29 Avr

Accord Le Pen-Dupont-Aignan : l’élu toulousain de Debout La France prend ses distances

Le représentant de Debout La France au Capitole, Olivier Arsac, réagit à l’accord de gouvernement conclu entre son parti et le FN.

Olivier Arsac, maire adjoint de Toulouse. Photo : MaxPPP/Bordes

Olivier Arsac, maire adjoint de Toulouse. Photo : MaxPPP/Bordes

Les travaux d’approche ont débuté peu de temps après les résultats du 1er tour. Mardi 26 avril, le numéro 2 du Front National, Louis Aliot était prudent mais optimiste sur la signature d’un accord entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.

Le vendredi 28 avril, le président de Debout La France a officialisé ce rapprochement. Ce matin, samedi 29 avril, une conférence de presse a scellé, sous l’oeil des caméras, l’accord conclu entre l’ancien candidat du 1er tour de la présidentielle(4,7% des voix)  et la finaliste du 2nd tour.

Ce ralliement est historique. C’est la première fois qu’un parti de la droite parlementaire signe un accord avec le Front National. Cet événement marque la fin d’un front républicain déjà fragilisé par l’attitude du leader de la France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon refuse de donner une consigne de vote.

Le ticket formé par le FN et Debout La France secoue le parti de Nicolas Dupont-Aignan. Son représentant à la mairie de Toulouse, Olivier Arsac ne démissionne pas. Mais il prend des distances :

Je me désolidarise de Nicolas Dupont-Aignan, prend congés de mon parti et renonce à ma candidature législative DLF sur la 1° circonscription, j’appelle les électeurs de la droite toulousaine à ne voter ni Le Pen ni Macron

La ligne de l’élu municipal toulousain, membre de la majorité de Jean-Luc Moudenc, ne fait pas l’unanimité. Le représentant de Debout La France dans le Gers, Bruno Dienot, soutient Nicolas Dupont-Aignan et se rejouit de la signature d’un accord avec Marine Le Pen.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Emmanuel Macron à Albi le 4 mai

A deux jours du second tour, Emmanuel Macron effectuera, le 4 mai prochain, l’un de ses derniers déplacements à Albi.

Emmanuel Macron (Phoot : Vincent Isore / MaxPPP)

Emmanuel Macron (Phoot : Vincent Isore / MaxPPP)

Visite d’entreprises et meeting. Le lendemain du débat télévisé d’entre deux tours et 48 heures avant le vote, Emmanuel Macron effectuera un déplacement dans la préfecture du Tarn. Le candidat d’En Marche ! a terminé le 1er tour en tête avec 27% des voix albigeoises. Mais ce n’est pas ce score qui motive le déplacement d’Emmanuel Macron. L’étape albigeoise n’est pas non plus liée à une quelconque proximité ou affinité avec la municipalité. La maire d’Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, s’est affichée aux côtés de François Fillon lors du (dernier) meeting toulousain du candidat de la droite.

Le choix d’Albi est lié à une volonté : aller au contact de la France des villes moyennes. Albi est la préfecture du département de Jaurès. Cela ajoute une dimension symbolique.

L’étape albigeoise d’Emmanuel Macron doit comporter un double volet : une thématique économique avec la visite d’entreprise et une séquence plus politique avec un meeting.

La place du Vigan (au cœur de cité classée à l’Unesco) est envisagée comme lieu du meeting. Mais, pour des raisons de sécurité, une solution de replie (dans une salle, est également évoquée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Avr

Législatives : Sylvia Pinel se « macronise »…un tout petit peu

Sylvia Pinel est candidate à sa succession sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. Selon  nos informations, son suppléant est « macron-compatible ». Il s’agit du maire de Beaumont-de-Lomagne, Jean-Luc Deprince.

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron Photo MaxPPP

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron Photo MaxPPP

La présidente du PRG, Sylvia Pinel, a misé sur Benoît Hamon pour la présidentielle. Le socialiste a été sévèrement éliminé et c’est Emmanuel Macron qui est qualifié pour le second. Pour « compenser » cet erreur de casting, la patronne des radicaux de gauche propose une coalition au candidat d’En Marche !  Cette proposition a très peu de chance d’aboutir. Mais la présidente du PRG et candidate aux législatives parvient toutefois à se « macroniser ».

