25 Nov

Carole Delga, « femme à abattre » pour l’Elysée : histoire secrète d’une petite phrase polémique

Une petite phrase dans un article de presse a fait bondir l’entourage de la présidente PS de la région Occitanie. On est remonté à la source.

Carole Delga et Emmanuel Macron en juillet 2018 (Photo : Bob Edme / MaxPPP)

Comme une petite bombe ! Un article de la rédaction parisienne du groupe La Dépêche du Midi, diffusé dans Midi Libre et La Dépêche dimanche 24 novembre, revient sur l’intérêt que portent l’Elysée et Emmanuel Macron aux futures élections municipales.

Sans les guillemets

En fin d’article, il est question de l’Occitanie et de certains candidats que La République en Marche (LREM) ne soutient pas, jugés trop proches de Carole Delga, présidente PS de la région. Voici l’extrait en question :

«Macron a déjà en tête le coup d’après : les départementales et les régionales. Il pense le calendrier comme un cycle complet», explique un conseiller qui assure qu’en Occitanie, certains candidats très macroncompatibles n’ont pas été investis car trop proches de Carole Delga. La Présidente de la région Occitanie sera la femme à abattre lors des régionales de 2021. 

L’expression la femme à abattre ne figure pas entre guillemets. Mais le terme est fort. Suffisamment pour faire réagir l’entourage de la présidente.

Bronca à gauche

Capture d’écran à la clé, même le directeur de cabinet du Conseil régional, Laurent Blondiau, habituellement avare en tweets, s’est exprimé pour prendre la défense de la présidente de région.

 

Au Conseil régional, d’autres lui ont embrayé le pas, notamment le responsable des réseaux sociaux et membre du PS, François Carbonnel :

Les réactions à l’expression « femme à abattre » sont nombreuses dans les rangs de la gauche et particulièrement du PS régional.

Dans un communiqué publié lundi matin, le mouvement des jeunes socialistes de la Haute-Garonne (MJS 31) s’adressent directement à Emmanuel Macron :

Nous ne pouvons accepter la bassesse des attaques personnelles contre une femme qui, elle, a voué son mandat à l’amélioration du quotidien des habitants de la région Occitanie. Monsieur le Président, soyez à la hauteur de votre fonction . Nous vous invitons à épouser nos combats, ici, contre l’extrême droite et abattre ceux qui la répandent. (communiqué MJS 31)

Sexisme, machisme, attaques personnelles. Une polémique est née.

Opération de désamorçage

Dan les rangs de la majorité nationale, ils sont moins nombreux à avoir réagi. Toutefois, la députée LREM (ex-PS) de Haute-Garonne, Monique Iborra, répondant à un tweet de la candidate PS aux municipales à Toulouse Nadia Pellefique, dénonce une polémique inutile, une « manipulation », une « manoeuvre » :

Ce qui a vraiment été dit

Nous avons contacté la journaliste auteure de l’article pour le groupe Dépêche du Midi. Dans son article, elle rapporte des propos entre guillemets d’un conseiller à l’Elysée. La phrase concernant Carole Delga femme à abattre ne figure pas entre guillemets.

Alors, propos de journaliste ou citation ? La journaliste nous confirme que ce conseiller lui a bien dit que la défaite de Carole Delga serait un objectif de LREM et de l’Elysée en 2021. Les propos tenus vont dans le sens d’une volonté de « dégager » l’actuelle présidente de région.

Pour la journaliste, il ne s’agit pas d’une citation dans le sens strict, mais de l’esprit de la discussion. La formulation n’a peut-être pas été exactement celle-là mais l’idée était la même.

L’article retranscrit donc exactement ce que ce conseiller (anonyme) de l’Elysée voulait faire savoir : en 2021, l’Occitanie sera un objectif pour LREM. Et, selon nos informations, les candidats potentiels ne manquent pas : Jean-François Portarrieu, Christian Teyssèdre, etc.

« Prendre de la hauteur »

Menacée de mort à plusieurs reprises, la présidente de la Région a sans peu apprécié le terme « femme à abattre » mais pendant que ses proches prenaient dimanche sa défense sur les réseaux sociaux, Carole Delga, elle, ne postait qu’un seul tweet sur son compte officiel.

Une photo des Pyrénées avec ce texte :

Randonnée en , terre courage, pour prendre de la hauteur…

Elle n’est peut-être pas encore dans la « ligne de mire » de LREM mais elle sait, si elle l’ignorait encore, qu’elle ne pourra sans doute pas compter sur le soutien de l’Elysée en 2021.

