Laurence Arribagé a perdu son siège de députée dans une circonscription jugée imperdable pour la droite. Sa réaction face à un échec brutal et imprévu ?
C’est la première sortie de Laurence Arribagé. Après 10 jours de black-out et de spleen, l’ex-députée de la Haute-Garonne renoue avec son agenda d’élue locale. Jeudi 29 juin, Laurence Arribagé a participé à un conseil communautaire à Toulouse Métropole. En marge de la réunion, l’adjointe au Capitole a confié « aller mieux ». Cet aveu traduit la violence du choc.
Laurence Arribagé a été battue au terme de son premier mandat. Mais, surtout, sa défaite a été une vraie surprise.
Beaucoup pensaient que la circonscription était imperdable. En plus, En Marche ! a mis en face de Laurence une candidate que l’on disait faible. A droite, on pensait même que c’était un cadeau d’En Marche!
Les propos d’un responsable de la droite toulousaine explique la sidération de Laurence Arribagé. Son entourage politique tablait sur une circonscription en « béton armée ». Une circonscription découpée par un ministre de droite, Alain Marleix, pour un candidat local, Jean-Luc Moudenc. Mais Alain Marleix n’avait pas prévu une chose : la vague Macron. Une vague qui a submergé les clivages traditionnels et la vieille distinction entre la droite et la gauche.
Un cadre LR résume parfaitement la situation :
Laurence a fait une belle remontée, de plus de 7000 voix entre le 1er et le 2nd tour. Cela veut dire que notre électorat s’est remobilisé et a essayé de la sauver. Mais ça ne suffisait pas. Corinne Vigon (ndlr concurrente de Laurence Arribagé) a profité à fond de son étiquette et d’une dynamique nationale
Ce dernier point est essentiel et explique la coup de blues (post défaite) de Laurence Arribagé. L’ex-députée a dû céder son siège à Corinne Vignon. La « tombeuse » de Laurence Arribagé a été élue dans un drôle de contexte. Juste avant le 2nd tour des législatives, l’actuelle députée de la 3ème circonscription a fait l’objet d’une procédure judiciaire. Pour un cadre LR, « perdre son siège, c’est dur mais ce faire éliminer par Vignon pour Laurence, c’est juste insupportable« .
La semaine dernière, Laurence Arribagé et son équipe ont passé trois jours dans les cartons pour libérer son bureau parisien. La permanence toulousaine a également dû être vidée. Ces moments ont été éprouvants selon son plus proche collaborateur, Yoan Rault-Wita. Un collaborateur qui, d’ailleurs, envoie des CV pour retrouver un emploi dans le privé.
S’agissant de l’avenir, c’est d’abord un retour à la normale. Après un conseil communautaire ce 29 juin et un conseil municipal, Laurence Arribagé renoue avec la politique. L’élue toulousaine va participer, la semaine prochaine, à un bureau national des Les Républicains. Un bureau national au cours duquel Laurence Arribagé compte « faire entendre sa petite voix ». L’ex-députée se projette également vers la rentrée. Laurence Arribagé va lancer, en septembre, des Etats Généraux. Le but est de préparer… 2020 et les prochaines municipales. Découverte de nouveaux talents et conquête de nouvelles communes.
Laurence Arribagé est touchée. Elle confesse même avoir « beaucoup pleurer » après sa défaite. Mais elle ne sombre pas. Laurence Arribagé veut s’investir à fond dans sa présidence départementale de LR et son mandat municipal.
Laurent Dubois (@laurentdub)