25 Nov

Européennes : courants alternatifs chez les Verts

Mauvais temps décidément dans le grand sud-ouest pour la désignation des candidats à l’élection européenne. Après la suspension du vote dans les fédérations socialistes, voici que le temps se couvre également chez Europe Ecologie Les Verts.

Tout est parti d’une petite phrase de Daniel Cohn Bendit dans Libération de ce lundi : « Après Mamère, Durand et moi, on liquiderait Bové ? C’est vraiment un parti sadomaso à tendance suicidaire » se serait-il étranglé. Mais qui voudrait bien liquider José Bové ? A priori c’est Jean-Vincent Placé qui est visé par « Dany » et avec lui Catherine Grèze actuelle eurodéputée du Grand Sud-Ouest dont elle serait « l’âme damnée » selon un membre d’EELV. En coulisse, il se murmure même que Jean-Vincent Placé aurait téléphoné pour convaincre certains candidats hommes de se présenter face à Bové.

Un vote pour rien ?

Catherine Grèze se targue ce lundi, dans un communiqué adressé à la presse, d’avoir été placée « très clairement en tête » après la « consultation régionale des militants » (576 voix pour elle, 428 pour Bové d’après ses chiffres). « Pourquoi Daniel Cohn-Bendit parle de liquidation ? » s’étonne-t-elle. « Un deuxième de liste n’est pas liquidé. Je rappelle d’ailleurs que par le biais de la parité, Daniel l’est systématiquement en Allemagne, et je ne crois pas que ce soit déshonorant » poursuit-elle.

Pourtant selon certains Verts, cette consultation n’aurait pas de réel intérêt et se résumerait à « un vote consultatif ». C’est d’ailleurs le Conseil Fédéral d’EELV qui tranchera à la mi-décembre quant à l’attribution des têtes de liste. Seulement José Bové semble intouchable. Des Primaires continentales se déroulent actuellement via internet chez les Verts de tous les pays de l’UE. Objectif : désigner leur candidat officiel à la présidence de la Commission Européenne.

Bové Super Candidat

« En France, seul José Bové a fait acte de candidature, et le scrutin a de bonne chance de désigner un sempiternel couple franco-allemand. La Primaire aurait eu une autre allure avec des têtes de liste grecques ou portugaises, témoins de pays en crise et porteurs des solutions écologistes » regrettait déjà au début du mois dans Politis Catherine Grèze. L’Aveyronnais reste donc le favori des écolos européens pour tenter de succéder à José Manuel Barroso, déterminé mais sans grande illusion nous avait-il toutefois confié (revoir « Voix est Libre » du 26 octobre).

Seul hic, selon un cadre du parti, pour être ce super candidat, « il faut préalablement avoir été déclaré « tête de liste » dans une des régions de son pays d’origine ». Entre Grèze et lui, il n’en resterait donc qu’un. Et Bové serait alors l’incontournable. « Faux » rétorque Catherine Grèze. « Un deuxième de liste peut très bien briguer ce poste ». A vérifier donc dans les statuts des partis verts de l’UE, si vous avez quelques heures devant vous…

Que faut-il finalement retenir de cette histoire pour revenir à la première phrase-choc de Dany ? Les Verts restent un parti très difficile à saisir et à diriger où la guerre des courants fait rage en permanence. Et sur ce dernier point, tout le monde semble d’accord.

Patrick Noviello

19 Nov

Dossier Municipales Albi : Jacques Valax, mars prochain c’est maintenant

L’été porte conseil. Début juillet, Jacques Valax est député et conseiller général. Fin aout, il est candidat aux municipales. Entre-temps, l’élu tarnais a réfléchi. « Pendant un an », il a dit qu’il « ne partai(t) pas ». Pendant que les albigeois bronzent sur les plages, Jacques Valax révise son jugement. Il passe ses vacances à Albi. Et, après avoir « lister le pour et le contre », il annonce, début septembre, sa décision à son entourage. Pour lui, ce choix est « le contraire d’une solution de tranquillité ».

