27 Oct

Bruno Le Maire, n’exclut pas un désengagement total de l’Etat dans l’Aéroport Toulouse-Blagnac

Le député (Modem) de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize, a interrogé le ministre de l’Economie sur l’avenir de l’Aéroport Toulouse-Blagnac. Bruno Le Maire n’exclut  pas une vente des dernières parts détenues par l’Etat.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie. Max PPP

Bruno Le Maire, ministre de l’Economie. Max PPP

Ce mercredi 25 octobre, le député (Modem), Jean-Luc Lagleize, a  interpellé le ministre de l’Economie à l’occasion des questions au gouvernement. Le parlementaire souhaite connaître la position de l’Etat sur les cessions et les privatisations des aéroports de Paris, Nice et Lyon. Mais, dans un second volet, Jean-Luc Lagleize, a évoqué la situation particulière de « Toulouse Blagnac ».

Depuis avril 2015, un consortium chinois détient 49,99% des parts de l’aéroport toulousain. La participation publique est repartie entre les collectivités locales (40%) et l’Etat (10,01%). Jean-Luc Lagleize a posé un question essentielle :

L’Etat dispose d’une option de vente qui pourra être exercée entre le 15 avril 2018 et le 15 avril 2019. Le gouvernement entend-il préserver une majorité publique dans l’Aéroport de Toulouse-Blagnac, ou va-t-il céder ses dernières participations ?

La réponse du ministre de l’Economie passe par un préambule : avant toute décision les collectivités seront consultées. Mais, sur le fond, Bruno Le Maire, n’exclut aucune hypothèse. Le ministre d’Emmanuel Macron dresse un bilan positif de l’entrée dans le capital du consortium chinois : +16% d’activité et 160 millions d’euros d’investissement. Mais Bruno Le Maire revendique surtout une position « pragmatique » et sans « idéologie » :

Ce qui compte, ce n’est pas que l’aéroport soit public ou privé. Ce qui compte c’est qu’il puisse se développer. Ce qui compte, c’est l’investissement et le développement de l’activité. L’Etat conserve d’autres moyens d’interventions : les normes, les règles et la distribution des  créneaux pour les compagnies aériennes.

La position du ministre de l’Economie est très transparente.

Le gouvernement n’est pas défavorable à un désengagement total de l’Etat. Les mots et le ton employés laissent même à penser que Bruno Le Maire est prêt à céder les parts de l’Etat.

Cette vente n’est pas nécessairement synonyme d’une privatisation « supplémentaire » de Toulouse-Blagnac. Les actionnaires privés ne vont pas nécessairement devenir majoritaire. Les collectivités locales (Région, Département, Métropole Toulousaine) peuvent se porter acquéreur. C’est, d’ailleurs, la ligne défendue par Jean-Luc Lagleize. Le député de la Haute-Garonne estime que « le fait de conserver une part importante, voire majoritaire publique…reste essentiel« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Oct

La maire de Saint Orens, Dominique Faure, suspendue de l’UDI

Les instances nationales de l’UDI viennent de suspendre la maire de Saint-Orens (31), Dominique Faure. Motif : son appartenance au mouvement d’Emmanuel Macron.

Dominique Faure, maire UDI de Saint-Orens.

Dominique Faure, maire UDI de Saint-Orens.

La Commission Nationale d’Arbitrage et de Transparence (CNAT) de l’UDI suspend Dominique Faure. Cette décision intervient dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Selon nos informations, c’est une lettre adressée au président du Parti Radical Valoisien, Laurent Hénart,  par un responsable toulousain qui est à l’origine de la suspension. C’est une mesure provisoire qui doit être confirmée ultérieurement.

Dominique Faure a rallié La République En Marche. Mais l’élue locale souhaitait conserver une double appartenance. Une double appartenance qui posait problème dans le cadre de la réunification des radicaux.

Les « Valoisiens » comme les Radicaux de Gauche demandent à leurs adhérents de choisir. C’est le nouveau parti radical réunifié ou En Marche. Mais pas les deux.

Les instances nationales de l’UDI ont appliqué ce principe à Dominique Faure.

Le communiqué de presse de l’UDI ne mentionne pas formellement ce motif. Néanmoins, cette raison est avancée par plusieurs sources. Et c’est la seule explication permettant de comprendre une sanction qui frappe une personnalité locale. Une personnalité qui a commencé son parcours politique auprès d’une figure radicale : le sénateur Alain Chatillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 députés d’Occitanie ont « oublié » de déclarer leurs assistants

En Occitanie, 13 députés n’ont pas déclaré leurs assistants parlementaires auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP).

