27 Avr

Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon : « les législatives sont un objectif central »

Un score historique et une défaite cuisante. Jean-Luc Mélenchon espérait être qualifié pour le 2nd tour. Mais le leader de la France Insoumise doit se « contenter » d’un capital de 7 millions de voix et d’une quatrième place sur le podium. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, revient sur la présidentielle et se projette sur les législatives, où il est candidat sur la 9ème circonscription de Haute-Garonne.

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Le Blog Politique. Quelle analyse faites-vous du 1er tour de la présidentielle et de votre échec ?

Manuel Bompard. Clairement, nos résultats sont extraordinaires. Il y a une petite déception. Notre objectif était clairement d’être présents au 2nd tour. Mais une fois la déception passée, il est impossible de passer à côté de nos résultats. Nous avons gagné 3 millions de voix par rapport à 2012 et nous avons fait des scores importants dans des villes. Plus de 29% à Toulouse. 24% à Marseille. Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires. Dans les bureaux de vote du Mirail, nous atteignons 55%. 30% des jeunes ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Tout cela est lié à la campagne que nous avons menée. Mais ce sont aussi des éléments d’avenir.

Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires

Le Blog Politique. Jean-Luc Mélenchon ne donnera pas de consigne de vote pour faire barrage à Marine Le Pen. Cette attitude fait polémique. Vous la comprenez ? C’est aussi votre ligne ?

Manuel Bompard. La France Insoumise est un mouvement. Ce n’est pas un parti. Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit comment il votera et quel est son choix car si c’était le cas cela aurait été une prise de position politique. A la France Insoumise, chacun est libre de se positionner. Il n’y aura pas de consigne de vote. Mais Jean-Luc Mélenchon a dit clairement que l’on ne pouvait souhaiter que le FN reçoive une seule voix.

Le Blog Politique. Vous avez ouvert une consultation pour connaître la position de vos adhérents sur le 2nd tour. A quoi va servir cette consultation ? Qu’elle est son utilité ?

Manuel Bompard. On l’avait annoncé dès le début de la campagne. Cette consultation ne vaut pas consigne de vote. Elle a débuté mardi à 18 heures et elle se terminera le mardi 2 mai à midi. Le but c’est de donner la parole. On publiera le résultat. Trois options sont sur la table : abstention, vote blanc ou nul et un vote Macron.

Le Blog Politique. Désormais quel est votre objectif ? Devenir une force parlementaire ? Avoir des député(e)s à l’Assemblée ?

Manuel Bompard. Nous sommes en tête dans 67 circonscriptions législatives, en seconde position dans 177 circonscriptions et on peut passer la barre des 12,5% des exprimés (ndlr pour être qualifié pour le 2nd tour des législatives) dans 78 % des circonscriptions. L’objectif est clairement d’avoir un nombre important de député(e)s et d’avoir des élus dans de nombreux départements. C’est notre objectif central.

L’objectif est d’avoir un nombre important de député(e)s

Le Blog Politique. Vous voulez devenir la principale force d’opposition à gauche ?

Manuel Bompard. Ce n’est pas le sujet. Nous ne voulons pas nous opposer. Il s’agit de défendre notre programme. Le programme qui a été le notre à la présidentielle. La présidentielle ne règle rien. Le vote Macron est un vote par défaut. 40% de ses électeurs du 1er tour ont voté pour lui par défaut. Et ce sera pareil pour le 2nd. Si Macron gagne la présidentielle, ce ne sera pas un vote d’adhésion.

Le vote Macron est un vote par défaut

Le Blog Politique. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont marqués à la culotte pour rencontrer les salariés de Whirlpool, des salariés menacés de délocalisation. Que vous inspire cette séquence ?

