30 Août

Régionales 2021 : En Marche en quête d’une tête de liste

En Marche a déjà la tête dans les régionales de 2021 mais toujours pas de leader en Occitanie.  Une option est sur la table : la candidature d’une personnalité nationale. Le nom de l’ex ministre de la Ville et actuel ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, circule.

Julien Denormandie. Ministre de l’Agriculture. Photo : Lepictorium/MaxPPP

Depuis plusieurs semaines, les parlementaires En Marche d’Occitanie planchent sur la préparation des régionales. Toutes les options sont sur la table. Y compris une alliance avec la présidente (socialiste) sortante, Carole Delga.

Une alliance En Marche-LR

Selon nos informations, un scénario à la « toulousaine » est également débattu. Pour les municipales, En Marche a préféré une alliance avec un candidat LR à une candidature autonome. Mais cette formule suppose une « macron-compatibilité » du candidat de droite. Du côté des Républicains, deux candidatures planent. Celle du député de Lot, Aurélien Pradié et celle du conseiller régional, Christophe Rivenq. La candidature du jeune lotois, par ailleurs secrétaire général du parti Les Républicains, est la plus solide. Aurélien Pradié dispose d’un capital médiatique et d’une notoriété nationale. Mais un ticket est improbable. En effet, Aurélien Pradié ne ménage pas ses coups contre le gouvernement et Emmanuel Macron.

Plusieurs parlementaires d’Occitanie sont hostiles à une solution « lotoise » quand elle porte les couleurs des Républicains. Mais le département du Lot pourrait toutefois constituer une planche de salut pour un parti En Marche en manque de leader régional. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, est natif du Lot.

Julien Denormandie, une personnalité nationale avec des racines lotoises

 

Le 14 août dernier, le ministre de l’Agriculture a labouré les terres de la Haute-Garonne. Julien Denormandie a visité deux exploitations du sud de la Haute-Garonne. Pendant que le ministre discutait avec les exploitants les commentaires fusaient parmi les invités, représentants de la chambre d’Agriculture, agriculteurs, parlementaires et élus locaux.

Parmi ces commentaires, certains portaient sur une éventuelle candidature du ministre aux régionales. Il s’agissait de simples discussions en marge d’un buffet républicain. Mais l’hypothèse d’une candidature de Julien Denormandie en Occitanie a été évoquée de manière explicite. L’entourage du ministre n’a absolument pas abordé ou simplement esquissé le sujet. Mais, entre la charcuterie et le fromage, les régionales ont été évoquées par les « locaux » de l’étape. La participation, à la visite ministérielle, de Carole Delga favorisait le glissement d’un déplacement consacré à la canicule vers les prochaines régionales.

Depuis, l’hypothèse Denormandie a pris une autre dimension. Il ne s’agit plus simplement de propos de buffet. Selon nos informations, une candidature du ministre a été défendue lors des réunions consacrées à la préparation des régionales.

Le profil du ministre est mis en avant. Ses racines lotoises mais aussi un parcours ministériel permettant de « parler » aux métropoles de Toulouse et Montpellier mais aussi aux zones rurales du Tarn et de la Lozère. En effet, avant de récupérer le portefeuille de l’agriculture, Julien Denormandie a été ministre de la Ville.

Laurent Dubois @laurentdub

 

 

 

 

 

18 Août

La tension monte d’un cran entre le maire de Toulouse et l’association de lutte contre la corruption, Anticor

Nouvel épisode dans les relations tumultueuses entre le maire de Toulouse et Anticor. L’association de lutte contre la corruption demande une vérification de la déclaration d’intérêts du maire de Toulouse.

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Photo : MaxPPP

Les relations entre Anticor et Jean-Luc Moudenc sont particulièrement tendues. Le 10 juillet dernier, lors d’un conseil municipal, le 1er magistrat de la ville Rose a qualifié la charte de l’association de lutte contre la corruption de « populiste ». Cette déclaration au vitriol faisait suite à une interpellation de son adversaire aux dernières municipales, Antoine Maurice.Un adversaire électoral et désormais leader de l’opposition au sein du conseil municipal qui a, d’ailleurs, signé la charte d’Anticor.

Anticor : une posture politique pour Jean-Luc Moudenc

Deux mois après une première sortie, Jean-Luc Moudenc dégaine une nouvelle fois et dénonce « le caractère politique de la posture » d’Anticor et une proximité avec ses « opposants ».

La nouvelle charge de Jean-Luc Moudenc est une réplique à une démarche de l’association. L’association Anticordemande une vérification de la situation du maire de Toulouse auprès de la Haute Autorité pour la transparence de l’autorité.


Juridiquement, il n’existe pas procédure permettant à un citoyen ou à une association de saisir la Haute Autorité. Mais Anticor bénéficie d’un agrément, délivré par la HATVP, qui lui permet, de manière dérogatoire, de saisir l’autorité administrative indépendante. Une saisine qui, selon l’association, porte sur « des incohérences manifestes » dans la déclaration d’intérêts du maire de Toulouse.Les incohérences en question portent sur le statut de haut fonctionnaire de Jean-Luc Moudenc et sa présidence de plusieurs associations.

Contacté par France 3 Occitanie, Jean-Luc Moudenc dément :

La vérité factuelle c’est que j’avais, postérieurement à ma déclaration initiale (faite après mon élection comme maire de Toulouse en avril 2014), effectué une seconde démarche auprès de la HATVP, par lettre, après ma réintégration (ndlr : au ministère des Finances). J’avais alors reçu un courrier du président de la HATVP d’alors m’en accusant réception…En outre, j’ai effectué, en juin 2017, une autre déclaration d’intérêt. Toutes mes fonctions y sont déclarées : élu, fonctionnaire et responsable association bénévole.

L’affaire est désormais entre les mains de la HATVP. L’autorité administrative n’est pas tenue de communiquer. Mais, en médiatisant l’affaire, Anticor soulève une polémique qui renvoie, d’ailleurs, à son propre mode de fonctionnement.

Le profil « politique » de référents d’Anticor

En contre-attaquant sur le terrain politique, Jean-Luc Moudenc met l’accent sur une « faille » de la célèbre association.

Anticor est un acteur connu et reconnu de la lutte contre la corruption. En faisant des signalements au parquet ou en portant plainte avec constitution de partie civile ; l’association a fait avancer la lutte contre la corruption, les détournements de fonds et les trafics d’influence. Mais le recrutement des co-référents départementaux pose question.

En Haute-Garonne, les co-référents de l’association  sont, au moment de sa création, un ancien élu et une conseillère municipale, membre du parti radical de gauche. Cette dernière a démissionné. Mais il n’en demeure pas moins que ces profils peuvent surprendre pour une association qui se veut se apolitique et neutre. Dans le Tarn, le référent a été candidat aux législatives et aux municipales.

Les décisions sont prises nationalement par un bureau composé de juriste et présidé par un magistrat. Les référents départementaux se contentent de faire remonter les dossiers à Paris.

Mais le choix des relais locaux entretient une certaine suspicion ou du moins affaiblit la légitimité d’Anticor. Et ce n’est pas sans conséquence.

Cela permet à Jean-Luc Moudenc d’enfoncer le clou sur la « politisation » d’Anticor.

Laurent Dubois @laurentdub