Jacques Valax, candidat aux municipales à Albi. Photo : LDubois/France3MidiPy

Jacques Valax, candidat aux municipales à Albi. Photo : LDubois/France3MidiPy

« La facilité serait d’attendre la fin de (sa) carrière politique, en 2017, puis d’arrêter ». Mais Jacques Valax ne veut pas « se planquer ». Il « aime trop le combat » et il ne s’imagine pas en jeune retraité. 2017, c’est quasiment demain. La télévision et les livres ne suffiront pas à combler ses journées.

Le parlementaire sait que les municipales vont être difficiles.

Il reconnait que « le bilan de Philippe Bonnecarrère est globalement positif. Il a fait des réalisations. Il a notamment donné un côté esthétique à la ville qui est reconnu par tous ».

Jacques Valax ne peut pas construire sa candidature en détruisant l’action du sortant.

Il le dit ouvertement, honnêtement :  » je ne vais pas critiquer farouchement Philippe Bonnecarrère« .

Autre difficulté : le climat national.

Jacques Valax est un parlementaire socialiste. Ses votes à Paris, la lourde impopularité de l’Elysée peuvent plomber ses chances. Ses concurrents ont perçu la faille. Ils jouent de la dague. Et notamment d’une lame empoisonnée : la fiscalité. Lors d’un conseil municipal, lundi dernier, Philippe Bonnecarrère a commencé à affuter ses piques.

Pour Jacques Valax, le danger n’existe pas. Il jouit d’une vraie notoriété. Le nom de Valax est connu dans tous les coins et les recoins de l’Albigeois. Cette équation personnelle l’immunise contre le rejet de François Hollande. Jacques Valax ne l’exprime pas aussi ouvertement. Mais cette conviction transpire de ses demi-réponses et de ses semi-silences.

Il n’a pas tort. Pour les albigeois, Jacques Valax est Jacques Valax. Il est adoré ou détesté. Le personnage est clivant. Mais il ne laisse jamais indifférent. Ses coups de gueule, parfois ses coups de sang, son profil et son visage sont connus. Un père reconnu et apprécié finissent de transformer Jacques Valax en figure locale.

Néanmoins, à 62 ans, Jacques Valax découvre un nouvel univers.

Jusqu’à présent, il a gagné tous ses combats électoraux. Cantonaux. Régionaux. Et législatifs.

Jacques Valax a même pris son siège de député à un des ministres les plus titrés de la Ve République. Il a été élu sur la circonscription de l’ancien ministre de la Défense, de l’Intérieur, de l’Espace, du Logement, de l’Equipement, des Transports et des Télécommunications de François Mitterrand : Paul Quilès.

Mais attention !!! Une législative est une élection d’étiquettes. L’électeur vote en fonction des dossards. Et la circonscription de Jacques Valax est une des circonscriptions les plus à Gauche de France. Si, un jour le Parti Socialiste investi par erreur un mouton, l’heureux herbivore va se retrouver au Palais-Bourbon. Jacques Valax a le sens des contacts humains. Il est chaleureux. Il parle beau. Bref, il a des atouts dans sa manche.

Cependant, une élection municipale reste une élection municipale. Il faut incarner un projet, animer une équipe. Il faut nouer des partenariats, savoir s’entourer et maîtriser les dossiers. Pour une cantonale ou une régionale, le plus difficile est d’être sur la liste. Ensuite, il suffit de profiter de la force motrice d’une locomotive. Quand elle s’appelle Malvy l’arrivée sur un bon quai est quasiment assuré. S’agissant d’une municipale, tout est à faire.

Jacques Valax ne peut et ne doit compter que sur lui même. Des partenaires peuvent apporter du muscle et des neurones. Mais, pour la première fois dans sa vie politique, il est sa propre colonne vertébrale.

De surcroit, Albi n’est pas Carmaux. Des quartiers de la ville ont le cœur à droite. il va falloir convaincre. Et même vaincre des réticences. Venir à bout de résistances.

Jacques Valax a du pain sur la planche. Il va devoir remonter ses manches.