Selon nos informations, le suppléant de Sylvie Pinel doit être Jean-Luc Deprince. Le maire de Beaumont-de-Lomagne est une figure du PRG et un proche de Jean-Michel Baylet. Mais l’élu local a parrainé Emmanuel Macron. Ce signe de « macronisme » est très relatif. Emmanuel Macron rappelle, en boucle, une condition de base pour les « macronistes » : une seule étiquette En Marche ! et pas de double appartenance.

Mais, dans le contexte du moment, c’est toujours mieux que rien.

Jean-Michel Baylet cherche à se rapprocher d’Emmanuel Macron. Le (futur ex) ministre de François Hollande souhaite « sécuriser » les législatives. Jean-Michel Baylet veut éviter que les candidats PRG se retrouvent en face des représentants d’Emmanuel Macron. Plusieurs sources concordantes affirment qu’il n’existe aucune négociation dans ce sens.

Dans quelques jours, une seconde vague d’investitures d’En Marche ! doit intervenir. Le Tarn-et-Garonne risque d’être dans la liste.

Face à cette tombée du rideau, le fait d’avoir un « parrain » d’Emmanuel Macron comme suppléant sauve un peu les apparences.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Ouverture d’une enquête judiciaire sur les marchés de voirie de l’ancien municipalité de Verdun-sur-Garonne (82)

INFO France 3 Occitanie – Le SRPJ de Toulouse a ouvert une enquête concernant les marchés de voiries de l’ancienne municipalité de Verdun-sur-Garonne. Ses investigations font suite à un rapport de la Chambre Régionale des Comptes.

Verdun-sur-Garonne, Tarn-et-Garonne

Verdun-sur-Garonne, Tarn-et-Garonne

Début avril, la Chambre Régionale des Comptes (CRC) a rendu un rapport sur la gestion de Verdun-sur-Garonne. Le rapport des magistrats financiers porte sur la période 2010-2014 et relève plusieurs graves dysfonctionnements dans la passation des marchés publics. La CRC évoque (ouvertement) de possibles « délits de favoritisme ».

La municipalité visée par la Chambre Régionale des Comptes était dirigée par un maire PRG, Denis Roger.

Selon nos informations, l’affaire prend une tournure judiciaire. Le SRPJ a ouvert une enquête. Elle concerne les marchés de voiries. Une prescription existe. Mais l’année 2014 n’est pas concernée par cette prescription.

Les enquêteurs interviennent suite à une saisine du parquet par la Chambre régionale des comptes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon : « les législatives sont un objectif central »

Un score historique et une défaite cuisante. Jean-Luc Mélenchon espérait être qualifié pour le 2nd tour. Mais le leader de la France Insoumise doit se « contenter » d’un capital de 7 millions de voix et d’une quatrième place sur le podium. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, revient sur la présidentielle et se projette sur les législatives, où il est candidat sur la 9ème circonscription de Haute-Garonne.

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Le Blog Politique. Quelle analyse faites-vous du 1er tour de la présidentielle et de votre échec ?

Manuel Bompard. Clairement, nos résultats sont extraordinaires. Il y a une petite déception. Notre objectif était clairement d’être présents au 2nd tour. Mais une fois la déception passée, il est impossible de passer à côté de nos résultats. Nous avons gagné 3 millions de voix par rapport à 2012 et nous avons fait des scores importants dans des villes. Plus de 29% à Toulouse. 24% à Marseille. Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires. Dans les bureaux de vote du Mirail, nous atteignons 55%. 30% des jeunes ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Tout cela est lié à la campagne que nous avons menée. Mais ce sont aussi des éléments d’avenir.

Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires

Le Blog Politique. Jean-Luc Mélenchon ne donnera pas de consigne de vote pour faire barrage à Marine Le Pen. Cette attitude fait polémique. Vous la comprenez ? C’est aussi votre ligne ?

Manuel Bompard. La France Insoumise est un mouvement. Ce n’est pas un parti. Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit comment il votera et quel est son choix car si c’était le cas cela aurait été une prise de position politique. A la France Insoumise, chacun est libre de se positionner. Il n’y aura pas de consigne de vote. Mais Jean-Luc Mélenchon a dit clairement que l’on ne pouvait souhaiter que le FN reçoive une seule voix.