FV (@fabvalery) avec LD (@laurentdub)

 

15 Nov

Politic Café #86 : la gauche à Toulouse émiettée… ou en miettes ?

Au programme cette semaine de notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique dans la région :

Vidéo à voir à partir de 20h15 ce vendredi 15 novembre :

Merci de commenter, réagir, partager…

30 Oct

Municipales : Les Républicains de Toulouse contraints de recadrer une photo pour masquer une affiche anti-Macron

En annonçant l’investiture de Jean-Luc Moudenc par son parti pour les municipales, la présidente départementale des Républicains a publié une photo où l’on voyait une affiche anti-Macron, qui faisait tâche après l’annonce du soutien de LREM au maire sortant.

Capture d’écran de la photo sur Twitter avant sa suppression

Oh, la boulette ! Apparemment, l’alliance entre La République en Marche (LREM) et Les Républicains (LR) pour les élections municipales de Toulouse n’est pas encore entrée dans toutes les têtes des militants.

« Avec Macron c’est vous qui payez l’addition »

Mardi 29 octobre, la présidente des Républicains de Haute-Garonne, Laurence Arribagé, a annoncé que le maire sortant (et membre de LR) Jean-Luc Moudenc a obtenu l’investiture de son parti par la commission nationale d’investiture (CNI). Son compte Twitter publie alors une photo où on la voit aux côtés de la sénatrice Brigitte Micouleau.

Derrière les deux femmes, attablées, une affiche au mur :

Avec Macron, c’est vous qui payez l’addition

Il s’agit d’un slogan lancé en 2018 par le parti Les Républicains (présidé à l’époque par Laurent Wauquiez) qui lançait alors une offensive au sujet du pouvoir d’achat visant les mesures prises par le gouvernement et Emmanuel Macron.

Oui mais voilà, depuis, de l’eau (de la Garonne) a coulé sous le Pont-Neuf !

LREM et LR désormais alliés derrière Jean-Luc Moudenc

Lundi (la veille donc), comme prévu, La République en Marche (LREM) a annoncé son soutien à Jean-Luc Moudenc pour les municipales de mars prochain.

Les opposants d’hier sont donc les alliés de demain. Les opposants nationaux sont les alliés locaux. De quoi devenir schizophrènes !

Et là, forcément, l’affiche anti-Macron, c’était une boulette. Le tweet a donc été supprimé puis republié avec une photo recadrée, dans laquelle on ne voit plus qu’un petit bout de l’affiche (et accessoirement plus la sénatrice Micouleau).

Mais internet a de la mémoire et la photo même supprimée est facile à retrouver. C’est celle qui figure en haut de cet article.

Contactée, Laurence Arribagé reconnaît que c’était bien une boulette. Mais relativise.

L’essentiel du message n’était pas là, je pense (Laurence Arribagé).

Certes. Ce petit accident montre bien cependant que travailler ensemble localement quand on se combat politiquement au niveau national est un exercice compliqué.

FV (@fabvalery)

30 Sep

« Et si je me faisais un petit selfie aux obsèques de Jacques Chirac ? » : le député Folliot supprime son tweet

Philippe Folliot, député du Tarn, a été l’une des rares personnalités politiques à publier un selfie dans l’église Saint-Sulpice où étaient célébrées ce lundi les obsèques de Jacques Chirac. Avant de le dépublier.

« Ça va là ? On me voit bien ? Bon Pierre Lellouche a pas l’air content, mais bon j’y suis, autant que tout le monde le sache » (discussion intérieure reconstituée par nos soins)

Selfie pendant la cérémonie

Philippe Folliot, député du Tarn (membre du groupe LREM), a surpris ce lundi 30 septembre, jour de deuil national en publiant sur son compte Twitter une photo prise en mode selfie à l’intérieur de l’église Saint-Sulpice à Paris où se déroulait la messe des obsèques de l’ancien président de la République Jacques Chirac.

Sur cet autoportrait, on mesure l’étonnement des personnalités présentes, à l’arrière-plan, notamment le regard qui semble désapprobateur de l’ancien ministre Pierre Lellouche (à gauche sur la photo). Un parlementaire sur le mode « j’y étais », selfie à l’appui, c’est plutôt rare dans ce genre de circonstances.