Manuel Bompard. C’est quelque chose d’un peu indécent d’aller à la rencontre des salariés en difficulté quand on a un programme comme celui de Macron. Un programme qui est celui de l’Europe Libérale ou de l’Ubérisation de la société. Et c’est encore plus indécent pour Marine Le Pen qui a fait une opération politicienne.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

25 Avr

Ces 5 circonscriptions de Midi-Pyrénées où Marine Le Pen est arrivée en tête

Le résultat du premier tour de la présidentielle est riche d’enseignement au regard des élections législatives prévues en juin. Dans l’ex-région Midi-Pyrénées, le FN est arrivé en tête dans 5 circonscriptions.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Dans le Tarn, la Haute-Garonne et surtout le Tarn-et-Garonne, plusieurs circonscriptions ont été dominées dimanche par le vote Marine Le Pen. Sans pour autant tirer de conclusions hâtives sur le scrutin des législatives (11 et 18 juin), car des événements vont se produire d’ici-là (second tour présidentielle, alliances électorales post-présidentielle, etc) et les électeurs ne reproduisent pas forcément leur vote d’un scrutin à l’autre, il est intéressant de regarder là où le FN a été le plus performant.

Domination dans le Tarn-et-Garonne

Dans la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne, Romain Lopez a passé une très bonne soirée dimanche. Le jeune candidat du Front National dans la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne (collaborateur parlementaire de la députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen) s’est frotté les mains en voyant que Marine Le Pen recueillait près de 30 % sur la circonscription (29,06 %). Un record en Midi-Pyrénées. Marine Le Pen est en tête dans toutes les grandes communes : Castelsarrasin, Moissac et même Valence d’Agen, fief de la famille Baylet.

Les calculettes ont donc chauffé de tous les côtés dimanche. Notamment au PRG. La candidate en danger n’est pas n’importe qui : Sylvia Pinel, députée sortante, ex-ministre de François Hollande et présidente du PRG. Dans la circonscription, Emmanuel Macron arrive en seconde position avec… 10 points de moins que le score de Marine Le Pen (19, 81 %). Le candidat officiellement soutenu par Sylvia Pinel, Benoît Hamon, culmine à 5,44 % ! Si le FN ne sort pas explicitement favori, il est tout de même en position de force sur cette circonscription.

Le FN qui confirme sa domination dans ce département. Dans l’autre circonscription (la 1ère), Marine Le Pen est aussi en tête (24,24 %) devant Macron, Mélenchon et Fillon. Benoît Hamon est à 6,25 %. La députée sortante PS Valérie Rabault devra batailler ferme face à Thierry Viallon (FN). Brigitte Barèges, maire LR de Montauban, regardera la situation de très près… mais de l’extérieur. Bien qu’investie par son parti, elle a récemment renoncé à se présenter et vient de déclarer qu’elle ne choisira pas au second tour de la présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. C’est son adjoint (ex-proche de Jean-Michel Baylet) l’avocat Thierry Deville qui devrait porter les couleurs des Républicains.

Confirmation dans le Tarn

Dans le département voisin du Tarn, le Front National est arrivé en tête dans la 3ème circonscription (Castres, Lavaur, etc). Marine Le Pen y a recueilli 23,57 % devant Emmanuel Macron (21,52 %), Jean-Luc Mélenchon (19,63 %), François Fillon n’arrivant qu’en 4ème position (18,46 %). La député PS sortante, Lynda Gourjade, proche de Benoît Hamon qui n’y réalise que 5,92 % est de plus empêtrée dans une scission interne : désignée par le PS national, elle fait face à la candidate PS Lysiane Louis, choisie par les militants locaux.

A droite, le maire de Lavaur Bernard Carayon est resté silencieux depuis dimanche. Il faut dire que dans sa propre commune, c’est Emmanuel Macron qui arrive en tête devant… Jean-Luc Mélenchon. François Fillon n’est que 3ème, Marine Le Pen 4ème.

Poussée au sud de la Haute-Garonne, sur les terres de Carole Delga

Si le vote FN gagne depuis des années du terrain dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne, la poussée Le Pen est nouvelle en Haute-Garonne. Toulouse résiste encore fortement (moins de 10 % pour Marine Le Pen dimanche) mais c’est le sud du département qui change de camp. Dans le Comminges, terre socialiste traditionnelle et d’élection de la présidente de la Région (et députée PS sortante qui ne se représente pas) Carole Delga, Marine Le Pen est arrivée en tête dimanche.