Pour lui, mars prochain, c’est maintenant.

 

Laurent Dubois

14 Nov

Jean Glavany médiateur du football professionnel

Les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 ont reporté à une date ultérieure leur grève prévue initialement à la fin du mois pour protester contre la taxe à 75%. Une décision prise ce matin dans la foulée de la rencontre que les représentants professionnels du ballon rond ont eu hier soir avec le député socialiste des Hautes-Pyrénées, président du groupe de travail « foot durable ».

© AFP

© AFP

« Plutôt optimiste » voilà comment se positionne Jean Glavany après deux heures d’entretien hier soir au siège de la Fédération Française de Football. « Nous allons travailler avec le ministère concerné non pas pour modifier la taxe, mais pour trouver des aménagements appropriés » explique alors Jean-Pierre Louvel, le président du syndicat des clubs pros.

Hollande maintient la taxe

Le 31 octobre dernier François Hollande en personne avait reçu les représentants des clubs et leur annonçait clairement qu’il ne reviendrait pas sur l’application de la taxe à 75% sur les hauts revenus (au dessus d’un million d’euro). Mais les discussions ne devaient pas s’arrêter là.

« C’est naturellement qu’il les a renvoyés vers moi » explique Jean Glavany. L’ancien ministre de Lionel Jospin s’est en effet vu confier depuis trois mois la présidence d’un groupe de travail sur le foot durable. « L’objectif général est de réfléchir à un modèle économique durable pour le foot français » explique le député des Hautes-Pyrénées.

Une porte de sortie

A travers ce médiateur du foot professionnel une porte de sortie honorable est ainsi trouvée pour les représentants des syndicats et des clubs. « Le décret d’application est à venir. Toujours sans remise en cause de la taxe, nous pouvons réfléchir encore au mode de calcul et étudier la trésorerie des clubs » explique Jean Glavany.

L’Union des clubs professionnels réunie ce matin en conseil d’administration a entendu le message. Les patrons des clubs ont décidé de reporter à une date ultérieure leur menace de grève. Ils ont jugé « très constructive » leur rencontre de la veille avec le médiateur Glavany. Ils ont même décidé de réintégrer sa commission « foot durable » dont ils avaient claqué la porte le 23 octobre dernier.

Les discussions sur « l’étude commune d’applicabilité »  de la taxe à 75% au foot professionnel ne sont toutefois pas terminée. Une nouvelle rencontre entre l’ancien ministre de l’agriculture et les représentants des clubs est prévue mardi prochain. Une sorte de match retour qui, comme bien souvent, pourrait  être décisif.

Patrick Noviello

 

12 Nov

Ma vie aux urgences

« Les urgences, parfois, ont des allures de Vaudeville. Il manque le placard et l’amant caché dedans. Certains jours, l’opérette cède la place à la tragédie antique. L’hôpital est un théâtre : on y chante ce que nous sommes, ce qui nous détermine ou nous émeut. En bien, en mal, ce lieu est un athanor alchimique où se distille lentement l’humanité malade de la vie »

 

CVT_Alors-voilaLes-1001-vies-des-Urgences_484Le décor est ainsi planté. Baptiste Beaulieu est interne à l’hôpital d’Auch alors qu’il écrit ces lignes. Il raconte comme au théâtre mais en même temps il vit dans cet endroit et en ressent tous les sentiments inhérents.

L’auteur se prend d’affection pour une patiente en soin palliatifs, condamnée par un cancer et qui attend pour mourir que son fils, coincé par le nuage d’un volcan en Islande, puisse reprendre un avion pour venir la voir une dernière fois.
Elle lui dit :
– Une question me tarabuste depuis des années ? Pourquoi attendons-nous aussi longtemps aux urgences ? Y-a-t-il un secret ? Une sorte de mystérieux triangle des Bermudes qui naîtrait dans les salles d’attente et dilaterait les minutes en heures ?

L’interne rit intérieurement et repense à un patient vu quelques heures auparavant parce qu’il avait le coude douloureux seulement quand il l’agitait dans tous les sens. Quelle idée de faire ça à son coude… Ou encore un autre qui lui dit préférer venir à l’hôpital plutôt que de déranger pour rien son médecin généraliste !

