30 Juin

Candidature Saurel aux Régionales : Malvy réagit

 

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

 « Jamais, pour la gauche, la nécessité d’être ensemble n’a été aussi exigeante ». Que faut-il comprendre du titre de communiqué signé de l’actuel Président de Région ? Que vue la tendance politique nationale actuelle, si elle veut perdre une des seules régions qu’elle peut prétendre garder, la gauche ne peut pas s’y prendre plus mal.

Une clarification nécessaire

Martin Malvy pointe la liste que veut réaliser Philippe Saurel « avec des candidates et des candidats venus des horizons les plus divers ». « Mais le système électoral est incontournable » prévient le Président socialiste.  Pour lui, Saurel, s’il va jusqu’au bout, devra choisir qui soutenir ou avec  qui fusionner à l’entre-deux tours. « Avec la gauche ? Avec la droite ? C’est le tête de liste qui a tous les pouvoirs ». Bref pour le chef de l’actuelle majorité régionale, cette démarche nécessite « une clarification ».

L’extrême droite aux aguets

Martin Malvy tempère malgré tout la situation : « les élections auront lieu dans cinq mois. La raison peut encore l’emporter ». Pour lui, « le besoin de rassemblement et de cohérence n’a jamais été aussi fort ». Mais Malvy de dénoncer en conclusion une « aventure électorale dangereuse quand l’extrême droite est aux aguets ».

 

Patrick Noviello

 

Régionales – Liste départementale PS 31 : pour les courants ça ne passe pas

Hier au soir, lundi 29 juin, les instances fédérales du PS 31 ont voté la liste départementale pour les régionales de décembre prochain. Le casting des « heureux élus » est loin de faire l’unanimité. La grogne monte et un vent de fronde secoue le parti. Toutes les constitutions de liste suscitent frustrations et critiques. C’est la loi du genre. Les grincements de dents et la rancoeur des (mauvais) perdants sont normaux. Mais, s’agissant de la liste haute-garonnaise, la contestation est vive et elle s’organise. 

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Que des Aubrystes, pas de Hollandais (en dehors de la tête de liste, Carole Delga et de Remi Branco en 26eme position), des Ségolénistes absents,  à peine connue, la liste du PS 31 a été passée au crible.  Du côté de la motion D (courant des députées Karine Berger et Valérie Rabault ), on rappelle un principe absolu : « toutes les motions doivent être représentées à la hauteur des votes et 10% cela représente 10% des places c’est-à-dire 1».

Ce soir, la motion D en Haute-Garonne va se réunir.

En Midi-Pyrénées, la motion réalise son plus haut score dans le Tarn-et-Garonne ou elle est d’ailleurs portée par une de ses figures nationales, la députée Valérie Rabault.  Du côté de Toulouse, elle peut s’appuyer sur un score modeste : 8% lors du vote préalable au Congrès de Poitiers, en mai dernier. La « D » est loin derrière la motion A et ses 69 % et les 21% de la motion B (celle des Frondeurs). Mais, elle va faire entendre sa voix.

Du côté des ségolènistes, même « fureur ». On dénonce un monopole des Aubrystes et des Frondeurs. Un élu précise :

Ce qui est tout à fait anormal c’est que toutes les sensibilités du parti ne sont pas représentés y compris la majorité ».

Des responsables du PS 31 mettent en cause l’organisation de la commission électorale. Pour eux, « statutairement toutes les sensibilités doivent être présents et il n’y a pas de place pour la directrice de campagne (Karine Traval-Michelet), alors que c’est elle qui a tiré les ficelles ».

Evidemment ces subtils équilibres internes et les questions de courants dissimulent (mal) des ambitions personnelles et des querelles individuelles. Ainsi, par exemple, l’assistante parlementaire de la députée Monique Iborra a fait les frais de son engagement lors de la campagne des législatives. Une campagne qui a vu s’opposer l’actuelle maire de Colomiers (nouvelle directrice de campagne de Carole Delga) et Monique Iborra, la « patronne » de la candidate écartée.

Néanmoins, une synthèse entre les courants est un enjeu stratégique. Cela conditionne la mobilisation des militants et l’appui de toutes les composantes du parti. Le PS dispose d’un atout essentiel : sa force militante et son maillage d’élus sur toute la grande région. Pour Carole Delga, le fait de « servir » tous les courants et d’éviter les contestations internes est un véritable enjeu. Cela conditionne, en partie, ses chances de réussite.