Dans la 8ème circonscription, celle de Carole Delga justement, Marine Le Pen réalise son meilleur score de Haute-Garonne (23,56 %). Le PS est exangue (7,53 %). Le suppléant de la députée sortante, Joël Arivagnet ne fait donc plus figure de favori. Le FN, les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon (21,47 %) et le mouvement En Marche ! (21,31 %) sont en meilleures positions. Au vu des résultats du premier tour de la présidentielle et du score de François Fillon (14,58 %), la droite traditionnelle, représentée par l’UDI Jean-Luc Rivière semble distancée.

La situation est assez similaire sur la 7ème circonscription, où le député PS sortant Patrick Lemasle ne se représente pas. Marine Le Pen était en tête dimanche (23, 37 %) cette fois devant Emmanuel Macron (23,01 %) et Jean-Luc Mélenchon (22,62 %). Le PS a investi l’élue régionale Marie-Caroline Tempesta, proche du premier secrétaire fédéral du PS Sébastien Vincini. Mais même sur ces terres PS, Benoît Hamon ne réalise que 7,54 %. Le FN est même en tête à Cintegabelle, l’ancienne terre d’élection de Lionel Jospin. C’est aussi l’un des deux seules circonscriptions de la région, où Emmanuel Macron a déjà investi sa candidate, Elisabeth Toutut-Picard, adjointe au maire de Toulouse.

Vers des triangulaires et des quadrangulaires ?

Comme le souligne Le Monde, Marine Le Pen est arrivée en tête dans 216 circonscriptions en France sur 577. Dans beaucoup de cas, le FN ne parviendra pas à obtenir une majorité. Mais il est fort probable que le second tour le 18 juin se joue entre 3 voire 4 candidats. Et dans ce cas, tout est possible.

FV (@fabvalery)

24 Avr

Une coalition entre Sylvie Pinel et Emmanuel Macron est-elle possible ?

La présidente du PRG, Sylvia Pinel, propose à Emmanuel Macron de former une coalition de gouvernement. Vague idée ou vraie hypothèse ?

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

La proposition intervient 24 heures après les résultats du 1er tour et 15 jours avant la finale. Le PRG et sa présidente, Sylvia Pinel, proposent une coalition de gouvernement à Emmanuel Macron. Cette idée est issue d’une réunion du bureau national du PRG. Un bureau qui s’est déroulé ce lundi 24 avril en présence d’une trentaine de membres et de Jean-Michel Baylet.

Selon nos informations, l’ambiance était morose et même sinistre. Lors d’un discours, Sylvia Pinel a insisté sur la qualification pour le second tour de Marine Le Pen. La présidente du PRG a affirmé que (à la différence d’autres personnalités politiques) elle ne pourra jamais s’habituer au résultat du Front National. De son côté Jean-Michel Baylet a plaidé la cause de son parti auprès du représentant d’Emmanuel Macron au sein des radicaux de gauche. Le futur ex-ministre de François Hollande (dont les fonctions s’arrêteront après la démission du gouvernement le 8 mai prochain) a insisté pour que le sénateur Jacques Mézard protègent les intérêts des députés sortants du PRG.

Le PRG a signé un accord pour les législatives avec le PS. Mais le mauvais score de Benoît Hamon (6,2%) annonce des législatives difficiles.

Les candidats du PRG risquent d’être tirés vers le fond par une débâcle du parti socialiste. Cette sombre hypothèse explique la diplomatie active de Jean-Michel Baylet.

Une déclaration publique va plus loin que les attentions de Jean-Michel Baylet envers le « macroniste » Mézard. Le PRG propose à Emmanuel Macron de former une coalition avec les radicaux de gauche. Contacté par France 3 Occitanie, un parlementaire « macroniste » déclare :

A part un signe de désespoir, je ne vois même pas ce que veut dire former une coalition. D’après moi, c’est juste pour éviter qu’En Marche ! mettent des candidats en face des candidats PRG pour les législatives

Simple pacte de non-concurrence pour les législatives ou pas, une coalition Pinel-Macron reste virtuelle. Selon plusieurs membres du mouvement d’Emmanuel Macron, il n’existe pas de contact et encore moins de négociation. Un représentant d’En Marche ! est encore plus catégorique :

Une coalition, c’est impossible. Emmanuel Macron n’en veut pas. Le PRG réagit avec les vieux schémas et les vieilles logiques d’appareil qu’Emmanuel Macron veut dépasser.

