21 Jan

Elections régionales : Carole Delga démissionnera du gouvernement pour faire campagne

Carole Delga et Damien Alary ont lancé ce mercredi à Castelnaudary (Aude) leur campagne pour l’investiture socialiste aux élections régionales de 2015, rappelant que c’est la secrétaire d’Etat qui sera seule tête de liste et présidente de région en cas de victoire. Elle annonce aussi qu’elle quittera le gouvernement pour mener campagne. Face à eux le maire PS de Rodez, Christian Teyssèdre indique ne pas être le candidat « de l’appareil ». Et le PRG met la pression.

Carole Delga et Damien Alary (photo F. Valéry / France 3)

Carole Delga et Damien Alary (photo F. Valéry / France 3)

La campagne commence pour désigner celui ou celle qui sera tête de liste socialiste aux prochaines élections régionales, prévues pour le moment fin 2015. Carole Delga, secrétaire d’Etat au commerce et à l’artisanat et Damien Alary, le président sortant de Languedoc-Roussillon, ont lancé ce mercredi leur campagne commune, un binôme, mais c’est la secrétaire d’Etat qui sera candidate à la présidence.

Delga sera numéro 1

Pour ce lancement de campagne de ce binôme, le lieu choisi est symbolique : Castelnaudary, dans l’Aude, à la frontière des deux régions. Pas de concurrence donc entre les deux, mais la hiérarchie est établie : c’est bien Carole Delga qui sera en tête de la liste en cas de victoire, comme l’a rappelé Damien Alary lui-même. La candidate du « renouvellement » selon lui, qui souligne à plusieurs reprises sa jeunesse. Et fait aussi un clin d’oeil à Martin Malvy qui a renoncé en raison de son âge.

Teyssèdre « candidat militant »

Face au « ticket Delga-Alary », un seul autre candidat s’est déclaré : le maire PS de Rodez et conseiller régional sortant Christian Teyssèdre. Et dans ses premières déclarations, les piques ont déjà fusé face à ses camarades et néanmoins adversaires. «Je suis un candidat militant, pas un candidat de l’appareil » a déclaré Christian Teyssèdre en officialisant sa candidature la semaine dernière.

Carole Delga, dont la candidature semble poussée par l’Elysée et par la rue de Solférino, apprécie. « Je suis très impliquée sur Midi-Pyrénées, répond Carole Delga. Je ne suis pas une candidate de l’appareil, je suis avant tout une militante socialiste, de base, même si je suis maintenant membre du gouvernement ». 

Delga démissionnera du gouvernement pour la campagne

Carole Delga indique que si elle est investie par le PS elle quittera le gouvernement pour mener campagne. Elle ne précise pas de date, mais indique seulement, « au moment où la campagne démarrera vraiment, sans doute à la rentrée de septembre« . Avant de préciser : « Je ferai le choix de la grande région » en cas de victoire aux élections. Comprenez : elle ne retournera pas au gouvernement.

Le PRG veut la tête de liste pour Sylvia Pinel, Delga ne veut pas « la guerre de personnes »

Autre problème à esquiver pour les candidats socialistes, la tentative de putsch menée par le parti radical de gauche (PRG) de Jean-Michel Baylet, qui revendique la tête de liste PS-PRG pour la ministre du logement Sylvia Pinel. « Il n’y aura pas de guerre de personnes entre Sylvia et moi, indique Carole Delga, précisant que Sylvia Pinel et « une amie« .

EN VIDEO / le reportage de Christophe Neidhardt et Jean-Pierre Jauze :

Fabriquer la grande région

Le binôme Delga-Alary n’a eu de cesse durant sa conférence de presse de ce mercredi de s’éloigner du débat purement politique pour le ramener sur le terrain de la construction de cette nouvelle grande région issue de la réforme territoriale. L’une des plus grandes de France, rappelle Damien Alary.

Une longue, très longue campagne

Le PS a imposé un calendrier qui fait grincer des dents : désigner la tête de liste près d’un an avant le scrutin et en pleine campagne des élections départementales qui se dérouleront fin mars, c’est, pour certains assez incompréhensible. Sauf à vouloir écarter certains prétendants, comme Philippe Martin, en pleine campagne de réélection sur le département du Gers et qui a déclaré forfait pour la région.