©Julien Mattia / Le Pictorium/MAXPPP - Julien Mattia / Le Pictorium - 12/07/2017 - France / Ile-de-France / Paris - Questions au gouvernement a l'assemblee Nationale. Julien Mattia / Le Pictorium - National Assembly: Questions to Government - 12/07/2017 - France / Ile-de-France (region) / Paris - Questions to the government at the National Assembly. (MaxPPP TagID: maxnewsworldfour326068.jpg) [Photo via MaxPPP]

Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

Les 49 députés d’Occitanie ont dû remplir une déclaration d’intérêts et d’activités. Le formulaire contient une rubrique « les collaborateurs parlementaires ». Depuis l’affaire Fillon et après le vote d’une loi interdisant les emplois familiaux, le job d’assistant est sorti d’un relatif anonymat. Avant la présidentielle de 2017, les « petites mains » de l’Assemblée n’étaient pas sous les projecteurs. Désormais, c’est un vrai sujet sensible. Dans ce contexte, on pouvait s’attendre à une certaine vigilance et à une véritable transparence. Mais plusieurs députés maintiennent une zone d’ombre. Ils ne mentionnent pas le nom et l’activité de leurs collaborateurs. Ces oublis volontaires touchent tous les partis et quasiment tous les territoires. Mais un département est particulièrement concerné : le Tarn.

Le Tarn, département le plus concerné

Les trois députés du département de Jaurès ne mentionnent pas le nom de leurs collaborateurs. Philippe Folliot, Jean Terlier, Marie-Christine Verdier-Jouclas appartiennent tous les 3 à la majorité présidentielle. Mais ce n’est pas le seul point commun. Les parlementaires du Tarn n’ont pas renseigné la case « nom » et « description des autres activités professionnelles exercées » de la rubrique « les collaborateurs parlementaires« . Cette absence d’information n’est pas synonyme d’une absence d’assistants à l’Assemblée. Ainsi, un parlementaire de la Haute-Garonne, Jean-François Portarieu, mentionne, dans sa propre déclaration, un assistant « partagé » avec le tarnais, Philippe Folliot. Il s’agit d’un collaborateur « basé » à Paris.

Dans un précédent article, Le Blog Politique a également évoqué le profil d’une assistante « locale » de Philippe Folliot : une suppléante qui est élue à la mairie d’Albi. Dans la même publication, le profil des assistants de Jean Terlier était mentionné : un couple d’enseignants. Bref, les assistants des députés tarnais existent bien…sauf dans les déclarations déposées auprès de la HATVP.

Des « oublis » dans tous les partis et quasiment tous les départements

Un département récolte la palme de l’exemplarité. Dans l’Aveyron, les trois députés (Anne Blanc, Stéphane Mazars, Arnaud Viala) ont non seulement mentionné mais également détaillé les noms et fonctions de leurs assistants. Même chose dans le Tarn-et-Garonne. En dehors de ces deux microclimats, tous les autres départements d’Occitanie sont concernés par des déclarations lacunaires. Tous les partis sont concernés. Même si La République En Marche est « bien » représentée : 9 députés sur les 13 « oublieux ». C’est paradoxal car le parti majoritaire est à l’origine d’un renforcement des règles sur la Transparence.

  • Ariège : Michel Larive (France Insoumise)
  • Aude : Danièle Hérin (La République En Marche), Alain Perea (La République En Marche), Mireille Robert (La République En Marche)
  • Gard : Annie Chapelier (La République En Marche)
  • Haute-Garonne : Elisabeth Toutut-Picard (La République En Marche), Jean-Luc Lagleize (Modem)
  • Gers : Jean-René Cazeneuve (La République En Marche)
  • Pyrénées-Orientales : Louis Aliot (Front National)
  • Hérault : Coralie Dubost (La République En Marche)

A côté de la catégorie des « mauvais élèves », on trouve une catégorie « intermédiaires ». Celle des députés ayant réduit la déclaration à sa simple expression

Des déclarations minimalistes

Un simple nom et pas de détail sur les fonctions exercées. Certains déclarants se contentent du strict minimum.

