31 Juil

Régionales, Pierre Verdier tête de liste dans le Tarn pour Philippe Saurel

 

Philippe Saurel vient de désigner sa première tête de liste départementale pour les Régionales de décembre prochain. Il s’agit d’un tarnais, Pierre Verdier. Philippe Saurel devait commencer sa présentation des chefs de file départementaux fin août. Mais il  accélère le calendrier. Visiblement, le maire de Montpellier veut mettre la pression et exploiter les turbulences qui, depuis l’annonce d’un accord avec le PRG, secouent les socialistes. Le choix de Pierre Verdier va rajouter du sel sur les plaies. 

Philippe Saurel , maire de Montpellier et tête de liste pour les régionales avec Pierre Verdier, maire de Rabastens

Philippe Saurel , maire de Montpellier et tête de liste pour les régionales avec Pierre Verdier, maire de Rabastens

La désignation de Pierre Verdier va faire parler dans les chaumières socialistes. Le profil du tarnais colle parfaitement au portrait « saurélien » de la liste « Citoyens du Midi ». Une liste portée par le maire de Montpellier. Pierre Verdier est le premier magistrat de Rabastens. Une commune tarnaise de 5187 habitants. Philippe Saurel a toujours affirmé qu’il favorise deux catégories de candidats : les citoyens et les maires. Il ne veut pas de parlementaire. Pierre Verdier remplit les conditions de base. Mais, en plus, il a un supplément d’âme.

Pierre Verdier a été le chef de cabinet de Martin Malvy. Ce passage dans l’entourage du président socialiste (sortant) de Midi-Pyrénées constitue une sorte de brevet de qualité. En effet, dans les rangs socialistes, Martin Malvy jouit toujours d’une vraie autorité et d’une véritable reconnaissance. Pierre Verdier est une prise (beaucoup) moins emblématique que s’il s’agissait d’un des deux collaborateurs historiques de Martin Malvy : Joël Neyen (DGS) et Philippe Joachim (ancien directeur de cabinet et actuel directeur de la communication). Néanmoins, une nostalgie s’installe chez les socialistes. Une nostalgie alimentée par une pré-campagne compliquée par les péripéties autour de l’accord avec Jean-Michel Baylet. Beaucoup regrettent le temps des campagnes Malvy. Voir un de ses hommes (même un éphémère lieutenant) chez Philippe Saurel peut marquer les esprits. Et démobiliser (un peu plus ) les concurrents du maire de Montpellier.

Pierre Verdier peut également revendiquer une connaissance des dossiers départementaux. Le maire de Rabastens a été conseiller général. Il a présidé la commission Territoire et Développement Durable. Dans les couloirs de l’Hotel du département, certains citaient même son nom pour succéder à l’actuel président du conseil départemental, Thierry Carcenac. Ce dernier est devenu sénateur et il ne pourra pas cumuler ses fonctions exécutives avec son (nouveau) mandat parlementaire. En 2017 (date d’entrée en vigueur d’une loi sur le non-cumul), Thierry Carcenac devra laisser son fauteuil présidentiel. Le nom de Pierre Verdier circulait. Mais cette hypothèse ne se concrétisera jamais. En effet,  Pierre Verdier a perdu son siège lors du renouvellement de mars 2015. Élu sur le canton de Sivens, il s’est investi sur le dossier du (fameux) barrage et il  a payé « cash » une position plutôt modérée. Pierre Verdier était favorable à la construction d’un barrage. Mais il estimait qu’il fallait trouver un compromis avec les Zadistes (NDRL occupants du site de Sivens, transformé en Zone à défendre).

En désignant Pierre Verdier, Philippe Saurel a adoubé une personnalité qui ne manque pas d’atouts. Il lui laisse « carte blanche pour monter les équipes ».

Exclu deux fois du PS (une première fois suite à un conflit musclé avec le député PS Valax et une seconde en raison d’une candidature dissidente aux municipales face au candidat officiel du PS), Pierre Verdier entretient des relations compliquées avec le PS local. Mais il est connu sur la scène politique tarnaise.

Cette première désignation d’une tête de liste départementale n’est que le premier étage de la fusée électorale. Philippe Saurel va devoir compléter sa liste tarnaise et rester fidèle à l’ambition « saurélienne » d’un renouveau citoyen.

Le challenge ne fait que commencer. Après le Tarn, Philippe Saurel va devoir renouveler l’opération dans les 12 autres départements de la Grande Région. Philippe Saurel est prudent. Il se donne jusqu’à la fin du mois d’octobre pour boucler ses listes. Mais il est confiant. Le maire de Montpellier affirme avoir reçu 450 candidatures  pour figurer sa liste « Citoyen du Midi ».