Un tweet publié… puis supprimé !

Philippe Folliot a publié son tweet à 13h38 ce lundi. Il l’a supprimé ensuite, après la publication de notre article sur ce blog.

Une capture d’écran réalisée par nos soins montre toutefois ce tweet avant suppression (photo ci-dessus).

Au lendemain de la polémique des Invalides

Surtout cette publication intervient au lendemain d’une polémique : lors de la journée d’hommage à Jacques Chirac aux Invalides dimanche, de nombreux anonymes n’ont pas fait que se recueillir sur la dépouille du Président mais n’ont pas manqué de se prendre en photo devant le cercueil.

« Manque d’éducation », « impolitesse« … De nombreux messages de réactions négatifs ont fleuri dimanche sur les réseaux sociaux.

Apparemment, ils ont échappé à Philippe Folliot.

FV (@fabvalery)

18 Sep

« On prend le pari que la gauche sera désunie aux municipales à Toulouse » dans Politic Café #82

Pour le retour de notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique, on a décidé de prendre des paris.

C’est reparti pour une saison de plus de Politic Café et en cette rentrée d’une année électorale (élections municipales les 15 et 22 mars 2020) nous nous engageons !

  • On prend le pari que la gauche ne parviendra pas à s’unir à Toulouse
  • Le maire sortant Jean-Luc Moudenc sur un boulevard (des Ramblas ?) en l’absence d’une liste LREM
  • et on fait le point dans les autres villes sur ces maires qui s’accrochent et ceux qui raccrochent.

16 Sep

Municipales à Toulouse : le PS suspend Romain Cujives et ses proches

INFO FRANCE 3 – Le bureau fédéral du Parti Socialiste de Haute-Garonne a prononcé ce soir la suspension de 9 militants dont le conseiller municipal Romain Cujives, qui se voient reprocher leur participation au mouvement Archipel Citoyen.

Romain Cujives. Photo : R/Cujives

Le parti socialiste de Haute-Garonne compte ce lundi soir neuf militants de moins. Mais à la différence de ceux qui, nombreux, sont partis d’eux-mêmes ou n’ont pas renouvelé leur carte, ceux-là ont été sanctionnés : neuf militants ont en effet été suspendus à l’unanimité par le bureau fédéral, réuni ce lundi soir.

Leur faute ? S’être rapprochés du mouvement Archipel Citoyen qui tente de monter une liste rassemblant toute la gauche à Toulouse, pour se donner une chance de l’emporter face au sortant LR Jean-Luc Moudenc.

Un casus belli qui déplait à la candidate investie par le PS, la vice-présidente de la région Occitanie, Nadia Pellefigue.

C’est d’ailleurs sa désignation au printemps dernier, selon des modalités inédites et contestées en interne, qui avait provoqué le rapprochement des « amis » de Romain Cujives, lui-même candidat à l’investiture, avec Archipel Citoyen.

Habituellement, les partis politiques excluent ou suspendent de leurs rangs ceux qui n’ont pas soutenu leur candidat ou qui ont figuré sur une liste concurrente. Là, le PS a préféré frapper d’entrée, sans attendre d’éventuelles avancées des discussions entre les différentes forces de gauche, dont Archipel.

Contacté par France 3, Romain Cujives, n’est pas surpris et ne mâche pas ses mots :

J’ai moi-même quitté les rangs de l’appareil socialiste il y a deux mois après une énième forfaiture. Je travaille loin de leurs turpitudes à transformer Toulouse. Leurs affres ne sont plus mon sujet ».

FV (@fabvalery)

26 Août

VIDEO – Nicole Belloubet soutiendra « pleinement » Jean-Luc Moudenc aux municipales à Toulouse « s’il y a un accord avec LaREM »

La garde des Sceaux a appelé de ses voeux ce lundi sur BFM un accord local entre En marche et le maire sortant LR Jean-Luc Moudenc. Cocasse pour l’ancienne première adjointe de son adversaire Pierre Cohen.

©Julien Mattia / MaxPPP

Le message est clair : si un accord est trouvé entre La République en Marche et le maire LR sortant de Toulouse Jean-Luc Moudenc, la garde des Sceaux et ministre de la justice, la Toulousaine Nicole Belloubet soutiendra le maire sortant.

« Il faut forcément qu’il y ait un accord »

Longuement interrogée sur le sujet par Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV ce lundi 26 août, Nicole Belloubet a appelé de ses vœux cet accord entre LREM et le maire sortant de la 4ème ville de France.