Après un week-end chaud et les tirs à boulets rouges de Jean-Michel Baylet, après un début de semaine chahutée avec l’annonce de la candidature du maire de Montpellier Philippe Saurel, Carole Delga va devoir gérer un nouveau front. Un front intérieur.

Laurent Dubois

Note de la rédaction : à la suite de la publication de cet article sur notre blog et à la révélation de cette « grogne », le PS 31 nous a adressé un communiqué que nous reproduisons ce-dessous. Cependant, nous maintenons nos informations sur la « fureur » des représentants de la motion D.

Communiqué du PS 31 :

Le Conseil fédéral du PS31 a adopté à une très large majorité la liste pour les élections régionales qui sera proposée au vote des militant-e-s de la Fédération de la Haute-Garonne le 9 juillet.

Derrière Carole Delga, tête de liste pour la Région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées, 30 candidat-e-s composent une liste rajeunie (d’une moyenne d’âge de 44 ans) conjuguant expérience et renouvellement.

De Guy David, occitaniste remarqué de Cintegabelle ou Sophie Adroit, technicienne au CNES, élue du Lauragais et syndicaliste à Marc Sztulman, toulousain et benjamin des colistiers, en passant  par Bertrand Monthubert, Président de l’Université Paul Sabatier, la liste présente de nouveaux candidats très ancrés dans les réseaux associatifs et universitaires.

A leurs côtés, des candidat-e-s sortant-e-s de l’équipe de Martin Malvy tels que Michel Boussaton en charge des formations sanitaires et sociales, Sylvie Bories investie dans le champ de la formation professionnelle et ou Thierry Suaud, Maire de Portet engagé sur les questions de l’eau.

Nadia Pellefigue, actuellement benjamine de l’exécutif, Vice-présidente en charge des Finances, de l’enseignement supérieur et de l’égalité femme-homme souligne :  « les choix d’orientations données par Carole Delga ont prévalu à la construction de cette liste de 30 candidat-e-s sur 38 que comptera la liste définitive : ouverture, diversités sociales et territoriales, expérience et renouvellement ».

La volonté affichée par Carole Delga depuis le 1er jour de son investiture s’illustre aussi, et d’ores et déjà, par les 8 places laissées disponibles pour celles et ceux qui se reconnaitront dans le rassemblement des forces de gauche et de progrès.

Le Premier fédéral, Sébastien Vincini, précise : « le respect des diverses sensibilités de notre Fédération a présidé aux travaux de la commission électorale. C’est un exercice toujours difficile. La qualité et la quantité des candidatures reçues manifestent un réel intérêt pour ces élections. Il est normal qu’au lendemain de son adoption des déceptions se manifestent mais elles laisseront vite place à la mobilisation dont les militant-e-s socialistes ont toujours su faire preuve ».

La Fédération du Parti Socialiste de Haute-Garonne

29 Juin

{Exclusif} : et les candidats du PS 31 aux Régionales sont…

Cette semaine, les instances fédérales du PS désignent les listes départementales pour les prochaines régionales. Ces listes seront ensuite soumises au vote des militants, le 9 juillet. La grande majorité des fédérations choisissent ce lundi soir les candidats, en puisant dans une première liste établie antérieurement et publiée, s’agissant du Tarn et de la Haute-Garonne, sur Midi-Pyrénées Politiques.

®MaxPPP

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La fédération PS 31 vient de voter les 38 noms qui seront en piste le 9 juillet prochain. Cette liste est susceptible d’évoluer en fonction d’éventuels accords électoraux . En cas d’union de la gauche, des candidats socialistes devront donc céder leur place. Dans cette perspective, 8 places ont été réservées.

 On remarquera le classement en deuxième position, de Bertrand Monthubert, le président de l’Université Paul Sabatier et qui, d’ailleurs,n’était pas sur la première liste.

Parmi Les « heureux élus » (désignés à mains levées) on note la présence massive de conseillers régionaux sortants : Thierry Suaud, Philippe Briançon et Nadia Pellefigue.