  • Haute-Garonne : Michaël Nogal (La République En Marche)
  • Haute-Garonne : Monique Iborra (La République En Marche)
  • Haute-Garonne : Sandrine Mörch (La République En Marche)
  • Tarn-et-Garonne : Sylvia Pinel (PRG)
  • Lozère : Pierre Morel-A-L’Huissier (UDI)
  • Pyrénées-Orientales : Sébastien Cazenove (La République En Marche)
  • Hérault : Philippe Huppé (La République En Marche)
  • Gers : Gisèle Biémouret (PS)
  • Gard : Olivier Gaillard (La République En Marche)

Tous les déclarants ne se contentent pas de remplir une case. Certains détaillent les activités professionnelles qu’exercent leurs assistants. Une activité parallèle à leur travail à l’Assemblée. Un député va plus loin et mentionne un lointain lien de parenté.

Les déclarations les plus complètes

Dans le Gard, Philippe Berta (La République En Marche) mentionne l’activité professionnelle de son assistant : professeur d’histoire. Même chose dans le Lot. La députée (LREM) Huguette Tiegna précise que sa collaboratrice est assistante de direction à mi temps et que son autre assistant est PDG d’une maison d’édition juridique. Toujours dans le secteur privé, la députée de l’Hérault Patricia Mirallès (La République En Marche) mentionne un assistant parisien inscrit au Barreau et avocat de profession. Le député héraultais, Christophe Euzet, indique employer comme assistant un chef d’entreprise. Dans le même département, ce sont un agent immobilier et un employé d’une société informatique qui sont déclarés par le député Nicolas Dumoulin.

Du côté du secteur public, on trouve plusieurs élus locaux qui exercent des fonctions d’assistant auprès d’un député :

  • Haute-Garonne : Joël Aviragnet (PS)
  • Hérault : Patricia Mirallès (La République En Marche)
  • Hérault : Emmanuel Ménard (Apparentée FN)
  • Pyrénées Orientales : Romain Grau (La République En Marche)

A noter que Romain Grau est le plus gros employeur d’élus locaux. Ses deux assistants sont maire-adjoint (Perpignan et Toulouges) et un des collaborateurs cumule un mandat municipal avec un mandat départemental.

La déclaration des assistants est née d’une volonté de transparence. Mais elle repose sur un principe : l’interdiction des emplois familiaux. Avant l’entrée en vigueur de cette disposition (en décembre prochain).Gilbert Collard continue à salarier sa femme. Mais deux parlementaires anticipent non seulement l’application de la nouvelle loi. Ils respectent scrupuleusement l’esprit de la nouvelle règle.

Le député (LR) de l’Aveyron, Arnaud Viala mentionne que l’un de ses assistants à un lointain lien de parenté avec lui : un cousin au…5ème degré. La députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, mentionne dans sa déclaration que ses assistants n’ont avec elle aucun lien familial ou de parenté.

Enfin, dernière catégorie, la précision des fonctions. Le député (LR) Aurélien Pradié est incontestablement le « champion » en la matière. Le parlementaire lotois publie la fiche de poste de chacun de ses collaborateurs  : gestion de la permanence parlementaire en circonscription, gestion de l’agenda, accueil du public, administratif général, requêtes des citoyens, de projets des Collectivités et des dossiers d’actualité, communication, de l’information des citoyens, des actions participatives d’information sur la travail du député.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

25 Oct

La maire (UDI) de Saint-Orens, Dominique Faure, refuse de choisir entre En Marche ! et le Parti Radical

La maire de Saint-Orens (31) a une double étiquette : UDI et En Marche. Dominique Faure refuse de choisir entre ces deux appartenances.

Dominique Faure, maire UDI de Saint-Orens.

Dominique Faure, maire UDI de Saint-Orens.

Ce lundi 23 octobre, les deux partis radicaux ont fait un pas de plus vers leur réunification. Le leader des « Valoisiens », Laurent Hénart, et la présidente des Radicaux de Gauche, Sylvia Pinel, se sont retrouvés à Toulouse. Une conférence de presse a été organisée. Deux réunions se sont déroulées. Les séances de travail ont débouché sur une même conclusion : « les doubles appartenances ne seront plus tolérées à terme ». Les députés PRG-En Marche ! ou les députés « Valoisiens »-En Marche ! ont une dead line : la tentative de création d’un groupe radical à l’Assemblée Nationale. Passée cette échéance, Macron ou membre du Parti Radical, il faudra choisir.