La droite attendra le printemps

A droite, d’ailleurs, Jean-Luc Moudenc, maire UMP de Toulouse, qui ne sera pas candidat lui-même mais qui organise l’union entre droite et centre au niveau des deux régions, ironise sur la volonté des socialistes de « partir » si tôt en campagne. Droite et centre ne devraient désigner leur propre tête de liste qu’au printemps prochain. Après les élections départementales.

Fabrice Valéry

20 Jan

Après Charlie : Jean-Louis Chauzy propose une « formation supérieure à la laïcité »

Le président du Conseil Economique et Sociale présentera demain matin dans une conférence de presse sa proposition de création d’une « formation supérieure à la laïcité pour Toulouse et la région ».

 

Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social régional.  AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON

Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social régional. AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON

« Cette proposition n’est pas nouvelle, je l’avais déjà formulée, il y a deux ans, après l’affaire Mérah » précise en préambule Jean-Louis Chauzy. A l’époque le président du CESR avait souligné que les tueries de Toulouse et Montauban n’étaient pas un « faits divers ».

« Depuis les crimes des 7,8 et 9 janvier 2015 à Paris et sa banlieue, et l’immense mobilisation du peuple français, nous savons tous que le racisme et l’antisémitisme sont le problème de la République et des pays démocratiques » affirme-t-il aujourd’hui.

Dès la rentrée prochaine à l’UT1 ?

Sa proposition s’adresse directement à la Préfecture, au rectorat et à l’Université Toulouse 1. « L’idéal serait de fixer le calendrier à la rentrée prochaine » espère Jean-Louis Chauzy. Actuellement une seule de ces formations existe en France ? C’est Jean-François Carenco ancien préfet de région Midi-Pyrénées qui l’a impulsée à Lyon. « Mais c’est dans toutes les villes qu’il en faudrait » s’emporte le patron du Conseil économique et Social Régional.

Pas seulement pour les étudiants

Alors que contiendrait exactement cette formation ? Plusieurs modules abordant les connaissances des religions, le concept de laïcité ou encore « religion et espace public ». Le public visé ne serait pas seulement estudiantin. « Il faut élargir aux professionnels, cadres d’entreprises, syndicalistes, ONG mais aussi aux responsables religieux et aux associatifs » précise Jean-Louis Chauzy. « Cela peut même intéresser les journalistes ».

Ca tombe bien donc puisqu’il leur présentera cette formation demain matin à Toulouse.

Patrick Noviello

16 Jan

Régionales 2015 : la guerre des Roses, c’est parti

Début des hostilités.

Le dépôt des candidatures est terminé depuis hier au soir. Les premiers tirs fusent aussitôt.

 Christian Teyssèdre est le premier à appuyer franchement sur la gâchette. Dans la lutte interne des investitures, il affronte Carole Delga.

Christian Teyssèdre. Maire de Rodez

Christian Teyssèdre. Maire de Rodez et vice-président de la Région

Les militants socialistes vont voter le 5 février.

En attendant des débats doivent avoir lieu dans chaque fédération. Le numéro 3 du PS, Christophe Borgel a confirmé à Christian Teyssèdre que cette disposition statutaire sera respectée.

Mais, avant les confrontations à « ciel ouvert », il y a le « huis clos » des boites à lettres.

Les militants vont recevoir les professions de foi. Celle de Christian Teyssèdre est de la dynamite. Le maire de Rodez et vice-président de la Région mène une charge (explosive) contre Carole Delga.

Dans le document qu’il se prépare à envoyer à ses camarades, Christian Teyssèdre reprend un argument développé devant les caméras de France 3 Midi-Pyrénées.

Vendredi soir, le maire de Rodez a accordé une interview diffusée dans le « 19/20 ». Une interview dans laquelle il déclare : « l’histoire montre que tous les ministres sont battus aux régionales ».

Une liste des battus et des échecs retentissants suit cette leçon historique. Notamment 1992 et la défaite de Lionel Jospin face au maire de Rodez de l’époque (Marc Censi). Evidemment la référence est loin d’être innocente.