Voici la liste des 14 premiers noms, par ordre de classement :

1) DELGA Carole

2) MONTHUBERT Bertrand

3) PELLEFIGUE Nadia

4) SUAUD Thierry

5) MADER Nathalie

6) BRIANÇON Philippe

7) BORIES Sylvie

8) BORDERIES Alexandre

9) LUMEAU Ode

10) BOUSSATON Michel

11) LUCAZEAU Rachida

12) PALACIN John

13) TAMPESTA Marie-Hélène

14) TISSOT Nicolas

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

Candidat aux Régionales, Saurel veut « réparer la République »

 Philippe Saurel avait préparé sa candidature déclarée ce lundi. La preuve : ce « manifeste pour faire bouger les lignes de la conscience et de la réflexion politiques des citoyens ». Belle déclaration d’intention mais en rien un programme…

Philippe Saurel. Maire de Montpellier

Philippe Saurel. Maire de Montpellier

Mars 2014 : Philippe Saurel emporte avec une liste « Divers Gauche » comme il la qualifie, les élections Municipales à Montpellier. Sans vouloir s’ériger en exemple, il dénonce « la fracture civique entre les représentants politiques et ceux qu’ils sont censés représenter ». « Réfléchir autrement le fonctionnement des institutions et ouvrir une nouvelle voie possible pour les électeurs » semble être le leitmotiv de son ouvrage : « Réparer la République ».

« Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » Abraham Lincoln

Seulement la recette appliquée à une ville, peut-elle être reproduite sur une élection régionale ? Cet ouvrage est-il en fait une profession de foi ? En tout cas, le maire de Montpellier ne lésine pas sur les moyens, citant d’emblée Abraham Lincoln : la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Appelant à « une démocratie d’action », Saurel préconise une participation plus forte des citoyens.

Rien de bien nouveau dans ce discours amplement martelé ces dernières années et ces dernières campagnes par les mouvements dits « alternatifs » ou justement « citoyens». Quant aux partis politiques ? « Le monde change plus vite que toute forme d’organisation » commente Philippe Saurel. Toujours au sujet des partis : « en se privant du renouvellement des générations, de la mixité sociale et très souvent de la parité, ils prélèvent leurs candidats dans les mêmes éprouvettes ». Premier signe qu’il fallait relever dans ces paragraphes : sa liste s’intitulera « citoyens du midi ».

Jaurès, Bonaparte et l’anarchie

Et puis évidemment par les temps qui courent comment ne pas faire référence à Podémos… Même si Saurel affiche sa différence : « je suis un tiers issu de Jaurès, un tiers bonapartiste et le dernier tiers anarchiste ». Bon à savoir. « Humanisme et esprit de coopérative » pour Jaurès, « démarche personnelle » pour Bonaparte et « contre l’establishment » par rapport à l’anarchisme. Là encore il fallait relever un signe : c’est sur les terres de Jaurès, à Carmaux, qu’il devrait officiellement lancer sa liste en octobre, s’il va jusqu’au bout.

Saurel prône aussi une « République forte » et un Etat tout autant, notamment pour ne pas mettre vingt ans à doubler 7 kilomètres d’autoroute ou réaliser 150 kilomètres de LGV. Tiens, tiens…Voilà une belle leçon de pragmatisme, tout du moins sur le papier. Saurel estime que l’aménagement du territoire c’est le job de l’Etat. « Loin de moi l’idée de voir se dissoudre l’Etat dans les Régions ».

 Comptez le nombre de personnes qui ont voté pour moi

Parlons maintenant des forces dont il compte disposer : « J’entends souvent dire « Saurel est isolé » (…) Comptez le nombre de personnes qui ont voté pour moi, quelle que soit leur appartenance politique… » Le maire de Montpellier veut « échapper aux dogmes » et assène cette phrase comme s’il voulait convaincre de la logique évidente de sa démarche. La suite de la campagne validera ou pas cette théorie. D’ailleurs Philippe Saurel conclue son manifeste en citant Antonio Machado : « Al andar se hace camino » (En marchant on fait le chemin).

Patrick Noviello

 « Réparer la république », Philippe Saurel, Editions Privat.

