Coup de théâtre dans le Tarn. Les instances nationales du PS ne valident pas la désignation par les militants de la candidate sur la 3ème circonscription. Ce samedi 17 décembre, à 11 heures 30, le bureau de ratifications pour les législatives n’a pas validé la candidature de Lysiane Louis. Formellement, en langage « Solférinien », il s’agit d’une suspension de procédure et les instances nationales du PS déclarent avoir enregistré le vote des militants tarnais. Mais cette décision laisse présager un retournement de situation et l’investiture de la députée sortante, Linda Gourjade. Une députée (Frondeuse) qui a refusé de se soumettre au vote des militants.
C’est une fusée à deux étages. Au PS, la mise en orbite des candidatures aux législatives passe par un double processus. Un vote local et une ratification par les instances nationales. Un candidat désigné par les militants peut être retoqué la rue de Solférino.
C’est ce qui se passe sur la 3eme circonscription. Selon nos informations, la décision de la commission de ratification repose sur les conditions de l’élection de Lysiane Louis. Plusieurs sections n’ont pas organisé de vote. Cette fronde s’est traduite par un faible nombre de votants et une élection avec une faible majorité des inscrits. 82 voix et 35% des inscrits. Petite précision. La candidate était seule en piste.
Un autre point a également pesé dans la balance. Selon une source, le patron des élections du PS, a pointé un déficit de notoriété. Face au maire LR de Lavaur, Bernard Carayon, Lysiane Louis ne ferait pas le poids. Dans un contexte extrêmement difficile pour le PS, Christophe Borgel aurait donc plaidé pour la stabilité et une certaine sécurité : une reconduction de la députée sortante. Seul espoir pour sauver la 3ème circonscription face au candidat « bulldozer » de la droite.
Linda Gourja est une « serial » Frondeuse. La parlementaire s’est signalée durant son mandat par la signature d’une motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls. Mais son tempérament frondeur concerne également la vie interne du parti socialiste. Linda Gourjade n’a pas respecté les statuts du PS et a refusé de se soumettre au vote des militants. Mais, avant des législatives périlleuses, les textes passent après les calculs électoraux. De plus, sur les conseils de son stratège et collaborateur parlementaire, Marc Gauché, la députée sortante a judicieusement a annoncé son intention d’être candidate, avec ou sans l’étiquette PS. La tactique a visiblement fonctionné.
Christophe Borgel ne pouvait pas rester insensible à un risque de dissidence. Surtout que dans le Tarn, comme ailleurs, des candidats d’Emmanuel Macron risquent d’entrer dans la danse. Pour toutes ces raisons, la suspension a toutes les chances de se transformer en une invalidation ferme et définitive.
Pas de calendrier ou d’échéancier. La trêve des confiseurs s’applique également aux instances nationales du PS.
Le couperet tombera probablement une fois que les sapins et les bourriches d’huitres seront remisés.
En attendant, la décision du PS national n’est pas un cadeau (de Noël) pour l’ancien 1er fédéral du Tarn.
Patrick Vieu a démissionné après l’échec de sa propre candidature aux législatives. C’est maintenant au tour d’une candidate qu’il a sélectionné et soutenu d’avoir la tête sur le billot.
Laurent Dubois (@laurentdub)