30 Sep

[Echo de campagne] Dominique Reynié découvre la presse

En sautant d’un avion en vol, Dominique Reynié a défié les lois de l’apesanteur. Mais il découvre, sans parachute, les pesanteurs de la presse. Et l’atterrissage ne se fait pas en douceur. France 5, Europe 1, RTL. Dominique Reynié est un homme de médias. Depuis des années, il écume plateaux de télé et studios radios. Mais le commentateur est désormais un candidat en campagne. Ce grand saut lui donne visiblement un haut-le-cœur. Dominique Reynié a exprimé son malaise à Nicolas Sarkozy.

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Ce matin, mercredi 30 septembre, Dominique Reynié, Brigitte Barèges, Laurence Arribagé, Jean-Luc Moudenc et toute une délégation régionale avaient un rendez-vous parisien. Objet : les listes départementales pour les régionales. Mais un autre sujet a été mis sur la table. Dominique Reynié a exprimé son mal-être face à une maltraitance. La tête de liste régionale s’est plainte, auprès de Nicolas Sarkozy, de la presse.

« La Dépêche du Midi » et « Valeurs Actuelles » étaient dans le collimateur. Pour appuyer son agacement, un article d’un hebdomadaire pas vraiment connu pour son positionnement de gauche, aurait même été brandi. Un article (ou plutôt une brève) publié dans le dernier numéro de « Valeurs Actuelles » et qui évoque un recadrage de Dominique Reynié par Nicolas Sarkozy. Dominique Reynié ne supporte plus cette rumeur.

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D’après différentes sources, Nicolas Sarkozy a relativisé les choses et rappelé un principe de base. La presse, c’est comme les averses. Il faut laisser couler et être imperméable.

Laurent Dubois

 

 

 

[Echo de campagne] Gérard Onesta : « la parité, c’est chez nous »

« La parité, c’est chez nous ». C’est le cri du cœur de Gérard Onesta. Le leader « EELV-ProjetCommun » a vu passer la présélection des listes (départementales) de Dominique Reynié. La réaction a été immédiate. Pour Gérard Onesta, c’est clair et net. Dominique Reynié a perdu son pari et trahit sa promesse. L’union des rouges et des Verts (Ecolos, PC, PG, Occitanistes) revendique la victoire.

Gérard Onesta

Gérard Onesta

Le candidat Républicain a répété sur tous les tons et en boucle que ses têtes de listes départementales seront équitablement reparties entre hommes et femmes. L’égalité est impossible. La Région compte un nombre impair de départements. Mais, à défaut d’égalité, l’objectif est d’assurer une certaine équité : 6 ou 5 têtes de listes doivent être attribuées à des femmes. Quant à la parité stricto sensu, elle exige 6 têtes de listes féminines.

Les jeux ne sont pas compléments faits. Les Républicains en sont « seulement » à la phase des présélections. La Commission Nationale d’Investiture tranchera mercredi prochain. Des femmes peuvent encore entrer en piste. Dans le Gers, la situation est bloquée et l’investiture d’une Christiane Pieters (soutenue par Michèle Alliot-Marie) peut rééquilibrer la balance.

En attendant de décrocher les « palmes » de la Parité, Gérard Onesta met la pression et affiche son palmarès :

 

Lozère

Hérault

Pyrénées-Orientales

Hautes-Pyrénées

Gers

Lot

 

Dans ces 6 départements, des femmes porteront la liste « ProjetCommun ». La pression monte. Dominique Reynié connaît la hauteur de la barre qu’il doit franchir. Elle est haute. Mais c’est également le cas pour le PS ou le FN.

Laurent Dubois

 

 

 

 

[Echo de campagne] Dominique Reynié et les listes départementales : derniers arbitrages de Nicolas Sarkozy

 

Deuxième et dernière réunion autour de Nicolas Sarkozy avant la CNI. Mercredi prochain, les instances nationales des Républicains vont valider les investitures départementales aux régionales. Mais, ce matin, pendant 1 heure, Nicolas Sarkozy a reçu Dominique Reynié et les responsables départementaux des deux régions. 12 des 13 têtes de listes départementales ont été désignées.

