’il prend sur ses listes un représentant de l’agriculture productiviste ou un membre du Medef. Je n’ai pas besoin de parler du PS. Le PS parle très bien de lui tout seul et on verra dans les urnes ce que cela donne.

Propos recueillis par Laurent Dubois

Réforme des régions : Le PC demande un plan d’urgence pour les communes rurales

 

Les nouvelles régions devront penser à tous les territoires

Les nouvelles régions devront penser à tous les territoires

Ne vous y trompez pas, les communistes sont candidats aux élections régionales aux côté de Gérard Onesta mais ils dénoncent la réforme des régions. Pour le dire, ils viennent d’écrire une lettre ouverte au Préfet de Midi-Pyrénées qui est aussi le préfet préfigurateur de la future grande région.

 

Entendez-vous dans nos campagnes la grogne des élus locaux. A l’heure où le pays a besoin de se rassembler et d’être solidaire, il ne faut pas oublier ces acteurs de liens sociaux. C’est ce qu’ont voulu dire en substance quelques élus communistes parmi lesquels le vice-président régional en charge des transports, Charles Marziani, quelques maires ruraux ou encore même un ancien adjoint de la ville Toulouse.

Des supers régions qui vont isoler les zones rurales

Pour eux, la loi Notre impose à des communes de fusionner, supprimant au passage de nombreux syndicats intercommunaux : « cela préfigure la disparition des départements et l’affaiblissement de la démocratie de proximité, au bénéfice de la métropolisation, sur fond de concurrence entre les territoires ». Et de pointer du doigt des « supers régions et supers intercommunalités qui vont isoler les zones rurales, mettre à mal la démocratie et le lien social, éléments pourtant essentiels après les attentats de Paris ».

 

Et de revenir à la charge contre la baisse des dotations d’état qu’ils qualifient comme « un pacte d’austérité ». Pour tout mettre à plat, les communistes réclament l’organisation d’Assises de la ruralité ainsi qu’une conférence des maires ruraux. Dans l’immédiat, ils en appellent au préfet pour « un moratoire de six mois à un an sur la mise en place des intercommunalités ».

Mise en concurrence de territoires

Les signataires dénoncent une « logique de mise en concurrence des territoires. » Ils prennent pour exemple le Comminges en Haute-Garonne, où selon eux seraient créées deux intercommunalités de 17000 habitants et une troisième de 44000 « pour concurrencer la métropole toulousaine ». Une réflexion sur l’équilibre et l’aménagement du territoire qui est au cœur de la campagne de ces Régionales et sur laquelle chaque candidat devra prendre position.

 

Patrick Noviello

Valérie Rabassa exclue du groupe de la Droite et du Centre suite à son appel à voter Louis Aliot

Valérie Rabassa est exclue du groupe « Union de la Droite et du Centre ». La conseillère régionale a annoncé son soutien à Louis Aliot le vendredi 27 novembre. Le lendemain, le président du groupe d’opposition au Conseil Régional, Jacques Thouroude a prononcé l’exclusion.

Jacques Thouroude, président du groupe de la Droite et du Centre au Conseil Régional

Jacques Thouroude, président du groupe de la Droite et du Centre au Conseil Régional 

Une sanction immédiate. Vendredi 27 novembre, sur Régionales 2015 et lors d’une conférence de presse, Valérie Rabassa appelle à voter pour Louis Aliot. Samedi 28 novembre, à 15 heures 05, Jacques Thouroude, après avoir consulté Gérard Trémège, informe l’intéressé de son exclusion du groupe régional d’opposition. Le ton du courrier est neutre. Aucune remarque sur le fond et pas de commentaire sur la position de Valerie Rabassa. Conformément aux textes applicables, la décision a été transmise au président du Conseil Régional, Martin Malvy.

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En octobre dernier, Valérie Rabassa a démissionné du parti de Nicolas Sarkozy. Mais elle restait membre de l’un des 5 groupes qui composent l’assemblée régionale.

Valérie Rabassa, conseillère régionale

Valérie Rabassa, conseillère régionale

Pendant plus de deux années, la Droite et le Centre se sont scindés en deux groupes. Au cours de l’hiver 2011, deux « chapelles » se constituées sur fond de querelles personnelles entre Brigitte Barèges et Gérard Trémège. Les régionales de 2010 et une lutte d’influence ont conduit à la constitution d’un « Osons Midi-Pyrénées » présidé par Jacques Thouroude et d’un « Républicains et territoires » dont le leader était Jacques Trémège.