Laurent Hénart et Sylvia Pinel veulent construire « un parti neuf, indépendant vis-à-vis des deux grandes formations que furent Les Républicains et le Parti Socialiste et vis-à-vis du nouveau grand parti LREM« . Les deux représentants des deux familles radicales estiment que La République En Marche « n’a pas d’antériorité ni d’ossature« . La frontière étanche entre le parti d’Emmanuel Macron et le futur parti radical (réunifié) n’est pas simplement une question d’indépendance. C’est également une question de divergence de fond sur les questions de logement, de société, sur la laïcité ou la fiscalité. L’attitude et le style d’Emmanuel Macron sont également épinglés.

Dans ce contexte, la double appartenance au mouvement En Marche et au parti radical nouvelle version est donc exclue. En Haute-Garonne, cette règle du jeu pose problème. Elle « bloque » s’agissant d’une figure de l’une des composantes des « Valoisiens » à savoir l’UDI. Dominique Faure vient d’intégrer le nouveau « parlement » de La République En Marche. Mais l’élue locale est également membre du PRV. En vertu du principe énoncé par Laurent Hénart et Sylvia Pinel, Dominique Faure devrait donc choisir entre l’un ou l’autre de ses deux étiquettes.

Contactée par France 3 Midi-Pyrénées Dominique Faure estime que « la double ou triple appartenance n’est pas un sujet aujourd’hui« . La maire de Saint-Orens revendique son attachement à En Marche :

Je ne peux pas être taxée d’aucun opportunisme. Je reste fidèle à mes idées. Je souhaite simplement que le gouvernement réussisse. Mon pragmatisme m’amène à accepter de voir de l’intérieur LREM qui, pour ce qu’elle me donne à voir par exemple au comité LREM de Saint-Orens est très belle.  Si je peux contribuer au succès de l’action gouvernementale, je le ferai. Je reste très proche des mes deux partis de cœur l’UDI et le PRV. Et si on me demande de quitter l’un ou l’autre je verrai bien.

Le 9 décembre prochain, le PRG et le PRV vont donnent naissance à un seul et unique parti. Avant cette date, la question de la double appartenance devra être tranchée.

NB : Après la publication de cet article, le 25 octobre, les instances nationales de l’UDI ont décidé de suspendre Dominique Faure.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

La conseillère régionale Jennifer Courtois-Périssé rejoint En Marche !

Conseillère régionale dans le groupe de la Droite et du Centre, Jennifer Courtois-Périssé, rejoint le parti d’Emmanuel Macron.

Jennifer-Courtois Périssé, conseillère régionale

Jennifer-Courtois Périssé, conseillère régionale

A 32 ans, Jennifer Courtois-Périssé est une des figures montantes de la politique haute-garonnaise. Issue d’une famille de banquiers et d’industriels, la jeune élue a déjà derrière elle un parcours municipal et un mandat départemental. Depuis 2015, Jennifer Coutois-Périssé siège au conseil régional dans le groupe de la Droite et du Centre. En 2017, son nom circule pour briguer le siège de la députée sortante du Comminges, Carole Delga. Jennifer Courtois-Périssé est également la suppléante d’une personnalité politique influente : le sénateur (UDI) Chatillon.

Depuis quelques années, la conseillère régionale d’opposition est présenté une « benjamine » prometteuse, capable de renouveler la Droite et le Centre en Haute-Garonne.

Mais c’était sans compter sur l’élection d’Emmanuel Macron et l’émergence du nouveau parti La République En Marche.

Issue d’une famille de banquiers et d’industriels, Jennifer Courtois-Périssé, a toujours revendiqué son appartenance au centre droit.

Désormais, son avenir politique s’inscrira dans celui de La République En Marche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Retardée par un problème technique, la députée (France Insoumise) Bénédicte Taurine a déposé sa déclaration d’intérêts

La députée ariégeoise, Bénédicte Taurine, vient de déposer sa déclaration d’intérêts et d’activités auprès de la Haute Autorité Pour la Transparence de la Vie Politique. Un dépôt retardé par un problème technique.

Bénédicte Taurine, députée France Insoumise, Ariège. Photo : MaxPPP

Bénédicte Taurine, députée France Insoumise, Ariège. Photo : MaxPPP

Depuis la semaine dernière, les déclarations d’intérêts et d’activités auprès la Haute Autorité sont consultables en ligne. Treize déclarations manquaient à l’appel. Dans le contingent des retardataires, on comptait une seule parlementaire d’Occitanie. Il s’agissait de la députée ariégeoise Bénédicte Taurine.  Depuis ce matin, l’absence de déclaration est réparée. La parlementaire France Insoumise a renouvelé la procédure et, cette fois-ci, ça doit passer.