Dans sa profession de foi, Christian Teyssèdre enfonce le clou.

Il le dit lui même : « c’est du lourd ». Les électeurs socialistes pourront lire : « si un ministre porte les couleurs du gouvernement, il va devoir répondre du bilan du gouvernement ».

Le message est clair.

La ministre Delga va devoir rendre des comptes et elle s’expose à un vote sanction : « porter l’étiquette du gouvernement c’est porter l’étiquette du rejet ».

Christian Teyssèdre reconnaît que « Carole Delga peut peut-être gagner ».

Mais il vise le « cœur ». Son statut de ministre.

Ce ciblage peut faire mouche dans les urnes. En décembre 2015.

En revanche, lors du scrutin interne de février prochain, cette ligne (de tir) va créer un climat de « guerre des Roses ». Un climat qui fera une victime : l’image du parti.

ChristianTeyssèdre va défendre des propositions de fond. Notamment autour de la question énergétique.

Sa profession de foi ne se résumera pas à un brûlot anti-Delga. Mais il prend un risque politique. Celui de confondre attaque personnelle et campagne politique.

C’est un risque visiblement assumé. Mais pas forcément calculé.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

15 Jan

Régionales 2015 : guichet fermé au PS, porte ouverte à l’UMP

Le grand bal des prétendants, c’est fini.

Ce soir le guichet ferme. Plus possible de déposer des candidatures PS pour la tête de liste aux régionales.

Un guichet pas vraiment encombré. Trois aspirants seulement. Et, dans les faits, deux concurrents. Christian Teyssédre et Carole Delga. Cette dernière présente un ticket avec le Languedocien Damien Alary. Symboliquement une candidature commune a été déposée. Mais la distribution des places est claire : la tête de liste sera la ministre de François Hollande et le numéro 1 bis le président sortant du Languedoc.

Carole Delga. Photo AFP

Carole Delga. Photo AFP

Du côté de l’UMP. Pas de dépôt de candidature. De calendrier à respecter. Ou de militants à consulter.

Valérie Pécresse est en charge de l’animation des Régionales (d’ailleurs elle a animé une réunion lundi à laquelle ont participé des représentants de Midi-Pyrénées). Christian Estrosi est responsable de la commission d’investiture. Et, bien évidemment, Nicolas Sarkozy assurera, au minimum, les arbitrages.

Du côté des conseillers régionaux sortants de la future SuperRégion (une quarantaine d’élus midi-pyrénéens et languedociens) des réunions et des discussions se déroulent réguliérement.

Parmi eux, un nom circule de manière persistante et insistante. Celui de Jean Castex.

Jean Castex. Conseiller Régional de Languedoc-Roussilon

Jean Castex. Conseiller Régional de Languedoc-Roussilon

Maire de Prades (Pyrénées Orientales) depuis 2008, il est entré au Conseil Régional en 2010. Jean Castex sera candidat aux départementales de mars prochain. Mais il est intéressé par la présidence de la future SuperRégion. Le gersois d’origine fait preuve d’une audace que ne partage pas un de ses « compatriotes ».

Le socialiste Philippe Martin a refusé de mener de front les deux élections. Jean Castex prend le pari qu’il est possible de jongler entre le département et la Région.

C’est un vrai pari.

Risqué et plein d’aléas.

Un échec au mois de mars (date des départementales) peut fermer la porte des régionales. Un succès ne garantie rien. Il va falloir expliquer et justifier le jeu de billard à deux bandes.

En attendant, Jean Castex a un atout tactique dans sa manche.

La conquête de la SuperRegion reste aventureuse. Mais dans la course aux investitures, il dispose d’un atout maitre : Nicolas Sarkozy.

L’ancien secrétaire général de l’ex président conserve, de son passage à l’Elysée, une ligne directe avec l’actuel patron de l’UMP.

Le chemin électoral est escarpé. En revanche, la route d’une investiture est ouverte.

Il existe d’autres candidats en piste (notamment Bernard Carayon, l’ancien député du Tarn et actuel maire de Lavaur). Mais Jean Castex dispose, parmi le pack des impétrants, d’un statut à part. Cela ne signifie pas qu’il va finir par transformer l’essai. Néanmoins, il porte un maillot siglé Sarko. Un maillot qui peut faire la différence.