Fin 2014, la « ré-union » est prononcée.

C’est de ce « nouveau » groupe que Valérie Rabassa est exclue. Un groupe composée de plusieurs colistiers de Dominique Reynié : Elisabeth Pouchelon, Thierry Deville, Philippe Calleja, Sacha Briand.

Cette exclusion est symbolique et sans réelle conséquence pratique. Sur le papier, le groupe existe jusqu’au 13 décembre. Mais la dernière « plénière » de l’Assemblée Régionale (le 3 novembre) marque la fin de son activité.

La semaine prochaine une réunion doit se tenir. Mais elle se réduira à un « pot de l’amitié » pour remercier les collaborateurs.

Contactée par téléphone, Valérie Rabassa réagit : « Je n’ai pas de commentaire à faire et je ne souhaite pas polémiquer. Je réitère simplement, mais avec force, mon appel à voter Louis Aliot dimanche prochain. C’est le seul candidat pouvant faire gagner la droite dans ma région ».

Laurent Dubois

27 Nov

[Exclusif] Une conseillère régionale de droite appelle à voter Aliot

Une semaine avant le 1er tour le ralliement va faire du bruit. Valérie Rabassa appelle à voter Louis Aliot. Ex-membre de LR, conseillère régionale sortante et élue municipale à Montech (82), Valérie Rabassa n’adhère pas au Front National. Mais elle soutient publiquement Louis Aliot et sera présente ce soir à ses côtés  lors d’un meeting. Ce timing n’est pas neutre. A quelques jours du 1er tour, l’appel de Valérie Rabassa renvoie la droite à sa pire crainte : le « transfert-transfuge » de voix et de personnalités au profit de Louis Aliot. La présence sur la liste FN de figures de la droite toulousaine ont marqué et troublé les esprits. L’épisode « Rabassa » va  de nouveau bousculer les lignes. Dans une interview exclusive, la conseillère régionale explique les raisons de son choix.

Valérie Rabassa, Conseillère Régionale et élue locale

Valérie Rabassa, Conseillère Régionale et élue locale

Régionales 2015-Quel est le sens et le contenu de votre ralliement à Louis Aliot ?

Valérie Rabassa. J’appelle formellement à voter massivement pour Louis Aliot. Il représente l’avenir de la droite. Je l’ai côtoyé lors de mon premier mandat régional lorsqu’il siègeait en Midi-Pyrénées. Cela plus de 10 ans que je le connais et c’est quelqu’un de sérieux et solide.

Régionales 2015-Concrétement comment va se traduire votre soutien en dehors de cet appel public ?

Valérie Rabassa. Je vais être présente ce soir aux côtés de Louis Aliot lors d’un meeting. S’il y a d’autres réunions publiques ou meetings avant le 1er tour comme entre les deux tours, c’est avec plaisir que je serais présente.

Régionales 2015-Vous avez quitté le parti de Nicolas Sarkozy en octobre dernier. Avant de démissionner, vous avez côtoyé Dominique Reynié. Vous lui avez même fourni des notes sur les questions économiques. Comment expliquez-vous le passage de Dominique Reynié à Louis Aliot ?

Valérie Rabassa. A la différence de Dominique Reynié, Louis Aliot est vraiment ancré dans notre région. Il connait très bien les dossiers régionaux et il est proche des gens. C’est quelqu’un d’accessible et à l’écoute. Il n’a pas un ton professoral et aucune arrogance intellectuelle. C’est un vrai politique qui « sent » les choses. Mais surtout Louis Aliot incarne les valeurs de la droite.

Régionales 2015-Quelles valeurs ?

Valérie Rabassa. La rigueur et l’honnêteté. Le goût du travail et le respect de gens.

Régionales 2015-Vous n’avez pas l’impression de « trahir » vos amis de droite en rejoignant le camp adversaire ? 

Valérie Rabassa.Non. A droite, beaucoup s’apprêtent à voter Louis Aliot en catimini. Dans l’électorat de droite, la candidature de Dominique Reynié ne prend absolument pas. De nombreux électeurs vont glisser un bulletin Aliot dans l’urne. Mais ils n’osent pas le dire. Je me contente de verbaliser ce que beaucoup d’électeurs et d’élus disent tout bas, entre amis ou en privé. L’avenir de la droite est du côté de Louis Aliot pas d’un Dominique Reynié qui mène une campagne chaotique et n’a aucun sens politique. Je le dis publiquement et c’est tout.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

Bataille de communiqués autour de Dominique Reynié dans l’Ariège

® Facebook Philippe Calleja

® Facebook Philippe Calleja

Le communiqué de presse est tranchant. L’UDI de l’Ariège retire son soutien à Dominique Reynié. Signé par le représentant de l’une des composantes de l’UDI, Jean-Claude Doussiet, le texte transmis aux rédactions évoque et invoque « des vases communicants » entre le représentant départemental de Dominique Reynié, Philippe Calleja, et « la droite extrême et le nationalisme ».

