31 Mai

Législatives Haute-Garonne : Pierre Cabaré, le candidat LREM sur la 1ère circonscription devrait être débarqué

La suspension doit se transformer en retrait pur et simple. Selon nos informations, Pierre Cabaré doit perdre son investiture sur la 1ère circonscription de la Haute-Garonne.

Pierre Cabaré Photo : MaxPPP

Pierre Cabaré Photo : MaxPPP

Le candidat La République En Marche en Haute-Garonne, Pierre Cabaré va être auditionné par la Commission Nationale d’Investiture. Motif de la convocation : une condamnation à une peine d’éniligibilité. Une condamnation (vieille de 14 ans) que le candidat de la Haute-Garonne a omis de mentionner lors de son investiture. La révélation, dans la presse, du passé de Pierre Cabaré a conduit à une suspension. Selon nos information, la CNI se dirige vers un retrait du candidat.

La décision doit être formalisée ce mercredi 31 mai, au plus tard jeudi 1er juin. Mais, selon plusieurs sources, le verdict est arrêté. Le parti d’Emmanuel Macron ne présenterait donc plus de candidat dans une circonscription emblématique. Une circonscription actuellement détenue par l’ancienne présidente (PS) de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton.

Les candidatures sont closes et le guichet (préfectoral) est  fermé. Impossible de changer de candidat. En décidant de retirer son investiture à Pierre Cabaré, LREM se condamne à disparaître du paysage politique de la 1ère de la Haute-Garonne. De son côté, Pierre Cabaré évoque un maintien.

Régulièrement inscrit en préfecture, le futur ex-candidat LREM peut parfaitement rester en piste. Seule limite : la suppléante doit accepter de se lancer dans l’aventure.

Un détail qui « tue » peut aider la suppléante de Pierre Cabaré a franchir le Rubicon;

Les professions de foi ont été envoyées. Les tracts et les affiches sont imprimés. Tout ce matériel de campagne porte l’estampille LREM et arrive dans les boîtes à lettres.

Ce télescopage entre la décision de LREM et le timing de la campagne joue en faveur de Pierre Cabaré.

Deux autres candidats peuvent également profiter (très directement) de la situation : les deux principaux rivaux de LREM, Catherine Lemorton et François Chollet.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

30 Mai

Affaire Richard Ferrand : un « Macroniste » de l’Aude demande la démission du ministre

Député (sortant) de l’Aude et candidat « macroniste » aux législatives, Jean-Claude Perez demande la démission de Richard Ferrand.

Jean-Claude Perez, député sortant de l'Aude et candidat "majorité présidentielle" aux législatives. Photo : MaxPPP

Jean-Claude Perez, député sortant de l’Aude et candidat « majorité présidentielle » aux législatives. Photo : MaxPPP

C’est un véritable feuilleton. Chaque jour apporte son lot de révélations. Les dernières datent de ce mardi 30 mai. Le journal Le Monde apporte de nouveaux éléments sur un possible conflit d’intérêt entre le statut de député de Richard Ferrand et une activité de conseil auprès des Mutuelles de Bretagne.

C’est dans ce contexte qu’un « macroniste » audois demande la démission de Richard Ferrand.

Jean-Claude Perez revendique son appartenance à la « majorité présidentielle ». Ex-socialiste, l’élu audois brigue un nouveau mandat sous l’étiquette « macroniste ». Même s’il n’est pas investi par la République En Marche ! C’est au nom de son « marconisme » que Jean-Claude Perez souhaite le départ d’un pilier de la Macronie :

Il serait préférable que Richard Ferrand protège le président Macron, en démissionnant. Je demande la démission de Mr Richard Ferrand…L’élection d’Emmanuel Macron est le signe de la transparence, d’éthique, de moralité, d’une nouvelle ère qui ne doit pas ressembler au passé.

Sur le terrain judiciaire, l’affaire Ferrand est (pour le moment) une non affaire. Au terme d’une analyse juridique, le parquet de Brest n’a pas ouvert d’enquête préliminaire. De son côté, le Parquet National Financier (PNF) ne s’est pas (auto) saisi du dossier. Cette position est justifiée par les règles qui régissent la compétence des magistrats financiers : les interrogations autour du dossier Ferrand ne portent pas sur une utilisation de l’argent public.

Les Mutuelles de Bretagne sont des organismes de droit privé.

Néanmoins, au delà de l’aspect purement judiciaire, l’affaire Ferrand tombe à un mauvais moment.

La semaine prochaine, le nouveau Garde des Sceaux, François Bayrou, doit présenter un projet de loi pour renforcer la moralité publique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Législatives : Sylvia Pinel porte plainte contre son adversaire FN dans le Tarn-et-Garonne

Candidate sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne, Sylvia Pinel attaque en justice son concurrent du FN, Romain Lopez. Une affiche électorale est à l’origine d’une procédure en diffamation.

Meeting of former French prime minister and candidate in the left-wing primary for the 2017 French presidential election, Manuel Valls, in Alfortville

L’assignation vient d’être délivrée, ce mardi 30 mai, à Romain Lopez. La comparution devant le Tribunal de Grande Instance de Montauban est prévue pour le mercredi 31 mai à 14 heures 30. Sylvia Pinel invoque l’urgence et la justice va donc se pencher sur une affiche électorale jugée diffamatoire par la présidente du PRG.

