29 Fév

Législatives 2017 : Sylvia Pinel candidate en Haute-Garonne ?

Sylvia Pinel candidate en Haute-Garonne pour les législatives de 2017. Le scénario restera peut-être virtuel. Mais l’hypothèse est bien réelle. Le déménagement de l’ex-ministre du Logement alimente les conversations dans son département d’origine, le Tarn-et-Garonne, mais aussi dans son éventuel territoire d’adoption. L’idée circule, depuis quelques semaines, dans les couloirs du PS31. Selon nos informations, la 5eme circonscription (limitrophe du Tarn-et-Garonne) pourrait servir de terrain d’atterrissage.

Sylvia Pinel, ancienne ministre, députée du Tarn-et-Garonne et 1ere vice-présidente à la Région

Sylvia Pinel, ancienne ministre, députée du Tarn-et-Garonne et 1ere vice-présidente à la Région

Les législatives 2017 paraissent lointaines. Le scrutin doit se dérouler dans 16 mois. Le parti socialiste ouvrira ses investitures seulement en décembre 2016. Mais les grandes manœuvres sont lancées. Des grandes manœuvres qui pourraient tourner au « parachutage » en Haute-Garonne. Il ne s’agirait pas d’un saut en haute altitude. Mais, plutôt, d’une « migration en voisin ».

Sylvia Pinel pourrait faire quelques kilomètres et coller ses affiches électorales sur les murs de Grenade, Fronton et une partie du canton Toulouse-14.

Carte 5eme circonscription de Haute-Garonne

Carte 5eme circonscription de Haute-Garonne

Sylvia Pinel est actuellement députée de la 2eme du Tarn-et-Garonne. Après son départ du gouvernement et son élection à la vice-présidence de la Région, la parlementaire retrouve une circonscription qui intègre notamment les cantons de Castelsarrasin, Moissac, Grisolles, Verdun-sur-Garonne.

Mais ce second mandat (obtenu pour la 1ere fois en 2007) pourrait être le dernier dans le département. Un dernier mandat pour éviter une candidature de trop. Le Tarn-et-Garonne a été pendant des années le bastion du mentor de Sylvia Pinel, Jean-Michel Baylet. La perte du département et un échec aux sénatoriales marque la fin d’une époque. 

Comme le dit un fin connaisseur du Tarn-et-Garonne : « Le label « Baylet » est devenu un handicap. Les gens en ont assez de la dynastie. Ils s’en f…ou cela les agacent. Mais, de toute manière, la belle époque pour Baylet, c’est fini. Ce n’est pas son retour au gouvernement qui va changer quelque chose. En plus, Sylvia a commis des faux pas. On ne la voit pas beaucoup dans le département. Ce n’est qu’un point. Mais elle n’a pas été présente sur le terrain lors de la tempête qui a frappé le département (NDLR Aout 2015). Beaucoup de gens ont remarqué cette absence et son silence ».

Pour un socialiste de Haute-Garonne, la thèse de l’exfiltration de Sylvia Pinel n’est pas crédible : « Etre en difficulté et quitter le navire, c’est le meilleur moyen pour s’affaiblir encore davantage. Ce sera vraiment un mauvais calcul si cela se confirme. L’image de Sylvia Pinel est vraiment attachée au Tarn-et-Garonne. Je ne suis pas du tout certain que les électeurs apprécient ».

Un vieux routier de la politique tarn-et-garonnaise est également (extrêmement) sceptique : « Sylvia Pinel est fragile chez elle. Mais quitter le département ce serait un abandon, une désertion. En plus, je ne vois pas le danger. En 2012, elle a été élue face au Front National. Vu le résultat des régionales et des départementales, le même scénario va se reproduire et le fait d’avoir le FN en face est une garantie pour elle. Même les anti-Baylet vont voter à gauche pour faire barrage ».

Selon nos informations, une socialiste estime, au contraire, qu’un transfuge électoral de Sylvia Pinel est une bonne idée. Il s’agit de l’actuelle députée de la 5eme de Haute-Garonne, Françoise Imbert. Avec Patrick Lemasle (7eme circonscription), la députée PS appartient au club très restreint, des sortants qui envisagent de raccrocher.

Françoise Imbert, députée de la 5eme circonscription de Haute-Garonne

Françoise Imbert, députée de la 5eme circonscription de Haute-Garonne

Françoise Imbert est prête à dérouler le tapis rouge. Ce n’est pas vraiment par sens du sacrifice ou par « Pinel mania ». La parlementaire socialiste souhaite surtout barrer la route à ses deux « meilleures ennemies » au sein du PS : Véronique Volto et Sandrine Floureusses.

Le jeu d’échec et mat de Françoise Imbert n’est pas partagé par tous ses camarades.

Les instances nationales du PS restent silencieuses. Christophe Borgel (le numéro 3 du parti en charge des élections) ne s’exprime pas sur le sujet.

En revanche, au niveau de la fédération de Haute-Garonne un militant n’hésite pas à exprimer des réserves : « Il n’a jamais été question de réserver une circonscription au PRG. Il y a déjà une sénatrice (NDLR Françoise Laborde) dans le département. En plus, cela va être déplorable en terme d’image. Cela va être assez compliqué comme ça en 2017 sans en rajouter avec une ancienne ministre qui change de département pour sauver son siège. Parce que les électeurs ne sont pas des c…Ils vont comprendre la manip : je ne suis pas capable de conserver ma circo et donc je vais voir ailleurs ».