Laurent Dubois

La parole comme seule arme

 

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Est-ce bel et bien à une guerre que nous avons à faire face ? Les avis divergent sur le terme employé, mais en tout cas cela y ressemble fort. On sait désormais que les dessins (et les mots) peuvent entraîner la mort. Essayons donc d’utiliser les mots pour nous défendre.

Une parole ouverte, libre et sincère, sinon elle restera inutile. Des mots devront être posés sur les maux. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Camus. Alors nommons-les et vite.

Parce que la parole peut fuser mais ses effets ne sont pas toujours immédiats.  Elle devra faire son chemin dans les têtes et dans les cœurs. Elle ne sera pas forcément bien acceptée ou comprise de tous. Il faudra que chacun écoute celle de l’autre, qu’il ne la dégaine pas à tort et à travers. Et alors, sans doute, nous comprendrons-nous mieux.

Cela empêchera-t-il que nous revivions un jour l’horreur que nous venons de connaître ? Rien de moins sûr. Mais au moins aurons-nous avancé et nous serons nous mis à construire, à réunir plutôt qu’à diviser.

A défaut d’une forteresse imposante mais séparatrice, nous aurons fabriqué quelques anticorps à nos plaies intérieures.

 Patrick Noviello

Ce samedi à 11h30, « La Voix est Libre » ouvre le débat sur l’après-attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de Paris. Dialogue inter-religieux, éducation nationale, sécurité, comment notre société peut répondre ?

Départementales Tarn : Thierry Carcenac repart

Elu sénateur en septembre mais largement chahuté sur le dossier du barrage de Sivens qu’il porte, le socialiste Thierry Carcenac repart en campagne pour les élections départementales. Entretien avec l’actuel président du Conseil Général du Tarn.

 

Photo : LDubois/France3MidiPy

Photo : LDubois/France3MidiPy

Pourquoi repartir ?

J’aurais pu ne pas repartir mais je dois trouver une bonne succession. Et puis j’ai quelques dossiers en cour que je voudrais mener à bien, notamment sur l’emploi et le développement économique comme  pour « Les Portes du Tarn ».

 

Et puis le barrage de Sivens…

Cette retenue a mis le Tarn en tête des situations similaires à celle de Notre Dame des Landes.

Mais nous n’aurions pas du en arriver là. Les gendarmes n’auraient jamais dû être présents sur le site de Sivens. Des retenues de telles dimensions il y en a beaucoup dans le Tarn. La difficulté dans nos contrées, c’est la sécheresse, surtout après celle de 2003. Nous avions trouvé avec la préfecture du Tarn et Garonne des solutions pour le bassin du Tescou.

Ceux qui ont voulu faire passer nos agriculteurs pour des grands maïsiculteurs se trompent. Vouloir faire passer les élus du Conseil général pour des personnes que l’environnement n’intéresse pas, ça me paraît surréaliste !

 

Alors pourquoi les choses ont-elles pris une telle tournure ?

Ce dossier a été bâti il y a plus d’une dizaine d’année. Que certains puissent y avoir été légitimement opposés, je le comprends très bien mais à un moment il faut respecter la légalité et accepter la réalisation.

Je suis content de la médiation actuelle, parce qu’évidemment je n’ai pas toutes les compétences techniques.

 

Justement, que disent les experts pour l’heure ?

Tous les experts (NDR : du ministère de l’environnement) reconnaissent ce besoin d’eau. Alors comment faire maintenant ? Je travaille sur un programme écologique de développement territorial avec les agriculteurs, mais j’attends avec impatience la réponse des experts. Tout ce que nous avons fait jusque là, nous l’avons fait avec des autorisations. Ségolène Royale devrait nous donner une réponse avant la fin janvier parce qu’après, elle commencera à travailler sur le dossier de la transition énergétique.

 

Revenons aux élections de mars prochain, vous préconisez l’union de la gauche pour l’emporter. Mais justement avec les divisions qu’a entraînées le barrage de Sivens, est-elle possible cette union ?