Un « macronien » du PRG estime que l’idée d’une coalition ne se heurte pas seulement au « logiciel » d’Emmanuel Macron. Une éventuelle coalition n’a (tout simplement) pas de sens.

Des membres du PRG ont déposé des candidatures pour les législatives. La place du radicalisme de gauche est assuré sans avoir besoin de partir sur des accords d’appareil.

Un parlementaire membre d’En Marche ! est toutefois moins catégorique :

Je serai très étonné que cela puisse aboutir. Pourquoi aller jusqu’à une coalition alors que Macron a déjà les députés et les sénateurs PRG. Mais bon !

Le 13 avril dernier, Emmanuel Macron a rendu une visite à la rédaction du journal appartenant à Jean-Michel Baylet à Toulouse. A cette occasion, le présidentiable a eu un aparté (d’une vingtaine de minutes) avec la dirigeante du groupe de presse de l’ancien président du PRG. Rien n’a filtré de ce tête-à-tête dans le bureau de Marie-France Marchand-Baylet. Mais l’épisode circule dans le microcosme politique et alimente toutes les spéculations.

La porosité entre les intérêts politiques du ministre PRG et son groupe de presse sont de notoriété publique. Pour des élus d’Occitanie, le bureau (directorial) du quotidien régional aurait pu servir de terrain d’approche pour un rapprochement politique.

Encore une fois, il s’agit d’une simple spéculation. En revanche, ce mardi 25 avril, un comité directeur du mouvement En Marche ! est programmé.

Le sujet d’une hypothétique coalition Pinel-Macron sera (peut-être) mise sur la table.

A suivre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Avr

Ça grogne au PS du Tarn autour de l’investiture de la députée Linda Gourjade

Carte déchirée et grogne dans les rangs. L’investiture, contre le vote des militants, de la députée sortante Linda Gourjade soulève une vague de contestation.

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

D’un point de vue statutaire, le vote de militants est (simplement) consultatif et les député(e)s sortant(e)s sont prioritaires. L’investiture de Linda Gourjade et la mise à la trappe de sa concurrente, Lysiane Louis, était un scénario prévisible. L’issue de la compétition était connue d’avance. Mais des militants refusent de plier. Plusieurs sections (Dourgne, Labruguière) expriment leur mécontentement. Un militant a même déchiré sa carte. Les instances départementales du PS 81 reconnaissent « des réactions mitigées« .

Deux griefs font monter la colère. Des militants mettent en cause le profil de Linda Gourjade. Frondeuse assumée et affirmée, la députée (sortante) a ouvertement contesté la ligne de François Hollande et de Manuel Valls. Des militants de la 3ème circonscription estiment que Linda Gourjade n’est pas légitime pour porter les couleurs du PS.

L’autre « braise » qui met le feu concerne les conditions de l’investiture de la députée sortante. Linda Gourjade a refusé (contrairement aux règles statutaires du PS) de se présenter devant les militants. Un vote interne s’est porté sur une autre candidate, Lysiane Louis. Un vote désavoué par les instances nationales du parti.

Les investitures aux législatives sont souvent problématiques et même polémiques. En 2012, le « parachutage » du numéro 3 du PS, Christophe Borgel, sur une circonscription haute-garonnaise préalablement réservée à… une femme, a (également) soulevé une tempête. En revanche, toutes les frondes ne débouchent pas sur des sécessions. C’est le cas dans le Tarn. L’ex-candidate PS (désignée par les militants) maintient sa candidature. Cette dissidence n’est pas la première. En 2012, Linda Gourjade a déjà affronté un candidat divers gauche, Didier Houlès. Cette aventure s’est soldée par un 13,87% dans les urnes.