Un cadre du PS 31 est plus résigné : «  On a déjà rien refusé à Baylet pour les régionales ce n’est pas maintenant qu’il est redevenu ministre que Hollande va lui refuser ce qu’il demande ».

Simple « testing» (selon la formule d’un socialiste) ou vrai projet, une candidature de Sylvia Pinel aux législatives pose question. Dans le Tarn-et-Garonne ou du côté de Grenade et Fronton, la 1ere vice-présidente de la Région va se heurter à un choix.

Sylvia Pinel et la présidente de la Région LRMP, Carole Delga

Sylvia Pinel et la présidente de la Région LRMP, Carole Delga

Une loi anti-cumul doit entrer en vigueur en 2017. Députée ou vice-présidente de la Région, il va falloir choisir. Le texte est sans ambiguïté. L’interdiction du cumul frappe les présidents mais aussi les vice-présidents des Régions.

En cas de candidature aux législatives, Sylvia Pinel va-t-elle démissionner de sa 1er vice-présidence et devenir une « simple » conseillère régionale ? L’ancienne ministre va-t-elle quitter totalement  le conseil régional ?

Une éventuelle alternance pourrait libérer Sylvia Pinel du dilemme. Une partie de la droite parle (en cas de victoire) d’une abrogation de la loi sur le cumul. Mais, avant de se présenter devant les électeurs, en juin 2017, Sylvia Pinel va devoir se prononcer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

26 Fév

Dominique Reynié lance une pétition en faveur de la réforme Valls du code du travail

La réforme du code du travail suscite un schisme entre le gouvernement et sa majorité parlementaire. Le parti socialiste s’oppose frontalement au texte défendu par Manuel Valls. C’est la droite qui soutient le projet d’un exécutif de gauche. Drôle de scénario. La majorité s’oppose et l’opposition se fait l’avocat du pouvoir en place. Ce n’est pas tous les jours que l’on assiste à un tel spectacle.

Un spectacle qui se déroule sur la scène nationale. Mais aussi, grâce à Dominique Reynié, au niveau régional.

Alain Juppé et Manuel Valls

Alain Juppé et Manuel Valls

Dominique Reynié fait son « Juppé » localLe conseiller régional (LR) de Midi Pyrénées Languedoc Roussillon vient de lancer, sur Facebook, une pétition en faveur du projet de loi de Manuel Valls.

Evidemment, le geste est symbolique. Dominique Reynié ne siège pas au Parlement. Il n’aura pas à s’exprimer sur le sujet autrement que sur les réseaux sociaux. Son influence politico-intellectuelle ne va pas jusqu’aux consignes de vote dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale ou du Sénat.

Dominique Reynié, conseiller régional LRMP

Dominique Reynié, conseiller régional LRMP

Mais, on ne sait jamais. Un beau succès, une vague de signatures et les projecteurs se braquent.

Dans le camp d’en face (celui des opposants à la réforme), la barre est haute. Une autre pétition circule. Elle a recueilli 600 000 signatures. Pour le moment, celle de Dominique Reynié affiche 173 soutiens.

Cela laisse une marge de progression.

A suivre

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Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Réforme du code du travail, Martine Martinel (députée PS) : « On n’en peut plus »

La polémique tourne à la fronde. Des fédérations socialistes votent des motions contre la réforme du code du travail. La présidente (PS) de la commission des affaires sociales, la députée Catherine Lemorton fait la tournée des médias et tire à boulet rouge sur le projet de « son » gouvernement. La parlementaire haute-garonnaise n’est pas la seule à donner de la voix. Une autre députée, Martine Martinel, interpelle publiquement Manuel Valls et pourrait ne pas voter la réforme. Interview.

Martine Martinel. Députée de Haute-Garonne

Martine Martinel. Députée de Haute-Garonne

Le Blog Politique. Vous êtes une députée socialiste. En tant que socialiste comment réagissez-vous à la tempête soulevée par le un projet de réforme du code du travail ? 

Martine Martinel. En tant que socialiste, je trouve que le tohu-bohu qui monte est troublant. J’ai l’impression d’être face à un gouvernement qui n’entend pas. L’erreur de l’exécutif c’est qu’il ne s’appuie pas sur les siens et qu’au contraire il divise les socialistes. Avant d’annoncer des mesures ou de parler d’une réforme du code du travail, l’exécutif aurait du consulter et essayer de fédérer. J’ai l’impression que l’on est dans une marche en avant, un coup de force, qui donne l’impression de nous mener droit dans un mur. Le code du travail, c’est un symbole. Quand on parle de code de travail, même pour des gens qui ne l’ont pas lu, c’est synonyme de droits acquis, d’acquis sociaux. On ne touche pas à un symbole comme celui-ci sans concertation. On ne gouverne pas tout seul et sans partenaires.

Le Blog Politique. Redoutez-vous une fracture entre le PS et le gouvernement ?

Martine Martinel. Oui. On peut assister à une fracture entre le PS et le gouvernement. D’ailleurs, elle existe. Dans les sections ou les fédérations, plus personne ne s’y retrouve. Ce n’est pas toujours sur le fond. Mais, après la déchéance de nationalité, il y avait un vrai problème. Quand je dis cela, ce n’est pas dans l’idée de tirer sur le gouvernement à tout prix. Mais 14 mois avant la présidentielle, il y a de quoi être déstabilisé par les atermoiements ou une méthode autoritaire. Cela crée un sentiment de révolte et d’injustice. Nous avons fait de bonnes choses tout au long du quinquennat et tout est occulté. 14 mois avant une élection, il n’est vraiment pas utile de créer des conflits. Même si on est loyal, on n’en peut plus.