©Facebook Claude Doussiet

©Facebook Claude Doussiet

Contacté, Jean-Claude Doussiet n’a pas donné suite à une demande de précisions.

En revanche, du côté de Philippe Calleja, la réaction fuse immédiatement : « les représentants de l’UDI qui sont sur la liste préparent un communiqué de presse pour réaffirmer leur soutien total à Dominique Reynié. Le président de l’UDI de l’Ariège, dont la femme est d’ailleurs sur la liste de Dominique Reynié en Haute-Garonne, Michel Barre ne cautionne pas du tout les propos et l’attitude de Jean-Claude Doussiet ».

Pour rappel, deux représentants de l’UDI sont sur la liste ariégeoise de Dominique Reynié : Hubert Lopez (en 3eme position, maire adjoint de Pamiers) et Caroline Couve (en numéro 4).

Laurent Dubois

 

26 Nov

[Sondages] Rétrospective 2010 et comparaison avec 2015

Demain, vendredi 27 novembre, doit paraître un sondage BVA pour « Presse Régionale ». Selon nos informations, c’est la dernière enquête d’opinion avant le 1er tour des Régionales. Elle devrait confirmer la tendance de l’IFOP pour France Télévisions et France Radio du 24 novembre : un FN au-desssus des 30 points au 1er tour, un redressement de Carole Delga, un maintien de Gérard Onesta dans la zone des 10 points et un Dominique Reynié autour des 21 %.

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Inutile d’insister sur la relativité et les failles des sondages. De simples photographies et non des pronostics.  Des barometres qui se trompent et nous trompe régulièrement. Les critiques sont connues et répétées en boucle. Mais les études d’opinions existent. Elles sont lues et commentées. Les sondages influencent le « climat » du scrutin et agitent les candidats comme les médias.

Aussi, avant d’entrer dans le 1er tour, un petit retour en arrière.

Lors des précédentes régionales, les têtes de listes (en dehors de Gérard Onesta et Sandra Torremocha) étaient différentes. Cinq ans plus tard, en 2015, le scrutin est inédit (avec un nouveau territoire  et une fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon). Mais un petit récapitulatif permet de répondre à des questions qui circulent : Dominique Reynié est-il mieux placé  dans les sondages que ses prédécesseurs : le languedocien, Raymond Couderc, ou la midi-pyrénéenne, Brigitte Barèges ? La socialiste Delga est-elle au niveau d’un Martin Malvy ? Le « Onesta 2015 »  (avec un « Nouveau Monde) intégrant attelage le Front de Gauche et le PS) fait-il mieux que l’écolo de 2010 ?

Réponses en chiffres.

Bien évidemment, ces chiffres sont purement informatifs et non pas de valeur « scientifique ». Seuls les 4 principaux partis présents en 2010 et en compétition en 2015 ont été retenus.

Sondages Régionales 2010 en Midi-Pyrénées

Sondages Régionales 2010 en Midi-Pyrénées

Sondages Régionales 2010 Languedoc-Roussillon

Sondages Régionales 2010 Languedoc-Roussillon

Pour rappel, les 9 sondages publiées depuis la fin juillet 2015 pour le 1er tour :

Carole Delga (PS) : 23% (niveau le plus haut), 20% (niveau le plus bas).

Dominique Reynié (LR-UDI) : 26% (niveau le plus haut), 21%(niveau le plus bas).

Gérard Onesta (Nouveau Monde) : 16% (niveau le plus haut), 11% (niveau le plus bas)

Louis Aliot (FN) : 32% (niveau le plus haut), 27% (niveau le plus bas).

Laurent Dubois

25 Nov

La Commission des Sondages sanctionne le « sondage » de Philippe Saurel

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La Commission des Sondages vient de rendre, jeudi 25 novembre, sa décision au sujet du sondage commandité par Philippe Saurel :

Les résultats de ce sondage sont dépourvus de caractère significatif en raison d’un défaut de méthode dans les modalités de constitution par un prestataire de l’institut de l’échantillon des personnes interrogées qui lui retire son caractère représentatif. La commission ne met pas en cause la bonne foi de l’institut qui a réalisé le sondage.