Elections régionales : finalement candidat, Philippe Saurel met Carole Delga dans l’embarras

Le maire divers-gauche de Montpellier Philippe Saurel a officiellement annoncé ce lundi, lors d’une conférence de presse, sa candidature aux élections régionales en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier

Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier

Après avoir longtemps fait durer le suspense, le maire de Montpellier a donc décidé de se lancer dans la bataille électorale à côté des partis politiques traditionnels, lui qui a été exclu du parti socialiste. Il continue de creuser son sillon « faire de la politique autrement » et a indiqué vouloir créer « un grand rassemblement citoyen ».

Il sera à la tête d’une liste intitulée « Citoyens du Midi », où il veut regrouper « gaullistes de gauche et gaullistes de droite, divers gauche, radicaux, écologistes, centristes, et divers droite ». Mais précise cependant que s’il n’a pas réussi à constituer ses listes dans les 13 départements avant le mois d’octobre, il se retirera de la compétition. 

Le PS a tout fait pour l’en dissuader

Ces derniers mois, le PS a tout fait pour dissuader Philippe Saurel de se « mettre sur le chemin » de la candidate socialiste à la présidence de la future grande région, la Haut-Garonnaise Carole Delga. Une réunion avait même été organisée à Matignon en présence de Manuel Valls pour demander à Philippe Saurel de ne pas se lancer. Sans succès. Selon plusieurs sources, il aurait même été envisagé un temps de faire entrer la députée de l’Hérault Anne-Yvonne Le Dain au gouvernement afin de permettre à son suppléant Philippe Saurel de décrocher un mandat de député. Option finalement abandonnée.

Samedi dernier, alors que Carole Delga lançait officiellement sa campagne à Montpellier, dans le même temps Philippe Saurel présentait et dédicaçait, toujours à Montpellier, son livre-programme « Réparer la République », un manifeste de 70 pages.

Carole Delga embarrassée

Cette candidature « à côté » du PS embarrasse la candidate socialiste Carole Delga, à 6 mois des élections régionales. D’autant qu’elle doit déjà faire face à des négociations difficiles avec les radicaux de gauche, qui exigent sa place de N°1 pour la ministre PRG du Logement, la Tarn-et-Garonnaise Sylvia Pinel, ce que les socialistes refusent catégoriquement. Le PRG menace toujours de monter une liste autonome.

« Je prends acte, a indiqué ce lundi Carole Delga à France 3 Midi-Pyrénées. Chacun est libre de se présenter. Mais il faut le faire dans la clarté et la transparence, sans opposer les gens et les territoires ». 

Dimanche, à la veille de sa candidature, le maire de Montpellier avait posté sur Twitter un message, une sorte de métaphore lunaire :

Fabrice Valéry

 

Régionales, 3eme tour des municipales au PS 81

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Ce soir, lundi 29 juin, les instances locales du PS 81 vont arrêter la liste départementale pour les Régionales. La semaine dernière, la commission fédérale électorale, à retenu 12 noms. Voici les 6 premiers, par ordre de classement :

1) FITA Claire

2) Homme (Albi)

3) PINOL Catherine

4) VIAULLES Gilles

5) GOURJADE Linda

6) TKACZUK Jean

Conséquence de ce casting fédéral, la deuxième place a été mise de côté pour une désignation ultérieure. Elle se déroulera ce soir en commission fédérale électorale. Un appel à candidature a été lancé. La procédure est close depuis hier au soir. 5 candidats se sont manifestés. Parmi eux, Bernard Gilabert (ancien candidat à la mairie d’Albi en 2008) et le « favori » du député Jacques Valax, Alain Peyro. Cette compétition interne a des relents de 3eme tour des élections municipales albigeoises. En effet, Bernard Gilabert et Jacques Valax se sont disputés l’investiture, sur fond de déchirures internes.

Le nouveau premier fédéral du Tarn, Patrick Vieu va devoir arbitrer un conflit qui remonte à octobre 2013, date de la bataille Valax-Gilabert autour de l’investiture pour les municipales. Signe d’une certaine tension, Alain Fauconnier (ancien sénateur de l’Aveyron) fera le déplacement et assistera à la commission fédérale du Tarn.