Le Blog Politique. Dans une tribune publiée dans « Le Monde », Martine Aubry attaque frontalement Manuel Valls. Le premier ministre lui a répondu. Votre réaction face à ce grand déballage en public ?

Martine Martinel. L’impression d’un incendie qui se propage. Une tribune contre une tribune, une tribune qui répond à une autre tribune. On a l’impression d’une préparation de congrès. Les uns qui taclent les autres en public, ce n’est pas du tout glorieux. Il faut penser aux électeurs et au spectacle que cela peut donner.

Martine Aubry et Manuel Valls lors d'une visite du premier ministre à Lille. Photo MaxPPP

Martine Aubry et Manuel Valls lors d’une visite du premier ministre à Lille. Photo MaxPPP

Le Blog Politique. Le projet de loi va être examiné par l’Assemblée dans le courant du mois de mars. Quelle va-être votre attitude ? Vous allez voter le texte ? 

Martine Martinel. Je revendique le temps du débat parlementaire. L’idée d’utiliser le 49-3 (NDLR disposition constitutionnelle permettant d’adopter un texte sans vote) est tout simplement insupportable. Le gouvernement ne peut pas s’exonérer d’un vrai débat, avec des amendements et des discussions en commission. Si ce temps parlementaire n’est pas respecté ou s’il est escamoté, je me réserve le droit de me prononcer contre le texte.

Le Blog Politique. Et sur le fond ? Au delà de la méthode, sur le fond, êtes-vous hostile à une modification du code du travail ?

Martine Martinel. Je suis très troublée quand je vois qu’Alain Juppé serait prêt à voter le texte et que le Medef soutient la réforme. ce simple fait devrait alerter le gouvernement. C’est quand même un signal d’alarme. Les Prud’hommes et le temps de travail, ce sont des marqueurs de gauche. Cela renvoie à des valeurs de gauche. Il ne faut pas être étonné que notre électorat soit déstabilisé. C’est même plus grave. Quand on voit un gouvernement élu par des électeurs de gauche qui se fait applaudir par les candidats à la primaire de droite, cela peut créer de la rancoeur dans notre électorat.  Je sais que la CFDT trouve certains aspects du projet positifs. Mais ce n’est pas en portant atteinte au code du travail que l’on va créer de l’emploi. Les derniers chiffres du chômages sont meilleurs et cette embellie, certes relative, n’est pas liée à une réforme du code du travail. De plus, pour le moment, je ne vois que des aspects négatifs qui remettent en cause des marqueurs forts de la gauche.

Le Blog Politique. Des manifestations sont prévues. Vous allez descendre dans la rue ?

Martine Martinel. En tant que députée socialiste, je n’irai pas manifester. Mais je répète que je serai attentive à la défense d’un vrai temps parlementaire. J’attend beaucoup du débat qui doit se dérouler à l’Assemblée et je prendrai mes responsabilités en votant contre si rien ne se passe.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

25 Fév

Un parlementaire socialiste : « François Mitterrand : ils sont devenus fous !!! »

Un instantané vaut tous les commentaires. Hier au soir, mercredi 25 février, le député PS de l’Aude, Jean-Claude Perez est devant son téléviseur. Deux parlementaires de son parti se déchirent sur le plateau d’une chaîne d’info en continu. Le parlementaire audois sautent alors sur sa page Facebook : «  Je suis atterré, anéanti…voir 2 députés socialistes se diviser alors que je ressens de la haine entre eux…François Mitterrand : ils sont devenus fous!!! « .

Jean-Claude Perez, député PS de l'Aude

Jean-Claude Perez, député PS de l’Aude

Quelques heures avant la réaction de Jean-Claude Perez sur les réseaux sociaux, la tension est montée d’un cran au sein du PS. Depuis plusieurs jours, le projet de réforme du code du travail secoue violemment le parti socialiste. Mais la publication par Martine Aubry d’une tribune-pétition affirmant que « trop c’est trop », a encore fait monter la fièvre.

Jean-Claude Perez a des relations difficiles avec la (puissante) fédération PS l’Aude. Son éviction de la liste de Carole Delga pour les régionales a débouché sur des « tirs tendus » dans la presse . Mais le socialiste audois (courant Fabius puis Valls) revendique un attachement viscéral au parti à la rose : « Je suis tombé dedans quand j’étais petit ».

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Laurent Dubois (@laurent dub)

24 Fév

Bras de fer judiciaire à la Région : Front National 1, majorité 0 !

L’épisode est imminent politique et il vient de connaître un épilogue juridique. Le 18 janvier dernier, lors de la seconde assemblée plénière du nouveau Conseil Régional, le Front National bataille avec la majorité de gauche. La première force d’opposition ferraille pour obtenir des représentants dans des organismes extérieurs. Un vote (traduit dans une délibération) ferme les portes. La présidente du groupe FN, France Jamet saisit alors le tribunal administratif. La décision est tombée le 19 février. Le juge administratif suspend la délibération contestée. C’est une « simple » suspension et qui concerne uniquement une partie des désignations.

Le Tribunal administratif de Toulouse soulève, toutefois, « un doute sérieux sur la légalité de la délibération » votée par le conseil régional. La majorité régionale va devoir adopter une nouvelle décision.