Cette décision débouche concrètement sur une obligation de publication d’un correctif à la charge de Philippe Saurel. En revanche, les medias qui ont publié le sondage sanctionné ne sont pas concernés. Cela peut surprendre.

En effet, moins de quinze jours avant le 1er tour, des faux chiffres ont bénéficié d’un écho médiatique. Un écho qui a pu avoir un impact sur l’opinion publique. On pouvait s’attendre à une insertion obligatoire afin de corriger le tir et de rétablir la vérité.

La Commission justifie sa décision en précisant : « la publication du sondage par des médias intervient en second rideau ». Philippe Saurel a médiatisé son sondage lors d’une conférence de presse. C’est donc lui (dixit l’autorité de contrôle) qui est la source principale. La Commission estime qu’un quotidien régional, un « gratuit » et un site d’information se sont contentés de reprendre le maire de Montpellier. Ils échappent donc aux « foudres » de l’autorité de contrôle (sic).

Peu importe que sans une reprise médiatique, le « sondage » de Philippe Saurel serait resté totalement confidentiel et inconnu du grand public !

A l’annonce du verdict de la Commission des Sondages, un sondeur a eu un cri du coeur : « ah quand même ! ». Ce soulagement n’est pas synonyme d’étonnement.

Le couperet de la Commission était prévisible.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et leader régional des "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et leader régional des « Citoyens du Midi »

En effet, les chiffres du « vrai-faux » sondage de Philippe Saurel étaient plus que surprenants : 14,1% d’intentions de vote pour Dominique Reynié au 1er tour, 10,3% pour Christophe Cavard toujours au 1er tour. On était très loin des scores établis par les 9 sondages qui rythment, depuis fin juillet, les Régionales 2015.

Ainsi dans la dernière étude disponible (IPSOS/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France publié le 24 novembre), Dominique Reynié est 5 points plus haut que dans le sondage de Philippe Saurel et Christophe Cavard…9,8 points plus bas.

On comprend mieux ces écarts incompréhensibles. Comme le dit la Commission des Sondages, l’enquête de Philippe Saurel est « dépourvue de tout caractère représentatif ». En clair, ce n’est pas un vrai sondage.

Les sondeurs n’en doutaient pas.

Mais, désormais, c’est officiel.

Laurent Dubois

Candidats en « treillis » : attention aux règles d’engagement

Le bleu marine et le kaki sont à la « mode ». Suite aux attentats de Paris, la campagne des Régionales se déroule au milieu des patrouilles militaires et des fourgons de CRS. Dans ce contexte martial, il existe une tentation de récupération.

crs2 Mettre du tricolore sur les tribunes et parler « sécurité » est un exercice obligé. En revanche, des candidats peuvent forcer le trait. Au risque de déraper. Exemple : les colistiers en treillis (officiers ou sous-officiers de réserve). Une belle photo permet de « claironner » sur les réseaux sociaux ou sur un site de campagne. Mais attention des règles s’appliquent. Illustration au travers d’un cas pratique.

Dominique Reynié a posté un tweet mettant en scène un de ses colistiers. Lieutenant-colonel de réserve le candidat Républicain pose en treillis dans un établissement militaire, à côté d’autres officiers de l’armée de terre.

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Ce genre de publication (effectuée sur le compte d’un candidat à une élection politique) est-elle conforme aux directives du ministère de la Défense et aux textes applicables ?

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Réponse du ministère de la Défense. Un de ses représentants, contacté par téléphone, rappelle les principes de base : « Il est possible de mentionner sur un tract ou une affiche électorale que le candidat est officier ou sous-officier de réserve. D’ailleurs, c’est un affichage neutre car cela peut aussi bien plaire que déplaire aux électeurs. En revanche, il est interdit de poser en uniforme sur une affiche électorale ».

Au delà des supports papiers « classiques », la « Grande Muette » est également assez tolérante s’agissant des réseaux sociaux. « Il est admis que des photos en uniforme, prises lors d’une période de réserve, soient affichées sur un blog personnel ou un Facebook personnel » précise le porte-parole du ministère de la Défense.

Et s’agissant du colistier de Dominique Reynié ?

« C’est vraiment limite. La publication sur un site de campagne et non sur des supports personnels, c’est vraiment limite » déclare le représentant du ministère de la Défense.

Autrement dit, un réserviste peut publier des photos sur son compte Twitter ou Facebook. Il suffit que les photos en question ne contreviennent pas à l’intérêt du service (sites sensibles, dignité et confidentialité des personnels) ou à des consignes hiérarchiques.