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La réunion de ce matin a déblayé le terrain et réglé des points épineux. Notamment le cas du Lot et du Gers. Ces deux départements reviennent aux Républicains. Du côté de Cahors, un représentant de l’UDI, Michel Roumégoux, visait la tête de liste. Finalement, c’est Aurélien Pradié (maire LR de Labastide-Murat) qui doit être investi.

Dans le Gers, aucun nom n’a été arrêté. Mais ce sera un représentant des Républicains. Dominique Reynié n’est pas convaincu par la candidature du maire (LR) de Condom, Gérard Dubrac. Une investiture UDI aurait permis de contourner l’ancien député du Gers. Mais ce n’est pas l’arbitrage qui a été fait. Le concurrent UDI de Gérard Dubrac, Christophe Terrain (maire de Riscle) est écarté.

D’après nos informations, des discussions sont toujours en cours dans les Pyrénées-Orientales et en Lozère. Dans ce dernier département, Pierre Morel-A-L’Huissier se retire de la course. Cette décision émane de l’intéressé lui-même. Le parlementaire (ancien concurrent de Dominique Reynié lors de l’investiture de la tête de liste régionale) est remplacé par Alain Astruc, le maire d’Aumont-Aubrac.

Dans l’Hérault, en revanche, pas de surprise et de jeu de chaises musicales. Le maire de la Grande-Motte, Stephan Rossignol, doit obtenir la tête de liste départementale dans l’Hérault. Pendant un temps et encore récemment (15 jours d’après une source), Dominique Reynié a envisagé d’atterrir dans l’Herault. Ce scénario est donc abandonné. S’agissant de la Haute-Garonne et de Vincent Terrail-Novès c’est réglé. . Le maire de Balma et conseiller régional sortant doit être investi sur une liste qui comprendra au total 38 noms. Pour une fois, Jean-Luc Moudenc était présent autour de la table et à donner la liste des 15 premiers candidats. La liste haute-garonnaise est la plus avancée de toute la Grande Région.

Le sort personnel de Dominique Reynié a également été réglé. La tête de liste régionale sera tête de liste départementale dans l’Aveyon. Un « parachutage » dans l’Hérault ou une deuxième place sur ses terres natales ont été évoqués.

Mais, au final, l’option retenue est celle qui semblait évidente dès le départ. Dominique Reynié a érigé la parité ( au niveau des têtes de listes départementales) en marque de fabrique. Il a songé  à montrer l’exemple en étant, en deuxième position, derrière une femme. Cette formule se produira ailleurs (notamment dans les Hautes-Pyrénées) mais pas avec Dominique Reynié et pas dans l’Aveyron.

Laurent Dubois

29 Sep

[Echo de campagne] Midi-Pyrénées : ça marche pour le nouvel hémicycle

La prévoyance est une saine vertu et l’anticipation une vraie qualité. Le Conseil Régional de Midi-Pyrénées est doté des deux. La fusion avec le Languedoc-Roussillon interviendra le 1er janvier 2016. La nouvelle assemblée régionale devra se prononcer après son élection et choisir entre Toulouse et Montpellier. Mais les études pour un nouvel l’hémicycle régional sont lancées.

Hémicycle du Conseil Régional de Midi-Pyrénées

Hémicycle du Conseil Régional de Midi-Pyrénées

Un marché, pour un montant de 22 535 euros, a été signé le 25 juin 2015. Il s’agit de réaliser une « simulation graphique pour le passage de l’hémicycle de 91 à 158 places ainsi qu’une mise aux normes de la salle ». C’est l’explication donnée, par la responsable de la logistique, suite à une question posée par l’opposition régionale.

Marché réaménagement salle assemblée

Les truelles et les bétonnières ne sont pas encore de sortie. Mais, entre un marché sur les vitres brisés et un autre sur les filets de sécurité antichute, le Conseil Régional a signé une convention avec une entreprise pour faire tourner les ordinateurs et la 3D.

En soi, cette décision n’a rien d’étonnant. Il va bien falloir asseoir les nouveaux conseillers régionaux. Une des conséquences de la Fusion est immobilière : il faut trouver de la place. En revanche, le timing de l’opération « Fauteuils et pupitres » est plus surprenant. Ce sont les nouveaux conseillers régionaux qui devront se prononcer sur la localisation de la nouvelle assemblée régionale. Toulouse ou Montpellier, ce sera le fruit d’un vote. Par définition, il n’existe pas encore.

Pour des élus régionaux, les jeux sont faits.