L’entourage de la députée précise que le retard est lié à un simple problème de serveur. Les déclarations d’intérêts sont « sensibles ». Elles concernent les parcours professionnels et la situation financière des députés. Le CV et l’argent sont devenus des questions « explosives » au fil des affaires et des polémiques qui ont entouré, ces derniers mois, les emplois familiaux ou les (éventuels) conflits d’intérêts. Un retard dans le dépôt peut toujours soulever une suspicion. Conscient de cela, l’équipe de la députée France Insoumise insiste : « nous sommes très attaché à la transparence et c’est uniquement une question technique qui a retardé le dépôt. D’ailleurs, Bénédicte Taurine a travaillé dans l’Education et eu des jobs étudiants. Elle n’a aucune participation dans une entreprise ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

24 Oct

Les Invités deviennent Interviewers : Monique Iborra (LREM) et Gisèle Biémouret (PS) sur le RSA et la Formation Professionnelle

Dimanche 22 octobre, le magazine de France 3 Midi-Pyrénées, Dimanche En Politique a lancé le débat sur les Etablissements Pour Personnes Âgées Dépendantes (EPAHD). Autour de la table, face aux caméras, la députée (LREM) de la Haute-Garonne, Monique Iborra, et la députée (PS) du Gers, Gisèle Biémouret. Les deux invitées deviennent interviewers et s’interpellent. Les questions posées dépassent le cadre de l’émission « Personnes Âgées Dépendantes : état d’urgence« . Elles portent sur la formation professionnelle et le transfert du RSA à l’Etat.

Dimanche En Politique

Dimanche En Politique

Gisèle Biémouret : Que pensez-vous de l’idée du gouvernement de proposer une loi sur la formation, l’apprentissage, l’assurance chômage, en particulier sur leurs intentions en matière de formation et des liens avec les régions. Une question que vous avez suivi en tant que conseillère régionale.

Monique Iborra :

En ma qualité de députée, j’ai suivi 2 réformes de la formation professionnelle, et plusieurs de l’apprentissage. Les unes proposées par la majorité de Droite, les autres par la majorité de Gauche. Aucune jusqu’à ce jour n’ont été efficientes. En ma qualité de 1ère Vice-présidente du Conseil régional, j’ai vécu la décentralisation relative aux Régions, de ces compétences par les uns, la recentralisation de ces mêmes compétences pour les autres. 

Ces différentes expériences d’élue régionale et de députée m’incitent à penser que des réformes en profondeur sont indispensables et ne doivent pas se résumer à des modifications institutionnelles, d’inspiration technocratique qui privilégie le pré carré des uns ou des autres acteurs institutionnels : Etat, partenaires sociaux, Régions. La décentralisation de l’apprentissage et du service public de l’orientation aux Régions reste pour l’instant très décevante, on a modifié les contenants, on n’a rien changé au contenu. La taille des Régions aujourd’hui, la lenteur des décisions, la dispersion de leurs interventions ne facilitent pas la simplification souhaitée par tous.

Les Régions demandent aujourd’hui un « choc de simplification » en proposant un Contrat de Plan de Formation et d’Orientation.  Si les réformes envisagées restaient entre les mains de « spécialistes institutionnels », je pense qu’elles n’auraient aucune chance d’être efficaces car trop peu opérationnelles. Elles doivent être comprises et entendues par tous. Les branches professionnelles mais également les entreprises doivent s’investir sur le sujet au-delà de la défense d’intérêts catégoriels.

Former, se projeter dans l’avenir, dans les métiers de demain, c’est aussi un défi qu’elles doivent relever en s’adressant aussi et directement aux citoyens… Cela nécessite aussi pour certains un changement de culture.  Sur l’assurance chômage, Le projet du Gouvernement qu’ Emmanuel Macron a décrit pendant les élections présidentielles est ambitieux et pour certains, « révolutionnaire ». Il s’agit en effet d’instituer un nouveau régime de « chômage universel », s’appliquant aux indépendants (artisans, commerçants, professions libérales, agriculteurs,…) et donc plus uniquement aux salariés. Nous ne sommes pas encore destinataires à l’Assemblée nationale du projet de loi, nous échangeons avec les cabinets ministériels concernés, mais il est trop tôt aujourd’hui, pour que je donne mon avis sur le sujet. 