La présence des réservistes sur les réseaux sociaux est, d’ailleurs, positive pour l’image des Armées. C’est une communication de « proximité » qui permet de profiter de Facebook ou Twitter pour « humaniser » et « démultiplier » les contacts entre civils et militaires.

En revanche, un réserviste doit limiter ses activités de campagne à la chose militaire. Le treillis ne doit pas servir d’étendard partisan ou de moyen de propagande. Surtout en période électorale.

C’est un principe républicain de base.

L’armée est au service de la Nation et non d’un parti.

D’après nos informations, le ministère de la Défense a rappelé cette évidence au colistier de Dominique Reynié.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

Edito : Une campagne bien singulière

Un scrutin au mois de décembre, un nouveau territoire à présenter et à construire, la fin d’une présidence de 17 ans… Sans nul doute, ces élections régionales, ici, en (bientôt feu) Midi-Pyrénées, avaient tout pour surprendre. Pour surprendre oui mais pour intéresser ?

 

A ce niveau-là, le taux de participation pour ce type d’élection n’a jamais été faramineux, je vous l’accorde. Mais les dernières Départementales, collectivités que l’on a cru longtemps voué à l’extinction, nous ont prouvé que l’électeur pouvait surprendre et répondre présent quand on ne l’y attendait pas forcément.

 

Pour ces Régionales, plutôt que d’attendre le printemps et prolonger les mandats de six mois, on nous promettait donc un vote en décembre, juste pendant les achats de Noël, la Cop 21 et pour le premier tour, au lendemain d’une mobilisation qu’on espère toujours forte, le Téléthon. Et au milieu de tout ça, la difficile tâche, pour nous, journalistes politiques, de vous donner les clés de compréhension de ce scrutin inédit aux dimensions hors du commun tout en vous le rendant attractif.

 

Nous savions que, même si dès juin dernier, les états-majors des partis s’étaient mis en ordre de bataille, la campagne démarrerait doucement ou tardivement, c’est selon. Nous espérions que les « offres », inédites elles aussi, qui allaient se proposer aux électeurs, en termes de listes ou d’association de partis et d’idées, ajouteraient du piquant aux débats.

 

Ce que nous ne pouvions hélas prévoir, mais que nous redoutions silencieusement en revanche, c’est qu’à dix jours de la dernière ligne droite, les deux semaines de campagne officielle, de jeunes fanatiques allaient semer l’horreur et la terreur sur Paris mais aussi sur l’ensemble du territoire. Ces actes terroristes, les drames qui les accompagnaient et la réflexion qui s’est enclenché dans notre société ont tout balayé sur leur chemin.

 

Finies les émissions thématiques que nous avions programmé pour vous parler du rôle des régions sur votre quotidien, campagne suspendue (dans la forme, mais sur le fond tous les couteaux n’ont pas été rangés), recherche d’une unité nationale pour faire face à la barbarie, puis la vie devait reprendre son cour et avec elle la politique.

 

Pour ceux qui avaient encore un doute sur l’effet de ces attentats sur l’opinion publique, je les renvoie à notre dernier sondage. Le Front National, plus que jamais arc-bouté sur ces thématiques de la sécurité et de l’immigration progresse de 2 à 3 points. Carole Delga, plus que jamais arrimée à la majorité présidentielle, bénéficie du regain de confiance des français envers François Hollande. La droite traditionnelle prise entre deux feux (reconnaître les mesures d’état d’urgence qu’elle a toujours prônées et ne pas taper trop fort sur un président unificateur) perd encore plus pied dans une région où elle n’était déjà pas donnée gagnante.

 

Au final, il ne nous reste plus que quelques jours, une émission sur les enjeux politiques ce samedi, deux débats et deux soirées électorales pour vous raconter la fin de cette campagne. Puis une nouvelle page d’histoire s’ouvrira en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Qui se souviendra alors que cette campagne fut sans doute la plus singulière qu’on n’ait jamais connue ?

 

Patrick Noviello

24 Nov

[Sondage] Les lignes bougent et la tendance perdure

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Un sondage qui ressemble aux précédents. Mais un sondage très différent. L’enquête Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France confirme une tendance lourde, présente dans toutes les études publiées depuis la fin juillet. Le vainqueur du scrutin (Carole Delga) et les vaincus (Dominique Reynié, Louis Aliot, Philippe Saurel, Gérard Onesta) restent les mêmes. Mais l’ordre d’arrivée et les scores bougent.