Le narrateur reste toutefois objectif : le problème ne vient pas toujours des patients. Et Baptiste Beaulieu d’habiller certains de ses chefs pour l’hiver.
« Le chef Gueulard tient le téléphone devant le vide-ordure qui lui sert de bouche. Je l’entends vociférer au téléphone sa haine des Urgences, du personnel des Urgences, etc. pour lui, les Urgences sont le paillasson sur lequel il essuie ses frustrations ».

Les urgences un univers à part que Baptiste Beaulieu humanise par sa façon parfois onirique de voir les choses ou les situations. Il parvient à cet enchantement tout en remettant régulièrement les choses à plat :
« Aux urgences, les patients viennent puis repartent. Chez eux ou dans les services. On ne sait pas ce qu’ils deviennent : vie ? mort ? guérison ? aggravation ? Mystère… Pire on ignore qui est vraiment le coupable. »

Ce qui marquera le lecteur dans cette compilation de notes et de souvenirs (au départ un blog) c’est la description au plus près de la mort que fait le soignant. Sans fard mais sans pathos, sans pincettes mais sans volonté de choquer pour choquer. En atteste cette rencontre entre un de ses chefs et une patiente : « Je le vois se confier à cette parfaite inconnue sans m’en étonner : au seuil du grand passage, les convenances et les frontières sont abolies. Nous ne sommes jamais vraiment étrangers à une personne qui va mourir ».

Baptiste Beaulieu ne tombe pas plus dans l’angélisme quand il s’agit de décrire l’environnement économique dans lequel il évolue, un milieu où l’argent reste le nerf de la guerre (voir l’actualité sociale) : « L’argent est un sujet tabou à l’hôpital. Officiellement, la santé des gens ne se monnaye pas ! Officieusement ? il en est question partout. C’est comme une grosse pépite d’or qui roule dans les couloirs. On court après. Tout le temps. Le directeur, l’administration, les chefs de service, c’est une vraie chasse au trésor. A l’hôpital, officiellement, on ne parle pas d’argent. Le silence est d’or et cet or est joueur… ».
Lisez « Alors voilà » et vous ne verrez plus votre attente aux urgences de la même façon. C’est en partie pour ça que Baptiste Beaulieu a écrit ce livre, un ouvrage également hommage au personnel soignant.

Patrick Noviello

« Alors Voilà. Les 1001 vies des urgences ». Baptiste Beaulieu. Fayard.

Baptiste Beaulieu sera l’invité de « La Voix est Libre » consacrée aux urgences le 16 novembre.

08 Nov

Municipales Montauban : une liste PRG face à celle du PS

Un conditionnel de plus en plus affirmatif. A Montauban, la constitution d’une liste PRG se précise. L’hypothèse circule depuis plusieurs jours. Sur les antennes d’une radio locale, Dominique Salomon a évoqué, sans donner de détails, cette possibilité. Mais, visiblement, les choses avancent. La représentante de Jean-Michel Baylet livre un calendrier. D’après elle, une décision sera prise dans la semaine qui vient. Au maximum dans une dizaine de jours. Dominique Salomon reste prudente. Elle précise que « rien n’est définitif ». Néanmoins, elle estime « qu’il existe un espace pour les couleurs du PRG ». Des couleurs qui, d’ailleurs, pourraient être rehaussées par celles du MRC. Et pourquoi pas du Modem.

Les relations avec la tête de liste du PS expliquent cette envie d’autonomie. Le parti socialiste a fait le choix de l’ancien maire, Roland Garrigues. Et ça ne passe pas. C’est même ce qui peut faire trépasser un accord PS-PRG.

Depuis cet été, une impression de mépris et un sentiment d’arrogance gatent l’atmosphère. Ces derniers jours, les choses se sont dégradées.
Dominique Salomon ne « se reconnait pas du tout dans la vision et dans le projet » de Roland Gariggues. Le divorce est consommé. Un mariage était possible. Dominique Salomon était prête à convoler avec la députée socialiste Valérie Rabault. Les deux femmes s’entendent bien. Une place de numéro 2 sur une liste Rabault était envisageable. Mais, avec Roland Garrigues toute entente semble impossible.

