28 Mar

Municipales Toulouse : regards croisés de F Briançon et P Esplugas

Dernier tour de scrutin. Dernière ligne droite. Dans 72 heures, les urnes vont trancher. Jean-Luc Moudenc ou Pierre Cohen. Pierre Cohen ou Jean-Luc Moudenc. Les toulousains doivent choisir le nom du prochain maire de la ville Rose. La campagne a été rude. Parfois dure. Entre les deux tours, les uppercuts ont fusé des deux côtés. L’avance de Jean-Luc Moudenc sur le sortant favorise une atmosphère de « ring ». Deux hommes ont vécu le match aux premières loges. Pierre Esplugas et François Briançon sont dans les équipes adverses. Le premier s’occupe de la com’ de Jean-Luc Moudenc. Le second est le directeur de campagne de Pierre Cohen. Mais ils partagent un terrain de jeu : les coulisses. Ils ont préparé les meetings, les conférences de presse de leur candidat. Dimanche, vers 20 heures, le rythme cardiaque de François Briançon et Pierre Esplugas. va s’accélérer. En attendant, pour Midi Pyrénées Politiques, ils font une petite pause et portent un dernier regard sur une campagne qui s’achève ce soir.

La campagne se termine. Quel moment fort retenez vous ?

 Pierre Esplugas. La dureté des sondages. ll a fallu psychologiquement tenir et notamment lorsque, au cœur de la campagne, un sondage donnait un écart significatif entre Jean-Luc Moudenc et Pierre Cohen. Mais il y a eu aussi des moments plaisants. Une innovation de la campagne de Jean-Luc Moudenc est la mobilisation militante. C’est nouveau. Pendant longtemps, il suffisait de sortir le portrait de Dominique Baudis pour faire campagne à Toulouse. Il n’y avait pas de tradition militante. Nous avons su mobiliser, faire du porte à porte, occuper le terrain.

Quelle(s) différence(s) entre la précédente campagne de Jean-Luc Moudenc, en 2008, et celle de 2014 ?

Pierre Esplugas. En 2008, je n’étais pas engagé dans la campagne. Mais il y avait les braises encore chaudes du conflit Baudis-Douste-Blazy. L’atmosphère était lourde. Au contraire,  dans l’équipe actuelle nous nous entendons très bien. L’autre différence est que Jean-Luc Moudenc est dans l’opposition. Il n’est pas accaparé par la mairie et il a pu mener une campagne longue. En 2008, elle a été au contraire très courte.  Il devait faire face à sa charge de maire. Nous avons commencé à battre le terrain dès le mois de septembre.

 Un point de vue sur l’entre deux tours de votre adversaire, Pierre Cohen ?

Pierre Esplugas. Pierre Cohen a une vision archaïque. Il a voulu faire une Union de la Gauche comme dans les années 70. Il n’a pas compris que, dans une élection municipale toulousaine, il faut parler de Toulouse aux toulousains. Pas faire de politique nationale.

Qu’allez vous faire samedi, veille du scrutin ? 

Pierre Esplugas. Je vais m’occuper des relations avec les journalistes. Je regrette que, pendant des semaines, la presse nationale ne se soit pas intéressée à Toulouse. Les sondages donnaient l’impression qu’il n’y avait pas d’enjeux. Mais, depuis une semaine, tout a changé. La presse nationale pense que Toulouse peut basculer et les sollicitations sont nombreuses. D’ailleurs tout à l’heure j’ai eu au téléphone un journaliste du Monde. Je vais donc passer mon samedi à organiser tout cela.

Que retenez vous de la campagne qui s’achève ? 

François Briançon. Le souvenir le plus fort est le souvenir de la mobilisation des militants qui viennent, qui passent au local de campagne (rue de Metz) et qui repartent avec des tracts.

Vous avez dirigé la précédente campagne de Pierre Cohen, en 2008, quelle différence avec celle de 2014 ?

François Briançon. La grande nouveauté dans cette élection est celle des réseaux sociaux. Nous sommes très présents. Même si je suis sceptique sur ces instruments en tant qu’instruments d’animation politique de la campagne. Notre grand avantage, en 2008 comme en 2014, c’est d’avoir une culture militante et des réseaux qui se mobilisent pour faire du porte à porte ou distribuer des tracts

Un point de vue sur la campagne de votre adversaire, Jean-Luc Moudenc ?