Le conseiller parlementaire de Linda Gourjade, Marc Gauché, ne fait aucun commentaire. En revanche, un socialiste déclare :

Didier Houlès était connu dans le sud du département. Lysiane Louis personne ne la connaît. Elle va se planter. Mais ce sera autant de voix en moins pour Linda Gourjade. C’est faire le jeu de Bernard Carayon.

Contacté par France 3 Occitanie, l’adversaire de Linda Gourjade, Bernard Carayon ne fait lui non plus aucun commentaire. Un silence éloquent.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Avr

Investiture retirée au profit d’EELV : la candidate PS Sandrine Floureusses va « continuer »

Le Bureau National du Parti Socialiste a confirmé l’accord avec les écologistes, qui porte sur 42 circonscriptions pour les élections législatives. Dans la 5ème circonscription de la Haute-Garonne, la candidate PS investie est donc détrônée au profit d’une candidate EELV. Mais elle continue sa campagne, coûte que coûte.

Sandrine Floureusses en campagne sur le marché de Saint-Alban

Sandrine Floureusses en campagne sur le marché de Saint-Alban

Sandrine Floureusses est en colère. La candidate PS sur la 5ème circonscription de la Haute-Garonne (et vice-présidente du Conseil départemental) s’est vue retirer son investiture aux élections législatives par le bureau national du Parti Socialiste, en raison d’un accord portant sur 42 circonscriptions avec EELV, suite au retrait de la candidature à la présidentielle de Yannick Jadot au profit de Benoît Hamon.

Comme nous le révélions sur ce blog en février dernier, la 5ème circonscription est la seule concernée par cet accord dans l’ex-région Midi-Pyrénées. Cette décision a été officiellement notifiée à la fédération PS de Haute-Garonne, selon son premier secrétaire fédéral Sébastien Vincini.

« Je n’ai pas été informée officiellement, remarque Sandrine Floureusses. J’ai la confiance et l’investiture des militants. Quand je vois la mobilisation autour de ma candidature, la dynamique n’est pas du côté des appareils politiques parisiens mais des militants et des sympathisants sur le terrain. Je continue donc ma campagne comme avant, jusqu’au 18 juin ».

Une candidature « dissidente » donc ? La candidate, qui se maintient, ne prononce pas le mot. « On verra bien ce que le parti décidera ».

Après l’ébauche de cet accord national en février, le PS de la Haute-Garonne avait prudemment dénoncer le manque de concertation entre Solférino et les instances locales.

Officiellement désormais, les socialistes de la 5ème circonscriptions doivent soutenir la candidature de l’écologiste Clémentine Renaud, dont nous vous donnions le nom ici-même dès fin février. 

Mais l’accord PS/EELV comporte une « clause de revoyure » (SIC) après l’élection présidentielle indique Sébastien Vincini, le patron du PS de Haute-Garonne. Donc, rien n’est encore gravé dans le marbre. Pendant ce temps, l’ex-candidate socialiste continue sa campagne. Sous la menace d’une éventuelle exclusion du PS. Mais tout le monde préfère rester prudent. Il est urgent d’attendre les résultats de la présidentielle.

FV (@fabvalery)

12 Avr

Législatives Tarn : la députée (sortante et Frondeuse) Linda Gourjade investie par le PS national

Les instances nationales du PS ont officiellement investi la députée du Tarn, Linda Gourjade. Les militants ont voté pour une autre candidate, soutenue par l’ancien 1er fédéral du PS 81. Mais la rue de Solférino a préféré reconduire la sortante.

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

Lors d’un vote interne, les militants tarnais ont préféré une autre candidate à la « sortante » Linda Gourjade. Une « sortante » qui a, d’ailleurs, refusé de se soumettre à la procédure d’investiture en arguant de sa qualité de députée de la 3ème circonscription.

Avant même d’attendre la décision des instances de son parti, Linda Gourjade a annoncé sa candidature à sa propre succession. Avec ou sans étiquette socialiste, la députée sortante affichait son intention d’être candidate.