Le Blog Politique. Vous avez ouvert une consultation pour connaître la position de vos adhérents sur le 2nd tour. A quoi va servir cette consultation ? Qu’elle est son utilité ?

Manuel Bompard. On l’avait annoncé dès le début de la campagne. Cette consultation ne vaut pas consigne de vote. Elle a débuté mardi à 18 heures et elle se terminera le mardi 2 mai à midi. Le but c’est de donner la parole. On publiera le résultat. Trois options sont sur la table : abstention, vote blanc ou nul et un vote Macron.

Le Blog Politique. Désormais quel est votre objectif ? Devenir une force parlementaire ? Avoir des député(e)s à l’Assemblée ?

Manuel Bompard. Nous sommes en tête dans 67 circonscriptions législatives, en seconde position dans 177 circonscriptions et on peut passer la barre des 12,5% des exprimés (ndlr pour être qualifié pour le 2nd tour des législatives) dans 78 % des circonscriptions. L’objectif est clairement d’avoir un nombre important de député(e)s et d’avoir des élus dans de nombreux départements. C’est notre objectif central.

L’objectif est d’avoir un nombre important de député(e)s

Le Blog Politique. Vous voulez devenir la principale force d’opposition à gauche ?

Manuel Bompard. Ce n’est pas le sujet. Nous ne voulons pas nous opposer. Il s’agit de défendre notre programme. Le programme qui a été le notre à la présidentielle. La présidentielle ne règle rien. Le vote Macron est un vote par défaut. 40% de ses électeurs du 1er tour ont voté pour lui par défaut. Et ce sera pareil pour le 2nd. Si Macron gagne la présidentielle, ce ne sera pas un vote d’adhésion.

Le vote Macron est un vote par défaut

Le Blog Politique. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont marqués à la culotte pour rencontrer les salariés de Whirlpool, des salariés menacés de délocalisation. Que vous inspire cette séquence ?

Manuel Bompard. C’est quelque chose d’un peu indécent d’aller à la rencontre des salariés en difficulté quand on a un programme comme celui de Macron. Un programme qui est celui de l’Europe Libérale ou de l’Ubérisation de la société. Et c’est encore plus indécent pour Marine Le Pen qui a fait une opération politicienne.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Avr

Emmanuel Macron : investitures aux législatives, bientôt la fin du suspens

Emmanuel Macron doit annoncer une seconde vague d’investiture pour les législatives. L’impatience et un sentiment de flou montent dans les rangs des candidats. Mais le suspens doit être levé cette semaine.

MaxPPP

MaxPPP

Le 28 mars dernier, Emmanuel Macron a donné le calendrier. Une première vague d’investitures avant le 1er tour de la présidentielle et une seconde avant le second tour. Soutien du candidat d’En Marche !François Bayrou estime qu’Emmanuel Macron doit bousculer cet échéancier et reporter la séquence « législative » après une (éventuelle) conquête de l’Elysée.

Selon nos informations, Emmanuel Macron maintient le timing défini avant la présidentielle. 563 investitures doivent être attribuées dans les prochains jours, avant le début de la semaine prochaine.

Cette annonce (massive) de candidats sera, selon un proche d’Emmanuel Macron, « médiatiquement organisée ».

Selon nos informations, une centaine d’investiture pourrait être attribuée à des centristes et des « juppéistes ».

Le Mouvement En Marche ! a reçu 14 000 candidatures. Le 6 avril dernier, à l’occasion d’un débat télévisé, Emmanuel Macron a dévoilé les 14 premiers noms. Deux candidates ont été investies en Haute-Garonne.

Depuis cette première série, l’impatience monte dans les rangs. En Occitanie, des candidats ont déjà reçu une réponse…négative. Une réponse sous forme de courriers. Mais beaucoup de postulants sont dans l’ignorance s’agissant de la date du moment de vérité. Selon nos informations, plusieurs candidats de notre région ont envoyé des messages au staff  parisien d’Emmanuel Macron. But : obtenir des informations. Pas de réponse.

Contactés par France 3 Occitanie, plusieurs candidats à une candidature ne cachent pas une forme de dépit. Ils déplorent une certaine opacité et une absence de lisibilité.