L’hémicycle montpelliérain ne permet pas un agrandissement. Comme le souligne Stephan Rossignol (maire de la Grande Motte et conseiller régional), « les élus accèdent à l’hémicyclique par le 9eme étage, la presse et le public par le 11eme. Le dos de l’assemblée est composée de vitres qui surplombent le Lez (NDRL fleuve qui traverse Montpellier) ».

Bref, l’hémicycle montpelliérain n’est pas simplement trop petit. Il est impossible à agrandir. Face à ces obstacles pratiques, le marché signé par la Région Midi-Pyrénées peut passer pour de l’anticipation. Peu importe que la décision appartienne à des élus qui ne sont pas (encore) élus. Le bon sens et les règles architecturales ne dépendent pas des majorités politiques et du verdict des urnes.

Problème.

La tête de liste « PS-PRG », Carole Delga, a parlé de réunir les « Assemblées Plénières » à Montpellier. Par définition, une « Plénière » rassemble l’ensemble des élus régionaux et une partie des 158 (futurs) conseillers régionaux est suspendue dans le vide. Le vide du 9eme étage de l’Hôtel de Région montpelliérain.

Avec un bon architecte, un peu d’imagination et quelques centaines de milliers d’euros, on peut relever tous les défis. Mais l’ardoise va s’alourdir des 22 535 dépensées inutilement dans l’étude midi-pyrénéenne.

En revanche, la facture de juin 2015, en cas de localisation toulousaine de l’hémicycle, est forcément utile. Un chantier est toujours lourd. Le lancement des études permet de gagner du temps. Même s’il s’agit seulement d’aménager une salle existante.

Du côté de la Région Midi-Pyrénées, le discours est simple. L’aménagement d’une salle est toujours utile. La Région a une fonction de représentation et d’animation. A défaut d’accueillir les 158 nouveaux conseillers régionaux, un hémicycle plus grand permettra de recevoir des partenaires et du public. De plus, il faut bien anticiper. Les sommes en questions sont modestes (22 535 euros) et il est impossible d’attendre le 1er janvier pour lancer les opérations.

Un autre fait pourrait être mis en avant. Mais pas officiellement. La signature du marché public peut montrer que pour le président actuel de la Région, Martin Malvy, l’implantation de l’hémicycle à Toulouse est une évidence.

Une évidence qui n’est pas partagée par son éventuel successeur : Carole Delga.

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

[Echo de campagne] Philippe Saurel : « je n’ai pas poussé les portes du RPR »

Dans un précédent article, Régionales 2015 évoque une anecdote bien connue dans le landerneau montpelliérain. Elle concerne le parcours de Philippe Saurel. Plus particulièrement ses relations avec la droite. Depuis des années, dans les diners en ville et les médias circule une histoire. Avant d’entrer au parti socialiste et d’intégrer la « Frêchie » le maire de Montpellier aurait « démarché » le RPR.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale pour les "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale pour les « Citoyens du Midi »

Philippe Saurel réagit. Le maire de Montpellier précise :

« Je n’ai pas poussé les portes du RPR. C’est le RPR qui est venu vers moi. Ils cherchaient une jeune profession libérale pour être candidat. A l’époque, j’avais un cabinet à Antigone. J’ai rencontré un député car j’avais, avant de prendre ma décision deux questions. Il n’a pas répondu. Je suis rentré à mon domicile en disant que la politique ce n’est pas pour moi. Ma femme m’a alors dit : tu devrais écrire à Georges Frêche. C’est ce que j’ai fait ».

 

Laurent Dubois

 

28 Sep

L’ancien maire (DVD) de Lourdes tête de liste départementale pour Philippe Saurel

11eme tête de liste départementale pour Philippe Saurel. Mais, dans les Hautes-Pyrénées, c’est une première. En effet, le leader régional des « Citoyens du Midi » vient d’investir l’ancien maire de Lourdes, Jean-Pierre Artiganave. Le choix d’un élu local n’a rien de nouveau. En revanche, une étiquette « Divers Droite », c’est inédit. Du moins en Midi-Pyrénées.