Tout au long du quinquennat de François Hollande, Linda Gourjade s’est positionnée en « Frondeuse ». La parlementaire tarnaise a notamment signé la fameuse motion de censure visant Manuel Valls. Au moment des investitures pour les législatives, la fronde a viré à la sécession face aux procédures internes du parti socialiste.

Finalement, les instances nationale du PS « régularisent » la situation et investissent Linda Gourjade. Le 6 avril dernier, le bureau national du parti socialiste a officiellement attribué le dossard PS à Linda Gourjade.

Dans l’entourage de la députée, ce n’est pas une surprise. Cette décision était prévisible et même prévue. Le conseiller parlementaire de la députée, Marc Gauché, précise :

C’est conforme aux statuts. Je ne dis pas que cela arrive souvent. Mais dans les cas litigieux, c’est la national qui décide.

En juin prochain, Linda Gourjade retrouvera donc son concurrent de 2012 : le maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Avr

Législatives : le maire de Gaillac (Tarn) Patrice Gausserand renonce à cause de… François Fillon

La valse des étiquettes et des investitures continue dans le Tarn. Après Philippe Folliot sur la 1ère circonscription, c’est au tour du maire de Gaillac de renoncer à un dossard LR-UDI pour les législatives.

François Fillon en meeting. Photo MaxPPP

François Fillon en meeting. Photo MaxPPP

Dans le Tarn, les législatives de 2017 ne ressemblent à aucune autre. A gauche, les cartes sont rebattues suite au départ d’une figure du PS départemental (Jacques Valax) et à l’arrivée d’une nouvelle génération (Patrice Bédier, Claire Fita). A droite, ce n’est pas la sortie des sortants qui modifie le paysage. C’est l’entrée en scène d’Emmanuel Macron qui secoue le navire. Philippe Folliot a perdu son investiture LR-UDI aux législatives suite à son ralliement au candidat d’En Marche ! Ce coup d’éclat a obligé LR a changé de candidat(e) sur la 1ère circonscription.

Le même scénario se reproduit sur la 2ème circonscription. En vertu des accords LR-UDI, le maire centriste de Gaillac, Patrice Gausserand, a obtenu l’investiture pour les législatives. Mais, finalement, suite à son désistement, c’est un autre candidat, Pascal Grandin, qui portera les couleurs de la droite et du centre.

Les raisons de ce changement de casting n’est pas lié (comme sur la 1ère) à un ralliement à Emmanuel Macron. Selon nos informations, Patrice Gausserand n’a pas contacté le responsable départemental d’En Marche ! De plus, lors d’une réunion de l’UDI à Castres, fin mars, le maire centriste de Gaillac a exprimé ses réserves sur Emmanuel Macron. Le sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrère a plaidé, aux côtés de Philippe Folliot, pour un ralliement de l’UDI 81 à la candidature Macron. Mais, selon une source, Patrice Gausserand était hostile à cette option.

En réalité, c’est François Fillon qui pousse Patrice Gausserand à claquer la porte.

Contacté par France 3 Occitanie, le maire de Gaillac n’a pas souhaité s’exprimer. Mais, selon nos informations, Patrice Gausserand a informé les instances LR qu’il ne voulait pas soutenir François Fillon. Le maire de Gaillac redoute un échec aux législatives en cas de défaite (à la présidentielle) du candidat de la droite. La conséquence inévitable est le retrait de l’investiture LR-UDI pour les législatives. Pas de soutien. Pas d’investiture.

Pendant plusieurs semaines, Patrice Gausserand a été injoignable. Il ne répondait plus aux sollicitations des Les Républicains. Il a brisé le silence uniquement pour informer de sa décision le président départemental de LR, Bernard Carayon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives : 2 premières candidates investies par Macron en Haute-Garonne

Emmanuel Macron annonce les 14 premier(e)s candidat(e)s investie(s) pour les législatives. Dans la liste, deux femmes en Haute-Garonne. Une journaliste et une élue de la mairie de la Toulouse.

