31 Oct

Philippe Saurel : « Que du terrain et un meeting »

Depuis des mois, Philippe Saurel entretient le suspens sur sa capacité à monter 13 listes dans les 13 départements de la Grande Région. Sans l’appui d’un parti et avec des bases politiques « montpélliero-montpéllieraines », l’aventure était aléatoire. Trouver 184 candidats à Auch, en passant par Mende, Carcassonne et Toulouse, était loin d’être évident. Mais le maire de Montpellier a également le sens de le communication et du marketing politique. Il a su écrire un vrai Storylling (les entraves montées par le PS, des « prises » symboliques…). La composition des listes départementales lui a permis d’occuper le terrain médiatique et de faire campagne sans  faire véritablement campagne. A quelques jours du dépôt de sa liste en Préfecture, Philippe Saurel revient sur la réussite de son pari (être présent dans les Régionales). Le leader régional des « Citoyens du Midi » évoque également la suite de la campagne et ses objectifs électoraux. 

Philippe Saurel, maire de Montpellier et leader régional des "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et leader régional des « Citoyens du Midi »

Régionales 2015-Vous allez déposer cette semaine votre liste en Préfecture. Vous avez régulièrement répété que votre présence dans la course des Régionales n’était pas certaine. C’est donc maintenant une certitude ?

Philippe Saurel. J’ai présenté, hier au soir (NDLR vendredi 30 octobre) la dernière de mes treize listes départementales. J’étais hier au soir à Lourdes et j’ai présenté 9 hauts-pyrénéens, c’est donc la fin des investitures départementales. Mais je ne serai vraiment certain que le 6 novembre en sortant de la Préfecture avec tous les tampons, bordereaux et le carnet de coupons pour les dons. Dimanche, je vais vérifier que toutes les pièces et tous les dossiers de tous les candidats. D’ailleurs, je leur ai même demandé de fournir des extraits de casiers judiciaires. J’ai encore 1000 choses à vérifier. Je ne dis pas encore que j’ai gagné. Mais je suis en passe de remplir mon engagement en présentant des candidats dans les 13 départements de la Région. Le point final ce sera le 6 novembre à la sortie de la préfecture.

Régionales 2015-Maintenant que vous avez franchi l’étape des listes départementales, comment allez-vous mener campagne ?

Philippe Saurel. Nous avons déjà commencé en faisant des tracts départementaux. La première mouture a été distribuée cette semaine à Nîmes. Nous avons d’ailleurs reçu un accueil formidable. Je n’en croyais pas mes yeux. Sur chaque tract, au recto, il y a une photo de la tête de liste régionale (NDLR Philippe Saurel) avec la tête de liste départementale. Au verso, on trouve la liste départementale.

Régionales 2015-Pour rythmer la campagne, vous avez prévu des réunions publiques ou des meetings ?

Philippe Saurel. Que du terrain et un seul meeting. Il se tiendra le 2 décembre. C’est ma date porte-bonheur. C’est le jour où j’ai déposé ma candidature à la mairie de Montpellier. Et puis le 2 décembre, c’est le jour de la bataille d’Austerlitz (rire).

Régionales 2015-Le lieu du meeting ?

Philippe Saurel. Je suis en train d’en discuter avec Mathilde Tolsan (NDLR : tête de liste en Haute-Garonne).

Régionales 2015-Dans le dernier sondage publié par BVA vous êtes crédité de 6% d’intentions de vote. Quels score visez-vous au 1er tour ?

Philippe Saurel. Je ne dis pas que nous allons faire 32% (rire). Mais je pense que nous pouvons parfaitement atteindre l’objectif qui est le notre depuis le début : 10%

Propos recueillis par Laurent Dubois

30 Oct

Régionales 2015 : 9 listes en compétition.

Dernier week-end avant le dépôt des candidatures.

À partir du lundi 2 novembre et jusqu’au 9 novembre, les têtes de listes régionales (ou leurs mandataires) doivent se rendre au guichet de la préfecture de Région. Le « pointage » des dépôts permet de connaître le nombre de listes qui se retrouveront sur la ligne de départ.

Préfecture de Région à Toulouse

Préfecture de Région à Toulouse

Pour la première fois, les services préfectoraux ont demandé que les candidats prennent rendez-vous. D’après un des candidats, la préfecture souhaite vérifier sur place que toutes les pièces demandées sont bien dans le dossier.