Jean-Pierre Artiganave, ancien maire (UMP) de Lourdes

Jean-Pierre Artiganave, ancien maire (UMP) de Lourdes

En Languedoc-Roussillon, Philippe Saurel « braconne » sur les terres de la droite. Ses grands électeurs ont « offert » un siège de sénateur à Jean-Pierre Grand. Un ancien « Villepeniste » membre du parti de Nicolas Sarkozy. Au moment des municipales, en 2014, Philippe Saurel a « débauché » Lorraine Acquier. L’ancienne syndicaliste de l’UNI (mouvement étudiant de droite) et ex membre de la liste de droite aux municipales 2008 est devenue son adjointe à la mairie.

Pour les régionales, on retrouve également des points de contact entre le « socialiste jaurésien » Saurel et la droite. Sa tête de liste dans les Pyrénées Orientales, Jean-Louis Démelin, a soutenu, aux départementales, Jean Castex. Un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy à l’Elysée et conseiller régional LR. De même, la seconde place dans l’Hérault est occupée par une jeune avocate dont le père a été, aux municipales de 2014, sur la liste d’Elie Aboud. Une liste qui a affronté la liste de Robert Ménard à Béziers et qui était tirée par l’ancien député LR.

L’investiture de Jean-Pierre Artiganave peut surprendre en Midi-Pyrénées. En revanche, cette « ouverture » à droite d’un Saurel qui se revendique de gauche, n’étonne pas les languedociens. Du côté de Montpellier, on rappelle souvent une « anecdote ». Avant de rejoindre Georges Frêche, Philippe Saurel aurait frappé à la porte du RPR. Pour beaucoup, ce n’est une légende et le maire de Montpellier n’a jamais vraiment démenti.

Les midi-pyrénéeens ne connaissent pas le parcours de Philippe Saurel. L’arrivée, sur sa liste, d’un ancien élu UMP va faire jaser. Le retour sur le devant de la scène électorale de Jean-Pierre Artiganave va également couler de l’encre et de la salive.

L’ancien maire a occupé l’Hôtel de Ville de la Cité Mariale pendant 13 ans. Battu aux précédents municipales dans un climat de tension et après des attaques personnelles, Jean-Pierre Artiganave avait annoncé : « en cas d’échec, j’arrête ». Dans une interview réalisée en décembre 2014, l’ancien maire réserve le cas des régionales. Mais il parle d’un retour à sa vie professionnelle de chef d’entreprise.

Visiblement, l’aventure régionale de Saurel a modifié les plans de Jean-Pierre Artiganave.

Laurent Dubois

 

 

 

 

[Echo de campagne] : l’ancien maire (PS) de Montauban ne rejoindra pas la liste de Philippe Saurel

Vendredi, Philippe Saurel a investi sa tête de liste dans le Tarn-et-Garonne. Rue de la République, sur la terrasse d’un café montalbanais, un visage a attiré les regards. Au milieu des journalistes et du staff du maire de Montpellier, la présence de Roland Garrigues n’est pas passée inaperçue.

Roland Garrigues, ancien maire PS de Montauban et ancien député du Tarn-et-Garonne

Roland Garrigues, ancien maire PS de Montauban et ancien député du Tarn-et-Garonne

Depuis quelques jours, une rumeur circulait : l’ancien maire (socialiste) de Montauban va intégrer la liste de Philippe Saurel. La veille de la conférence de presse montalbanaise, lors d’un conseil fédéral, ses camarades du PS82 ont évoqué l’hypothèse.

D’après nos informations, Roland Garrigues ne va pas briser sa retraite politique. Il a quitté la scène après les municipales de 2014. Il ne va pas revenir à l’occasion des régionales 2015.

Roland Garrigues et Philippe Saurel sont amis.

Ils se sont connus par l’intermédiaire de l’ancien président du Languedoc, Georges Frêche. Une investiture pour la tête de liste tarn-et-garonnaise a bien été envisagée. Une seconde place a également été mise sur la table.

Mais, finalement, Roland Garrigues ne se lance pas l’aventure. Des raisons personnelles (l’ancien maire partage désormais sa vie entre Paris et Rosas) et une réflexion plus politique (la volonté d’afficher de nouveaux visages) ont pesé dans la balance.

Depuis le recrutement de Rose Cambon par Philippe Saurel, Christophe Borgel (numéro 3 du PS en charge des élections) et Carole Delga multiplient les coups de téléphone.

Mais ils ont un sujet de conversation en moins. Après la « bascule » d’une co-listière de Carole Delga, ils n’auront pas à gérer le ralliement d’une figure du socialisme tarn-et-garonnais.