François Briançon. La droite c’est plus mobilisée qu’on ne le pensait. Les candidats de la société civile sur la liste de Jean-Luc Moudenc ont fait des progrès. Et on voit monter une nouvelle génération de militants. On a vu des militants que l’on ne connaissait pas. Certains viennent du combat autour « du mariage pour tous »  Sur la forme, la campagne de Jean-Luc Moudenc n’a pas été très originale. En revanche, je regrette vraiment des choses moches. Notamment une prolifération de messages anonymes. Le recours systématique à ce procédé. Avec des énormités. J’ai encore reçu, tout à l’heure, un message anonyme concernant un camp de romps et accusant Pierre Cohen.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

Le 3eme tour des municipales : c’est maintenant !!!

Un train peut en cacher un autre. On trouve, sous forme de panneau, cette indication sur nos routes départementales. Les préfectures peuvent installer les mêmes dans les isoloirs. Le scrutin des municipales éclipse une autre élection.

 Une élection qui se déroule le même jour et sur les mêmes bulletins de vote. Le premier tour des municipales a fait couler des litres d’encre et de salive. La victoire de Gérard Trémège à Tarbes, le score de Brigitte Barèges dans la ville des « Tontons flingueurs » ou l’avance de Jean-Luc Moudenc sur Pierre Cohen ont capté toute la lumière. Le bal des prétendants a accaparé toutes les discussions, toutes les attentions. Et pourtant. L’élection des futurs maires masque l’élection simultanée des conseillers communautaires.

  Dimanche dernier, les électeurs ont voté deux fois. Ce « package » a échappé aux médias et à nos concitoyens. En revanche, du côté du PS, les antennes sont dressées.

 Dans le Tarn, un responsable du parti à la Rose craint des épines. Notamment la perte de « Tarn et Dadou ».  Cette communauté de communes regroupe 29 municipalités. Dont Gaillac et Graulhet. Ces deux collectivités sont les poids lourds de l’inter-co. Le premier tour de dimanche dernier met sérieusement en difficulté le PS à Gaillac. Une défaite à Graulhet serait, d’après un socialiste, fatale. « Tarn et Dadou » tomberait en même temps que la mairie actuellement détenue par le PS.

Une éventuelle fusion des listes DVD-FN inquiétait d’ailleurs beaucoup la fédération du PS 81. L’hypothèse s’est dégonflée dans la dernière ligne droite. Mais, un cadre du parti était catégorique et inquiet. Une alliance des droites fragilisait le sortant. Par effet domino, c’est la couleur politique de « Tarn et Dadou » qui était remise en cause.

A 60 km de Graulhet, d’autres élus suivent également de près la carte des intercommunalités. Dans le Sud Est de l’agglomération toulousaine, les électeurs sont focalisés sur le second tour d’un Arnaud Laffont à Castanet-Tolosan ou d’un Christophe Lubac sur la commune de Ramonville.

Mais,  au PS, l’avenir du « Sicoval » est dans toutes les têtes. Cette communauté d’agglomération regroupe 36 communes. Le glissement de gauche à droite de plusieurs municipalités dès le premier tour (Baziège, Montgiscard, Clermont-Lefort, Pouze) inquiète les socialistes. Le maintien de Ramonville ou, au contraire, la conquête de Castanet-Tolosan devient hautement stratégique.

 Martin Malvy et Pierre Izard sont venus soutenir le candidat PS sur Ramonville. Ce déploiement de force correspond à un objectif…arithmétique. Ramonville « pèse » 10 voix dans la future élection au sein du Sicoval. 10 voix qui peuvent contrebalancer les suffrages des petites communes qui désormais sont à droite. Ces calculs échappent totalement aux électeurs. Les intercommunalités, communauté d’Agglomération et autres « techno-structures » sont des OVNI. Des Objets Votants Non Identifiés.

 Communautés de communes et d’agglomération ont le pouvoir et l’argent. Ce sont les vrais lieux du Pouvoir Local. L’urbanisme, les transports ont quitté les mairies. Ils sont dans les intercommunalités. Malheureusement ces enjeux échappent aux électeurs. Pas aux élus qui sont déjà dans le troisième tour des municipales.

Laurent Dubois

26 Mar

L’air de la campagne (Episode 12)

Toulouse : pourquoi ça a bloqué entre Sellin et Cohen ?

 Certainement déjà un grand écart politique impossible à faire…

Les critiques des partisans de Jean-Luc Mélenchon envers le gouvernement sont certainement aussi fortes que le soutien de Pierre Cohen à François Hollande.

Ensuite plus localement Jean-Christophe Sellin demandait 4 à 6 sièges au conseil municipal plus la liberté totale d’action et de vote.

Sous entendu : « Prends-moi dans ton équipe mais il n’est pas sûr que je soutienne toutes tes décisions».