Face à cette impatience (teintée d’irritation), Emmanuel Macron a donc décidé de ménager les nerfs de ses troupes. L’annonce de 563 investitures permettrait de boucler le dossier des législatives. Mais cela aurait une autre vertu : renforcer la campagne de 2nd tour de la présidentielle en montrant qu’il peut disposer d’une majorité pour gouverner.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Affichage sauvage : le candidat le plus verbalisé à Toulouse conteste les amendes

A raison de 12 euros l’affiche électorale collée en dehors des panneaux autorisés, la métropole toulousaine a déjà envoyé pour plus de 15 000 euros de factures aux différents candidats. Mais du côté du candidat le plus verbalisé on conteste la méthode.

(Photo : NPA31 / Facebook)

(Photo : NPA31 / Facebook)

Toulouse a  adressé plusieurs factures aux candidats à la présidentielle pour affichage sauvage dont le montant cumulé s’élève à 15 816 euros au 26 avril. Le plus sanctionné : Philippe Poutou qui devra payer 9 696 euros ! A 12 euros l’affiche, cela fait 808 affiches enlevées par le service propreté de la Métropole !

Près de deux tiers des amendes pour… Philippe Poutou

Le TOP 6 des plus verbalisés est le suivant (source : Toulouse Métropole)

  1. Philippe Poutou (NPA) : 9 696 euros
  2. Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) : 4 392 euros
  3. Benoît Hamon (PS) : 1 116 euros
  4. Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) : 252 euros
  5. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) : 180 euros
  6. François Asselineau (UPR) 180 euros

La métropole précise que les verbalisations ne sont pas terminées et que concernant les autres candidats (Fillon, Macron, Le Pen notamment) les services municipaux attendent d’avoir un nombre suffisants d’affiches enlevées pour établir la facture.

Le NPA conteste les « amendes d’opinion » et contre-attaque

Soutien de son candidat Philippe Poutou, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) de Toulouse, lourdement sanctionné, conteste les amendes et la méthode voulue par le maire LR et président de la métropole Jean-Luc Moudenc. « Il faudrait déjà que la ville de Toulouse nous disent combien il y a de panneaux d’expression politique libre dans une ville de 460 000 habitants, explique Laurent Marti du NPA 31. C’est simple : il y en a zéro ! Les panneaux d’affichage libre sont squattés par les concerts, donc des entreprises privées. Ce sont des amendes d’opinion disproportionnées ». Du côté du Capitole on précise qu’il existe des panneaux d’expression libre rue Lafayette et devant chaque bureau de vote.

Le représentant du NPA qui s’emporte aussi contre la grande banderole pro-LGV installée durant la campagne sur la façade du Capitole : « J’espère que la mairie s’est infligée une énorme amende à elle-même pour cette affichage illégal sur un monument classé et qui défend la position de François Fillon, candidat soutenu par Jean-Luc Moudenc, alors que nous, avec Philippe Poutou on est opposés à la LGV ». Interrogée à ce sujet, la mairie indique que les banderoles sur la façade du Capitole ne sont pas illégales car provisoires.

Un dispositif symbolique mais compliqué

Le NPA 31 indique qu’il va donc contester la forte amende adressée par la mairie. « Il faudra prouver que ce sont bien des militants du NPA qui ont collé ces affiches, explique Laurent Marti. Et puis à chaque fois qu’une ville a voulu sanctionner financièrement de l’affichage politique, à la fin les tribunaux ont annulé les amendes en raison du manque d’emplacements pour l’affichage ». 

La métropole a mis en place un dispositif visant à une campagne propre à Toulouse. Mais la procédure est complexe : constatation, mise en demeure, délais d’attente raisonnable, enlèvement de l’affiche, établissement de la facture, recouvrement par le Trésor Public. Une nouvelle étape pourrait rapidement s’y ajouter : la contestation devant la justice. Le NPA 31 envisage la création d’un collectif avec d’autres mouvements verbalisés pour attaquer les sanctions financière imposées par la mairie.

FV (@fabvalery)

Edito : PS en Midi-Pyrénées, la fin d’une époque ?

7,84%, c’est le meilleur score départemental obtenu chez nous par Benoît Hamon, en Haute-Garonne. L’Ariège est l’un des trois départements métropolitains (avec la Dordogne et la Seine-Saint-Denis) à donner la victoire à Jean-Luc Mélenchon. Quant à l’Occitanie, remportée aux élections Régionales il a un an et demi par Carole Delga, elle offre à peine plus de 6,5% au candidat socialiste.