Photo AFP

Hémicycle de l’Hôtel de Région à Toulouse – Photo AFP

L’enjeu des « organismes extérieurs » est hautement stratégique. Le conseil d’administration d’un lycée ou d’un Comité Régional du Tourisme, ce sont autant d’ouvertures vers la société civile, les univers professionnels et le milieu économique. Suite au vote du 18 janvier dernier, les portes se sont fermées pour le Front National. Après un score historique au scrutin des régionales et l’obtention d’un groupe d’élus d’une ampleur inédite (40 conseillers régionaux), le FN pensait pousser encore les feux.

C’était une sorte de troisième tour de scrutin. Un troisième tour qui permet de préparer les régionales de 2021. Des représentants dans les 132 organismes extérieurs et 39 syndicats mixtes de la Région, c’est un moyen d’exister politiquement. La majorité régionale a proposé 9 représentants au Front National. Mais cette proposition reposait sur l’acceptation d’une procédure : un seul vote « bloqué » par boitier électronique sur l’ensemble des organismes.

France Jamet, présidente du groupe Front National au conseil régional

France Jamet, présidente du groupe Front National au conseil régional

La présidente du groupe FN, France Jammet, a refusé cette option. Elle exigeait un vote à bulletin secret. Dès lors, le Front National se retrouve sans aucun représentant. Ce n’est pas la décision du tribunal administratif qui va changer la donne.

Un des arguments du Front National visait précisément le « vote bloqué par boitier électronique« . Mais le juge valide la procédure. Cette décision ne surprend pas le président du Bureau de l’Assemblée Régionale, Gérard Onesta : « Si on avait donné suite à la demande du Front d’un vote avec bulletin secret et isoloir, nous y serions encore. J’ai fait les calculs. Un vote nom par nom et pour chaque organisme, cela nécessite 1500 heures et 62 jours de travail, tous les jours, en comptant les week-ends ». 

Gérard Onesta, président du Bureau de l'Assemblée Régionale " Photo AFP

Gérard Onesta, président du Bureau de l’Assemblée Régionale  » Photo AFP

Le couperet du juge tombe sur une partie des désignations. 11 sur 750. Le tribunal administratif estime que le vote aurait du se dérouler sur la base d’une liste nominative. Or le document soumis aux conseillers régionaux mentionnait uniquement le nombre de représentants à pourvoir dans tel ou tel organisme. Le chiffre 1 pour le comité régional de Tourisme de Montpellier, par exemple.

En raison de ce vice de forme (des chiffres à la place de noms), le conseil régional va devoir adopter une nouvelle délibération. Une nouvelle délibération concernant le comité régional du Tourisme de Montpellier, le syndicat mixte du Pic du Midi, l’ARPE, l’agence Maadeli, Midi-Pyrénées Construction, la COGEMIP, PNR Haut-Languedoc. Gérard Onesta relativise  les choses : « Ce n’est que cela. Quelques désignations sur plus de 700 « .

Et la suite maintenant ? Quand et comment le conseil régional va-t-il appliquer la sanction du juge administratif ?

« Nous allons aborder la question lors de la prochaine conférence des présidents. Le service juridique nous dira si nous devons passer par une assemblée plénière ou une commission permanente (NDRL : instances de décisions du conseil régional). En fonction des réponses, ce sera donc fait en mars ou en avrii » précise Gérard Onesta.

Du côté du Front National, la partie n’est pas finie. France Jamet songe à un éventuel recours en cassation. La présidente du groupe FN à la région est retenue par le coût. C’est la règle en matière de cassation. Il faut obligatoirement recourir à un avocat spécialisé dont les honoraires se chiffrent à plusieurs milliers d’euros.

En attendant, la contre-attaque est politique. Le numéro 2 du Front National, Louis Aliot justifie totalement la saisine du juge. C’est une question de principe :  » Ne jamais laisser jouer la gauche jouer avec la censure et l’atteinte au pluralisme politique. Nous ne sommes pas des demi-élus. Nos électeurs méritent le respect ».

Louis Aliot, vice-président du Front National.

Louis Aliot, vice-président du Front National.

France Jamet dénonce, de son côté, « l’amateurisme et la fébrilité d’une majorité qui a voté une délibération que le juge déclare illégale« . La présidente du groupe FN ne poursuivra pas forcement la bataille sur le terrain juridique. Mais elle va mener une véritable guérilla politique : « Nous allons vérifier et pointer que les conseillers régionaux qui sont désignés dans les organismes extérieurs siègent véritablement et qu’ils font le travail pour lequel ils touchent leurs indemnités ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Fév

Un ex de la CGT recruté par le PS au chevet des syndicats de la Région

Un mandat n’est pas le seul moyen pour « retourner » au Conseil Régional. Denis Parise va retrouver, début mars, un hôtel de région qu’il a quitté en décembre dernier. L’ancien élu PS souhaitait rempiler à la fin de son premier mandat de conseiller régional. Mais les urnes en ont décidé autrement. La figure emblématique du combat des Molex va toutefois continuer à exister sur la scène de la politique régionale. L’ex syndicaliste de la CGT va être en charge, auprès des élus régionaux PS, du développement économique mais également des relations avec les syndicats.

Des syndicats internes au Conseil Régional et dont la gestion est stratégique dans la Fusion en cours.

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En vingt-deuxième position sur la liste haute-garonnaise de Carole Delga, Denis Parise n’a pas été élu. Le score obtenu par la candidate socialiste au 1er tour (23,98% des suffrages exprimés) et les négocations d’entre deux tours (et les places offertes aux candidats de Gérard Onesta) lui ont été fatals.