 

Laurent Dubois

 

29 Juil

Régionales, accord PS-PRG : Manuel Valls entre dans la valse

L’accord entre le PS et le PRG débouche sur un quatuor. Quatre personnalités, deux socialistes et deux radicaux se partagent la tête d’affiche des régionales. Carole Delga et Damien Alary pour le PS, Sylvia Pinel et Didier Codorniou s’agissant du PRG forment un double binôme. Problème. Le quatuor vire au tiercé. Le socialiste Alary ne veut pas s’effacer derrière Sylvia Pinel et demande des garanties s’agissant d’une présidence déléguée. Matignon entre dans la danse. Manuel Valls réfléchit à une réforme législative qui consacrerait un poste aujourd’hui inexistant. Le poste de président délégué.

Manuel Valls, premier ministre

Manuel Valls, premier ministre

Un accord chèrement payé

Lundi 27 juillet, 16 heures. Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Michel Baylet présentent l’accord national entre le PS et le PRG pour les régionales de décembre prochain. Après des semaines de tractations, les deux partenaires officialisent (enfin) rue de Solférino, au siège national du PS, un accord. Jean-Michel Baylet se dit « très heureux » et parle d’un « bon accord ». Le patron du PRG déclare : « nous avons trouvé les bons équilibres dans toutes les régions ».

Deux heures plus tard, toujours rue de Solférino, le bureau national du PS se réunit.

La réunion débute vers 18 heures. Mais la présentation de l’accord avec le PRG interviendra seulement 2 heures et demi après. La première partie est consacrée aux questions budgétaires et aux dossiers économiques. Martine Aubry et plusieurs ministres sont autour de la table. C’est seulement à la fin de ce long chapitre que Jean-Christophe Cambadélis et Christophe Borgel (numéro 3 du PS et en charge des négociations avec le PRG) évoquent l’accord présenté à la presse quelques heures auparavant.

Ils insistent sur l’absolue nécessité d’un accord.

Impossible pour le PS de partir seul. Comme le dira, plus tard, un membre du Bureau National : « on ne peut pas aller au front sans un partenaire de gauche ». Le poids des députés PRG est également évoqué et Christophe Borgel ajoute dans la balance, s’agissant de Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussilon, le groupe de presse de Jean-Michel Baylet. Ce qui lui vaudra d’ailleurs une remarque ironique de la députée des Hautes-Alpes et leader de la motion « La Fabrique », Karine Berger.

Au cours des échanges, d’après un membre du Bureau National, Jean-Christophe Cambadélis reconnaît un fait :

«  je l’ai (NDRL l’accord) payé cher ».

Une région doit encaisser une facture particulièrement « salée » : Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon.

Comme le précise un responsable national du PS : «  dans les autres régions, le PRG a 4 ou 5 places, parfois une seule ». Du côté de Toulouse et Montpellier, ce sont 18 places qui sont réservées. Le PRG avait 16 sortants. Il augmente donc son quota. Il faut ajouter 3 têtes de listes départementales (4 ont été demandées), une 1ere vice-présidence pour la ministre radicale, Sylvia Pinel et une 4eme vice-présidence pour le maire PRG de Gruissan, Didier Codorniou.

Evidemment, ces dernières « places » sont totalement virtuelles. La distribution des postes dépend des résultats électoraux et sont suspendus à une éventuelle victoire. Mais, globalement, dans les rangs socialistes, on trouve que Jean-Michel Baylet a réussi un vrai hold-up.

Un socialiste précise un point essentiel. « En 2010, les radicaux ont eu 16 élus mais avec un Martin Malvy (ancien ministre et président sortant en Midi-Pyrénées) qui faisait 40 points au 1er tour et qui finit comme président le mieux élu de France ».

Au PS, personne ne croit possible de rééditer un tel score. Le PRG obtient plus de places qu’en 2010 alors que les socialistes auront probablement moins d’élus. Dans l’esprit de nombreux socialistes, c’est un gros morceau pour un gâteau qui s’annonce maigre.

L’immense majorité (pour ne pas dire la totalité) des socialistes est favorable à un accord avec le PRG. Mais l’immense majorité (pour ne pas dire la totalité) des socialistes (qui acceptent de s’exprimer sur le sujet) trouve l’accord signé exorbitant.