 

Laurent Dubois

27 Sep

[Echo de campagne] Enfin de la hauteur !!!

Ce week-end, on ne peut pas dire que la campagne décolle. Mais trois des principaux candidats prennent de la hauteur. Pas de grande déclaration ou de réunion géante. Mais Carole Delga, Dominique Reynié et Gérard Onesta quittent le sol.

Le champion toute catégorie est incontestablement Dominique Reynié. Le candidat de la droite et du centre ne s’est pas contenté de prendre l’air. Il était carrément dans les airs. Plusieurs centaines de mètres au dessus du plancher des vaches. Dominique Reynié a sauté en parachute. Le saut s’est déroulé vendredi, à Pamiers, en Ariège. Mais il a été médiatisé dimanche par un tweet. Le politologue a voulu « mettre un vent » aux accusations de parachutage. Cette com’ en haute altitude est imaginative et ne manque pas d’audace ni d’humour. Mais attention à la descente en torche.

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Les remarques ironiques et les piques acides n’ont pas tardé sur Twitter. Petite précision qui n’est pas un détail. Philippe Briançon est un adversaire politique, conseiller régional sortant et candidat sur la liste de Carole Delga.

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Du coté de Carole Delga, ça décolle également. Mais de quelques centimètres uniquement. La candidate du PS a pris du surplomb avec la visite de Christiane Taubira lors d’une Fête de la Rose en Haute-Garonne. Mais, une fois, les discours terminés et la ministre de la Justice repartie, c’est vers  une ambiance digne de la Feria de Dax que Carole Delga s’est envolée. La candidate est connue pour sa simplicité et son sourire. On découvre son sens de la fête. Et de l’équilibre.

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Après Dominique Reynié et Carole Delga, dernier candidat en « altitude » : Gérard Onesta. Le candidat « EELV-ProjetEnCommun » n’a pas seulement quitté sa terre régionale en passant le week-end sur le sol catalan. Il a, selon sa propre expression, pris de la hauteur. Gérard Onesta est un des observateurs internationaux qui suit les élections régionales en Catalogne. Des élections historiques (très suivies en Espagne et dans toute l’Europe ) qui peuvent déboucher sur une indépendance. Depuis samedi, Gérard Onesta rencontre l’ensemble des leaders des différentes familles politiques. Son statut d’observateur international le contraint (jusqu’à la clôture du scrutin) à une stricte neutralité. C’est peut-être cette approche non-partisane d’un dossier éminement politique qui fait dire à Gérard Onesta :  » un moment privilégié où la qualité des échanges nous a sensiblement éloigné du niveau du débat que l’on peut connaître chez nous  »

Petite carte postale de la mission de Gérard Onesta en Catalogne. Une photo avec Raül Romeva (ancien député européen espagnol et une des têtes de liste de la Liste Unitaire Souverainiste). Une photo prise à l’issue d’une réunion de la délégation des observateurs internationaux.

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Laurent Dubois

[L’interview du Dimanche] Marine Le Pen : « Louis Aliot peut gagner »

Week-end médiatique pour Marine Le Pen. En fin de matinée, elle est l’invitée du Grand Jury-RTL-Le Figaro. En cette rentrée 2015, les projecteurs sont braqués sur la présidente du Front National. Des projecteurs à la lumière crue lorsqu’il s’agit de ses péripéties avec son père ou des déboires judiciaires du trésorier du FN. Des projecteurs beaucoup plus lumineux concernant l’avenir politique et personnel de Marine Le Pen. Les sondages indiquent une possible victoire de la présidente du FN dans le Nord-Pas-de-Calais et font souffler un air de conquête dans deux autres régions. Pour la première fois de son histoire, le Front National peut présider une région française. Dans une interview dominicale, Marine Le Pen développe sa stratégie, évoque la question d’accords régionaux avec le parti de Nicolas Sarkozy et explique pourquoi, dans la Grand Région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, Louis Aliot peut gagner.

Marine Le Pen, présidente du Front National et tête de liste régionale dans le Nord-Pas-de-Calais

Marine Le Pen, présidente du Front National et tête de liste régionale dans le Nord-Pas-de-Calais

Régionales 2015-Dans toutes les élections locales, tous les partis développent des thèmes nationaux. Quels seront ceux du Front National pour les régionales 2015 ?