 

Monique Iborra. Etes-vous d’accord pour que l’Etat récupère la compétence RSA tel que cela a été proposé hier par Manuel Valls, aujourd’hui par le Gouvernement ? Si non, pourquoi ?

Gisèle Bémouret :
Je suis très attachée à la décentralisation donc mon souhait est que le département garde le versement de l’allocation pour lui permettre de s’investir dans une bonne prise en charge de l’insertion et du suivi des publics. C’est la collectivité de proximité avec les travailleurs sociaux très impliqués. Il faut simplement que l’état compense à l’Euro près ce qui est possible puisque une recentralisation l’obligerait à le faire.
Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)
Replay de l’émission Dimanche En Politique :


Dimanche en politique en régions

23 Oct

François Hollande ne veut pas de Carole Delga à la tête du PS

La présidente d’Occitanie est intéressée par le poste de 1er secrétaire du PS. Mais François Hollande ne soutient pas Carole Delga et pousse Bernard Cazeneuze.

François Hollande et Carole Delga. Photo : AFP/Gabalda

François Hollande et Carole Delga. Photo : AFP/Gabalda

Le parti socialiste doit se trouver un nouveau patron. Après la défaite de la présidentielle et la déroute des législatives, Jean-Christophe Cambadélis a démissionné. Une instance collégiale a été installée de manière provisoire, en attendant un Congrès et l’élection d’un nouveau premier secrétaire. Selon plusieurs sources, Carole Delga a fait le forcing pour intégrer la direction collective. La présidente d’Occitanie a contacté directement Jean-Christophe Cambadélis pour être certaine de figurer parmi les personnalités désignées.

La détermination de Carole Delga était un indice. La présidente d’Occitanie veut exister au niveau des instances nationales du PS. Mais cette entreprise ne se limite pas à un « fauteuil » dans un aréopage. Carole Delga est prête à succéder à Jean-Christophe Cambadélis et à prendre les rênes du parti socialiste.

Ce projet se heurte, toutefois, à un obstacle : la stratégie de François Hollande. Carole Delga est une ancienne ministre de l’ex-président. Mais cela reste un détail. Une source « hollandaise » déclare :

François Hollande ne barre pas Carole Delga. Mais il veut quelqu’un à lui et il ne la soutient absolument pas.

L’ancien président pousse la candidature de son ancien premier ministre. Mais, comme le précise une source, « Cazeneuve ne se laisse pas forcément pousser« . L’ancien locataire de Matignon assure la promotion d’un livre témoignage et écume les médias. Mais il est retourné à une vie d’avocat. Un retour dans le chaudron politique n’est pas forcément sa tasse de thé. Selon nos informations, la présidente d’Occitanie souhaite rencontrer Bernard Cazeneuve. Carole Delga aura peut-être l’occasion de « sonder » son rival potentiel.

En cas de défection de Bernard Cazeneuve, François Hollande a un autre candidat sous le coude : Stéphane Le Foll. En dernier ressort, c’est Olivier Faure, le député de Seine-et-Marne, qui a les faveurs de François Hollande. Le verdict tombera en 2018 à l’occasion d’un Congrès. Mais, en attendant, une chose est certaine. Les « hollandais » ne voteront pas Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

A l’Assemblée , la députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, épingle le « lobbying » d’un député En Marche !

Valérie Rabault a interpellé, en séance publique, un député auteur d’amendements favorables aux experts-comptables. Motif : le député en question préside la Fédération Nationale des…experts-comptables.

Valérie Rabault, Députée (PS) du Tarn-et-Garonne; Photo : MaxPPP

Valérie Rabault, Députée (PS) du Tarn-et-Garonne; Photo : MaxPPP

Jeudi 19 octobre 2017, les députés débattent du projet du loi de finances. Un amendement arrive en discussion. Il porte sur les Centres de Gestion Agréés et il vise à établir une nouvelle prérogative. Un contrôle des organismes sur leurs adhérents. En soi, l’amendement n°I-782 pose déjà question. Les services des impôts ont le monopole des contrôles fiscaux. Une délégation à des organismes privés est totalement contestable. Mais c’est surtout l’identité de l’auteur de l’amendement qui va déclencher un tir de barrage. Mohamed Laqhila est député des Bouches-du-Rhône. Mais, depuis 1991, il est surtout expert-comptable et président de la Fédération Nationale des experts-comptables et des commissaires aux comptes.