Le Front National creuse l’écart et renforce son statut de favori du 1er tour

Tous les commentateurs pronostiquaient une poussée. Les chiffres de l’IPSOS confirment une percée. Louis Aliot gagne 3 points par rapport au dernier « IFOP » du 19 novembre. Le leader régional du FN bénéficie d’une évolution nationale perceptible dans plusieurs Régions. Les attentats de Paris profitent nationalement au FN. En moyenne 3 à 4 points. Louis Aliot est dans ces « eaux ». Il obtient son plus haut score depuis le début des sondages « Régionales 2015 ». Au-delà des chiffres, Louis Aliot franchit la barre symbolique des « 30 points ». Il bénéficie d’une solide avance sur ses adversaires : 11 points sur Dominique Reynié et 9 points devant Carole Delga. Louis Aliot compte sur ce capital pour créer une dynamique et inverser un 2nd tour sur lequel il butte toujours et encore.

Louis Aliot bénéficie d’un affaiblissement de Dominique Reynié.

Les reports de voix établis par l’Ipsos pour France Télévisions et Radio France montrent une porosité très faible entre l’électorat de Dominique Reynié et celui de Louis Aliot (2%). Mais, en revanche, il existe un effet de « vases communicants » au 1er tour. La baisse de Dominique Reynié (1,5 point par rapport au « IFOP » du 19 novembre) peut expliquer une partie de la hausse de Louis Aliot.

L’érosion de Dominique Reynié est constante (4 points en moins depuis un IFOP du 15 octobre). Elle n’est pas corrélée sur une augmentation de Louis Aliot (+5 points en 5 mois). Mais le FN participe d’un affaiblissement du candidat de la droite et du centre. Un affaiblissement qui inquiète non seulement à droite mais aussi à gauche.

Philippe Saurel en zone « rouge »

Autre candidat en difficulté, Philippe Saurel.

Christophe Cavard (tête de liste « Bien Commun ») ou Jean-Claude Martinez (tête de liste « France Force Sud ») sont carrément sous la ligne de « survie » : 0,5 points.

Mais Philippe Saurel est en « zone rouge ». Le maire de Montpellier a décroché un « 11% » prometteur dans le premier sondage des « Régionales 2015 ». Mais, sondage après sondage, le leader des « Citoyens du Midi » ne cesse de perdre des points. Il était à « 6% » dans le dernier IFOP-Fiducial pour Sud Radio et Paris-Match du 19 novembre. Il est désormais sur la ligne (fatidique) des « 5% ». C’est très loin de son objectif (affiché et répété) des 10 points. Mais, surtout, un risque de non-remboursement des frais de campagne plane désormais.

Gérard Onesta « sauvé » d’un reflux

Dans l’entourage de Gérard Onesta, on redoutait un reflux suite aux attentats. Certains de ses soutiens craignaient une chute dans la zone des « 5 à 6 % ».

« Nouveau Monde » se maintient à son précédent niveau : 11%.

Le lancement de deux listes concurrentes et « cousines » (« Bien Commun » et « Nouvelle Donne » estampillées « Ecolos-Citoyennes ») ont fait descendre Gérard Onesta de l’Olympe des 16 % d’intentions de vote. Mais l’union d’Europe-Ecologie, le Front de Gauche, du PS et des Occitanistes évite un retour de bâton. Autre motif de consolation : la liste Cavard (accusée par Gérard Onesta d’être instrumentalisée par le PS) ressort abimée de la première enquête post-attentats.

Carole Delga : une bouffée d’oxygène.

Pour la première fois, Carole Delga (23%) passe devant Dominique Reynié (21%) au 1er tour. La candidate PS-PRG augmente ses scores (au 1er comme au 2nd tour). Mais surtout elle inverse une tendance lourde.

Depuis le premier sondage (en juillet dernier), Carole Delga est donnée gagnante au 2nd tour. Mais ses scores de 1er tour (avec un plancher à 19%) posaient problème. Ils étaient trop bas.

Tous les sondeurs le disent et le répètent : les enquêtes de 2nd tour ne sont pas probantes. Elles ne tiennent pas compte des dynamiques ou au des coups de « bleues » issus des urnes.

En dessous des 20 points, Carole Delga était sur une mauvaise pente. Les 23 % de l’Ipsos permettent d’éloigner ce spectre. Il reste maintenant à transformer le résultat en tendance. A suivre. A voir.

Prochain sondage : un BVA vendredi 27 novembre.

Laurent Dubois