Enfin il y a des clivages très forts entre les deux programmes.

Jean-Christophe Sellin préconisait la gratuité totale des transports publics.

Impossible selon le maire socialiste sortant.

Pierre Cohen qui pour le coup se retrouve sans garantie de récupérer les plus de 6000 électeurs du front de Gauche.

 

A gauche union et désunion

 A Montauban, c’est fait. Marie-Claude Bouyssi du Front de Gauche rejoint le socialiste Rolland Garrigue pour affronter Brigitte Barèges.

En revanche à Albi, il y aura une deuxième liste de gauche au second tour.

Le communiste Rolland Foissac s’est uni au Vert Pascal Pragnères.

Une deuxième liste de gauche également à Colomiers en Haute-Garonne face à une liste socialiste sortante très ballotée.

 

Glavany tape dur

 Des socialistes décidément pas très tendres entre eux, à l’image de Jean Glavany…Certains diront qu’il ture sur ses camarades, d’autres qu’il est honnête.

Quoi qu’il en soit jean Glavany ne mâche pas ses mots.

Le député des Hautes-Pyrénées parle d’un gros coup sur la tête pour la gauche après ce premier tour. Et il explique : « Rien d’étonnant, je l’avais vu venir et j’avais prévenu nos gouvernants depuis plusieurs mois ».

Sur son blog, il leur avait effectivement promis un tsunami politique s’ils ne changeaient pas de cap.

L’analyse du vote de dimanche pour Glavany : « L’électorat de gauche est mécontent du gouvernement et voulait lui mettre une taloche. Ca c’est fait »

Fin de citation.

 

Des hauts et Débats

 Le second tour c’est aussi l’occasion de voir des vrais face à face.

Le débat ne peut plus être évité pour les candidats finalistes.

Encore que, certains essaieront bien de se défiler.

En tout cas les deux candidats toulousains seront chez nous face à face demain à 14 h30 en direct sur notre site internet et le soir 23heures sur notre antenne.

Débat suivi d’un autre affrontement : celui de la quadrangulaire albigeoise.

Et puis en dehors des médias, il y a aussi des initiatives privées.

Ainsi à Montauban, la jeune chambre économique avait invité les trois candidats à débattre en public ce soir à 19h30.

Brigitte Barèges maire sortante UMP et Thierry Viallon candidat FN avaient dit « oui ». Le socialiste Rolland Garrigue a dit non. Débat annulé. Dommage.

Quand je vous ai dit que certains allaient passer à travers…

 

Nouveau maire mode d’emploi

 On l’a vu ce week-end, certains maires sortant peuvent être battus dès le premier tour.

C’est le cas entre autre à Balma dans l’agglomération toulousaine.

Concrètement, comment s’organise l’administration dans ces cas-là ?

Si on reste sur cette commune de Balma où Alain Fillola a donc été battu dimanche soir, voici le calendrier le mode d’emploi.

C’est  le conseil municipal qui élit le maire au final.

Mais quand la majorité est claire, il n’y a évidemment pas de surprises.

A Balma donc, Alain Fillola a convoqué le conseil municipal vendredi à 12h30.

C’est à ce moment-là que son adversaire victorieux Vincent Terrail-Novès deviendra officiellement maire.

Il rencontrera ensuite le directeur de cabinet le directeur général des services actuellement en place. Libre au nouveau maire de conserver en poste ou pas ces deux hommes-clés.

Quant à l’ensemble du personnel administratif pour lui, pas de changement.

 

La voix à 20 euros

 Ça se passe à La Cavalerie en Aveyron lors du dépouillement.

Un des préposés a eu la surprise de découvrir dans une enveloppe non pas le nom d’un candidat mais…un billet de vingt euros !

Alors ce billet ne va pas être totalement ignoré,  il va être considéré comme un vote nul. Il doit donc être envoyé comme les  autres bulletins à la Préfecture et reviendra certainement dans la commune pour profiter aux bonnes œuvres.

 

Egalité parfaite

 Au pays de l’ail à Lautrec dans le Tarn, le scrutin aussi est relevé.

Résultat du premier tour : 512 voix pour une liste, 512 pour l’autre.

Celui qui n’est pas allé voter doit se mordre les doigts.

Il y aura donc un second tour.

Sachez, comme je vous l’ai déjà expliqué ici, que s’il y a encore égalité, c’est le plus âgé qui gagne.

 

Panachage maison

 A Beaumont dans le Gers, le seul opposant au maire sortant a réussi à se faire élire.

Pour cela il a posté une liste dans les boites à lettres du village.

Une liste quasi similaire à celle du maire sauf que le nom de ce dernier y a été remplacé par celui de son opposant.