Marine Le Pen. La maitrise de l’argent public. Avec un principe absolu : l’ensemble des dépenses doivent être faites au bénéfice des habitants des régions et des français. C’est pour nous une priorité nationale qu’il faut appliqué au niveau régional. Autre thème. La défense du patrimoine. C’est à cheval entre le régional et le national. Notamment au travers de la défense de la ruralité. L’aménagement du territoire et la lutte contre la désertification des territoires sont nos priorités. Nous sommes contre la réforme territoriale qui conduit à une « métropolisation » des régions et à un abandon des campagnes. Enfin, la défense de la laïcité au travers du fonctionnement et de l’attribution de subventions aux lycées. Les régions ne peuvent pas subventionner des lycées confessionnels.

Régionales 2015-La question des migrants peut-elle peser sur les régionales de décembre prochain ?

Marine Le Pen. Oui. Bien sur. Les français savent que les régions sont visées par la politique de peuplement de Manuel Valls. Même si ce n’est pas une compétence régionale. On remplace les agriculteurs par des migrants. Les français sont lucides et ils sanctionneront dans les urnes une politique soutenue dans les régions par la gauche.

Régionales 2015-Un sondage vous donne gagnante en Nord-Pas-de-Calais. Qu’est-ce qui explique, selon, de résultat ?

Marine Le Pen. C’est le fruit d’une relation de proximité avec les habitants de la région. Ils me connaissent. Ils me fréquentent et me voient travailler. Mais c’est aussi une région qui concentre toutes les erreurs des gouvernements de droite et de gauche depuis 30 ans. Lanterne rouge en matière de chômage. L’arrivée massive de travailleurs détachés. Une désindustrialisation massive. Le Nord-Pas-de-Calais est au centre de toutes les erreurs commises par le RPR, l’UMP et le PS.

Régionales 2015- Vos objectifs pour la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon et d’abord que pensez-vous de la fusion des deux régions ?

Marine Le Pen. Par principe, nous sommes opposés à la fusion. C’est contraire à l’équilibre des territoires et cela favorise les grands ensembles au détriment des échelons de proximité : les départements et les communes. Nos compatriotes sont historiquement attachés à ces échelons. S’agissant des objectifs, je pense que Louis Aliot à une chance de gagner. Il peut gagner. Je ne dis pas que l’on va gagner. Mais nous avons le potentiel électoral pour gagner. Avec l’Est de Philippot (NDLR : Florian Philippot, conseiller de Marine Le Pen), PACA et la Franche-Comté.

Régionales 2015- Dans les deux régions qui vont fusionner, une partie de la droite a été tentée ou a passé des accords avec le FN lors de précédentes régionales. Cela a été le cas de l’ancien président du Languedoc, Jacques Blanc. Mais aussi en Midi-Pyrénées en 1998. Vous accepteriez de conclure un accord avec la droite ?

Marine Le Pen. Non. Je ne crois pas à un accord. Ceux qui ont des affinités avec le Front National nous rejoignent directement. Ils quittent l’UMP. Nous ne sommes plus dans les années 80-90 ou des alliances pouvaient se nouer. Ceux qui sont d’accords avec nous n’hésitent plus et intègrent nos rangs. Dans les années 80-90, il existait une différence de degré entre le Front National et le RPR. Désormais, c’est une différence de nature. L’UMP sauce libérale a une vision post nationale, favorable à l’Europe et à l’immigration.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

26 Sep

[Echo de Campagne] Ligne TGV Bordeaux-Toulouse : les candidats réagissent

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Le gouvernant vient d’annoncer la validation de la ligne TGV Bordeaux-Toulouse. Ce sujet est doublement stratégique. Le dossier est au coeur du développement économique et du désenclavement de la métropole toulousaine. Une métropole qui pèse lourd en terme d’emplois en Midi-Pyrénées. Mais la liaison Bordeaux-Paris et le TGV sont également un des « piliers » de la campagne des Régionales 2015. C’est un des axes permettant aux candidats de mettre de la substance et du sens sur les élections de décembre prochain. Mais c’est aussi une éventuel « clivage »  voire « blocage » (dont témoigne la réaction négative de José Bové) au sein d’une gauche « rose-rouge-verte » qui part désunie au 1er tour. Mais qui pourrait se retrouver au 2nd. Les propos de Manuel Valls sur Sivens  (le premier ministre veut rapidement un barrage sur le site) ont agacé des Ecologistes qui (avec 16% d’intentions de vote dans les sondages) ont les clés du scrutin dans la poche. Le TGV peut faire « dérailler » une (ré)union « Onesta-Delga ». Dans ce contexte,  voici la réaction des candidats :