Depuis ce demi-échec de décembre 2016 (la candidate socialiste est élue mais le conseiller régional sortant est battu), Denis Parise était collaborateur de groupe (PS) au conseil départemental. L’ex-syndicaliste va donc refaire des cartons à peine défaits et reprendre le chemin du conseil régional. Comme le précise une source, son travail va être celui d’un collaborateur de groupe c’est-à-dire un travail politique.

Denis Parise, ex-syndicaliste CGT et ancien conseiller régional

Denis Parise, ex-syndicaliste CGT et ancien conseiller régional

Contacté par téléphone, Denis Parise précise sa feuille de route : « Je suis en charge des dossiers économiques mais je vais suivre 4, 5 ou 6 élus sur leurs dossiers. Le nombre d’élus n’est pas encore complètement arrêté mais je vais essayer faire le lien avec les organisations syndicales internes à l’hôtel de Région« .

On peut être tenté de voir dans le retour de Denis Parise à l’Hôtel de Région un lot de consolation.

Un dédomagement après son élimination aux élections régionales de décembre dernier. Dans un contexte de vive tension entre le PS et les syndicats autour de la réforme du code du travail, il est également possible de considérer que le parti socialiste a besoin d’un vernis social.

La lutte des Molex remonte aux années 2009. Son souvenir s’estompe. Mais Denis Parise demeure une figure de la lutte sociale.

En revanche, une chose est certaine. L’arrivée d’un ancien syndicaliste auprès du groupe PS peut être utile et mettre de l’huile dans les rouages de la Fusion. La CGT a publié un tract pour dénoncer l’existence des doublons dans la nouvelle organisation de Midi Pyrénées Languedoc Roussillon.

Dans les services, on parle d’une concurrence entre Toulouse et Montpellier et de deux Conseils Régionaux qui fonctionnent en parallèle.

Denis Parise a changé de côté. Il n’est plus derrière les banderoles et il ne bat plus le pavé.

Mais son expérience des bras de fer peut être utile à son nouveau patron : Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

22 Fév

Réforme du code du travail : révolte à tous les étages au PS

Une tempête après un cyclone. Le tourbillon autour de la déchéance de nationalité est à peine calmé et le PS replonge dans une nouvelle turbulence. La réforme du code du travail secoue violemment les rangs du parti. Un vent de colère souffle dans les fédérations départementales. Une parlementaire (de poids) partage cette révolte. La présidente de la commission des Affaires Sociales, Catherine Lemorton se dit « atterrée et vraiment triste ». La députée de Haute-Garonne est prête à ne pas voter la réforme défendue par Manuel Valls et François Hollande.

A lawyer reads a copy of the French labour code ("code du travail" in French), on May 24, 2012 in Quimper, western France. AFP PHOTO / FRED TANNEAU

Plafonnement des indemnités prud’homales. Des journées de travail qui peuvent atteindre 12 heures. Une semaine de 46 ou 60 heures. Les mesures qui ont fuité dans la presse mettent le feu à la majorité. Le projet de loi (131 pages format A4 et 20 pages d’exposé des motifs) suscite une levée de bouclier. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a  immédiatement critiqué une réforme qui doit être présentée en conseil des ministres le 9 mars prochain.

La fronde socialiste s’est rapidement étendue et elle touche la région Midi Pyrénées Languedoc Roussillon.

Dans le Tarn, en Haute-Garonne, dans l’Hérault et le Tarn-et-Garonne, les instances fédérales montent au créneau. Le Mouvement national des Jeunes Socialistes (MJS) n’est pas en reste et des militants en herbe appellent les parlementaires à ne pas voter la réforme du gouvernement.

Dans la puissante fédération de Haute-Garonne, un conseil fédéral doit fixer officiellement la position de la « fédé ». Il doit intervenir dans les prochains jours. Mais le 1er fédéral, Sébastien Vincini, se dit « très réservé sur le projet« .

Sébastien Vincini, 1er fédéral du PS31

Sébastien Vincini, 1er fédéral du PS31

Même tonalité dans la seconde fédération de la Grande Région. Le 1er fédéral de l’Hérault, Hussein Bourgi déclare : « Nous avons un conseil fédéral demain (NDLR mardi 22 février). Je vais proposer une motion commune contre le texte qui a fuité et dont les principales dispositions posent problème pour beaucoup d’entre elles. L’esprit de notre motion consiste à demander au gouvernement de dialoguer avec les organisations syndicales de salariés et de réécrire le texte afin d’en proposer une nouvelle mouture« .

Hussein Bourgi, 1er fédéral du PS34

Hussein Bourgi, 1er fédéral du PS34

Dans le Tarn, le 1er fédéral (ancien conseiller de François Hollande à l’Elysée) n’a pas souhaité répondre. Mais, selon un militant, le climat général est sans ambiguïté. La majorité de la fédération est hostile à la réforme du code du travail et  cette position sera exprimée lors du prochain conseil fédéral.

Visiblement, la rébellion ne se limite pas aux instances fédérales. Elle touche le coeur du réacteur législatif. La députée de Haute-Garonne, Catherine Lemorton est la présidente de la commission des affaires sociales. C’est sa commission qui va se trouver au centre des débats et des travaux parlementaires. Catherine Lemorton ne mâche pas ses mots : « Quel manque de bon sens. Juste après l’épisode de la déchéance de nationalité. Je suis triste que l’on termine sur cela. On a fait une vraie loi sur la santé publique et on finit le quinquennat là dessus ».

Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales

Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales

Catherine Lemorton est franchement réservée sur le fond.

« En l’état actuel, il est hors de question de voter le texte. Une seule raison parmi d’autres. Le loup se cache dans le détail. Dans le projet qui a fuité dans la presse les salariés doivent être prévenus dans un délai raisonnable. Un délai raisonnable, je ne sais pas ce que c’est. Actuellement les salariés doivent être prévenus 13 à 14 jours en avance ».

Des réserves sur le fond. Mais également une vraie mise en garde sur la méthode :

« Si on dessaisi ma commission au profit d’une commission spéciale, je vais me transformer en « Benoît Hamon » en jupe. On entend dire, dans les couloirs de l’exécutif, que ma commission est composée de gauchistes. Pas question de créer une commission spéciale composée de béni-oui-oui du gouvernement. Si on dessaisi les députés PS et d’opposition, spécialistes du code du travail, je vais être très en colère« .

Selon nos informations, Catherine Lemorton n’est pas le seul « pilier » qui vacille.

L’autre « pivot » de la réforme, le député de Saône-et-Loire, Christophe Sirugue doit normalement être le rapporteur du projet de loi (un personnage clés de la procédure législative) et il ne comprend pas comment (selon les mots d’un proche) la majorité peut venir se fracasser sur une tel texte à un an des législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

20 Fév

Sylvia Pinel à la tête du PRG : une « vraie-fausse » présidence ?

C’est un remaniement d’après remaniement. Sylvia Pinel sort du gouvernement et Jean-Michel Baylet quitte la présidence du parti. L’ex-ministre du Logement devient présidente du Parti Radical de Gauche à la place du nouveau ministre de l’Aménagement du Territoire. Ce jeu de « fauteuils musicaux » n’a rien de surprenant. Le scénario était écrit d’avance.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet

Comme le précise un cadre du parti radical de gauche :  » C‘est l’application des statuts, nous savions en votant pour Sylvia Pinel à la 1ére vice-présidence du parti que cette situation était possible. Pour moi, elle doit être candidate lors du prochain congrès de septembre ». 

Jean-Michel Baylet redevient ministre 23 ans après son premier maroquin. Entre sa nomination sous la présidence Mitterrand et son retour en février 2016, le patron des radicaux de gauche a eu une obsession permanente : retrouver le chemin d’un ministère. Une obsession qui, en 2007, a manqué se traduire par un portefeuille offert par…Nicolas Sarkozy.

Jean-Michel Baylet et Nicolas Sarkozy

Jean-Michel Baylet et Nicolas Sarkozy

Selon nos informations, l’affaire est loin d’être une intox comme l’a prétendu par la suite Jean-Michel Baylet. Le président des radicaux des gauche était prêt à s’assoir à la table du conseil des ministres avec François Fillon. D’après une source proche de Jean-Michel Baylet, c’est Nicolas Sarkozy qui a refermé la porte. Les exigences du radical de gauche étaient trop élevées et la proposition de l’Elysée se limitait à un poste « à prendre ou à laisser ».

Peu importe, le détail de la parenthèse « sarkosyste ».

Une entrée au gouvernement de Jean-Michel Baylet se serait terminée de la même manière : une présidence Pinel.

La transmission de pouvoir est bien accueillie dans les rangs du parti. Pour un de ses cadres, l’intérim et l’élection programmée de Sylvia Pinel à la tête du PRG est une excellente chose.  » Très bonne nouvelle, première femme dans cette fonction, élue de notre région (NDLR Languedoc Roussillon Midi Pyrénées), jeune mais expérimentée, personne ne doute de son engagement radical ». Pour Vincent Garel, président du PRG81, le passage de relai n’est pas une simple formalité. C’est un vraie chance pour les radicaux de gauche.

Sylvia Pinel à l'Assemblée Nationale

Sylvia Pinel à l’Assemblée Nationale

Sylvia Pinel, nouvelle « patronne » d’une PME rentable.

La première tâche de Sylvia Pinel est de faire tourner la « boutique ». Le PRG c’est, en effet, une vraie PME. Dans la région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, ce sont 17 élus au Conseil Régional, 2 au conseil départemental de Haute-Garonne et des dizaines de maires.

Mais surtout, au niveau national, ce sont 7 sénateurs, 2 ministres, 1 secrétaire d’Etat et 17 députés.

Pour un vieux routier du PRG, « c’est la boutique la plus rentable de France. Elle produit des ministres, des vice-présidents de conseils régionaux ou dans les départements. Une rentabilité de succursale car les élus PRG sont élus sur la base d’accord avec le PS. Sans le parti frère, les radicaux n’auraient pas un tel fond de commerce ».

Un fond de commerce qui a d’ailleurs de bonnes caisses. Tous les partis politiques perçoivent des dotations de l’Etat. Dans la loi de finance 2016, l’enveloppe globale s’élève à 68,7 millions d’euros. Le PRG reçoit sa part. Une part fixée par décret et calculée à partir du nombre de parlementaires et en fonction du résultat des législatives de 2012.

Sur la base de ces deux critères, Sylvia Pinel disposera d’un budget de 1 588 784,01 euros.

A cela s’ajoute des sommes versées par le PS. Plusieurs centaines milliers d’euros. Entre 400 et 800 000 euros.