Il y a des discussions et cet accord, s’il a lieu, évidemment je le respecterai pleinement (…) Il faut forcément qu’il y ait un accord à un moment donné parce que dans les grandes villes soit nous avons des candidats assez puissants pour porter l’étiquette LREM soit nous avons des accords avec les maires sortants. C’est sans doute le cas à Toulouse’.

La Garde des Sceaux s’est exprimée sur le sujet en fin d’interview (à partir de 18’50 » dans cette vidéo) :

La Garde des Sceaux a depuis longtemps fait savoir qu’elle ne serait pas elle-même candidate. Elle reconnaît maintenant qu’il n’y a pas de personnalités « assez puissante » pour porter l’étiquette En Marche à Toulouse, malgré les vaines tentatives des certains députés de tenter de monter une liste.

Jean-Luc Moudenc, porté par son amitié avec le Premier Ministre Edouard Philippe, s’est assuré de son côté que cela n’arriverait pas.

Adversaire en 2008, soutien en 2020 ?

Quant à Nicole Belloubet, ancienne première adjointe PS de Pierre Cohen au Capitole (avant de rejoindre le conseil régional), elle pourrait donc se retrouver à soutenir celui contre qui elle faisait campagne en 2008 aux côtés du candidat socialiste.

Une position qui a fait bondir des anciens membres de sa majorité à la mairie. Notamment Jean-Christophe Sellin, membre du Parti de gauche et de la France Insoumise et conseiller régional :

Face à cette probable alliance, la gauche tente de s’unir. Certains, comme La France Insoumise, les écologistes ou encore le socialiste Romain Cujives, ont rejoint la démarche initiée par Archipel Citoyen pour aboutir à un programme et à une liste de gauche uniques.

D’autres comme Génération.s et le Parti socialiste discutent avec les autres membres de la gauche, dont Archipel, pour déboucher sur cette union. Le PS qui s’est choisi Nadia Pellefigue comme chef de file. La vice-présidente de la région qui est aussi… la belle-fille de Nicole Belloubet.

FV @fabvalery

10 Juil

Municipales à Toulouse : Génération.s vote sa participation aux discussions avec les autres forces de gauche

Le mouvement fondé par Benoît Hamon a validé lundi le processus de discussions avec les autres partis de gauche pour concourir à une liste d’union en vue des municipales à Toulouse.

Ils sont huit. Quatre femmes et quatre hommes, désignés par leur mouvement, Génération.s, pour participer aux négociations avec les partis de gauche à Toulouse. Parmi eux, l’ancien maire de Toulouse Pierre Cohen, la conseillère municipale Isabelle Hardy ou encore Salah Amokrane, qui figurait sur la liste de Benoît Hamon aux élections européennes.

Lundi 8 juillet, les adhérents du mouvement ont désigné ces représentants par un vote. Avec un objectif : participer aux négociations pour tenter d’aboutir à une liste commune de la gauche aux prochaines élections municipales à Toulouse.

Génération.s s’engage résolument dans le rassemblement des forces de gauche et écologistes pour qu’en 2020 Toulouse soit le symbole de la transition écologique, d’une véritable solidarité et d’une démocratie réinventée » (Isabelle Hardy)

La tâche n’est pas aisée. Il y a d’un côté ceux qui adhèrent à la démarche lancée par le collectif citoyen Archipel : les écologistes, le conseiller municipal PS Romain Cujives, la France Insoumise... Il y a aussi le PS, qui malgré la fonte de ses adhérents, tente toujours d’être au centre du jeu, après avoir désigné, avec moult rebondissements, la conseillère régionale Nadia Pellefigue comme tête de liste.

Génération.s Toulouse a aussi validé il y a plusieurs semaines déjà la stratégie de ne pas entrer dans le processus d’Archipel, qui prévoit notamment la désignation des candidats représentant les partis par un vote sur internet mais aussi qu’un tiers de la liste soit constitué par des Toulousains… tirés au sort !

En revanche, le mouvement de Benoît Hamon à Toulouse compte bien peser dans les discussions avec les autres mouvements de gauche, dont Archipel, pour arriver à trouver une plateforme programmatique commune. En cas d’accord, viendra alors le temps de constituer une liste commune et de trouver une tête de liste qui fasse l’unanimité. Et ce ne sera pas le plus simple à faire !

FV (@fabvalery)