Carole Delga (PS-PRG) :

Demain, Toulouse sera à 3 heures 15 de Paris, cette infrastructure contribuera à placer la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon au coeur des axes de transports majeurs du sud de l’Europe. Demain il faudra poursuivre ces grands chantiers et engager la réflexion sur les axes Toulouse-Narbonne et Montpellier-Perpignan-Barcelone.

Louis Aliot (FN) :

Une très bonne nouvelle si elle est complétée par la liaison des deux mers et l’axe Montpellier-Perpignan. L’Espagne a réalisé son objectif jusqu’à la frontière. Que la France soit à la hauteur et tienne ses promesses sur ce grand axe européen

Gérard Onesta (EELV-ProjetEnCommun) :

Tous ceux qui se félicitent sans nuance ne connaissent rien à ce dossier. La Cour des Comptes, la SNCF arrivent à la même conclusion. Si on veut tout de suite un TGV ce n’est certainement pas en créant une ligne dont on n’a pas le premier kopeck.  On est face à un fétiche. Le gouvernement et des élus locaux sont dans le fétiche du quart d’heure gagné. On ne peut pas se féliciter d’une telle aberration. Toulouse et Montpellier sont des capitales à part entières. On ne doit pas les vivre comme des terminus de RER parisien. On  veut une ligne LGV entre Montpellier et Perpignan mais à condition qu’elle soit aussi dédiée au fret et que l’on ne se retrouve pas avec des gares pharaoniques désertes au milieu des vignes. Nous sommes pour un aménagement de la ligne existante entre Toulouse et Bordeaux, sans détruire les trains du quotidien et faire arriver sans délai les TGV sur Toulouse. Ce soir, c’est un fantasme qui a été voté. Heureureusement les gouvernements durent moins longtemps que les fantasmes.

Philippe Saurel (Citoyens du Midi) :

Relier Toulouse à Bordeaux, c’est bien. Mais on ne donne pas corps à la nouvelle région en modernisant les lignes reliant Toulouse à Montpellier et en mettant à une distance raisonnable les deux métropoles de la région. L’argent n’est pas mis (et là je rejoins Gérard Onesta) sur les nombreuses lignes de TER vieillissantes et abîmées. Cela crée des dysfonctionnements  dans le cadancement des TER. Je me mets à la place des citoyens qui n’ont pas l’argent pour prendre le TGV et qui utilisent fréquemment le TER pour rentrer chez eux et aller travailler. Les investissements ne sont pas réalisés au bon endroit. Le vieillissement des lignes TER n’a pas été anticipé et cela prouve que la réforme territoriale a été faite sans réflexion préalable. La future région n’a pas d’épine ferroviaire. C’est une faute du gouvernement actuel et donc de Carole Delga et Sylvia Pinel. Je plaide pour une vraie ligne entre Toulouse et Montpellier. On met 2 heures 15 pour faire le trajet et, du coup, on prend la voiture et pas le train. Si on réduisait le trajet à 1 H 30, on réduirait l’utilisation de la voiture et donc on favoriserait le développement durable. Il y a également un segment à moderniser en urgence. C’est entre l’Espagne et Montpellier. Il faut une ligne mixte « voyageurs-frêt ». Cela désengorgerait l’A9 qui est embouteillé par des camions.

Dominique Reynié (LR) :

Je me réjouis de l’annonce. La nouvelle vient à point nommé, dans la mesure ou les chiffres du chômage donnés hier indiquent une augmentation. Cependant, gare aux effets d’annonce et aux illusions. Le Gouvernement doit préciser à partir de quels financements cet investissement de 8,4 milliards d’euros sera réalisé. Il devra dire aussi au détriment de quels autres projets. Enfin le Gouvernement doit nous faire connaître la position de l’Union Européenne. Cet investissement est impossible sans le soutien de l’Europe vu l’état de nos finances publiques.

 

 Laurent Dubois