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Régionales 2015 a contacté toutes les listes qui disent se présenter afin de leur demander leur date de dépôt. Le choix du jour n’est pas indifférent. Il permet d’avoir un filet de sécurité : plus le dépôt est tôt et plus des éventuels compléments (demandés par la Préfecture) peuvent être réalisés. Certaines listes (c’est le cas des « Citoyens du Midi » de Philippe Saurel et de « Nouveau Monde » de Gérard  Onesta) anticipent et prévoient une séance de vérification, avant de franchir le perron de la préfecture.

Voici la liste des listes. Une liste légèrement plus longue que pour les Régionales de mars 2010 en Midi-Pyrénées (8 listes) mais moins importante que pour les Régionales de mars 2010 en Languedoc-Roussillon (11 listes).

Petite évidence. Les informations publiées reposent uniquement sur les déclarations des candidats. Il est toujours possible que des désistements se produisent.

Dernière précision. Toutes les listes ont été contactées directement par téléphone ou sms. Deux manquent à l’appel (« Bien Commun » de Christophe Cavard et « Union Populaire Républicaine ») au moment de la mise en ligne. C’est une présomption qu’elle ne participent pas au scrutin. Mais une simple présomption.

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1-Dominique Reynié (LR-UDI). Mardi 3 novembre ou mercredi 4 novembre.

2-Carole Delga (PS-PRG). Jeudi 5 novembre. 9 heures.

3-Philippe Saurel (Citoyens du Midi). Vendredi 6 novembre.14 heures.

4-Gérard Onesta (Nouveau Monde). Mercredi  4 novembre (vérification des dossiers en interne, lundi 2 novembre).

5-Louis Aliot (Front National). Lundi 2 novembre. 14 heures.

6-Damien LEMPEREUR (Debout La France). Lundi 2 novembre. Après-midi.

7-Jean Claude Martinez (France Force Vie). Lundi 2 novembre. 14 heures.

8-Sandra Torremocha (Lutte Ouvrière). Lundi 2 novembre. 14 heures.

9-Gilles Fabre (Nouvelle Donne). Vendredi 6 novembre.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

29 Oct

Affaire Reynié : que peut décider le préfet Mailhos ?

Le moment de vérité approche. Entre le 2 et le 9 novembre, Dominique Reynié doit déposer sa candidature à la préfecture de Région. Cette démarche aurait pu être une simple formalité. Les questions et la polémique qui entourent l’éligibilité de Dominique Reynié transforment l’opération en véritable épreuve. Tous les regards sont pointés vers le préfet. Que peut-il décider et comment ? Doit-il simplement pointer les pièces ou vérifier la régularité du dossier Reynié ? Eléments de réponse.

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La tension monte. Dans les rangs LR, certains crient au complot mediatico-politique. D’autres sont inquiets et s’interrogent. Réaliste ou dans le déni, toute la droite régionale a saisi l’enjeu : le sort de Dominique Reynié est entre les mains du préfet.

Les Républicains se préparent au pire. Y compris au niveau national. D’après l’hebdomadaire « Valeurs Actuelles » le cabinet de Nicolas Sarkozy a demandé aux candidats Républicains de prévoir un double des pièces demandées. En cas d’invalidation, cela doit permettre de déposer en urgence une deuxième liste.

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Une fois le dossier de Dominique Reynié déposé, le préfet doit rendre sa décision « au plus tard le 4eme vendredi qui précède le scrutin à midi ». Autrement dit, le verdict doit tomber avant le 13 novembre, à midi.

Le ministère de l’Intérieur « saisi » du dossier Reynié

Evidemment, le plus important est : que va-t-il se passer avant que le verdict tombe ? Pour un ancien ministre, familier de la place Beauvau, le préfet a déjà ouvert le dossier. De manière franchement « puérile », des Républicains ont savamment discuté pour savoir si un dépôt « tardif » (le 9 novembre, juste avant la clôture) ne permettrait pas de limiter le contrôle préfectoral.

C’est évidemment ridicule. Le préfet dispose d’un accès rapide aux fichiers fiscaux, aux listes électorales et à l’état civil. En mobilisant les services de l’Etat, il peut mener des vérifications (approfondies) avant le 13 novembre.

Mais, surtout (toujours d’après l’ancien ministre consulté) le préfet a (ou va) sollicité les services juridiques de la Place Beauvau. Une note technique a été (ou sera) commandée. Cette note finira sur le bureau du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. A moins  qu’elle n’y soit déjà.

D’après un parlementaire de la Région, des conseillers de Matignon sont venus parler de l’affaire Reynié avec lui. C’était à l’occasion d’une séance de questions d’actualité au Sénat. Simple curiosité ou mission commandée ? Une chose est certaine. Matignon peut parfaitement recevoir une copie de la note juridique de Beauvau.