Mercredi après midi le PRG a tenu une réunion nationale sur les municipales. Tous les coins et recoins de l’Hexagone ont fait l’objet d’une étude attentive et exhaustive. Listes autonomes, négociations avec les partenaires, demande de validation stratégique de la part des « cercles » (équivalents radicaux des sections locales socialistes)… Tous les aspects des municipales ont été passés en revue.

Jean-Michel Baylet et son responsable des élections, Guillaume Lacroix, ont délivré des feux rouges, oranges ou verts. Montauban a forcément été mis sur la table. C’est un poids lourds de Midi-Pyrénées. La deuxième ville de la Région. Mais c’est aussi et surtout une enclave dans le fief de Jean-Michel Baylet. Montauban est dans le Tarn-et-Garone. Et le Tarn-et-Garonne c’est le département du président du PRG. Si on ajoute à cela, l’actuel maire de Montauban, Brigitte Barèges et son duel permanent avec le système Baylet, impossible pour Dominique Salomon de parler d’une liste PRG sans l’aval du « patron ».

Un indice ne trompe pas. Dominique Salomon précise :  » il y a 8 jours on n’était pas dessus ». Et effectivement, il a fallu attendre le mercredi 6 novembre pour que le PRG tienne son conclave.

Une tentative de négociation musclée est toujours possible. « Retenez-nous, faites notre bonheur (en terme de places) ou ce sera un malheur ». C’est une tactique habituelle en période pré-électorale. Les partenaires se menacent et finissent par s’embrasser. Dominique Salamon fait peut être pression. Mais l’élue régionale est droite dans ses escarpins. Les veilles recettes ne semblent pas être sa tasse de thé. De plus, le rejet de Roland Garrigues (qui touche d’ailleurs une partie du PS) est très fort. Trop fort pour permettre une réconciliation sur le matelas d’un confortable accord.

Dominique Salomon fixe une échéance. Une décision devrait intervenir au plus tard vers le 17 novembre.

A suivre

Laurent Dubois

04 Nov

Exclusif : Municipales Albi, incendie au PS

Un couteau à deux lames. La première a tranché hier après-midi. Après des jours d’incertitudes, Bernard Gilabert a annoncé, dans un communiqué de presse, son retrait de la course aux municipales. Ce matin, dans un mail envoyé aux militants, il « coupe » avec la section du PS Albigeois.

Le candidat malheureux à l’investiture démissionne de son poste de secrétaire de section. Bernard Gilabert récuse toute division. Il appelle ses camarades à poursuivre la bataille des municipales. Mais, dans le même temps, il utilise des mots très durs contre Jacques Valax : « autoritarisme », « invective », absence de « valeurs de confiance et de respect ».

Ce coup d’éclat annonce et amorce une guerre des Roses. Bernard Gilabert assume seul une décision personnelle. Mais, évidemment, cette division va coûter des divisions à Jacques Valax. Des militants vont rester chez eux. Des petites mains, pour distribuer des tracs ou sonner aux portes, vont faire défaut. Evidemment, le choix des 25 000 électeurs albigeois ne dépend pas de l’action d’une poignée de sympathisants. Mais une dynamique interne, c’est toujours bon à prendre. Et mauvais à perdre.

Le courrier de démission de Bernard Gilabert

 

Du côté des partenaires potentiels, c’est également un mauvais message. Comme en 2008, le PS renvoie l’image d’une machine à perdre. Pour attirer à sa table, il faut avoir un menu attractif. Le goût de cendre d’une maison en feu n’a rien de très appétissant. EELV, le PRG et le Front de Gauche risquent de mal digérer le cocktail incendiaire du PS.