Les votants sont tombés dans le panneau et l’opposant se retrouve élu au premier tour, avec les 10 colistiers du sortant qui lui est hors-jeu.

Un maire sortant et sorti qui a jusqu’à vendredi 18h pour déposer une requête devant le tribunal administratif.

 

 

 

 

21 Mar

Municipales Montauban H-48 : coups de hache entre B. Barèges et R.Garrigues

H-48. Fin de la campagne. Place aux isoloirs. Les tracts, c’est terminé. Le trac, c’est pour dimanche soir. Pendant des semaines, les candidats ont arpenté les marchés. Dans deux jours, ils vont être pendu au téléphone. Toute la soirée, ils vont attendre les résultats. De Droite ou de Gauche, du Centre ou sans étiquette, les concurrents sont suspendus au verdict des urnes. A Montauban, la campagne s’est faite à la « sulfateuse ». Une rafale de plaintes et une procédure judiciaire visant Brigitte Barèges ont transformé les « municipales » en champ de tir. Avant le cessez-le feu (provisoire) du 1er tour, Midi Pyrénées Politiques a proposé aux deux principaux « pistoleros » (Brigitte Barèges et Roland Guarrigues) de dégainer une dernière fois. A la veille du 1er tour, ça sent vraiment la poudre.

Quel est votre meilleur allié dans cette élection ?

Brigitte Barèges. Mon bilan. Je me sens forte des promesses tenues. Notamment par rapport au social et au fait que j’ai développé la démocratie de proximité.

Votre pire adversaire ?

Brigitte Barèges. Je pourrai dire l’abstention. Mais je ne crois pas que se sera dans mon camp. Il y a 3 mois j’aurai dit le Front National. Mais vu le candidat (Thierry Viallon) et le fait que le FN stagne au niveau national, je ne dirai plus que le FN est mon pire adversaire. S’il faut en citer un, je dirai donc la Dépêche du Midi.

Le point fort de votre bilan ?

Brigitte Barèges. Je suis très fière de mon action en faveur du personnel communal. Quand je suis arrivé à la mairie il y avait beaucoup de précarité notamment chez les agents des écoles. J’ai titularisé de nombreux agents et améliorer les conditions de travail. Il n’y avait même pas de douches dans les ateliers municipaux. J’ai même mis fin à la promotion canapé. Le personnel féminin avait de mauvais souvenirs. Je ne citerai personne.

Le point faible de votre bilan ?

Brigitte Barèges. Si je suis réélu, je souhaite renforcer la transversalité dans le fonctionnement de la mairie. C’est un point à améliorer. D’ailleurs j’ai déjà réfléchi à un nouvel organigramme des élus et du personnel. Je souhaite développer une vision panoramique des dossiers. Ainsi en matière d’urbanisme, il ne s’agit pas simplement de construire mais de fournir de vrais équipements. Construire des quartiers sans école n’a pas de sens.

 

D’après vous, quels sont vos atouts dans cette élection ?

Roland Garrigues. Je suis un homme de rassemblement, ce qui est démontré par l’union du PS et du PRG auquel ce sont joints des hommes et des femmes de progrès, qui veulent se mettre au service de la cité.
Je suis un homme d’apaisement, qui veut en finir avec les clivages et le sectarisme dont souffre notre chère ville.
Je suis un homme d’expérience, fils de paysans, chef d’entreprise, engagé dans le combat culturel, la solidarité et l’économie pour le développement de ma chère commune.
Un de mes atouts est l’amour que j’ai pour Montauban, ma ville de naissance, que je n’ai jamais quittée, et j’ai un projet pour Montauban.
Mais surtout, je pense que le principal atout vient des Montalbanaises et des Montalbanais eux-mêmes, qui le disent leur approbation dans les sondages, et qu’avec mes colistiers nous avons vérifier au cours de cette campagne.

D’après vous, quels sont vos handicaps dans cette campagne ?

Roland Garrigues. Les handicaps sont les mensonges de Madame Barèges.
Madame Barèges ment tout le temps. Je rappelle que nous avons le même âge, contrairement à ce qu’elle dit et tout à l’avenant. Le principal handicap réside dans les basses manœuvres de la maire sortante. Ses sites internet ignobles, les journaux à sa gloriole distribués gratuitement sur les marchés au mépris de la loi. Il y a eu des diffamations, des coups de téléphone, des tracts anonymes, non seulement je ne sais pas faire mais je ne veux pas faire. Ce qui me parait plus grave au delà de la chape de plomb imposée aux associations et de l’utilisation des services municipaux à des fins de propagande électorale, c’est que le chef de bureau des élections de la commune de Montauban soit une dirigeante départementale de l’UMP. Et c’est pour moi un handicap.