Ainsi le député (PS) de l’Aude, Jean-Marc Perez est tout à fait favorable à un accord avec le PRG. Mais il ajoute :

« cet accord est politiquement indispensable, électoralement sans effet et bouche l’horizon après le 1er tour ».

L’opinion du parlementaire languedocien est partagée par ses camarades. Pour les élus socialistes, le PRG ne vaut pas autant de places et surtout le contenu de l’accord complique sérieusement les négociations-fusions au soir du 1er tour. Les radicaux ayant mis la barre très haut que va-t-il rester à proposer à Europe-Ecologie ?

De plus, en interne, les candidats socialistes vont devoir céder des places. Au final, après le 2nd tour, la liste PS-PRG pourrait se réduire à 40% de socialistes. Cela annonce des grincements de dent. Dans chaque département, il va falloir libérer des places pour les radicaux, demain pour les Ecolos et autres ralliés du 2nd tour.

Au delà des ambitions froissées, l’accord avec le PRG coince surtout au niveau du président (sortant) du Languedoc.

Un quatuor dans les cordes. Manuel Valls joue les accordeurs

Selon deux sources, l’accord PS-PRG prévoit « noir sur blanc » que Damien Alary sera le numéro 2 dans la (future) gouvernance de la (future) Grande Région. Cependant, ce même accord accorde une 1ere Vice-Présidence à Sylvia Pinel.

Une 1ere vice-présidence fait de la ministre radicale le numéro 2 de la région et Damien Alary doit être le numéro…2 de cette même région.

Deux numéros deux, ce n’est pas possible. Pour débloquer la situation une seule option : inventer une sorte de 1bis. En langage politico-administratif, cela s’appelle un président délégué.

Petit détail, la loi ne prévoit pas l’existence de président délégué dans les Conseils Régionaux. Comme le précisait « Midi-Pyrénées Politiques » dans un précédent article, à l’heure actuelle, le poste de président délégué est une coquille vide. Damien Alary est parfaitement conscient de cela :

« je n’accepterai pas un poste qui n’existe pas. ».

Mais, visiblement Manuel Valls travaille à une solution : une modification de la loi. Les textes ne prévoient pas de présidence déléguée, il « suffit » de modifier les textes. Damien Alary a bien compris que c’est la seule issue possible pour lui :

« je ne veux pas de promesse mais des certitudes. Une concrétisation juridique dans un texte de loi serait une solution. C’est une question nationale (NDLR l’existence d’une présidence déléguée) qui se pose dans plusieurs régions ».

Le président du Languedoc a eu longuement Manuel Valls au téléphone. Matignon travaillerait à cette option. Une option qui permettrait de concilier une 1ere Vice-Présidence Pinel tout en respectant la promesse faite à Damien Alary. Evidemment, ce projet de loi s’appliquerait à l’ensemble des régions et ne serait pas baptisée « loi Alary ». Mais l’inspiration viendrait bien du Languedoc et de l’imbroglio créé par les accords PS-PRG.

Kleber Mesquida confirme la possibilité d’un « véhicule législatif pour l’automne ». Le député (PS) et président du département de l’Hérault déclare : « le véhicule législatif est trouvé car à l’automne le Parlement doit se pencher sur la question de la coordination des territoires ».

Cet après midi, Damien Alary devait avoir longuement Matignon au téléphone.

Demain, jeudi 30 juillet, Damien Alary doit faire une conférence de presse. Le président du Languedoc doit notamment faire des annonces sur la répartition des services de l’Etat entre Toulouse et Montpellier. Il a obtenu des garanties de Manuel Valls. Il en profitera peut être pour donner des nouvelles sur le projet de loi qu’il a inspiré.

Quoi qu’il en soit, une chose est certaine. Manuel Valls se sera vraiment investi dans les régionales en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Il a organisé, à Matignon, une réunion pour dissuader le maire de Montpellier, Philippe Saurel, d’entrer en dissidence face à Carole Delga. Et maintenant il se penche sur le sort de l’accord régional conclu entre le PS et le PRG

 

Laurent Dubois

 

 

 

Colère agricole : tout à revoir ?

Opération escargot des agriculteurs sur l'A20 dans le Lot samedi dernier. Image France3 V.Galy

Opération escargot des agriculteurs sur l’A20 dans le Lot samedi dernier. Image France3 V.Galy

Les touristes n’auront jamais vu autant de tracteurs sur la route des vacances. Pourtant nous savons tous depuis longtemps ce que représentent les agriculteurs dans notre pays. Acteurs essentiels pour l’économie locale, aménageurs du territoire et avant tout fournisseurs d’aliments à la population.