A la fédération du Parti Socialiste à Toulouse, dimanche 23 avril. Photo France3 Pascale Lagorce

A la fédération du Parti Socialiste à Toulouse, dimanche 23 avril. Photo France 3 Pascale Lagorce

Alors où va le PS sur les terres de Jaurès ? Benoît Hamon, peut-être déjà sans illusion, avait choisi Carmaux pour son dernier discours. En son temps, Lionel Jospin avait pour fief électoral Cintegabelle dans le Lauragais qui a voté dimanche majoritairement FN. Il avait connu lui aussi en 2002 les affres d’une campagne stoppée dès le premier tour. Mais les socialistes croyaient s’en être relevés. Effet d’optique ? C’est un certain François Hollande qui avait alors repris les rênes du parti.

Delga, Arif, Pinel, Baylet, le Président de la République sortant, à travers ses gouvernements successifs, avait su remercier Midi-Pyrénées de son soutien. Qui se souvient aujourd’hui qu’au début du quinquennat Hollande, le Président du Sénat se nommait Jean-Pierre Bel, ancien maire socialiste de Lavelanet et parlementaire de l’Ariège ? Que vont devenir aux prochaines législatives les têtes d’affiche PS de Midi-Pyrénées à l’Assemblée Nationale : Valérie Rabault, rapporteure du budget, ou encore Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales.

La période est aux turbulences pour le PS. Mais cette fois-ci une reconstruction semble inévitable. Si l’on se réfère uniquement aux résultats de ce premier tour, la principale force de gauche du pays s’appelle désormais « La France Insoumise ». Dans plusieurs de nos départements, notamment le Tarn où le FN a viré en tête dimanche, les Communistes appellent au rassemblement de toutes les forces de gauche en vue des Législatives.

A l’image du Lot, de nombreux élus ont fait le choix du candidat Macron. Le PRG, l’allié d’autrefois toujours avide d’accords électoraux, a également quitté le navire. Les nombreux vallsistes encore souriants il y a peu au meeting d’Hamon au Zénith de Toulouse, se retrouvent certes aux manettes localement mais en rase campagne électorale. Ils devront eux aussi se positionner en vue des prochaines échéances. Dimanche soir, la fédé toulousaine du PS s’est vidée rapidement. Sur ce scrutin Présidentiel, les Socialistes ont divisé par quatre le nombre de leurs électeurs en cinq ans.

Patrick Noviello (@patnoviello)

25 Avr

Ces 5 circonscriptions de Midi-Pyrénées où Marine Le Pen est arrivée en tête

Le résultat du premier tour de la présidentielle est riche d’enseignement au regard des élections législatives prévues en juin. Dans l’ex-région Midi-Pyrénées, le FN est arrivé en tête dans 5 circonscriptions.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Dans le Tarn, la Haute-Garonne et surtout le Tarn-et-Garonne, plusieurs circonscriptions ont été dominées dimanche par le vote Marine Le Pen. Sans pour autant tirer de conclusions hâtives sur le scrutin des législatives (11 et 18 juin), car des événements vont se produire d’ici-là (second tour présidentielle, alliances électorales post-présidentielle, etc) et les électeurs ne reproduisent pas forcément leur vote d’un scrutin à l’autre, il est intéressant de regarder là où le FN a été le plus performant.

Domination dans le Tarn-et-Garonne

Dans la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne, Romain Lopez a passé une très bonne soirée dimanche. Le jeune candidat du Front National dans la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne (collaborateur parlementaire de la députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen) s’est frotté les mains en voyant que Marine Le Pen recueillait près de 30 % sur la circonscription (29,06 %). Un record en Midi-Pyrénées. Marine Le Pen est en tête dans toutes les grandes communes : Castelsarrasin, Moissac et même Valence d’Agen, fief de la famille Baylet.

Les calculettes ont donc chauffé de tous les côtés dimanche. Notamment au PRG. La candidate en danger n’est pas n’importe qui : Sylvia Pinel, députée sortante, ex-ministre de François Hollande et présidente du PRG. Dans la circonscription, Emmanuel Macron arrive en seconde position avec… 10 points de moins que le score de Marine Le Pen (19, 81 %). Le candidat officiellement soutenu par Sylvia Pinel, Benoît Hamon, culmine à 5,44 % ! Si le FN ne sort pas explicitement favori, il est tout de même en position de force sur cette circonscription.