Pascal Maihlos, préfet de Région

Pascal Maihlos, préfet de Région

Le préfet Mailhos ne va pas décider seul dans son bureau de la place Saint-Etienne. Des recours contentieux (postérieurs à l’élection) peuvent déboucher, en cas d’inéligibilité de Dominique Reynié, sur une annulation du scrutin. La préfecture de Région a besoin d’évaluer ce risque juridique.

Mayotte ne manque pas de charme. Saint-Pierre-et-Miquelon est un paradis pour amateur de whisky. Mais le préfet Maihlos n’a pas forcément envie de jouer avec sa (belle) carrière. Convoquer une deuxième fois 4 millions d’électeurs dans 13 départements et doubler la facture des opérations électorales, ne favorise pas vraiment les promotions.

De plus, la pression médiatique est forte. Medias nationaux et régionaux braquent stylos et caméras vers la préfecture de région. Pascal Maihlos n’est pas un « simple préfet ». Il a dirigé les Renseignements Généraux de 2004 à 2006. Un de ses anciens collègues (qui avait son bureau à côté du sien) dit de Pascal Mailhos : « C’est l’ancien patron des RG, il est habile et rusé. Il trouvera une solution ».

Tout est toujours possible. Mais la Raison juridique a ses raisons que les manœuvres politiques ignorent.

Une partie de la droite régionale se rassure en disant que le préfet va se montrer sensible à des considérations politiques. Son passage au cabinet de Charles Pasqua (1993-1995) et son travail aux côtés de l’ancien ministre de l’Interieur de Nicolas Sarkozy (Claude Guéant) expliquent cette confiance. Mais, d’une manière générale, Il est vrai que des jugements d’opportunité dictent souvent l’action préfectorale. Il suffit de penser à l’application de la loi littorale. Une application à géométrie variable et qui tient compte des « intérêts » locaux.

Mais, dans l’affaire Reynié, on voit mal pourquoi Pascal Maihols jonglerait avec une « grenade dégoupillée ». Si le risque d’une annulation du scrutin est avéré, le préfet n’a strictement aucune raison de « couvrir ». Une fois les urnes rangées et les Régionales terminées, un recours devant le juge pourrait lui exploser au visage. Quasiment toutes les élections suscitent des recours contentieux. Et, s’agissant des Régionales 2015, il est certain que le juge va être saisi.

On connaît même le nom du premier requérant : Jean-Pierre Grand. Le sénateur de l’Hérault (adversaire acharné de Dominique Reynié) a déjà réfléchi, avec ses avocats, à une procédure.

Dans ce contexte, le préfet Mailhos va devoir exercer (pleinement) son contrôle. Mais quel contrôle ? Celui d’un simple « notaire » qui coche des cases ? Celui d’un vrai contrôleur qui examine la régularité du dossier ?

Le préfet :  vrai contrôleur ou un simple « notaire » ?

 « Je n’étais pas éligible. J’ai eu de la chance car personne n’a fait de recours ». Cette confession, d’un élu de la Région, rappelle une évidence. Dans de nombreux scrutins, des candidats sont élus sans être… éligibles. Il suffit de ne pas tomber entre les griffes de la préfecture ou entre les mains de la justice.

Dominique Reynié n’a pas cette « chance ». Les projecteurs sont braqués sur lui. Il ne peut pas compter sur les failles du système. Evidemment, si sa candidature est enregistrée, tout cela restera une pitoyable (et éprouvante) péripétie. Mais, en toute hypothèse, selon un avocat spécialisé, il va subir un « vrai contrôle ».

En vertu du Code Electoral, le préfet est tenu de vérifier que des conditions sont remplies (Art L350). Dominique Reynié invoque une domiciliation à Onet-le-Château pour justifier de son éligibilité. Le préfet Mailhos va devoir vérifier si cette allégation est conforme aux dispositions de l’art L339 du Code Electoral.

La notion de domicile est une notion juridique précise (définie par l’article 102 du Code Civil). Elle ne renvoie pas seulement au fait de loger dans une commune. Le préfet Mailhos va devoir vérifier un faisceau d’éléments.

Pour sa défense, Dominique Reynié incite ses contradicteurs à le poursuivre devant les tribunaux. C’est de la pure communication. C’est de bonne guerre. Mais c’est franchement une manipulation. Les recours contentieux ne sont pas encore ouverts. Il faut attendre la tenue de l’élection.

Mais, en attendant, il va subir un premier examen juridique.