Je n’en suis pas convaincu. Nous avons actuellement un élu apparenté Europe Ecologie Les verts avec qui nous avons notamment travaillé sur les transports et deux élus Communistes. Dans le Tarn le PS n’est pas hégémonique, notre majorité va jusqu’au centre quasi-droit. Si je ne peux pas faire cette union, je ferai avec ceux qui veulent bien me rejoindre, les gens de bonne volonté, que l’intervention publique intéresse. L’union de la gauche ne sera pas aussi simple que cela mais ce n’est pas moi qui vais décider, ça va aussi se discuter de partis à partis.

 

Ces élections départementales dans le Tarn peuvent-elles devenir un référendum pro ou anti-Sivens ?

Non, je ne le pense pas. A Mazamet ou à Lacaune, Sivens est loin. Ce n’est pas un enjeu départemental. Le Tarn ne peut se résumer à ça. C’est un enjeu local hormis peut-être pour les agriculteurs, même si là aussi, ils ont de nombreuses autres préoccupations.

La réforme territoriale ne va-t-elle pas complexifier ce scrutin ?

D’abord il y aura la parité. Puis, les circonscriptions électorales sont nouvelles. Avant, nous avions des cantons qui pouvaient aller de 642 à 28000 habitants. Aujourd’hui ils ont tous le même poids. Donc ça change la donne.

La vision reste locale mais avec des enjeux plus larges car sociétaux.

 

Les compétences des futurs départements ne sont pas non plus définies pour l’heure. Est-ce un problème ?

Si on parle des compétences, prenons par exemple les transports. Actuellement trois collectivités les ont en charge : la région, le département, la métropole. Les subdélégations se négocient de collectivité à collectivité. Je suis habitué à travailler avec des conventions et en partageant les finances.

Quelles que soient les futures compétences, nous continuerons à mutualiser pour essayer de travailler ensemble et de faire des économies.

Mais j’insiste le département restera un pôle d’équilibre et de stabilité, surtout par rapport à une grande région.

 

Il faudra quand même faire un effort d’explication auprès de l’électeur, non ?

Sans aucun doute quand on sait que jusqu’à cinq cantons pourront être regroupés en un. En plus la campagne sera courte, avec des vacances de février au milieu. Donc une campagne intense en explications !

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

07 Jan

Attentat de Charlie Hebdo : militants et élus réagissent

Quelques heures après l’attentat commis contre la rédaction de « Charlie Hebdo », les réactions et les messages de soutien de la classe politique régionale.

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Martin Malvy, comme beaucoup d’autres élus, participera à la manifestation de soutien de ce soir place du Capitole à Toulouse. Pour le président de la Régions, « c’est, au-delà des hommes qui ont été les victimes de cette tragédie sauvage, la République qu’ont visée les terroristes. La réponse ne peut être que celle de l’unité nationale et la recherche inlassable des auteurs de ce crime ou de ceux qui ont dérivé au point d’en arriver à de telles extrémités ».

Claude Raynal, sénateur PS de Haute-Garonne, exprime un « sentiment d’horreur devant la lâcheté et l’ignominie de cet attentat qui cherche à saper les fondements de notre République, au premier desquels la liberté d’opinion et la liberté de la presse. »

Thierry Carcenac évoque « une horreur ». Le président socialiste du Conseil Général du Tarn se souvient avec émotion des caricatures des dessinateurs assassinés qui avaient été exposées au musée de L’Isle sur Tarn.

« Un acte de barbarie » voilà comment la secrétaire régionale d’Europe Ecologie Les Verts qualifie l’attentat qui a touché nos confrères de Charlie Hebdo. « La liberté de la presse est un socle puissant de notre démocratie, nous ne la laisserons pas bafouer » affirme Véronique Vinet.

« Quand la presse et les journalistes deviennent les cibles d’attentats terroristes, c’est toute notre démocratie qui est touchée » poursuivent Jean Iglésis et Laurence Massat respectivement président et déléguée départementale de l’UDI 31.

Claude Ducert, président de la Communauté d’agglomération du Sicoval est profondément choqué par les événements survenus à Paris dans les locaux du magazine Charlie Hebdo. Il est en particulier touché par la disparition de Bernard Maris, économiste et journaliste de renom, originaire du territoire où il avait encore de nombreuses attaches familiales.