Emmanuel Macron (Photo : AFP)

Emmanuel Macron (Photo : AFP)

C’est la première vague nationale. Un deuxième doit intervenir avant le 1er tour de la présidentielle. Entre les deux tours, une troisième série d’investitures est prévue. Les dernières désignations se dérouleront après le second tour, début mai. Ces échéances sont scrutées de près. Emmanuel Macron promet de « nouveaux visages et de nouveaux usages ». Les candidats aux législatives sont censés incarner un renouvellement. Les commentateurs et les adversaires d’Emmanuel Macron attendent de voir si les actes seront à la hauteur des promesses.

En Haute-Garonne, Emmanuel Macron mise sur deux femmes ayant une expérience locale. Sandrine Mörch est journaliste de profession. Mais elle a eu un mandat municipal (entre 2008 et 2014) dans une petite commune, Roquettes.

Elisabeth Toutut-Picard a été élue sur la liste du maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Les deux candidates ont un autre point commun. Elles ne sont pas « encartées » dans un parti.

Elisabeth Toutut-Picard appartient à la majorité municipale toulousaine. D’ailleurs, on imagine mal que Jean-Luc Moudenc n’ait pas été informé (au minimum) d’un dépôt de candidature et (éventuellement) de l’investiture de son élue. Malgré cet ancrage politique à droite Elisabeth Toutut-Picard n’est pas membre de Les Républicains. Même chose du côté de Sandrine Mörch. Membre d’un conseil municipal, la journaliste n’a jamais été membre du PS.

Contacté par France 3 Occitanie, les instances fédérales du PS 31 ne connaissent pas Sandrine Mörch et n’ont jamais entendu parler de la nouvelle candidate d’Emmanuel Macron.

En revanche, le PS de la Haute-Garonne a bien identifié Elisabeth Toutut-Picard. Son investiture sur la 7ème Haute-Garonne (une circonscription un temps visée par le 1er fédéral socialiste) n’inquiète pas. Un cadre du parti déclare : « une élue de Moudenc sur une circonscription rurale, bonjour le renouvellement ».

Du côté de Sandrine Mörch, le terrain d’élection est également compliqué. La « 9ème » est la circonscription de deux poids lourds de la gauche irréconciliable : le numéro 3 du PS et député sortant, Christophe Borgel et le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Mar

Jean-Christophe Lagarde : « L’UDI cherchera toujours des accords de programme avec Les Républicains »

En visite de soutien en Haute-Garonne à ses candidats pour les Législatives mardi 21 mars, le patron de l’UDI revient pour nous sur le départ de Philippe Folliot vers Macron. Il décrypte aussi cette campagne Présidentielle dans le sillon houleux de François Fillon.

Jean-Christophe Lagarde. Photo AFP

Jean-Christophe Lagarde. Photo AFP

Le blog Politique : Emmanuel Macron a fait imploser le PRG. Il crée également des dissensions chez vous avec le ralliement du député sortant, Président de l’Alliance Centriste, Philippe Folliot à l’ancien Ministre de l’Economie ?

Jean-Christophe Lagarde : On regrette le départ d’un de nos candidats sortant pour les Législatives. Mais c’est assez marginal. L’Alliance Centriste a 5 candidats en France. Quatre d’entre eux dont Patrice Gausseran à Gaillac et Jean-Marc Dumoulin à Villemur-sur-Tarn restent à l’UDI. L’UDI compte 30 000 militants dans le pays. L’alliance Centriste 400 dont 300 dans le Tarn. Pour la très grande majorité, pas question de suivre cette dérive.  Je prends donc acte du choix de Philippe Folliot.

Le blog Politique : Il va donc être radié de l’UDI et perdre son investiture. Qui pour le remplacer ?

Jean-Christophe Lagarde : Une commission d’investiture aura lieu demain à Paris. C’est une candidate Les Républicains qui va être investie. Nous perdons donc une circonscription qui nous était attribuée car celle d’un sortant UDI.

On aurait souhaité un changement de candidat pour la Présidentielle

Le blog Politique : Alors justement, vous avez des accords avec Les Républicains dans certaines circonscriptions comme à Villemur-sur-Tarn ou Gaillac et pas dans d’autres comme à Saint-Orens avec Dominique Faure. Comment expliquez-vous cela ?