C’est le préfet  Mailhos qui va servir de « juge ».

Laurent Dubois

Gérard Poujade se retire des Régionales

Gérard Poujade se retire de la course aux Régionales. Maire du Séquestre, vice-président du Conseil Régional, le tarnais était la tête de liste départementale du « Bien Commun ». Une liste qu’il drivait avec le député du Gard, Christophe Cavard.

Gérard Poujade

Gérard Poujade

D’après plusieurs sources, il a annoncé la nouvelle cet après-midi dans l’enceinte du Conseil Régional. Un ancien compagnon de route de la liste « Cavard-Poujade » précise que l’élu tarnais est en retrait depuis le mois d’août. Contacté par SMS, Gérard Poujade s’est contenté d’un message ironique. Pas de véritable confirmation. Mais aucun démenti.

Christophe Cavard

Christophe Cavard

Interrogé par téléphone, Christophe Cavard répond : « je ne vais pas parler au nom de Gérard Poujade »

Mi-octobre, lors d’un petit déjeuner de l’ARPE consacré à la Cop21, Gérard Poujade a tenu un discours fort et critique sur l’inaction des politiques et le réchauffement climatique. Un discours qui s’est terminé par une déclaration : son départ de la vie publique.

Cet ensemble de faits (la réaction de Gérard Poujade, les propos de Christophe Cavard et surtout une déclaration publique explicite) confirment l’information émanant des coulisses de l’Hôtel de Région.

Lors d’une conversation avec un de ses collègues, Gérard Poujade a évoqué les raisons pour lesquelles il renonce à être candidat aux régionales. Ce ne serait pas lié à une mésentente ou un désaccord avec Christophe Cavard.

Il reste une quinzaine de jours avant la clôture des dépôts de candidatures en Préfecture. Christophe Cavard et le « Bien Commun » vont devoir trouver une nouvelle tête de liste départementale dans le Tarn.

La liste, désormais uniquement portée par le député du Gard, a présenté le 2 octobre dernier des candidats. Les listes départementales du Gard et du Gers étaient complètes. Nous verrons, dans les prochains, si toutes les places ont pu être pourvues.

Laurent Dubois.

 

 

PS Haute-Garonne, pétition et tensions entre Carole Delga et les « toulousains »

Le parti socialiste a pris goût aux consultations populaires et autres manifestations publiques. La tenue du référendum sur l’Unité de la Gauche, mi-octobre, a visiblement donné des idées à la Fédération de Haute-Garonne. Le peuple de gauche a pu exprimer son opinion sur l’union entre Ecologistes, Communistes et Socialistes. Pourquoi les militants ne prendraient-ils pas la parole pour manifester leurs idées sur la composition de la liste départementale pour les prochaines régionales ?

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Vendredi 30 octobre, à l’occasion d’un meeting à Muret, le casting haut-garonnais doit être dévoilé. Mais, en amont de cette opération, une pétition (signée par 5 secrétaires de section) circule afin d’obtenir une meilleure représentation « toulousaine« . Cette interpellation, visant Carole Delga, n’émane pas d’une frange minoritaire ou d’un courant alternatif.

C’est le 1er fédéral, Sébastien Vincini et ses soutiens (Henri Matéos, François Briançon, Romain Cujives) qui sont à la manoeuvre. La frange toulousaine du PS31 estime que Carole Delga doit intégrer un des siens : Alexandre Borderies.

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Conformément aux accords électoraux, Carole Delga doit insérer dans sa liste les PRG et le MRC. Il faut notamment « caser » le radical, Christophe Delahaye et le « chevènementiste » Thierry Cotelle. Cela fait glisser  Alexandre Borderies (un ancien membre du cabinet de Pierre Cohen au Capitole) à une place qui ne serait plus éligible. En langage sportif, cela s’appelle un « tacle glissant ».

Aux dernières nouvelles, Alexandre Borderies aurait dévissé de la 10ème à la 18ème place. Ce n’est pas le seul à subir un tel sort. John Palacin (élu municipal à Luchon et directeur de campagne de Carole Delga) paye également le prix des accords avec le PRG et le MRC. Ce dernier aurait, d’ailleurs, reçu comme « lot de consolation » une proposition : la direction du cabinet de la future présidente.

En toute hypothèse, l’existence d’une pétition a créé des tensions entre Carole Delga et Sébastien Vincini. D’après nos informations, la liste est désormais bouclée. Quelle que soit l’issue des pressions « amicales » exercées sur la tête de liste régionale, c’est loin d’être terminée.

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Malgré un goût amer, Carole Delga a mangé son « pain blanc ».