« Avant tout » ai-je dit ? Peut-être me suis-je tromper ? Nous nourrir ne serait plus la vocation première des paysans et le cœur du conflit actuel est sans doute là. Nous semblons désormais consommer de nombreux aliments ou produits venus de pays voisins voire de l’autre bout du monde. Et ce alors que ces denrées pourraient se trouver beaucoup plus facilement aux portes de nos villes.

Ceci nous ramène à la réflexion qu’avait eu dans une de nos émissions un candidat Europe Ecologie les Verts. Il se déclarait reconnaissant à jamais envers les paysans même s’il n’était pas toujours d’accord avec certains modes de cultures. Il leur vouait le plus grand respect car disait-il “si la France avait pu manger sous l’occupation, c’était uniquement grâce à eux”. Une dette désormais soldée ou oubliée. Du moins par certains représentants des pouvoirs publics qui ne commandent même plus français pour leurs cantines.

Depuis ces heures sombres qu’a connu notre nation, les temps ont évidemment bien changé. Les français découvrent donc des barrages plus ou moins filtrants et nos téléspectateurs s’aperçoivent (ou pas) que nos produits agroalimentaires de consommation courante sont loin d’être tous issus de nos terroirs. Ce que tout le monde sait en revanche depuis un moment, c’est que les prix ne baissent pas, au contraire, et que les éleveurs n’arrivent plus à se dégager un véritable salaire.

Et les experts de s’interroger : produit-on trop ? N’est-ce pas le système dans sa globalité qu’il faut revoir ? Fin juin, nous réalisons une de nos dernières émissions de la saison sur cette problématique. Un des représentants de la filière bovine assénait un constat sans appel : “On a un produit beaucoup trop cher par rapport au consommateur et qui ne nourrit pas l’homme qui l’a produit. C’est paradoxal. C’est un enjeu important qu’il faut revoir. Il faut tout raser et recommencer”.

Patrick Noviello

27 Juil

Régionales, Philippe Saurel : « je présenterai les têtes de listes départementales fin aout »

L’été avance mais la candidature de Philippe Saurel ne recule pas. Au contraire. Depuis le 27 juin, le maire de Montpellier est officiellement candidat aux Régionales de décembre prochain. Sa présence sur la ligne de départ est conditionnée à la constitution de listes départementales. Philippe Saurel doit trouver dans les 13 départements de la Grande Région, 184 colistiers dont (parité oblige) 92 femmes. C’est un vrai challenge. Surtout en Midi-Pyrénées. Un territoire nouveau pour le Languedocien Saurel. Le maire de Montpellier multiplie les contacts et reçoit des sollicitations. Notamment dans la Haute-Garonne, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. De passage à Toulouse, Philippe Saurel fait le point sur une candidature de moins en moins virtuelle et de plus en plus substantielle.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste "Citoyens du Midi" pour les Régionales

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste « Citoyens du Midi » pour les Régionales

Midi-Pyrénées Politiques : L’été 2015 est un été très particulier.  C’est celui qui précède les Régionales de novembre prochain. Comment allez-vous l’occuper ? 

Philippe Saurel. Je vais sillonner Midi-Pyrénées. J’ai loué plusieurs villégiatures à Albi, Montauban, Lourdes. Je vais passer 3 jours à Toulouse puis j’irai à Pamiers et Cahors et je rentrerai par les Corbières. J’ai besoin de sentir les choses et de sentir Midi-Pyrénées. Ce sera une immersion.

Midi-Pyrénées Politiques – On a l’impression que beaucoup de candidats ont du mal à appréhender la future Grande Région. On a trop souvent l’impression que la Grande Région, c’est simplement « 1+1 », « Midi-Pyrénées + Languedoc-Roussillon ». Pour vous, la Grande Région, c’est autre chose ?  

Philippe Saurel. Oui. La Grande Région ce n’est pas une simple addition. C’est une ré-union. Il faut unir deux territoires qui travaillaient séparément et lui redonner une âme culturelle et politique qu’ils ont eue en commun dans le passé. Je suis un passionné d’histoire et il faut agir comme l’ancien comte de Toulouse (NDLR Au XIIIe siècle Raymond VI et Raymond VII étaient comte de Toulouse mais aussi de Narbonne). Il faut réfléchir et agir en fonction d’un nouveau territoire qui sera aussi grand qu’un petit pays qui représente 1/10e de la France. Il y a une série de complémentarités à trouver et à développer.