Le FN qui confirme sa domination dans ce département. Dans l’autre circonscription (la 1ère), Marine Le Pen est aussi en tête (24,24 %) devant Macron, Mélenchon et Fillon. Benoît Hamon est à 6,25 %. La députée sortante PS Valérie Rabault devra batailler ferme face à Thierry Viallon (FN). Brigitte Barèges, maire LR de Montauban, regardera la situation de très près… mais de l’extérieur. Bien qu’investie par son parti, elle a récemment renoncé à se présenter et vient de déclarer qu’elle ne choisira pas au second tour de la présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. C’est son adjoint (ex-proche de Jean-Michel Baylet) l’avocat Thierry Deville qui devrait porter les couleurs des Républicains.

Confirmation dans le Tarn

Dans le département voisin du Tarn, le Front National est arrivé en tête dans la 3ème circonscription (Castres, Lavaur, etc). Marine Le Pen y a recueilli 23,57 % devant Emmanuel Macron (21,52 %), Jean-Luc Mélenchon (19,63 %), François Fillon n’arrivant qu’en 4ème position (18,46 %). La député PS sortante, Lynda Gourjade, proche de Benoît Hamon qui n’y réalise que 5,92 % est de plus empêtrée dans une scission interne : désignée par le PS national, elle fait face à la candidate PS Lysiane Louis, choisie par les militants locaux.

A droite, le maire de Lavaur Bernard Carayon est resté silencieux depuis dimanche. Il faut dire que dans sa propre commune, c’est Emmanuel Macron qui arrive en tête devant… Jean-Luc Mélenchon. François Fillon n’est que 3ème, Marine Le Pen 4ème.

Poussée au sud de la Haute-Garonne, sur les terres de Carole Delga

Si le vote FN gagne depuis des années du terrain dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne, la poussée Le Pen est nouvelle en Haute-Garonne. Toulouse résiste encore fortement (moins de 10 % pour Marine Le Pen dimanche) mais c’est le sud du département qui change de camp. Dans le Comminges, terre socialiste traditionnelle et d’élection de la présidente de la Région (et députée PS sortante qui ne se représente pas) Carole Delga, Marine Le Pen est arrivée en tête dimanche.

Dans la 8ème circonscription, celle de Carole Delga justement, Marine Le Pen réalise son meilleur score de Haute-Garonne (23,56 %). Le PS est exangue (7,53 %). Le suppléant de la députée sortante, Joël Arivagnet ne fait donc plus figure de favori. Le FN, les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon (21,47 %) et le mouvement En Marche ! (21,31 %) sont en meilleures positions. Au vu des résultats du premier tour de la présidentielle et du score de François Fillon (14,58 %), la droite traditionnelle, représentée par l’UDI Jean-Luc Rivière semble distancée.

La situation est assez similaire sur la 7ème circonscription, où le député PS sortant Patrick Lemasle ne se représente pas. Marine Le Pen était en tête dimanche (23, 37 %) cette fois devant Emmanuel Macron (23,01 %) et Jean-Luc Mélenchon (22,62 %). Le PS a investi l’élue régionale Marie-Caroline Tempesta, proche du premier secrétaire fédéral du PS Sébastien Vincini. Mais même sur ces terres PS, Benoît Hamon ne réalise que 7,54 %. Le FN est même en tête à Cintegabelle, l’ancienne terre d’élection de Lionel Jospin. C’est aussi l’un des deux seules circonscriptions de la région, où Emmanuel Macron a déjà investi sa candidate, Elisabeth Toutut-Picard, adjointe au maire de Toulouse.

Vers des triangulaires et des quadrangulaires ?

Comme le souligne Le Monde, Marine Le Pen est arrivée en tête dans 216 circonscriptions en France sur 577. Dans beaucoup de cas, le FN ne parviendra pas à obtenir une majorité. Mais il est fort probable que le second tour le 18 juin se joue entre 3 voire 4 candidats. Et dans ce cas, tout est possible.

FV (@fabvalery)