Enfin, s’agissant de l’opinion publique, le spectacle est désastreux. Dans un contexte national pesant, les socialistes dépensent leur énergie dans des querelles domestiques. L’électorat est bousculé par des mesures fiscales. Son seuil de tolérance envers les « gauloiseries » du village socialiste est égal à zéro.

Nous sommes encore loin du scrutin. De l’eau va couler sous le Pont Neuf, avant que les albigeois plongent dans le bain électoral.

Néanmoins les polémiques et les piques laissent fatalement des traces.

Laurent Dubois

Lire aussi Bernard Gilabert ne figurera pas sur la liste PS de Jacques Valax

01 Nov

EXCLU : Louis Aliot, le vice-président du FN défie le président du Sénat

Le début du commencement. Le décor des municipales se met progressivement en place. Constitution des listes. Tricotage des partenariats. Pour Louis Aliot, la pré-campagne prépare une autre campagne. Le vice-président du FN a les yeux braqués sur les mairies. Mais il a l’esprit tourné vers une autre échéance : les européennes.

Louis Aliot, vice-président du FN dans les locaux de France3 Midi-Pyrénées. Photo : LDubois/F3MidiPy

Louis Aliot, vice-président du FN dans les locaux de France3 Midi-Pyrénées. Photo : LDubois/F3MidiPy

Louis Aliot va être la tête de liste du Front National, dans le Sud Ouest, en mai prochain. De Bordeaux à Perpignan en passant par Toulouse, à cheval sur trois régions et dix huit départements, il va monter au front pour un décrocher un siège de député européen. Mais, avant le mois de mai il y a le mois de mars. Avant l’immense circonscription des européennes, il y a les petites et grandes communes de Midi-Pyrénées.

Louis Aliot lie les deux séquences. Le leader frontiste se dit « en pré-campagne » pour les européennes. Sa présence, sur le terrain local, est « l’occasion de faire une tournée ». Néamoins, Louis Aliot ne réduit pas les municipales à un tour de chauffe. Il rappelle les ambitions et l’implantation du FN dans notre région : « 14 listes en Haute-Garonne, 3 candidats en Ariège, 3 dans le Tarn-et-Garonne, 1 dans le Gers, 1 dans l’Aveyron et 1 dans les Hautes-Pyrénées ».

Le parti de Marine Le Pen est confronté à une « crise de croissance ». Les sondages traduisent une montée en puissance. Mais le parti manque de cadres et de militants. En Midi-Pyrénées, ce déficit de ressources humaines s’ajoute à la difficulté du terrain. Les départements de la région sont ancrés à gauche. Cet obstacle renforce le poids et l’impact de certains gestes.

Louis Aliot annonce que « Marine viendra certainement à Toulouse et (il) ne désespère pas de la faire venir à Carmaux ». La présidente du FN dans deux villes Roses vifs. Toulouse, c’est la ville dans laquelle Mitterrand, Jospin et Hollande ont terminé leurs campagnes présidentielles. Carmaux, c’est le pays de Jaurès.

Louis Aliot est vraiment de la génération Marine. Il a le gout de la communication. Il a également un vrai sens politique. Louis Aliot a compris un point essentiel : les victoires politiques ne passent pas uniquement par les urnes. La conquête des esprits est aussi un objectif stratégique. Le simple fait de monter une liste à Carmaux est une réussite. Cela permet d’adresser un message : on gagne du terrain. Et pas n’importe lequel. Un terrain autrefois interdit.

Dans cette (con)quête des symboles, Louis Aliot ajoute une nouvelle étape : un défi au président du Sénat. Ariégois d’origine, le vice président du FN « aimerai(t) monter une liste à Lavelanet, dans la ville de Jean-Pierre Bel. Ce serait symboliquement fort ». Il reconnait que « ce n’est pas facile ». Mais « il étudie attentivement la possibilité ».

Décidément, entre Carmaux et Lavelanet, Midi-Pyrénées est au cœur de la stratégie du FN.

Le parti de Marine Le Pen peut espérer des maires dans l’Est et le Sud-Est de la France. Mais c’est dans le Sud-Ouest qu’il déploie ses symboles.

Laurent Dubois