Enfin, pour être complet, il faut ajouter les aides « indirectes » ou en « nature » dont bénéficie le parti. Les élus versent une contribution et ils mettent à disposition des assistants parlementaires. Cette dernière pratique est fréquente dans les partis. Mais elle peut poser des questions juridiques. Cette semaine, la justice a mené des perquisitions dans les locaux du Front National. Des assistants parlementaires sont soupçonnés de travailler exclusivement pour le parti de Marine Le Pen sur les deniers du Parlement Européen.

De l’argent. Des permanents. Des élus. Sylvia Pinel est désormais la patronne d’une vraie « place forte ».

Mais la nouvelle présidente va-t-elle être la « vraie » présidente du PRG ?

Une « vraie-fausse » présidence Pinel ?

Sylvia Pinel n’est pas « bombardée » à la tête du PRG. Elle est adoubée depuis des années par Jean-Michel Baylet. La députée du Tarn-et-Garonne (1ère vice-présidente à la Région) connait les méandres du parti et pratique les arcanes radicales depuis 14 ans. L’ex-ministre est multipositionnée dans l’organigramme PRG : 1ère vice-présidente, comité exécutif, commission des finances, présidente du cercle tarn-et-garonnais « Moissac-Castelsarasin ».

Dans 6 mois, à la fin de son interim, Sylvia Pinel sera, sans surprise, élue à la présidence du parti. Son expérience, l’appui de la figure historique du PRG, Jean-Michel Baylet, devraient lui assurer une maitrise de l’appareil. Sur le papier, cela semble évident. Sylvia Pinel connait les codes et les réseaux du parti. Mais, dans les faits, le véritable président risque de rester…Jean-Michel Baylet.

Un cadre du PRG estime que le parti restera entre les mains de Jean-Michel Baylet :  » Nous sommes le dernier parti de France a pratiqué le centralisme démocratique (NDRL référence à la conception léniniste de l’organisation du parti communiste)Les opposants ont la velleité  d’en découdre mais Baylet arrive leur met deux bouffes et c’est réglé ». 

Un fin connaisseur des radicaux de gauche ajoute : « Jean-Michel Baylet est le propriétaire du parti. Tout est tenu par Jean-Michel. L’élection de Sylvia ne changera rien. C’est Jean-Michel qui va rester le président par procuration ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18 Fév

Offre médicale, personnes âgées, personnel de santé : diagnostic et traitement

La santé est-elle en forme ? La disparition des médecins dans nos campagnes et certaines villes. La formation des infirmiers. Le maintien à domicile des personnes âgées. Ces dossiers chauds qui sont sur le bureau du Conseil Régional. La semaine dernière, le « monsieur Santé » de la nouvelle Grande Région a été désigné. Il s’agit de Michel Boussaton. La santé va-t-elle s’adapter à un nouveau territoire taille XXL ? Simple continuité des politiques antérieures ? saut qualitatif et quantitatif avec la Fusion et la présidence Delga ?

Ancien virtuose du bistouri (chirurgien connu et reconnu), le (nouveau) conseiller régional délégué à la Santé, aux formations sanitaires et à la Silver Economie répond à ces questions. Des questions qui concernent des millions de patients et une population qui vieillit sous le soleil de l’Hérault ou au milieu des près gersois.

Michel Boussaton. Conseiller régional délégué à la santé, aux formations sanitaires et à la silver économie

Michel Boussaton. Conseiller régional délégué à la santé, aux formations sanitaires et à la silver économie

Le Blog Politique – La santé n’est pas une compétence régionale. Pourtant le conseil régional intervient dans ce domaine. Comment son action peut-elle se traduire ?

Michel Boussaton. Oui. La santé n’est pas une compétence régionale mais nationale. Nous intervenons en fournissant, par exemple, des aides à la création des maisons de santé (NDLR : établissements réunissant sous un même toit des praticiens médicaux et para-médicaux). On ne peut pas imaginer que le conseil régional se désintéresse de l’offre de santé sur son territoire.

Le Blog Politique – On entend souvent parler de la disparition des médecins en zone rurale et même dans certaines zones urbaines. Quel diagnostic faites-vous de l’offre de santé en Languedoc Roussillon Midi Pyrénées ?

Michel Boussaton. L’offre est assez bonne de façon illusoire. Il n’y a pas vraiment de problème d’accès à un médecin. On peut dire qu’il n’y pas de désert médical mais simplement, entre guillemets, une désertification. Mais je dis « de façon illusoire » car ce tableau ressort juste de données statistiques et ces données sont trompeuses ou du moins illusoires. Certains territoires sont en souffrance. Des départements ont perdu 12% de médecins en 5 ans. C’est le cas notamment dans le Gers. Vous comprenez bien que le conseil régional doit s’investir sur ce dossier et apporter des solutions.

Le Blog Politique – Vous parlez d’aide à la création des maisons de santé, c’est le seul levier à votre disposition ?

Michel Boussaton. Non. La région est présente à la conférence régionale de santé et autonomie (NDLR une instance consultative composée par les professionnels de santé et les représentants de l’Etat). Elle est présente dans ce que l’on appelle la démocratie sanitaire. Nous devons faire entendre notre voix. Je vais également rencontrer les doyens des facultés de médecine. Il faut regarder ce que l’on peut faire en matière de « numerus clausus ». On parle d’un « numerus clausus » régional et non plus national. Si cette régionalisation se confirme, il va de soi que le conseil régional devra être un des décideurs.

Le Blog Politique- Vous étiez en charge de la délégation « Santé » en Midi-Pyrénées, sous la présidence Malvy. La fusion avec le Languedoc Roussillon, c’est juste un saut quantitatif avec plus de départements et un territoire plus grand ? 