Pierre Cohen ancien maire socialiste de Toulouse exprime aussi « des pensées émues pour toutes les victimes, mais une surtout pour Bernard Maris, économiste et professeur toulousain, et sa famille. » Une pensée envers Bernard Maris que partage aussi Jean-Luc Moudenc. Le maire UMP de Toulouse affirme aussi avec tous les élus de la ville que « devant le crime odieux commis à Charlie Hebdo, la République doit se rassembler comme a su le faire Toulouse en mars 2012 »

Pour Stéphanie Guiraud Chaumeil, « l’attentat odieux et effroyable perpétré ce matin, en plein cœur de Paris, dans les locaux de Charlie Hebdo, est une atteinte inqualifiable aux valeurs humaines universelles ». Selon la maire divers droite d’Albi, « au delà de l’horreur, de la consternation et de l’incompréhension, cet évènement nous rappelle, plus que jamais, combien le respect et la tolérance doivent être au cœur de notre démocratie. »

Au-delà de la réaction, certains en sont déjà aux mesures urgentes à prendre à l’image de la maire UMP de Montauban, Brigitte Barège. « Un peu plus de deux ans après l’attentat de Mohamed Merah dans notre ville de Montauban, l’intolérable s’est reproduit. Plus que jamais, l’heure est à la fermeté absolue et à l’union nationale pour lutter sans répit contre la barbarie islamiste et sa violence aveugle. »

Et la députée UMP de Haute Garonne Laurence Arribagé de poursuivre : « Il est de la responsabilité de l’ensemble des élus de faire front contre cette menace qui frappe et s’attaque ici, à nouveau, à la France. La loi du 13 novembre 2014 qui renforce les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme a été largement approuvée par le Parlement. Je demande au Premier ministre ainsi qu’au Ministre de l’Intérieur de publier, en urgence, les décrets d’application de cette loi. »

Echiquier politique régional : l’heure du renouvellement

Pierre Izard, Pierre Cohen et Martin Malvy en 2008.

Pierre Izard, Pierre Cohen et Martin Malvy en 2008.

Qu’ils sont vite passés ces quelques mois d’euphorie pour les socialistes de Midi-Pyrénées ! Jean-Pierre Bel avait ouvert la voie avec son élection à la présidence du Sénat. Une deuxième chambre à gauche et la présidentielle commençait à s’annoncer favorable à Hollande. Et ce fut le cas. Mais avec le pouvoir revint aussi l’adversité.

Les Municipales arrivèrent dans un contexte économique et d’opinion morose pour les gouvernants et c’est un premier symbole qui tombe en mars dernier : Toulouse repasse à droite. La déconfiture se  confirme aux Européennes, à tel point que le PS ne compte plus un seul eurodéputé midi-pyrénéen. Quelques mois plus tard, le Sénat rebascule également et le premier départ annoncé s’effectue. L’ariégeois Jean-Pierre Bel quitte la vie politique. Le premier épisode d’une série toujours en cour.

Autre ariégeois à quitter la scène, Augustin Bonrepos annonce non seulement qu’il ne repartira pas pour les départementales de mars mais cède son fauteuil de président du département. Dans la foulée, en Haute-Garonne, c’est Pierre Izard qui ne dépose pas de candidature en vue des élections de mars prochain. « La fin d’une époque » regrettent certains, « enfin du changement » clament d’autres.

Avec le renoncement de Martin Malvy pour les Régionales de décembre prochain, ce sont donc de nouvelles perspectives qui s’ouvrent pour la droite, « un espoir » n’hésitent pas à dire des élus UMP. Malvy était le meilleur candidat socialiste pour conquérir  la future grande région, ou du moins le plus sûr au niveau sondages, mais l’âge du capitaine a fini par l’emporter.

Des places sont donc à prendre pour de nouvelles figures de droite comme de gauche. Les futures échéances électorales réserveront forcément des surprises et peut-être même des départs beaucoup moins volontaires que ceux dont on vient de parler.

Patrick Noviello

06 Jan

Martin Malvy : une décision mûrement réfléchie

Fin du suspens. Depuis des semaines, le landerneau politique s’interroge. Martin Malvy va-t-il être candidat ? Le président sortant sera-t-il sur la ligne de départ des Régionales de décembre 2015 ?