La préparation de la liste de 2nd tour (avec l’arrivée (probable) de « fournées » de représentants Ecolos et communistes) va être autrement difficile à (di)gérer.

La fédération du PS31 passera peut-être alors de la pétition au référendum sur la voie publique.

Laurent Dubois

28 Oct

Combien coûte une place sur une liste ?

Les Régionales, c’est une affaire de gros sous. Il faut financer une campagne. Mais il faut également pouvoir se payer une place sur les listes départementales. Etre candidat, cela peut coûter plusieurs milliers d’euros. Quels sont les tarifs ? Quel est le montant qu’il faut acquitter pour pouvoir se présenter ? Réponse en chiffres. Petite précision. Les dépenses sont remboursées. A condition, évidemment, de passer la barre des 5% des suffrages exprimés et d’avoir un compte de campagne validé. Dans l’absolu, il s’agit de simples avances de trésorerie. Mais encore faut-il avoir l’argent. Et pouvoir attendre un remboursement qui prend 9 mois.

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La liste la plus « chère » est incontestablement celle de Dominique Reynié.

En revanche, trois listes (« Nouveau Monde » de Gérard Onesta, le PS et le FN) épargnent leurs candidats. Cela va de la gratuité pure et simple, à des collectes ou des prêts personnels garantis par le parti

Dominique Reynié le 10 octobre 2008 à Paris

Dominique Reynié LR-UDI

Dominique Reynié. La tête de liste de la droite et du centre met ses pas dans ceux de Jean-Luc Moudenc. Aux municipales, le maire de Toulouse a mis ses candidats à contribution. Cela lui avait d’ailleurs « coûté » une mauvaise publicité autour du thème : une liste de riches. Dominique Reynié a affiché les tarifs dimanche dernier, lors d’une réunion.

15 000 euros pour une tête de liste départementale et la 2nde place en Haute-Garonne.

10 000 euros pour les places éligibles.

5 000 euros pour les places éligibles en cas de victoire.

A cela s’ajoute des objectifs de collecte de dons. Si le candidat ne les atteint pas, il doit compléter avec ses deniers personnels. Un candidat en place éligible doit ramener dans les caisses, sous forme de dons, 10 000 euros. S’il recueille (dans son entourage familial ou professionnel) ce montant, pas de problème. Mais si le but n’est pas atteint, la facture s’alourdit. Au ticket d’entrée (10 000 euros) s’ajoute le montant des dons non collectés. Ainsi un candidat qui ne ramène aucun don doit, au final, payer 20 000 euros. 10 000 euros de droit d’entrée + 10 000 euros correspondant aux dons non collectés.

15 000 euros de dons pour une tête de liste départementale et la 2nde place en Haute-Garonne.

10 000 euros de dons pour les places éligibles.

5 000 euros de dons pour les places éligibles en cas de victoire.

Carole PS-PRG

Carole PS-PRG

Carole Delga. En Midi-Pyrénées, les élus sortants qui se représentent ont déjà payé une contribution mensuelle prélevée sur leurs indemnités tout au long du mandat. Le prélèvement moyen est de 56 euros par mois. En Languedoc-Roussillon, la contribution des sortants qui repartent est calculée sur les ressources. Le responsable du service de presse de Carole Delga, Yvon Le Gall précise : « pour les nouveaux candidats, c’est gratuit ». C’est une tradition au PS, un système de collecte et de contribution évite de mettre à contribution le porte monnaie des candidats.

Philippe Saurel, "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, « Citoyens du Midi »

Philippe Saurel.

3000 euros pour les têtes de listes départementales.

1000 euros pour les places éligibles.

Aucune contribution pour les places non éligibles.

Gérard Gnesta "Nouveau Monde"

Gérard Onesta « Nouveau Monde »

Gérard Onesta. Directeur de campagne, Guillaume Cros précise : « il n’y a pas de droits d’entrée chez nous mais une répartition en fonction des partenaires ». Du côté d’Europe Ecologie, les apports personnels se limitent à des apports de garanties bancaires. Pour le PC, Marie-Pierre Vieu parle d’un prêt bancaire du parti qui couvre les dépenses. Les candidats peuvent toutefois, dans les départements où c’est nécessaire, contracter des prêts personnels qui sont garantis par le parti. Des collectes peuvent également mettre à contribution les candidats mais également les militants et sympathisants.

Louis Aliot Front National

Louis Aliot Front National

Louis Aliot. La tête de liste du Front National a contracté un prêt pour un montant de 650 000 euros. Les candidats frontistes ne sont pas mis à contribution.