Midi-Pyrénées Politiques – Avant de donner une âme et une colonne vertébrale à la Grande Région, il faut commencer par gagner les élections et même commencer par le commencement : présenter une liste. Où en êtes vous ?

Philippe Saurel. Cela se passe bien. Je vais commencer à présenter les têtes de listes départementales fin août. Je vais le faire département par département. D’ici au mois d’octobre j’aurai présenter la liste complète.

Midi-Pyrénées Politiques – Quel est le profil des candidats qui seront sur vos listes ?

Philippe Saurel. « Citoyens du Midi » (NDLR, nom de la liste de Philippe Saurel) ne passera pas d’accords avec les partis. Mais je ne m’interdis pas de prendre des personnes encartées. Elles ne représenteront pas les partis dont elles sont issues mais elles représenteront le projet que nous porterons ensemble. Je le répète. Ma liste représentera « la République d’en bas » et deux catégories de personnes sont légitimes. Les citoyens évidemment car ils sont légitimes pour parler. Mais aussi les maires car ils sont directement élus par les citoyens.

 

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

 

 

Régionales, annonce de l’accord PS-PRG cet après-midi

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Cet après-midi, Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Michel Baylet vont faire une conférence de presse. Elle se déroulera à 16 heures, au siège du Parti Socialiste, rue de Solférino.

D’après nos informations, le patron du PRG et le 1er secrétaire du PS vont annoncer un accord national. « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon » est concerné. Le contenu de l’accord est évidemment essentiel. Le PRG exigeait une vice-présidence pour Sylvia Pinel, 15 places éligibles et 4 têtes de listes départementales.

Afin d’incarner ce partenariat (enfin) concrétisé, la tête de liste socialiste, Carole Delga et Sylvia Pinel, ministre radicale et candidate aux régionales se retrouveront ensemble, mardi 28 juillet, à Montpellier.

Laurent Dubois

25 Juil

Régionales, un (ancien) proche de Pierre Cohen aux cotés de Philippe Saurel

Jean-Christophe Portarieu, ancien directeur de cabinet de Pierre Cohen et soutien de Philippe Saurel

Jean-François Portarieu, ancien directeur de cabinet de Pierre Cohen et soutien de Philippe Saurel

Philippe Saurel étend ses réseaux en Midi-Pyrénées.

Le maire de Montpellier a intégré dans son « staff », Jean-François Portarieu. L’ancien directeur de cabinet (adjoint) de l’ex-maire socialiste de Toulouse, Pierre Cohen accompagne Philippe Saurel dans son entreprise régionale.

Jean-François Portarieu n’est pas directeur de campagne ou en charge de la communication. Mais il travaille avec Philippe Saurel et apporte sa connaissance de l’agglomération toulousaine. De 2008 à 2014, Jean-François Portarieu a été au Capitole aux côtés de Pierre Cohen. Avec François Briançon (directeur de campagne et maire adjoint de Pierre Cohen), il appartenait à la garde rapprochée de l’ancien maire de Toulouse.

Depuis la victoire de Jean-Luc Moudenc et la reconquête de la ville Rose par la droite, Jean-François Portarieu est le directeur de cabinet du président (PS) de l’Agglomération du Grand Narbonne, Jacques Bascou. Une communauté d’Agglomération dont le 1er vice président est le maire de Gruissan et figure régionale du PRG : Didier Cordoniou.

Laurent Dubois

24 Juil

Régionales, Paris se mêle des élections en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon

Les kilomètres et la fameuse ligne de la Loire ne sont pas une frontière absolue. Les régionales en « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon » ont une dimension nationale. A gauche, les (dés)accords entre le PS et le PRG sont directement influencés et lourdement impactés par la situation de la majorité présidentielle. François Hollande et Manuel Valls veulent un partenariat régional avec Jean-Michel Baylet. A droite, les instances nationales des Républicains encadrent étroitement la composition des listes départementales de Dominique Reynié.

palais-elysee@ambafrance-cn.org_ 

 Un accord PS-PRG qui se joue à l’Elysée

Lors de sa visite à Toulouse, le vendredi 17 juillet, Jean-Christophe Cambadélis a rappelé un fait. Jean-Michel Baylet participe aux « petits déjeuners de la majorité ». Tous les mardis, il partage un café avec Manuel Valls. Le patron du PRG a ses entrées à Paris. Il a accès au premier ministre et à François Hollande. Le message adressé aux socialistes midi-pyrénéeens et languedociens, réunis dans la ville Rose est clair : les régionale dans la Grande Région se jouent à Paris, loin de Toulouse et Montpellier.