Quels sont, de votre point de vue, les moments forts de la campagne qui s’achève ?

Roland Garrigues. Il y en a eu plusieurs !
Je ne commenterais pas les affaires judiciaires sur les soupçons de détournement de fond. Cependant, les propos de Madame Barèges sur la tache et l’épisode de la « crevette brésilienne » ne manquent pas de piquant.
La contre-inauguration du rond point des Tontons Flingueurs non plus !
Je retiens tout simplement comme meilleur moment de campagne le meeting du 20 mars à Sapiac dans une
salle bondée avec des orateurs en grande forme, un public survolté, et des colistières et colistiers fantastiquement motivés. Cette belle soirée dans l’unité, l’union et l’enthousiasme résument la campagne et laissent espérer de bonnes choses.

 

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

19 Mar

Premier tour : à vous la parole !

Nous aurons tout fait pour vous y intéresser. Nous aurons essayé de vous donner quelques éléments de langages, de compréhension et d’analyse. Maintenant à vous de jouer…

Pourtant difficile de croire que ces élections passionnent les foules. Le tout dans un contexte suffocant et pas seulement à cause des particules fines mais aussi avec des « affaires » tant nationales que locales qui donnent encore, dans une atmosphère de suspicion, une bien piètre image de la classe politique.

Le premier tour n’est pas encore là que le spectre de l’abstention plane déjà sur ce scrutin. Alors quels responsables ? Est-il aujourd’hui possible d’intéresser le citoyen à la vie publique simplement en lui distribuant des tracts sur les marchés ? Qui se rend réellement aux réunions publiques hormis les habituels militants ?

Nous, médias, avons-nous également quelque chose à nous reprocher ? Faut-il sortir des traditionnels débats télévisés par exemple ? Entre foire d’empoigne et interminables catalogues d’exposés de projets, la frontière est parfois difficile à trouver. Cette année, nous avons inauguré des échanges interactifs en vidéo entre candidats et internautes. Nouvelle forme de démocratie directe ? Sans doute.

Une campagne sans coup de gueule, et donc sans vague, n’est pas forcément sans intérêt mais celle-ci a été particulièrement calme. Les gens que je croise et avec qui j’en parle m’avouent qu’ils n’ont pas jeté le moindre coup d’œil aux programmes des candidats en lice sur leur commune, programmes qui d’ailleurs, ce scrutin plus que tout autre, ne sont sortis que récemment.

Une ville ne bascule pas aussi facilement qu’une assemblée nationale disent certains. Est-on sur le chemin du statut quo ? L’échiquier politique va-t-il connaître des bouleversements ? Ou le fait qu’il faudra par-dessus-tout commenter dimanche soir sera-t-il comme depuis les Municipales 1977 une irrépressible montée de l’abstention ?

A vous de jouer.

 

Patrick Noviello

L’air de la campagne (épisode 11)

Avalanche de sondages

 

Ca se bouscule concernant les sondages sur la ville de Toulouse avant le premier tour. Le dernier TNS/Sofres/Sopra pour RTL et le Nouvel Observateur donne un 53-47 entre Cohen et Moudenc au second tour. Un écart conséquent qu’il faut quand même nuancer notamment par rapport à notre sondage France3 Midi-Pyrénées qui lui donnait plutôt un 51-49 au second tour. Pour ce qui est de dimanche prochain, les évaluations sont stables sur le premier tour (voir sondages sur midi-pyrénées@france3.fr)

Quoi qu’il en soit toutes les voix compteront pour emporter le Capitole, à droite comme à gauche. Le premier tour va donc être scruter avec attention.

 

Nuages d’avant scrutin

 

Les dernières prises de conscience et de mesure sur la pollution aux particules fines s’insinuent dans la campagne.

Les candidats en profitent pour faire des propositions parfois nouvelles ou remettre en avant leurs mesures les plus écolos. Il faut dire que c’est stratégique. Quoi de mieux pour rendre la campagne plus « grand public » que de se raccrocher à des faits d’actualité. Il faut à tout prix intéresser le citoyen à ce scrutin. Parce que ces nuages de pollution ne parviennent pas à masquer un autre fléau: celui de l’abstention.

 

Echarpes rendues

 

Alors que certains veulent à tout prix sauver leur siège de maire, d’autres en Aveyron, démissionnent symboliquement à quelques jours du scrutin…Une action d’éclat pour dénoncer l’affaiblissement financier de leur communauté de communes.