 

Laurent Dubois

 

Dominique Reynié attaque en justice le sénateur Jean-Pierre Grand

L’affaire Reynié prend une tournure judiciaire. Et c’est le politologue qui attaque. Dominique Reynié vient de déposer une plainte contre le sénateur Jean-Pierre Grand pour « violation de la correspondance privée ». Le candidat de la droite et du centre l’a annoncé à deux journalistes dont un de France 3, qu’il a croisés (par hasard) à la sortie du palais de justice de Rodez.

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La publication, dans les colonnes de « Valeurs Actuelles », de deux consultations juridiques adressées à Dominique Reynié sont à l’origine de cette action judiciaire. De manière surprenante, il ne s’agit pas d’une action en diffamation. Dominique Reynié ne conteste pas des révélations qui sont, pourtant, lourdes et « compromettantes ». Il poursuit Jean-Pierre Grand pour « violation de correspondance privée ». En clair, Dominique Reynié accuse Jean-Pierre Grand d’avoir livrer les consultations juridiques à « Valeurs Actuelles ».

Le dossier est loin d’être évident.

Jean-Pierre Grand est sénateur. Il bénéficie, à ce titre, d’une immunité parlementaire. Un sénateur peut parfaitement être entendu par un juge d’instruction ou la police sans qu’il soit nécessaire de lever cette immunité.

Dominique Reynié ne va pas se casser les crocs sur un bureau du Sénat (seul compétent pour lever une immunité) qui refuserait de livrer un de ses pairs à la justice. Mais la plainte de Dominique Reynié risque tout de même de finir dans les sables judiciaires. La procédure va être extrêmement longue. La simple transmission de la plainte à la gendarmerie de Castelnau-le-Lez (domicile héraultais de Jean-Pierre Grand) peut prendre des semaines. Et, surtout, la culpabilité de Jean-Pierre Grand est quasiment impossible à prouver. « Valeurs Actuelles » peut se retrancher derrière le secret des sources. Et, en plus, les fameuses consultations ont déjà été citées dans la presse. Leur caractère privé est contestable.

Bref, comme le précise un avocat, « c’est un effet d’annonce ». Bancale sur le plan judiciaire, la plainte de Dominique Reynié va en revanche prospérer sur le terrain politique. Elle va faire beaucoup parler.

Dans tout cela, la réaction de Jean-Pierre Grand ? « C’est parfait. Je vais pouvoir m’exprimer » a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Pour en être là, il faut être aux abois. Le journal auquel fait allusion Dominique Reynié (NDLR : Valeurs actuelles) pourra témoigner que je n’ai jamais eu de contact avec eux ni de près ni de loin pour cette affaire »

Laurent Dubois (avec Luc Tazelmati).

Carole Delga en danger pour le 3ème tour

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Tous les sondages la donne gagnante. Carole Delga est la favorite de l’élection. Malgré un pente glissante au 1er tour (avec une perte constante de points), la candidate PS-PRG finit toujours en tête au second. Néanmoins, vainqueur du scrutin, Carole Delga pourrait être vaincue, quelques jours plus tard, lors de l’élection du nouveau président. Ce scénario n’est pas de la politique fiction. C’est une véritable épée de Damoclès brandie par Gérard Onesta.

Le leader de « Nouveau Monde » est catégorique :

Si on nous sort une liste cosmétique, on fera peut-être une fusion technique avec Carole Delga au second tour si le Front National est haut. Mais une fois le second tour passé nous trouverons une autre personnalité de gauche pour la présidence de la Région.

La menace est claire. Elle n’a rien de virtuelle.

Dans les deux derniers sondages commandés par le groupe de presse de Jean-Michel Baylet sont apparus deux candidatures (Nouvelle Donne et la liste de l’ex-député EELV Cavard). Pour Gérard Gnesta, l’apparition des deux « vraies-fausses » listes est une basse manoeuvre visant à émiettier son électorat. Depuis l’apparition (providentielle) des deux « nouveaux », la liste de Gérard Onesta ne franchit plus la ligne symbolique des 15%.

Gérard Onesta

Gérard Onesta

Mais, Gérard Onesta soupçonne une manoeuvre encore plus redoutable : le téléguidage d’une liste au moment des élections. Il suffit de sortir, sous la table, un carnet de chèque et de faire tourner des rotatives pour fournir un soutien logistique. En Languedoc-Roussillon, lors des précédentes régionales, Georges Frêche a utilisé cette technique de la mine à fragmentation.