Jean-Christophe Lagarde : Sur toute la France, nous avons 91 candidatures communes avec Les Républicains et 45 « Primaires » où les candidats LR et UDI vont s’affronter au premier tour. Pour Dominique Faure, c’est le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, qui a souhaité lui opposer un candidat Les Républicains (N.D.R : Arnaud Lafon, maire de Castanet).

Le blog Politique : Pour revenir à la campagne de la Présidentielle, n’est-elle pas plus difficile qu’à l’accoutumée pour vous après l’affaire Fillon ?

Jean-Christophe Lagarde : On aurait souhaité un changement de candidat. On l’a dit, moi le premier. Mais Les Républicains ne l’ont pas voulu. Nous avons souhaité malgré tout conservé notre alliance avec LR pour faire face à Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Il nous reste trente jours pour gagner. C’est plus difficile mais bon… Et puis il y a également, derrière la Présidentielle, les Législatives à emporter pour pouvoir gouverner. C’est ça le risque que fait courir Emmanuel Macron, ne pas avoir de majorité qui lui permette de diriger le pays s’il est élu.

 La vertu du programme Fillon, c’est qu’il ne raconte pas de bobards

Le blog Politique : C’est donc quand même plus difficile avec François Fillon ?

Jean-Christophe Lagarde : Oui c’est plus dur que si nous avions changé de candidat. Mais je vois beaucoup de gens qui disent aujourd’hui que de toute façon c’est le seul choix qui nous reste et que son programme est le meilleur. Il est le seul à ne pas vouloir faire payer les retraites à nos enfants. La vertu du projet Fillon, c’est qu’il ne raconte pas de bobards.

Le blog Politique : Et une fois ces scrutins passés, quel avenir pour l’UDI et le centre ? N’auriez-vous pas dû avoir un candidat à la Présidentielle ?

Jean-Christophe Lagarde :  Oui, personnellement, je pense qu’on aurait dû avoir un candidat. Mais la majorité dans notre camp croyait en la victoire d’Alain Juppé. Pour l’avenir de l’UDI, notre ambition c’est d’avoir la représentativité la plus forte possible.

Le blog Politique : Quel nombre de députés visez-vous ?

Jean-Christophe Lagarde : Difficile à dire. Tout dépendra de la Présidentielle. Nous avons également beaucoup d’espoirs pour les Sénatoriales. Mais quoi qu’il arrive, l’UDI cherchera toujours des accords de programme avec Les Républicains. Quand je vois ce qui est arrivé aux Verts et au PRG qui ont disparu de la représentation nationale… C’est en restant dans les assemblées que nous pouvons porter nos idées. Regardez notre TVA Sociale que nous avons présentée à l’Assemblée Nationale, aujourd’hui tout le monde l’a reprend.

Propos recueillis par Patrick Noviello (@patnoviello)

09 Mar

Législatives : les têtes d’affiches de Jean-Luc Mélenchon en Haute-Garonne

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Vendredi 10 mars, la France Insoumise va présenter ses candidats aux législatives en Haute-Garonne. Parmi les 10 investis, 3 personnalités servent de tête d’affiche et de locomotives.

À 50 jours du 1er tour, Jean-Luc Mélenchon est tourné plus que jamais vers la présidentielle. Mais le leader de la France Insoumise ouvre un autre front. Celui des législatives.

En Haute-Garonne, Jean-Luc Mélenchon souhaite marquer le territoire mais aussi les esprits. Face au numéro 3 du PS et député sortant, Christophe Borgel (9ème circonscription), France Insoumise présente le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard.

L’auteur du programme économique de la France Insoumise et conseiller régional, Liêm Hoang Ngoc est candidat sur la 4ème circonscription. Une circonscription sur laquelle Jean-Luc Mélenchon a obtenu son meilleur score lors de la présidentielle de 2012.

Enfin, l’avocate de la famille de Rémi Fraisse, tué à Sivens, Claire Dujardin, sera candidate sur la 1ère circonscription. Claire Dujardin sera face à une figure socialiste, la présidente de la commission des affaires sociales , Catherine Lemorton.

Laurent Dubois (@laurentdub)