C’est, en tout cas, ce que précise la fiche Wikipédia du député En Marche. Le parcours professionnel de Mohamed Laqhila n’a pas échappé à Valérie Rabault. En pleine séance, la parlementaire socialiste a demandé à son collègue de la majorité d’éclaircir sa situation personnelle et professionnelle :

Monsieur Laqhila, je suis embêtée par les amendements que vous déposez. Je voudrais savoir si vous vous exprimez ici en tant que député ou en tant que président de la Fédération nationale des experts-comptables ! Nous avons tous eu un passé professionnel et cela est heureux, car je maintiens qu’il est souhaitable que les députés ne soient pas des apparatchiks, mais vous déposez des amendements qui ne portent que sur les OGA (ndlr : Organismes de Gestion Agrées) , et je voudrais savoir à quel titre vous le faites.

Dans les rangs d’En Marche ! le risque d’un mélange des genres est présent dans les esprits. Plusieurs parlementaires de la majorité rejoignent la préoccupation de la députée socialiste. D’ailleurs, selon nos informations, des députés soutiennent la démarche de Valérie Rabault et l’ont exprimé par Sms ou dans les couloirs de l’Assemblée . Les députés « macronistes » comptent dans leurs rangs de nombreux cadres d’entreprise ou des professions libérales. Le risque d’entrisme et de lobbying (plus ou moins avoué) est intégré par certains parlementaires de la majorité.


Valérie Rabault

A noter que l’amendement défendu par le « député-expert-comptable » a été rejeté.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Fuite des militants : bataille de chiffres chez Les Républicains de la Haute-Garonne

La présidente de la fédération Les Républicains en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, affiche 300 nouveaux adhérents. Mais un cadre du parti évoque, au contraire, une baisse de 37% des effectifs.

Laurence Arribagé, présidente de LR31. Photo : MaxPPP

Laurence Arribagé, présidente de LR31. Photo : MaxPPP

La fédération LR31 traverse une vague de démissions. Plusieurs délégués de circonscriptions claquent la porte. Dans un mail envoyé aux adhérents, une des démissionnaires, Mathilde Iclanzan, met en cause la responsabilité des instances départementales :

Je ne peux accepter qu’aucune conséquence ne soit tirée des défaites et des déroutes, ni sur la stratégie mise en place, ni sur le fonctionnement ou les personnes étant aux manettes de la fédération, ni sur les modalités de choix des candidats. Notre parti localement fait comme s’il ne s’était rien passé.

Au delà des revers électoraux et de leur gestion par Laurence Arribagé, l’ex-déléguée de circonscription évoque la question des adhérents :

Le nombre d’adhérents s’écroule d’année en année, le nombre de présents au comité départemental montre la crise profonde que nous vivons…Il nous est demandé de partir chercher des adhésions et des renouvellements ? Quels sont nos arguments ? Qu’avons-nous à promettre à nos adhérents ? Un parti dans lequel ils n’auront jamais la parole ? Qu’ils assisteront à des mascarades de réunions dans lesquelles on leur demandera des « tonnerres d’applaudissements » pour des gens qu’ils ne connaissent pas et qui n’incarnent rien ?

La présidente de LR31 dément les affirmations de l’ex déléguée de la 9ème circonscription. Laurence Arribagé évalue à 2500 adhérents à jour de cotisation les effectifs de sa fédération. Mais elle insiste surtout sur 300 nouvelles adhésions intervenues depuis le 1er janvier. Pour la présidente de LR31 son parti est donc « assez éloigné du naufrage annoncé » et « beaucoup de fédérations aimeraient être dans (la) situation » de LR31.

Pour un cadre de la fédération, le tableau est beaucoup plus sombre.  Cette source affirme que, depuis un an et demi, la baisse nette est de 37%. La fuite des militants atteindrait les 46% depuis l’élection de Laurence Arribagé, le 1er février 2016, à la tête de la fédération de la Haute-Garonne.  l

Selon nos informations, le procès verbal lors de l’élection interne de 2016 indique que 3765 électeurs étaient conviés à voter. Sur cette base (et au regard du nombre de militants indiqué par Laurence Arribagé), la baisse est donc de 36% des effectifs.

Laurent Dubois (@laurentdub)