L’Elysée veut un accord avec le PRG. Un responsable national du PS refuse de confirmer que François Hollande demande aux régionaux d’accepter les conditions de Jean-Michel Baylet. Notamment une 1ere vice-présidence à Sylvia Pinel. « Je ne fais jamais parler le président de la République » est la seule réponse obtenue.

En revanche, si l’Elysée et Matignon ne mettent, visiblement, pas le nez dans les détails. François Hollande et Manuel Valls veulent une union de la Gauche. Le premier ministre s’est directement engagé dans la mêlée « midi-pyrénéo-languedocienne » en « convoquant » directement à Matignon Philippe Saurel. L’opération a visiblement échoué. Il s’agissait de désamorcer la candidature du maire de Montpellier. Depuis le 29 juin, Philippe Saurel est officiellement…candidat.

D’après plusieurs sources concordantes, les régionales en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon continuent à (pré)occuper Matignon. François Hollande et Manuel Valls tiennent à un accord, peu importe ses termes mais il n’est pas question de fâcher Jean-Michel Baylet. En effet, le patron du PRG a dans sa poche une arme nucléaire : les 12 députés élus en juin 2012. Comme il l’a fait au Sénat au temps de la présidence (PS) de Jean-Pierre Bel, Jean-Michel Baylet est une force d’appui et d’appoint. Face à la fronde de certains députés socialistes, les parlementaires PRG tiennent entre leurs mains la majorité au Palais-Bourbon. Des défections, une flibuste qui s’organise et les textes présentés par Manuel Valls finissent au panier.

Un parlementaire de gauche relative les choses. D’après lui,

« les députés PRG sont plus sur la ligne de Braillard (adversaire interne de Jean-Michel Baylet et secrétaire d’Etat aux sports) que sur celle de Baylet ».

Selon cet habitué du Palais-Bourbon, la majorité parlementaire n’est pas en danger si un accord n’est pas trouvé.

Néanmoins, le cauchemar d’une fin de quinquennat saboté par les députés existe. François Hollande et Manuel Valls ne peuvent pas prendre le risque. D’ailleurs Jean-Michel Baylet sait rappeler qu’il est indispensable à la majorité présidentielle.

Au Sud de la Loire, les socialistes sont franchement hostiles aux conditions fixées par Jean-Michel Baylet. Ils les trouvent mirobolantes et même délirantes. Samedi dernier, la tête de liste socialiste, Carole Delga a réuni ses troupes. La députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault a lancé un cri du cœur :

« oui, au compromis. Non à la compromission ».

Cette déclaration a fait bondir Christophe Borgel. Le numéro 3 du PS et député de Haute-Garonne est en charge des négociations avec le PRG. C’est lui qui doit composer l’improbable et pourtant incontournable accord avec Jean-Michel Baylet. La sortie de Valérie Rabault l’a fait sortir de ses gons. En revanche, dans la salle, de nombreux socialistes sont sur la ligne Rabault.

Mardi soir, le bureau national du PRG a rejeté, à l’unanimité, les conditions du PS. D’après une source radicale, Sylvia Pinel était, selon ses termes, dans le rôle de « Cruella » et Jean-Michel Baylet plutôt dans le rôle du modérateur. La ministre radicale a eu des mots très durs contre les socialistes alors que le président du PRG (qui espère toujours redevenir ministre) plaide pour un accord.

En réalité, le PRG et le PS se sont mis dans la situation ubuesque de deux partenaires qui ne peuvent pas se dispenser d’un accord mais qui sont incapables de le trouver.

Contrairement à ses menaces, le PRG ne peut pas partir seul. Cela diviserai le parti à quelques semaines de son congrès. En effet, de nombreux élus radicaux sont hostiles à une rupture avec les socialistes. Jean-Michel Baylet offrirait une occasion rêvée à son concurrent, Thierry Braillard. Ce dernier pourrait devenir Khalife à la place du Khalife suite à un schisme interne. De plus, les radicaux ne sont absolument pas assurés de passer la barre fatidique des « 5% » au 1er tour. En dessous, c’est la double peine : non remboursement des importants frais de campagne (minimum 700 000 euros) et impossibilité de fusionner au 2nd tour.

Du côté du PS, même chose. La marge de manœuvre n’existe pas. Comme l’aurait dit, à Toulouse, Jean-Christophe Cambalédis : le PRG ne va pas faire gagner mais il peut faire perdre. Les 2 ou 3 points qu’il apporte peuvent faire la différence dans une élection qui s’annonce très serrée. Mais, surtout, un accord avec le PRG est un mot d’ordre de François Hollande et Manuel Valls.