Gérard Onesta refuse de vivre un tel scénario. A différentes reprises, Carole Delga a été avertie : elle ne doit pas jouer avec le feu. Une explication de texte a eu lieu après la publication du premier sondage. Mais un second sondage (incluant encore les listes litigieuses) a été publié. La patience de Gérard Onesta est à bout.

De plus, des rumeurs circulent dans le Gard au sujet d’un soutien apporté à Christophe Cavard et à une liste « jumelle » à celle de « Nouveau Monde ». Une liste qui se revendique, comme celle de Gérard Onesta, « citoyenne et écologiste ».

A moins d’une semaine du dépôt des listes en Préfecture, l’officialisation d’une liste « corsaire » mettrait le feu aux poudres.

Du côté de « Nouveau Monde », c’est acté. Si cette hypothèse se confirme, le 3ème tour se fera contre Carole Delga.

Une alliance de  Gérard Onesta avec le PRG de Sylvia Pinel et les « Citoyens du Midi » de Philippe Saurel pourrait effectivement être fatale à la socialiste. Pour conserver la Région, le PS a besoin des voix de ses partenaires de gauche. Un front commun anti-Delga pourrait conduire à une situation paradoxale : la gauche gagne la Région mais le PS perd la présidence.

Ce scenario catastrophique pour le PS n’est pas encore d’actualité. Mais il est bien présent dans l’esprit de Gérard Gnesta. D’après nos informations, il n’est pas le seul à y penser.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

27 Oct

Jean-Pierre Grand menacé de poursuite judiciaire par Dominique Reynié.

Les régionales 2015 ne ressemblent à aucune autre. Nouvelle région avec un nouveau territoire. Mais surtout une ambiance de « soap opera ». A gauche, Un incroyable épisode estival autour d’une improbable présidence déléguée. Et maintenant, à droite, une effarante affaire Reynié qui n’en finit pas de défrayer la chronique. Dernier épisode en date, la publication par un hebdomadaire proche de Nicolas Sarkozy, « Valeurs Actuelles », des consultations juridiques du propre avocat de Dominique Reynié.

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Des révélations « stupéfiantes » et qui effarent la droite régionale. Mais ce n’est pas tout. Les ingrédients relèvent déjà d’un mauvais feuilleton. Mais on pourrait carrément basculer dans le vaudeville trash.

Dominique Reynié menace de porter plainte (pour violation de la correspondance privée) contre l’auteur des révélations : le sénateur LR Jean-Pierre Grand. Les relations entre les deux hommes sont exécrables depuis longtemps. Mais l’hostilité pourrait tourner au pugilat judiciaire.

Cette issue n’est (absolument) pas certaine.

Dominique Reynié est encore sous le choc des révélations de « Valeurs Actuelles ». La tension va retomber. Suite à la publication de notre article sur son ilégibilité, Dominique Reynié a réagi de la même façon. Mais, rapidement, les menaces de poursuites se sont évaporées.

Le candidat de la droite et du centre subit un véritable rouleau compresseur depuis quasiment une semaine. La presse nationale et régionale, s’est saisie d’une polémique qui rebondit quasiment tous les jours.

Pour Dominique Reynié, c’est pire qu’une épreuve. Une véritable « torture ».

A longueur de déclarations publiques, le médiatique politologue réaffirme sa détermination. Dans chacune de ses interviews, Dominique Reynié martèle  une conviction : il est dans son bon droit.

Mais aucun passage dans « C’ dans l’Air » (l’emblématique émission de France5) ne peut préparer à un telle lessiveuse médiatique. On peut entendre et comprendre la réaction à vif de Dominique Reynié.

Mais, comme le dit un de ses proches, « porter plainte contre Grand est une c… ».

La campagne de Dominique Reynié risque (définitivement)de sombrer dans la rubrique  « fait divers ».

Concrètement, la procédure a peu de chance d’aboutir. Jean-Pierre Grand (comme tous les sénateurs) dispose d’une immunité parlementaire. Elle doit être levée par le bureau du Sénat. C’est loin d’être évident.

Dominique Reynié peut toujours attaquer en justice l’hebdomadaire qui a publié la lettre de Jean-Pierre Grand à Nicolas Sarkozy et les deux consultations juridiques de son avocat. Dans ce cas, pas de problème d’immunité parlementaire.

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Mais le titre appartient à un consortium dirigé par l’ancien patron de TF1, Etienne Mougeotte. Il est historiquement proche d’un Figaro qui est la propriété du groupe Dassault. Quatre anciens directeurs de « Valeurs Actuelles » sont devenus directeurs du Figaro. Dont le dernier en date, Guillaume Roquette.