Ces 7 maires du pays baraquevillois dénoncent le départ de trois communes de leur collectivité dont Baraqueville. Trois municipalités qui sont allées rejoindre le Grand Rodez.

Une action et un problème symboliques pour deux raisons :

– la première c’est que dimanche vous allez aussi élire vos conseillers communautaires.

– la deuxième c’est qu’à l’heure où le gouvernement veut réduire le nombre de commune et les regrouper, on voit bien que ce n’est pas toujours simple de les répartir entre elles.

 

Le bal des ténors

 

Les réunions publiques et meetings se multiplient dans la dernière ligne droite.

On commence par Jean-Luc Mélenchon qui vient soutenir Jean-Christophe Sellin pour le Parti de Gauche à Toulouse ce mercredi à 19h30 salle Jean Mermoz.

Voici une des dernières déclarations de M.Mélenchon lors d’un meeting de soutien à un candidat parisien. « Quand on convoque 46 millions de français le même jour, la Municipale est une élection politique ». Politiser et nationaliser le propos, Mélenchon en a tout intérêt, ici comme ailleurs. Le leader du Parti de gauche a réalisé son meilleur score de la présidentielle à Toulouse avec 16%.

Le sud ouest une terre providentielle pour lui qui pourrait à nouveau y être candidat aux prochaines européennes.

A noter également que la réalisatrice engagée Coline Serreau viendra cesoir soutenir Elisabeth Bellaubre autre candidate de gauche à Toulouse.

Ce sera à 19h30 salle San Subra.

Et Cécile Duflot, elle, sera demain aux côtés d’Antoine Maurice dans la ville rose.

 

Urnes accessibles ?

 

On a ici parlé plusieurs fois des personnes en situation de handicap dans ce scrutin.

Mécontentes du report de la loi accessibilité, déçues du peu de réponses des candidats à leur demande d’engagement….

Aujourd’hui c’est un appel qui leur est lancé…qui plus est par un ancien maire de Toulouse.

Dominique Baudis, désormais défenseur des droits lance donc un appel à ces personnes.

Que toutes celles qui rencontrent des difficultés dimanche pour accéder aux urnes lui écrivent par mail !

Manque de signalisation, difficulté à entrer dans les salles de réunion ou dans l’isoloir…

Toutes les remarques sont à envoyer à cette adresse mail :

www.defenseurdesdroits.fr/

 

Dernière minute

 

En Midi-Pyrénées les bureaux de vote fermeront à 18h sauf dans 15 communes de Haute-Garonne :

Balma, Blagnac, Castanet-Tolosan, Colomiers, Cugnaux, Fonsorbes, Muret, Plaisance-du-Touch, Ramonville-saint-Agne, Saint-Gaudens, Saint-Jean, Saint-Orens de Gameville, Toulouse, Tournefeuille, L’Union

Celles-ci fermeront leurs bureaux à 20h.

Pour ceux qui ne peuvent pas se rendre aux urnes, une procuration peut théoriquement être établie jusqu’à la veille du scrutin.Mais vu les délais postaux, si vous comptiez vous y prendre maintenant c’est plus que limite. Si vous avez un doute sur l’adresse de votre bureau de vote, passez un coup de fil à votre mairie. Sur votre carte ne figure que le numéro du bureau, pas son adresse.

 

 

 

05 Mar

Jean-Pierre Bel : un adieu et du panache

 

Qui l’aurait cru ? Surtout venant d’un politique que rien n’obligeait, à notre connaissance, à abandonner ses fonctions et tous les privilèges qui vont avec (nous parlerons des devoirs plus loin) ? Jean-Pierre Bel a annoncé ce jour au Monde qu’il ne sera pas candidat pour un nouveau mandat au Sénat, assemblée qu’il préside. Une décision a priori mûrement réfléchie puisque l’élu de l’Ariège explique : « dès les premiers jours qui ont suivi mon élection à la présidence, j’en ai informé François Hollande ».

Jean-Pierre Bel, un personnage politique plus que jamais hors norme. Je le revois encore, un jour où nous l’avions invité dans « La Voix est libre », débarquer en jean et polo, et demander où il pouvait se changer. Sans détour, je lui avais demandé en plaisantant s’il venait de Paris ainsi vêtu ou s’il se préparait déjà à son week-end en Ariège. Il m’avait répondu, sans en faire trop non plus, qu’il arrivait d’Empalot. Dans ce quartier qui l’a vu grandir, il était allé à la rencontre des jeunes, à la fois pour leur prouver qu’un « politique » reste accessible et que quelqu’un qui a grandi dans le même quartier qu’eux peut, un jour, devenir président du Sénat.