Michel Boussaton. La fusion ne change pas vraiment les choses. Dans le domaine des formations sanitaires et sociales, un autre aspect de ma délégation, les formations sont essentiellement gérées par le secteur privé en Languedoc Roussillon. Ce n’est pas le cas en Midi Pyrénées. Il faudra tenir compte de ce passé et rester sur des points d’équilibres respectueux de cette spécificité languedocienne.

Le Blog Politique – Le nerf de la guerre ou plutôt de l’action régionale, c’est l’argent. Vous disposez de moyens budgétaires suffisants ? 

Michel Boussaton. Dans le cadre de l’offre de santé et d’un éventuel « numerus clausus » régional, ce n’est pas une question d’argent mais de volonté politique. La répartition géographique des IFSI (Institut de Formation des Soins Infirmiers) en faisant que cela corresponde au mieux aux besoins des territoires, c’est également une question de choix politique. En revanche, vous avez raison, l’aide aux maisons de santé ou d’autres actions supposent des moyens budgétaires. Ainsi, en matière de formation sanitaire et sociale, nous disposons d’une enveloppe de l’Etat qui remonte au transfert des compétences réalisé en 2005. Une enveloppe définie en 2005 et qui n’a pas grossi. Cela représente un coût réel pour la Région. Les sommes en jeu sont importantes. Lors du précédent mandat, en midi-pyrénéen, la formation aux métiers sanitaires et sociaux, représentait 44 millions d’euros.

Le Blog Politique – La région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées est composée d’une importante population âgée. Quelle va-être votre politique à destination des seniors ? 

Michel Boussaton. Notre but est de maintenir les personnes âgées à domicile et cela dans les meilleures conditions de confort, d’accès aux soins et de sécurité. Pour atteindre cet objectif, nous allons travailler avec les conseils départementaux (NDLR compétents en matière d’action sociale), les professionnels du secteur mais aussi les industriels et les chercheurs. Il existe notamment à Nîmes un très intéressant institut de recherche sur le vieillissement.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

17 Fév

Conseils d’administration des lycées : le FN peut-il représenter la Région ?

Les Régions contributrices primordiales aux budgets des lycées. Photo MaxPPP

Les Régions contributrices primordiales aux budgets des lycées. Photo MaxPPP

Dans la série « savez-vous à quoi sert votre conseiller régional », apprenez qu’il siège aussi dans des organismes en dehors de son assemblée, notamment au conseil d’administration des lycées. La collectivité, rappelons-le, consacre une grande partie de son budget, au financement de ces derniers (construction, rénovation, maintenance, matériel pédagogique…).

Cette semaine, la principale fédération de parents d’élèves a fait sur ce chapitre une sortie remarquée. Les deux comités régionaux de la FCPE « soutiennent la Présidente de la région dans sa volonté de refuser que les idées du repli sur soi et de l’exclusion, revendiquées par le Front National rentrent dans les conseils d’administration des lycées de notre région ».

Référé d’un côté, majorité de l’autre

Coïncidence de calendrier ou pas, ce mardi matin la présidente du groupe FN à la région plaidait justement sa cause devant le tribunal administratif de Montpellier afin que ses élus puissent représenter Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées dans les organismes extérieurs où siègent des conseillers régionaux. « Nous avons recueilli 34% des voix des électeurs et constituons 25% de l’assemblée. Il n’est pas normal que nous ne puissions pas y siéger. Le FN est clairement discriminé » déclare France Jamet.

Pour le FN comme pour le groupe socialiste, il ne s’agit évidemment pas que d’une question de symbole. « Le député que je suis aussi ne s’en tiendra qu’à la loi. Pour les membres des commissions, le vote de l’assemblée se fait à la proportionnelle. Le FN y a donc toute sa place. La désignation des représentants régionaux dans ces organismes extérieurs se fait à la majorité. Il n’y a donc aucune raison que je demande à des camarades PS de voter pour des candidats FN » argumente Christian Assaf.

Souvenirs contrastés des années lycée

Là où la divergence s’accroît encore entre frontistes et socialistes, c’est sur leurs souvenirs des années lycées. « Du temps de Jacques Blanc (ancien président de Languedoc-Roussillon de 1986 à 2004), il avait accepté que nous siégions au CA des lycées. A 90%, les représentants du personnel ou les parents d’élèves étaient très contents que nous soyons là. Ils nous disaient même que c’était la première fois depuis vingt ans qu’ils voyaient enfin des élus». Le président du groupe socialiste, lui, lycéen à l’époque, se souvient surtout de « blocages d’établissements et de conseils d’administration par des manifestants opposés au FN ».

« C’est un rôle de représentation, pas de pouvoir. On ne peut pas appliquer un critère exclusivement politique à ces désignations » rétorque encore France Jamet. « Le problème avec Carole Delga, c’est qu’elle se battra jusqu’au bout contre les idées du FN. C’est une militante, pas une Présidente » regrette la chef du groupe FN. Et Christian Assaf de rappeler que la Présidente socialiste n’a pas de pouvoir de nomination en la matière « puisque c’est l’assemblée qui vote.

Le vote pour la désignation des représentants dans les conseils d’administration des lycées devrait avoir lieu lors de la prochaine réunion de l’assemblée régionale, en commission permanente le 11 mars. France Jamet, elle, attend la réponse à son référé déposé au tribunal administratif d’ici lundi prochain.

Patrick Noviello