Juridiquement, il est plus simple de viser « Valeurs Actuelles ». Mais, un dépôt de plainte visant un hebdomadaire ancré au coeur du Gotha de la droite française est explosive. Nicolas Sarkozy n’apprécierait pas du tout qu’un membre de son parti traîne en justice ses puissants amis (Mougeotte et Dassault).

De plus, sur le fond, les consultations « révélées » circulent depuis des jours sous les manteaux ou sur les boites mails. L’avocat de « Valeurs Actuelles « pourra toujours plaider que les documents étaient publics. Ils n’ont pas été dérobés et sont entre les mains de nombreuses personnalités de la droite régionale.

Mais, en réalité, toutes ces considérations (d’opportunité et juridiques) pourraient céder face à une envie d’en découdre.

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De son côté, Jean-Pierre Grand ne se laisse pas impressionner. Au contraire. Il espère presque une confrontation :  » je suis impatient d’être au procès. On pourra parler de l’éligibilité de Dominique Reynié ».

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

26 Oct

Un week-end politique plein de piques et de polémiques

Le week-end des 24 et 25 octobre est censé être, sur le calendrier, un week-end de repos. Pour de nombreux midi-pyrénéens et languedociens, il est synonyme de vacances. Mais pour les candidats en campagne, c’est l’effervescence.

La droite et le centre sont en pleine ébullition. L’affaire Reynié a transformé le week-end en « chaudron » bouillant. Mais, pour des raisons différentes, le climat n’a pas été plus calme à Gauche. Evidemment, difficile d’atteindre sur l’échelle de Richter le niveau de séisme des Républicains. Mais il y a eu des secousses de l’autre côté de l’échiquier politique.

A Gauche, entre un candidat aux régionales PS et Cécile Duflot les tweets ont fusé. Un des colistiers de Carole Delga,Remi Demersseman-Pradel, a « vertement » réagi à la présence de la responsable « écolo » lors d’un hommage à Rémi Fraisse.

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Un an après la mort tragique du jeune manifestant à Sivens, plusieurs manifestations se sont déroulées dans la Région. Mais, aux yeux de Rémi Demersseman-Pradel, la présence de Cécile Duflot relève de la récupération politique.

Capture d’écran 2015-10-25 à 23.24.54Les Verts et le PS ont vocation à se retrouver au second tour. Mais, en attendant, la campagne n’est pas (toujours) pavée de roses. Il ne faut rien exagérer. Les relations entre Gérard Onesta et Carole Delga ne sont pas épineuses. Mais ce petit épisode (sans conséquence politique) montre que les nerfs peuvent être rapidement à vif.

Autre friction : une lettre ouverte (pas piquée des vers bien qu’elle soit en prose) adressée par la tête de liste en Haute-Garonne de Philippe Saurel à Carole Delga. Visiblement, Mathilde Tolsan a regardé notre émission de samedi. Une émission qui avait pour invitée : Carole Delga.

Les propos tenus par la tête de liste PS-PRG  sur le plateau de France 3 Midi-Pyrénées ont suscité une vive réaction de la représentante haute-garonnaise du maire de Montpellier.

Capture d’écran 2015-10-25 à 23.38.27La contre-attaque porte sur les personnes et les brevets de sincérité politique. Cela s’appelle du « ping-pong « par supports interposés. La télé d’un côté. Facebook-twitter de l’autre.

A la différence des échanges entre Cécile Dufflot et Rémi Demersseman-Pradel, le « clash » était prévisible. Depuis le début de la campagne, les tirs tendus entre le PS et le camp Saurel sont fréquents. Mais il existe un point commun entre les deux échanges.

Les adversaires du moment deviendront peut-être les alliés de demain. C’est très probable s’agissant d’Europe-Ecologie et du PS. Mais c’est également possible du côté du duel « Saurel-Delga ».

Le verdict des urnes imposera  des ralliements. Pas forcément des ralliements avec une signature au bas d’un accord. Mais au minimum des transferts de voix entre des « sauréliens » de gauche qui préféreront le rose pale de Carole Delga au bleu marine de la droite ou du FN. Du côté du PS, il faudra bien siphonner toutes les voix pour finir en tête.

Toutes ces combinaisons n’enlèvent rien à une évidence qui crève les yeux.

Les piques et polémiques entre la gauche et la gauche (sans parler de l’affligeante affaire Reynié) risquent d’alimenter un parti. Un « vrai-faux » parti qui menace de devenir le 1er parti des Régionales. Celui des abstentionnistes.

Laurent Dubois