Jean-Pierre Bel MaxPPP

Jean-Pierre Bel MaxPPP

 

 

Aujourd’hui, il nous prouve qu’un haut personnage d’Etat peut aussi tirer sa révérence, sans apparemment y être obligé. « Je suis convaincu que pour redonner confiance dans la parole politique on ne peut pas s’en tenir à proclamer des principes, il faut être capable de se les appliquer (…) Rien ne m’oblige, et pour répondre par avance à certains commentaires orientés ou ignorants, en particulier pas la crainte des échéances à venir ».

Et le président du Sénat d’annoncer qu’il est sûr que ce dernier restera à gauche en septembre. « Ni déçu, ni blasé », il lance un appel à « tous ceux qui veulent donner du sens à leur citoyenneté à servir la République, à s’engager dans la vie politique ». Un appel à du sang neuf alors que lui-même laisse sa place à un âge où beaucoup d’élus sont loin de raccrocher.

 

Patrick Noviello

Nous sommes un blog d’information, pas de propagande !

Par Fabrice Valéry, rédacteur en chef adjoint chargé des éditions numériques de France 3 Midi-Pyrénées.

Nous n’avons pas pour habitude d’intervenir sur nos différents blogs pour justifier le travail de nos équipes de journalistes et d’experts. Mais certaines situations méritent un éclairage et des explications à nos lecteurs.

La semaine dernière, sous la plume de Laurent Dubois, nous révélions ici-même qu’une colistière de Jacques Valax, candidat PS à la mairie d’Albi, jetait l’éponge : lettre de démission à l’appui notre confrère était le premier à « sortir » cette information. Notre rôle ici est d’analyser la situation politique en Midi-Pyrénées mais aussi de révéler des informations. Une mission de service public à laquelle nous sommes très attachés.

Avant même la publication de cet article la semaine dernière, notre confrère a été victime de lettres que nous qualifierons « de menaces » signées, avec beaucoup de courage, sous pseudonymes. Nous condamnons ces méthodes et renouvelons notre soutien entier à Laurent Dubois.

Mais dans une campagne municipale, on voit de tout ! Désormais, c’est dans l’autre camp (peut-on en douter ?) que l’on s’est saisi de l’affaire : l’article que nous avons publié ici a été imprimé, photocopié recto-verso et distribué à grande échelle dans les boîtes aux lettres albigeoises. Voici une reproduction de ce « tract » anonyme :

Ce qui interpelle ici ce n’est pas que des informations publiées par la presse soient reprises telles quelles par des candidats pour discréditer leurs adversaires. En période de campagne électorale, c’est de bonne guerre ! En revanche, c’est la méthode employée qui là aussi nous fait réagir : ce tract multi-photocopié est diffusé sans aucune mention de ses auteurs : les seules qui apparaissent sont le logo de France 3 et les portraits et noms de nos blogueurs. A-t-on besoin de le préciser ? France 3 n’est pas à l’origine de la diffusion de ce tract dans les boîtes aux lettres albigeoises ! Ce tract est donc tout aussi anonyme que les lettres de l’autre camp : nous condamnons, tout aussi fermement, ces méthodes qui pourraient faire croire aux électeurs albigeois que ce blog est un outil de propagande.
Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous sommes un blog et un site d’informations. Que les infos qui y sont publiées sont étayées, vérifiées et documentées. Les autres, de droite, de gauche, du centre ou d’ailleurs, doivent avoir, à Albi particulièrement, quelques difficultés avec la liberté de la presse pour les uns, une conception propagandiste du journalisme pour les autres et dans les deux cas une très courageuse accointance avec l’anonymat !
Que la campagne municipale à Albi soit un peu « tendue », c’est un fait !
Que ce blog, et plus largement les journalistes de France 3 Midi-Pyrénées, continuent de faire leur travail en toute liberté, c’est aussi un fait : incontestable !
Qu’on se le dise !
FV

L’air de la campagne (Episode 10)

Meetings en série

La campagne s’accélère et avec elles les meetings de soutiens…

Si l’UMP et surtout le PS évitent de faire appel aux figures nationales, ce n’est pas le cas d’autres partis. Exemple avec un revenant qui vient supporter Serge Laroze le candidat FN à Toulouse. Jean-Marie Le Pen sera donc le 15 mars salle Jean Mermoz.

A Toulouse toujours mais à gauche cette fois-ci, ce sera au tour de Nathalie Artaud de venir soutenir Sandra Torremocha pour lutte ouvrière.

Ce sera le 19, salle du Sénéchal.