Laurent Dubois

 

26 Juin

Ligne blanche et série noire

©JEAN-PHILIPPE-KSIAZEK-AFP

©JEAN-PHILIPPE-KSIAZEK-AFP

Si nous avions encore eu une émission à l’antenne en ce début d’été, nous vous aurions certainement parlé de la violence routière, violence volontaire ou involontaire. Comme les homicides…

Ces derniers jours ont été terribles sur les rubans d’asphalte de notre région. Tout a démarré, sur les chapeaux de roue, un vendredi en fin de journée, avec un Go Fast au péage de Labège, une course poursuite avec la police au milieu du trafic, des tirs et un véhicule finalement intercepté. Des kilos de drogue ont été retrouvés dans la voiture.

Mais pas besoin d’être un trafiquant pour foncer sur la police, la chose s’effectue de plus en plus fréquemment de la part des contrevenants. Jeudi après-midi à Toulouse, c’est un chauffard ayant grillé un feu rouge qui fonce sur deux fonctionnaires de police pour les renverser et les trainer sur plusieurs mètres. Les syndicats n’hésitent pas, à cette occasion, à rappeler la terrible mort de leur collègue de Decazeville lors d’un banal contrôle routier.

Et alors que l’uniforme bleu ne semble plus dissuader les fous du volant, les autres accidents, plus banaux mais hélas non moins mortels, se poursuivent. Comme sur la route Castres-Toulouse où une femme de 38 ans a perdu la vie mercredi en fin de journée dans une collision frontale avec un véhicule qui semble s’être déporté involontairement sur sa voie.

Nous allons dans les jours qui viennent nous retrouver des millions sur cette route synonyme de liberté et de vacances mais aussi de drames humains au quotidien. Oui la voiture, de manière volontaire ou involontaire, peut devenir une arme par procuration. Que personne ne l’oublie. Elle tue le plus souvent des innocents comme ces trois jeunes columérins décédés jeudi matin alors qu’ils avaient la vie devant eux. « A vingt ans, c’est pas le moment d’y aller » déclarait sur notre antenne un encadrant de leur club de foot.

Si le terme de « vivre ensemble » a connu son heure médiatique au moment des drames de janvier à Charlie Hebdo et dans l’Hyper Casher, il est plus que jamais d’actualité alors que les fêtes estivales et les chassés-croisés de vacanciers vont débuter. A chacun maintenant de ne pas franchir la ligne blanche pour ne pas poursuivre la série noire que l’on vient de vivre.

 

Patrick Noviello

25 Juin

LR 31 : contestation autour de l’élection de Laurence Arribagé à la présidence du parti

« Les Républicains 31 » ont élu hier au soir, leur président par intérim. Suite à la démission de Jean-Luc Moudenc, le comité électoral a désigné Laurence Arribagé. L’ élection de la députée de Haute-Garonne est contestée par le représentant de François Fillon.

©Vincent Isore/IP3 ; Paris, France le 4 Fevrier 2015 - Ambiance dans la salle des 4 colonnes pendant la seance de questions au gouvernement - Laurence Arribage  (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree679090.jpg) [Photo via MaxPPP]

Jean-Marie Belin a écrit au secrétaire général des Républicains afin de savoir si les statuts internes du parti ont été respectés. En effet, d’après lui, le comité départemental n’est pas compétent pour élire un président, même par intérim. Conformément à des statuts adoptés en mai dernier, ce sont les militants qui doivent voter.

Le président de Force Républicaine en Haute-Garonne estime qu’au delà du respect des textes, c’est une question éthique. Pour lui, la création du nouveau parti « Les Républicains  » (le 30 mai dernier) suppose une rénovation des pratiques.

La lettre adressée au secrétaire général LR est le second courrier envoyé aux instances nationales du parti. Aucune réponse n’est arrivée à ce jour.

Du côté de Jean-Luc Moudenc, il n’y a strictement aucun problème. Les statuts ne prévoient rien sur la vacance de la présidence. D’après un cadre de la fédération, Jean-Luc Moudenc s’est renseigné auprès des instances nationales LR. Ces dernières ont proposé deux options : Jean-Luc Moudenc peut nommer directement quelqu’un, ou (deuxième possibilité) le « national » désigne une personne. Jean-Luc Moudenc a choisi une troisième formule. Conformément à la philosophie des anciens statuts, le maire de Toulouse a laissé la main à un comité départemental qui, avant la réforme des statuts internes, élisait le président.