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

La décision est prise. Martin Malvy arrête. Son mandat actuel sera le dernier (lire ici notre article « Martin Malvy ne sera pas candidat aux élections régionales de 2015″, sur France 3 Midi-Pyrénées).

Martin Malvy occupe son fauteuil depuis mars 1998. Il restera le dernier président de Midi-Pyrénées. Il ne participera pas à la compétition électorale qui accompagne la fusion avec le Languedoc-Roussillon.

Martin Malvy a reçu des appels téléphoniques lui demandant de continuer. Sur Facebook, des soutiens se sont mobilisés. Pour des socialistes et ses alliés radicaux, il est le seul candidat capable de maintenir la future SuperRégion à Gauche. Président de Région le mieux élu de France en 2010, Martin Malvy dispose d’une véritable équation personnelle. Des communes ont voté à plus de 80% pour lui aux dernières régionales. Certaines ont même atteint le seuil des 100 % !!! Des voix de droite se sont portées sur une personnalité (re)connue pour sa bonne gestion et sa maîtrise des dossiers.

Malgré cela, Martin Malvy est resté insensible aux appels du pied.

Sa majorité et même l’opposition lui reconnaissent une capacité de travail hors du commun. Des capacités intellectuelles et une vivacité d’esprit « bluffantes ». Mais Martin Malvy va fêter le 24 février prochain ses 79 ans. Le président de la Région le répète. Les Malvy vivent vieux et vieillissent bien.

Néanmoins, Martin Malvy a conscience que son état civil est problématique.

A ces raisons personnelles s’ajoutent des considérations politiques.

Les élections régionales vont se dérouler sur un nouveau territoire. La fusion « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon » dessine une « géographie » inédite. Du côté de l’Aude et du Gard, le Front National est fort. Le PS divisé. Qu’il s’agisse des électeurs ou des fédérations socialistes, c’est un autre univers. Martin Malvy laboure depuis des décennies Midi-Pyrénées. Il en connaît les contours et les détours. Le Languedoc-Roussillon, c’est une terre de mission.

De plus, le contexte national n’est pas celui de 2010.

C’est le PS qui est au pouvoir. Nicolas Sarkozy n’est plus l’agent électoral de la gauche. Martin Malvy bénéficie d’une vraie notoriété dans le Gers ou le Tarn. En revanche, vers Perpignan, c’est d’abord son dossard socialiste qui risque de sauter aux yeux. Martin Malvy dispose d’un bouclier sur ses terres. Dans l’autre partie de la nouvelle région, il est exposé aux flèches d’un vote sanction.

Martin Malvy ne peut ignorer ces risques. La campagne de 2015 va être difficile. Cette (més)aventure peut gâcher la fin de sa carrière politique. Le président sortant a accompli un joli parcours : ancien ministre, député, maire, conseiller général, président de Région. Une nouvelle candidature peut devenir la candidature de trop.

Martin Malvy n’est pas le seul à le penser. Sa femme, Brigitte, fait la même analyse. Elle a longtemps plaidé pour une décision raisonnable. Raisonnable et raisonnée.

Cela fait des mois (avant l’été dernier) que Martin Malvy réfléchit. Avec son entourage proche, il a pesé le « pour » et le « contre ». Il a notamment évoqué le sujet avec Laurent Fabius. Au moment de la réforme territoriale, il a annoncé à André Vallini (secrétaire d’Etat à la Réforme territoriale) sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat. Mais, peu de temps après, il lui a téléphoné pour lui demander d’oublier leur conversation.

Prudence ou hésitation ? Une chose est certaine.

Il y avait de quoi hésiter.

Pour Martin Malvy, la Région c’est sa Vie et sa Vie c’est la Région.

Des parapheurs signés après minuit. Des centaines de kilomètres par semaine. Des journées qui dévorent les soirées. Pour Martin Malvy, quitter l’hôtel de Région est plus qu’une décision politique. C’est une rupture existentielle.

Malgré tout, un de ses amis le trouve, selon ses mots, serein.

La sérénité des décisions murement pesées.

 

Laurent Dubois