Samedi dernier, le Tour de France est passé sur les terres du directeur de campagne de Carole Delga, le sénateur de la Lozère Alain Bertrand. François Hollande est venu assisté au passage du peloton. D’après nos informations, cette rencontre, au détour de la Grande Boucle, a été l’occasion pour Alain Bertrand de plaider pour le maintien de Damien Alary. Jean-Michel Baylet veut récupérer le poste promis au président sortant du Languedoc (une 1ere vice-présidence) pour Sylvia Pinel.

On ne connaît pas la réaction de François Hollande. En revanche, une chose est certaine. Ce soir, vendredi 24 juillet, un accord risque d’intervenir et il interviendra en fonction de considérations qui dépasse largement Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon 

A droite, c’est Paris qui décide.

Dominique Reynié vient juste de prendre sa carte chez « les Républicains ». La tête de liste régionale de la droite est un adhérent de fraiche date. Il découvre l’atmosphère d’une campagne électorale mais également l’univers du parti de Nicolas Sarkozy.

Pour la constitution de ses listes départementales, Dominique Reynié dépend des instances nationales des Républicains.

Comme le précise Alain Marleix :

«  en accord avec Nicolas Sarkozy et conformément à nos statuts, rien ne pourra être publié ou officialisé avant le vote de la Commission Nationale d’Investiture et c’est elle qui publiera et officialisera les listes départementales. Christian Estrosi, Laurent Wauquiez et moi-même présiderons le vote. Les départements pourront faire des propositions mais la CNI décidera ».

Pour l’ancien ministre et député du Cantal, c’est donc très clair. Les listes départementales de Dominique Reynié se feront à Paris. Les responsables départementaux pourront faire des propositions, la tête de liste régionale peut faire des suggestions. Mais ce sont les instances nationales qui adoptent et composant la liste des candidats.

Cette prise en main est actée par les statuts (art 47) du parti de Nicolas Sarkozy. Mais, s’agissant de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, d’autres dispositions encadrent la tête de liste régionale. En effet, avant le conclave de Sète (inventé par Jean-Luc Moudenc et permettant l’élection de la tête de liste régionale), il a été prévu et mentionné dans un document que la constitution des listes départementales appartient aux appareils politiques et aux instances départementales de la droite et du centre.

Dominique Reynié peut suggérer des noms.

D’après nos informations, il ne l’a pas fait, jeudi 22 juillet, lors d’une rencontre avec des représentants tarnais de l’UDI, Philippe Bonnecarrère et Philippe Folliot. Mais il pourra toujours glisser des propositions, y compris le jour de la réunion de la CNI. Une réunion qui est prévue courant septembre.

 

Laurent Dubois 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 Juil

[Exclusif] Régionales le Parti Communiste et « Ensemble ! » se joignent à EELV et au Parti de Gauche

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Fin juin, EELV, le Parti de Gauche et « Régions et Peuples Solidaires » (mouvements occitanistes) se sont réunis pour former le « Projet En Commun ». Hier, la « Nouvelle Gauche Socialiste » a rejoint la « plateforme contributive citoyenne » présentée à la presse par Gérard Onesta (EELV), Guilhem Seyries (Front de Gauche) le 26 juin dernier.

Aujourd’hui, c’est au tour de « Ensemble ! »(une des trois composantes du Front de Gauche, représentée par Clémentine Autain) et au Parti Communiste (dont Marie-Pierre Vieu est la représentante au Conseil Régional de Midi-Pyrénées) de joindre les Verts, le PG et les occitanistes. Un communiqué de presse officialisera, demain, cette jonction.

Ce n’est pas vraiment une surprise. Lors de consultations internes, les militants communistes ont massivement rejeté un accord avec les socialistes. Tout l’été, les 6 composantes du « Projet en Commun » vont plancher sur le programme et glaner des contributions citoyennes.

C’est au terme de ce processus (qui met en avant les idées et les propositions) qu’un accord sera formalisé et que des listes départementales seront constituées.

 

Laurent Dubois

[Exclusif] Régionales : Nicolas Sarkozy interpellé au sujet du comportement de Dominique Reynié

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Le torchon brûle entre Dominique Reynié et son parti. Le maire d’une grande ville du Languedoc a écrit au président des Républicains, Nicolas Sarkozy. Dans ce courrier en date du 17 juillet, l’élu de droite demande à l’ancien chef de l’Etat d’organiser une réunion d’urgence et de « prendre des mesures exceptionnelles ». Midi-Pyrénées Politiques publie les principaux passages de ce qui ressemble à une « motion anti-Reynié ». 