En fait, toute cette affaire autour des statuts et de l’élection de la très « sarkozyste » Laurence Arribagé a de forts relents politiques. La présidente par intérim (et future candidate, en janvier prochain, à sa propre succession) connaît déjà le visage de son opposition « filloniste ».La bataille des statuts annonce et amorce les futures escarmouches. Des escarmouches sur fond d’une guerre Sarko/Fillon pour les présidentielles de 2017.

 

Laurent Dubois

24 Juin

Régionales, vers un accord PS/PRG !?

Mercredi 24 juin, le Comité Directeur du PRG s’est réuni pour se prononcer sur une liste autonome aux Régionales. Depuis le 7 juin, date d’une réunion à Gruissan, le parti de Jean-Michel Baylet parle d’une éventuelle dissidence. La menace s’éloigne. On se dirige vers un accord PRG/PS.

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Ce n’est pas vraiment une surprise. Lors d’une réunion du Parlement des Territoires (une instance créée par le maire de Montpellier, Philippe Saurel), la figure montante du PRG languedocien, Didier Cordoniou a évoqué, en aparté, la préparation d’un accord.

Une série d’évènements ont semé le trouble. Présence remarquée de Sylvia Pinel lors d’une assemblée plénière au Conseil Régional de Midi-Pyrénées, rumeur savamment entretenue sur le déblocage d’un budget pour la campagne, présence forte  sur le terrain de la ministre PRG du Logement (fête de la musique à Carcassonne, visite médiatisée du musée des Abattoirs à Toulouse…). Toute une mise en scène a permis d’alimenter le scénario d’un départ en campagne imminent.

D’après nos informations, tout cela aurait servi à établir (selon les mots de Jean-Michel Baylet) « un rapport de force ». Lors du Comité Directeur, l’ancien ministre de François Mitterrand aurait parlé d’un « bon accord » acquis grâce à une montée en tension. D’après une source, le secrétaire général du Parti (Guillaume Lacroix) a toutefois précisé que ce bon accord ne signifie pas que les radicaux de gauche vont forcément obtenir davantage d’élus qu’en 2010 (date des dernières régionales).

Jean-Michel Baylet aurait déclaré avoir obtenu des garanties de la part de Jean-Christophe Cambadélis (1er secrétaire du PS). En toute hypothèse, le PRG va continuer à maintenir la pression sur son partenaire socialiste et à exiger la tête de liste régionale pour Sylvia Pinel.

Quelques jours avant le vote des listes socialistes (le calendrier n’est pas neutre) le PRG se positionnera (aux alentours du 7 juillet) définitivement et ouvertement. En attendant, le principe d’un accord semble acquis. Il va falloir habiller ce retour dans les rangs socialistes. Le danger du Front National peut servir d’argument-paravent.  Le plus dur n’est pas forcément le nombre de place et les postes à décrocher. Le plus difficile sera d’évacuer un (re)sentiment général : « tout ça pour ça ».

Un dérapage incontrôlé et « un revirement après le revirement » du Comité Directeur est toujours possible. Mais, comme le confirme un fin connaisseur des arcanes radicales, « c’est hautement improbable ».

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

23 Juin

Régionales : Robert Rochefort (Modem) appelle au rassemblement mais sous conditions  

 

Le leader grande région du Modem et député européen Grand Sud-Ouest viendra présenter sa démarche jeudi à Toulouse. Il n’est pas encore sûr de présenter une liste autonome mais veut peser dans le débat et pose ses conditions à un rassemblement.

Robert Rochefort -®AFP Photo Bertrand Langlois

Robert Rochefort -®AFP Photo Bertrand Langlois

Pourquoi envisagez-vous de présenter une liste Modem aux régionales ?

 

Robert Rochefort : Parce que le spectacle que l’on constate aujourd’hui ne privilégie pas le rassemblement mais l’étalement de divisions et le jeu des parties. A plus de cinq mois du scrutin, ce n’est pas ce qu’attendent les électeurs. Les préoccupations sociales sont vives et l’enjeu politique tout autant avec la montée du FN en embuscade.

 

Alors justement pourquoi prendre le risque d’éparpiller un peu plus les voix face au Front National ?

 

R.R : Nous n’avons pas dit que nous présentions une liste. Nous espérons que le bon sens l’emportera. Notre objectif est un rassemblement le plus large possible.

 

Quelles sont les conditions de ce rassemblement ?

