Un département phare. En juin prochain, au moment des législatives 2017, les projecteurs vont se braquer sur le Tarn-et-Garonne. De Montauban, en passant par Caussade, Moissac et Valence, on compte seulement 2 circonscriptions. Mais des personnalités nationales ou des figures locales (fortes) sont en piste. L’ancienne ministre Sylvia Pinel et nouvelle présidente du PRG a (une nouvelle fois) évoqué, lors d’un Congrès des radicaux à La Rochelle, sa candidature à sa propre réélection sur la 2eme circonscription.
Toujours à gauche de l’échiquier électoral, une figure socialiste est également dans les starting-block. La rapporteure du budget, Valérie Rabault, va briguer sa propre succession. A droite, les législatives 2017, sonnent le retour sur la scène électorale d’une ex-députée (2002-2012) actuellement maire de Montauban : Brigitte Barèges. Mais à quelle place ?
Que ce soit sur la 1ère circonscription avec un duel (programmé) « Rabault-Barèges » ou sur la seconde avec Sylvia Pinel face à un FN puissant, quel est l’état des lieux ? Réponses.
1ère circonscription : le vrai-faux retour de Brigitte Barèges
La maire de Montauban a été investi, en juin dernier, par Les Républicains. Brigitte Barèges doit affronter la socialiste Valérie Rabault. La compétition s’annonce pimentée entre deux candidates de caractère et qui se vouent une détestation réciproque. Mais il règne une drôle d’atmosphère autour du ring. Plusieurs sources évoquent un « pacte » entre la maire de Montauban et Jean-Michel Baylet. Cette alliance (contre-nature) viserait à faire battre la socialiste. Une socialiste rendue responsable par Jean-Michel Baylet de son échec à l’élection de la présidence du département. Le « pacte » Baylet-Barèges passerait par une mise à disposition de la force de frappe médiatique de l’ancien patron du quotidien régional.
Une autre « bizarrerie » entoure la 1ère circonscription. Brigitte Barèges a officiellement été investie par LR. Mais elle pourrait laisser sa place à un de ses proches, Thierry Deville. Le principal intéressé ne dément pas cette hypothèse. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseiller régional déclare : « en matière politique, rien n’est impensable. Je pense que tout est possible. Mais c’est la réalité du moment (ndlr : l’investiture de Brigitte Barèges) ».
Le scénario d’un jeu de chaises musicales peut s’expliquer par l’entrée en vigueur de la loi anti-cumul. A partir de 2017, les députés ne pourront pas cumuler exécutif local et mandat parlementaire. En cas d’élection au Palais-Bourbon, Brigitte Barèges devra quitter la mairie de Montauban. Cet abandon d’un fief municipal est improbable. Une formule permet toutefois de trouver une porte de sortie. Brigitte Barèges pourrait être la suppléante de Thierry Deville. Dans ce cas, la maire de Montauban pourrait être sur l’affiche électorale en 2017 mais sans tomber sous le coup de la loi anti-cumul. En effet, un suppléant forme un ticket avec le candidat « principal ». Mais il n’est pas juridiquement titulaire d’un mandat de député.
Un ticket « Deville-Barèges » a un avantage (le poids politique de la maire de Montauban) sans un gros inconvénient (la perte de la présidence d’Agglomération et du fauteuil de maire).
2ème circonscription : un proche de Marion Maréchal-Le Pen pré-investi face à Pinel
Les Républicains ont fait leur choix. C’est Mathieu Albugues qui va porter les couleurs de la droite. Le conseiller départemental (originaire de Montaigu-de-Quercy) va subir une concurrence UDI. Le parti centriste a investi un candidat, Pierre Mardegan. Ancien binôme de Brigitte Barèges aux départementales, Pierre Mardegan est en rupture de ban avec la maire de Montauban suite à son ralliement à la majorité du nouveau président du département, Christian Astruc.
Mais, c’est au Front National que les législatives 2017 secouent le plus. L’assistant parlementaire de Marion Maréchal-Le Pen, Romain Lopez, tient la corde. Il a été pré-investi. Mais les investitures définitives seront arrêtées fin septembre. Valérie Rabassa, ex-élue UMP passée au FN, reste en embuscade.
Dans la circonscription de Sylvia Pinel, le casting du FN est au cœur du scrutin. Le profil du candidat FN peut favoriser un front républicain qui (par effet domino) va profiter à la députée sortante. Sylvia Pinel est comptable du bilan de François Hollande. Ancienne ministre et héritière (politique) d’un membre du gouvernement Valls (Jean-Michel Baylet), Sylvia Pinel va devoir surmonter le handicap de son étiquette PS-PRG. Le fait d’avoir en face d’elle, un(e) candidat(e) du FN « dur » peut mobiliser l’électorat de gauche.
Laurent Dubois (@laurentdub)