 

Visiblement, cet individu n’a pas pris en compte les observations et les mises en garde qui ont pu lui être adressées. Son comportement témoigne clairement d’une volonté réaffirmée d’exclure les responsables locaux de la campagne des régionales. Ceci ne peut plus durer. Il me semble indispensable que notre mouvement prenne des mesures exceptionnelles. J’en appelle à une réunion de l’ensemble des présidents et secrétaires départementaux (NDLR de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) pour traiter la cas de cet individu

 

Laurent Dubois

21 Juil

Elections Régionales : « Nouvelle Donne » et nouvelle candidature.

 

Pierre Larrouturou, leader national de "Nouvelle Donne".  AFP PHOTO/ PATRICK KOVARIK

Pierre Larrouturou, leader national de « Nouvelle Donne ». AFP PHOTO/ PATRICK KOVARIK

Ce matin à Toulouse et Montpellier, « Nouvelle Donne » a annoncé la constitution d’une liste en vue des élections régionales. L’occasion de faire mieux connaissance avec cette formation et ses idées. Entretien avec son porte-parole en Midi-Pyrénées : Philippe Malbay.

 

Midi-Pyrénées Politiques : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, qui êtes-vous ? Comment vous décririez-vous pour les électeurs ?

 

Philippe Malbay : Nous sommes un parti citoyen. Le principe étant que les idées viennent du bas et sont approuvées par la base. Au tout début, c’était « le comité Rossevelt » dont l’objectif était de brasser des idées pour sortir de la crise. Participaient aux débats de grands noms comme Edgar Morin, Stéphane Hessel ou encore Pierre Larrouturou. De ce comité sont sorties des idées que nous avons proposées à l’époque à Jean-Marc Ayrault. Il ne les a pas retenues ou saisies. Nous avons donc crée « Nouvelle Donne » qui regroupe aujourd’hui 5000 adhérents en France. Nous avons déjà été présents sur d’autres scrutins comme les Européennes où nous revendiquons 550 000 voix puis sur certains cantons des départementales où nous avons réalisé 6 à 7% des voix en moyenne, le tout sans être connu.

 

M.P.P : Comment vous situez-vous sur l’échiquier politique ?

 

Philippe Malbay : Nous sommes « alter système ». Autrement dit nous ne faisons pas que le critiquer, nous sommes aussi force de proposition. Nous voulons sortir du traditionnel clivage gauche/droite. Nous avons envie de porter de vraies solutions. Nous voulons remplacer le GPS idéologique par un GBS (« Grand Bon Sens ») idéologique.

 

M.P.P : Qui va constituer votre liste alors ?

 

Philippe Malbay : Nous n’avons pas d’élus. Il s’agira de militants « Nouvelle Donne » et de représentants associatifs ou de la société civile.

Nous sommes contre le cumul intégral des mandats et leur renouvellement ad vitam aeternam. Nous prônons le « deux mandats maximum ».

Notre liste est en cours de constitution. Les gens se portent volontaires. Ensuite, vers la troisième semaine d’août, un conseil citoyen va tirer au sort onze personnes. Ce jury ainsi constitué va examiner les candidatures et la liste sera publiée début septembre.

 

M.P.P : Quelles sont vos priorités pour la future grande région ?

 

Philippe Malbay : De manière générale, Nouvelle Donne fait 20 propositions concrètes et originales pour réduire le chômage, relancer la filière bâtiment, agir sur la transition énergétique  et l’environnement, et remettre l’humain au centre des décisions.

Plus régionalement, nous voulons aider les entreprises à innover et favoriser l’emploi par la réduction du temps de travail. Nous serons aussi à l’écoute des structures type Scop et favoriserons la création d’une monnaie locale. Enfin nous souhaitons agir pour la qualité énergétique des bâtiments.

 

M.P.P : Quel est votre objectif sur ce scrutin ?

 

Philippe Malbay : Faire bouger les choses. Placer des élus évidemment mais aussi et surtout faire comprendre aux gens qu’on n’est pas forcément obligés de voter toujours pour les mêmes partis. Ici, dans notre région, c’est le moment plus que jamais. Carole Delga est moins connue que son prédécesseur et la droite a peu de chance de l’emporter.

Nous ne passerons pas d’alliance avec les autres partis, même si on commence à être dragués. On y va tout seul. Vous savez quand on a de bonnes idées, elles sont forcément reprises.

 

Propos recueillis par Patrick Noviello