 

R.R : Renouveler l’offre politique sur le fond. Cela ne veut pas dire une simple addition des deux majorités socialistes avec une chef prise entre deux feux, ses obligations liées au gouvernement et son désir de changement.

La première condition est de préciser en quoi nous allons intéresser les citoyens et comment on les associe. C’est pourquoi nous lancerons jeudi un blog participatif « ma région de toutes nos forces ». Il s’agira d’une démarche « remontante » et non « descendante ».

La deuxième condition au rassemblement porte sur la manière dont on va s’y prendre pour mener la campagne. Est-ce que c’est la logique d’appareil qui va l’emporter ou la société civile et les forces locales ? Il faut aller au-delà des discours convenus pour se rapprocher des réalités de terrain.

 

Quelles sont les préoccupations majeures que doivent avoir les candidats aujourd’hui selon vous ?

 

R.R : Tout d’abord rassurer sur les conditions de cette fusion. Qu’est-ce qu’on en attend ? Même si elle a été faite aux forceps, elle recèle de potentiels de développement important. Je fais exprès de ne pas prendre l’aéronautique en exemple.

Mais parlons de la santé entre la plus ancienne faculté de médecine à Montpellier et l’industrie pharmaceutique ou le Cancéropôle à Toulouse. On peut devenir sur ce secteur un leader européen. On pourrait aussi citer la robotique et son pôle de compétitivité.

La deuxième préoccupation doit être de donner une cohésion à ce territoire. En Midi-Pyrénées, 70% de la richesse est focalisée sur la zone urbaine de Toulouse. Si la rivalité entre Toulouse et Montpellier accentue encore plus ce phénomène sur les deux métropoles, ce sera un échec.

Il faut arrêter de concentrer les transports sur la LGV Bordeaux-Toulouse et Toulouse-Montpellier. Contentons-nous d’une rénovation de la ligne à 200 km/h et attribuons le reste des moyens ainsi économisés à la rénovation des autres transports sur la région.

Mais aujourd’hui les candidats ne parlent pas de tout ça !

Quel regard portez-vous sur les délibérations communes qui ont été prises hier aux conseils régionaux de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ?

 

R.R : On met la charrue avant les bœufs !

On se répartit les institutions alors que ce qui compte c’est ce que feront les futurs élus.

 

Croyez-vous en la cohérence de cette future grande région ?

 

R.R : Oui même si elle a été imposée au forceps, je le répète. C’est un mariage de raison qui va le rester pendant un long moment encore. Mais oui j’y crois parce que nous avons beaucoup d’atout qui peuvent en faire une réussite. Rappelons-nous de l’Occitanie. C’est très important les racines. Regardez, si les bretons n’ont pas voulu fusionner avec les Pays de Loire, c’est parce qu’ils n’avaient pas de racines communes. Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ont construit ensemble la laïcité face aux religions. Il y a aussi cette culture rebelle face à Paris.

J’en reviens aussi à mon mandat européen. Nous formons une Euro Région avec la Catalogne et Les Baléares. Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon y sont déjà associées et ont le même poids que la Catalogne. Il y a des alliances à tisser pour conforter cette Euro Région. On serait ainsi moins dépendant d’une logique nationale. Ça peut devenir différent de « Paris et les autres ». On peut le vivre dans une logique de construction. Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon de tous les rassemblements forcés de France est celui qui peut fabriquer le plus de choses en agriculture, tourisme, ou encore technologies.

 

Que pensez-vous de la candidature de Dominique Reynié ?

 

R.R : Au début, j’avais un regard plutôt sympathique car il amenait du renouvellement, de l’ouverture. Ensuite les choses se sont compliquées. Il passe 90% de son temps à négocier avec les leaders locaux « Les Républicains ». J’ai eu des contacts avec lui mais nous n’avons pas de négociations en bonne et due forme.

 

Quel délai vous-donnez-vous avant de décider de partir seul ou pas ?

 

R.R : Il faut qu’à la rentrée de septembre les choses soient dégagées.

Y-aura-t-il un partenariat avec une autre liste ? Peuvent-ils passer à côté du potentiel de François Bayrou qui répond aussi aux déçus du Hollandisme ? On est une force politique qui pèse entre 7 ,5 et 8%. Peuvent-ils se priver de ces voix-là pour gagner ?

 

Propos recueillis par Patrick Noviello