Et puis lundi soir c’est Olivier Besancenot qui est venu encourager encore à Toulouse Ahmed Chouki.

 

Règle imposée

La campagne c’est des meetings mais aussi de l’expression dans les médias.

Et là pour nous, télé, comme pour nos confrères de la radio, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel veille. Si pour la Présidentielle le CSA préconisait l’égalité de temps de parole entre tous les candidats, cette fois-ci c’est l’équité qui est imposée pendant la campagne.

Autrement dit certains auront plus de temps d’antenne ou de débat que d’autre.

Sur quels critères ? D’abord les résultats aux précédents scrutins. Deuxième critère : les sondages. Et dernier éléments : la capacité de chacun à animer la campagne.

Alors forcément les formations politiques dites « traditionnelles » ou majoritaires en nombre d’élus, comme le PS et l’UMP, ont droit à plus d’exposition.

C’est en quelque sorte la prime aux sortants ou aux grosses formations que nous dicte le CSA.

 

Retard à l’allumage

Pas de temps de parole à respecter en revanche sur internet où les sites des candidats sont enfin en ligne. Les études le montrent, les électeurs se penchent très tardivement voire au dernier moment sur les programmes. Quand ils s’y penchent…

Mais là, beaucoup de candidats viennent à peine de mettre en ligne leurs projets et encore quand il ne s’agit pas d’une simple page Facebook.

Trois semaines avant le scrutin. C’est de plus en plus tard.

Certains disent que c’est parce qu’ils ont travaillé jusqu’au dernier moment…

Les plus prudents expliquent que plus tôt on dévoile ses projets, plus tôt on se fait attaquer.

Tout ça pour dire qu’à l’heure du numérique, le monde politique, lui, n’est pas toujours forcément très réactif.

 

A la recherche de la quadrangulaire

Quatre candidats au second tour, est-ce possible ? Improbable mais possible à condition de que chaque liste recueille au moins 10% des voix en fonction du nombre d’exprimés.

On va prendre un exemple : Pamiers. Un sortant, le fringuant André Trigano Divers Droite de 88 ans. Les 10% il va les faire. Un opposant adoubé par les socialistes : le député Alain Faure. Il peut aussi les faire. Un actuel chef de file de l’opposition à la mairie mais non investi par le PS : Michel Teychené. Lui aussi peut prétendre aux 10% minimum.

Et enfin une liste FN qui vise le second tour. Le compte est bon.

Autant vous dire que le scrutin va être suivi de près dans la ville aux trois clochers.

 

Candidats au tableau noir

 

On le répète suffisamment dans nos reportages sur l’école, la mairie y a un rôle prépondérant : les bâtiments évidemment, du personnel, les Atsem, la cantine ou encore l’organisation du temps périscolaires. Autant de thème sur lesquels la FCPE souhaite entendre les propositions des futurs maires. Pour cela, la fédération a organisé des soirées d’interpellation où chaque candidat a environ 6 minutes pour décliner son programme en matière d’éducation, le tout suivi d’un débat. L’histoire ne dit pas si des notes sont décernées à la fin…

 Patrick Noviello

04 Mar

Sondage Rodez France3 Midi-Pyrénées : Teyssèdre en tête

Tout d’abord ce sondage va dans le même sens que celui de nos confrères de Centre-Presse, le 13 février dernier.

La tendance se confirme donc. En trois semaines, Christian Teyssèdre a vu son avance s’accroitre légèrement. La bonne opération est pour le Parti de Gauche. Guilhem Sérieys frôle aujourd’hui les 10 points contre 5 dans le précédent sondage.

Alors qu’est-ce qui ne marche pas pour Yves Censi ? Peut-être un effet dynastie ? Après le père, Marc, pendant 4 mandats, les ruthenois ne veulent pas forcément du fils aujourd’hui. Et puis Yves Censi est député du nord du département. Certains se plaignent de ne pas l’avoir beaucoup vu à Rodez ces dernières années.

Enfin l’adversaire d’Yves Censi n’est pas n’importe qui, même sur une terre traditionnellement à droite. En 2008, Christian Teyssèdre l’avait emporté dès le premier tour avec plus de 52% des voix. A l’époque, il y avait aussi une liste dissidente à droite. A l’époque aussi, cette dissidence n’avait rien changé au résultat final.

Une différence à souligner cette année, l’autre liste de droite emmenée par Matthieu Danen regroupe en son sein des candidats Front National. Si l’on en croit ce sondage, Rodez ne semble pas prêt à élire un maire de droite, mais accorde 11% de ces suffrages à une liste au bleu très foncé.

Patrick Noviello