18 Nov

Duel au PS pour les législatives dans le Tarn

©MaxPPP

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La compétition s’annonce épique et elle est unique en Occitanie. Un ancien conseiller de François Hollande et un ex-conseiller ministériel se disputent l’investiture du PS sur la même circonscription. Dans le département du Tarn, les législatives prennent un air de « Who’s Who » version Palais Nationaux. Patrice Bédier a été le premier à se déclarer. C’est au tour de Patrick Vieu d’officialiser sa candidature. A 51 ans, cet Albigeois d’origine, fils de l’ancien PDG de l’emblématique Verrerie Ouvière fondée par Jaurés, est le 1er fédéral du parti socialiste tarnais.

Énarque de formation et docteur en philosophie, Patrick Vieu a conseillé François Hollande sur les questions de mobilité et de développement durable. Depuis son départ de l’Elysée, l’ancien collaborateur du président de la République a rejoint le ministère de l’Environnement. Sa candidature aux législatives est sa première intrusion dans l’univers électoral. En juin 2015, Patrick Vieu est devenu le premier des socialistes tarnais. Mais il s’agissait d’un scrutin interne, sans véritable compétition et qui s’est réglée sur la base de jeux de personnes et de courants.

A priori, Patrick Vieu a une longueur d’avance sur son concurrent. En tant que 1er fédéral, le candidat à la candidature dispose de l’appareil départemental. Mais ce n’est pas aussi simple. Patrice Bédier aligne des soutiens au niveau des secrétaires des sections (notamment sur Castres et à Villefranche d’Albigeois) et des militants parfois influents. Le président du département et sénateur du Tarn, Thierry Carcenac est également un proche de Patrice Bédier.

A cela, il faut ajouter des critiques sur la gestion de la fédération du PS81 et un certain absentéisme de Patrick Vieu.

Le jeu reste ouvert. Mais une chose est certaine. La qualité de 1er secrétaire fédéral du nouveau candidat (déclaré) ne « plie » pas l’affaire.

C’est un vrai duel qui s’annonce. Un duel que le député sortant de la 1ere circonscription, Philippe Folliot, va observer de loin mais examiner de prés.

Des déchirures internes c’est jamais bon pour un parti. Mais c’est toujours bien pour les adversaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Suite à la publication de l’article « Duel au PS pour les législatives », le 1er fédéral du Tarn souhaite réagir. Cette réaction est l’occasion d’une précision. Le constat d’un « certain absentéisme » repose sur les témoignages de militants socialistes. Des témoignages précis, concordants, et qui pointent une absence chronique aux réunions de la section d’Albi. Une des principales sections de la fédération départementale (avec Castres et Carmaux) et dans laquelle Patrick Vieu est adhérent. Un fait est également mis en avant par un militant. Lors de la contestation de la loi El-Kohmri, des manifestants se sont présentés devant les locaux albigeois et ont trouvé porte close. Le 1er fédéral était absent.

Dernière précision. La confidentialité des sources est protégée par la Loi et la pratique du OFF est incontestablement insatisfaisante. L’identification des sources est une plus value pour le lecteur et une garantie pour la qualité de l’information. Savoir qui « parle » permet de donner plus ou moins de poids aux propos tenus. Mais le OFF reste un mal nécessaire. C’est (trop souvent) le seul moyen pour informer. Dans un parti politique, tout le monde se connaît et se fréquente. Parfois des intérêts professionnels sont en jeu. Surtout au P. Le parti socialiste détient de nombreuses collectivités et les « encartés » travaillent avec des « patrons » qui sont également des « éléphants » du parti. Dans certains cas, il faut même être « encarté » pour être recruté dans une commune ou au conseil départemental. Sans la garantie du OFF, une omerta s’installerait. L’information a un prix (précieux) dans une démocratie. Elle a aussi (parfois) un coût : le OFF.

« Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe fédérale, en juin 2015, les dépenses de la fédération ont été drastiquement réduites afin de ramener les comptes à l’équilibre, nos statuts ont été rénovés, la transparence restaurée, la gouvernance renforcée. Chacun, au sein de notre fédération, s’accorde sur ces avancées. Je regrette donc que vous vous fassiez l’écho de « critiques » qui, tout en restant dans l’ombre, ne sont étayées par aucun argument et ne correspondent pas à la réalité.

Quant à mon supposé « absentéisme », notre conseil fédéral s’est réuni sept fois depuis l’été 2015, précédé d’autant de bureaux fédéraux, tous en présence de l’auteur de ces lignes. Je n’évoque pas les nombreuses réunions du secrétariat fédéral et les nombreuses animations assurées dans la même période. Je ne vois donc pas à quel « certain absentéisme » vous faites allusion, du moins pour ce qui me concerne.

Il me semble que l’éthique journalistique commande de vérifier ses sources, à défaut de les dévoiler, et que la véracité des « faits » que vous rapportez aurait gagné à un examen contradictoire auquel vous auriez pu procéder si vous aviez bien voulu m’interroger avant de les publier. Je regrette que vous n’ayez pas jugé utile de prendre cette peine ».

Patrick Vieu