Dans l’assignation, Sylvia Pinel, expose les motifs de son action judiciaire :

Madame Pinel déjà titulaire de plusieurs mandats électifs se voit reprocher de ne pas avoir exercé ceux-ci dans l’intérêt général mais dans une position d’abus pour complaire à ses copains et servir une clientèle. Ces allégations sont totalement déshonorantes.

Sylvia Pinel demande au juge des référés d’astreindre Romain Lopez à supprimer les affiches incriminées.

L’ancienne ministre demande également 7000 euros pour couvrir ses frais de justice.

Voici l’affiche en question :

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Du côté de Romain Lopez, c’est la surprise :

Je me suis contenté de dire tout haut ce que tout le monde dit tout bas. J’ai rappelé des faits que j’ai d’ailleurs sourcé et qui sont exposés dans la presse.

Le juge de Montauban dira si la défense de Romain Lopez est convaincante. Mais la jurisprudence en matière de diffamation est souvent peu favorable au plaignant, surtout en période électorale. La justice considère généralement que la liberté d’expression l’emporte. Ainsi, dans le Tarn, lors de la campagne des municipales, le maire de Lavaur, Bernard Carayon, a été débouté.

Son adversaire politique avait insulté le candidat de la droite tarnaise. Mais cela n’a pas suffit à faire pencher la balance du côté de la victime de la diffamation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives : les député(e)s sortant(e)s d’Occitanie peuvent-ils surfer sur un bon bilan ?

En Occitanie, 27 député(e)s sortant(e)s briguent un nouveau mandat. Quel est leur bilan ? Méritent-ils une prime au sortant ?

Palais Bourbon, Photo MaxPPP/isore

Palais Bourbon, Photo MaxPPP/isore

13 député(e)s sortant(e)s raccrochent. Parmi eux une écrasante majorité de socialistes :

  • Gers : Philippe Martin (PS).
  • Tarn : Jacques Valax (PS).
  • Haute-Garonne : Carole Delga (PS).
  • Ariège : Frédérique Massat (PS).
  • Hérault : Kléber Mesquida (PS).
  • Haute-Garonne : Patrick Lemasle (PS).
  • Haute-Garonne : Françoise Imbert (PS).
  • Gard : Patrice Prat (ex PS).
  • Gard : Dumas William (PS).
  • Pyrénées Orientales : Jacques Cresta (ex PS).
  • Pyrénées Orientales : Pierre Aylaguas (PS).
  • Lot : Jean Launay (PS).
  • Aveyron : Marie Lou Marcel (PS).

Parmi les « rescapés » de la XIVe législature et du quinquennat de François Hollande, on compte 24 député(e)s de plein exercice. Deux parlementaires d’Occitanie ont dû interrompre leur mandat et confier les « clés » à leurs suppléants. Carole Delga et Sylvia Pinel ont dû quitter le Palais Bourbon pour rentrer au gouvernement. C’est la règle. Il est donc impossible d’établir un bilan précis et complet.

Mais, pour les autres, un classement est possible. Il a été réalisé, en mai dernier, par le magazine Capital. Cette étude (publiée sous le titre « les députés qui bossent et ceux qui glandent« ) repose sur la banque de données établie par le collectif Regards Citoyens. Pendant toute la durée du mandat, une masse d’information a été collectée : la présence des député(e)s en commission, la rédaction de rapports ou encore le dépôt d’amendements, questions orales au gouvernement…

Le Blog Politique a établi un « classement dans le classement ».

A partir du classement national effectué par Capital, un classement régional a été effectué.

Valérie Rabault, députée et candidate dans le Tarn-et-Garonne, arrive en tête au niveau régional. Au plan national, la rapporteure du Budget est en 14ème position. Gérard Bapt décroche la médaille d’argent et la seconde position. Nationalement, le plus ancien candidat de France arrive en 20ème position. Et c’est un Lozérien (23ème au niveau national), Pierre Morel-A-L’Huissier, qui décroche la dernière marche du podium.

Le classement réserve une surprise. Très active médiatiquement et présidente de la commission des affaires sociales, la toulousaine Catherine Lemorton est en 12ème position par rapport à ses collègues d’Occitanie. Par rapport à l’ensemble de ses 577 collègues, Catherine Lemorton porte le dossard 265.

Que se soit régionalement ou nationalement, la Haut-Garonnaise est derrière son collègue Christophe Borgel (207ème au niveau national, 9ème par rapport aux autres député(e)s d’Occitanie).

S’agissant du tiercé de queue, on trouve une Tarnaise, un Audois et un Héraultais :

  • Linda Gourjade (439ème au niveau national, 23ème sur l’Occitanie).
  • Patrick Vignal (459ème nationalement et 24ème en Occitanie).
  • Jean-Claude Perez (492ème au niveau national et dernier régionalement).

Les mauvais élèves de la classe occitane peuvent se consoler. Les électeurs vont peut-être leur offrir une séance de rattrapage les 11 et 18 juin prochain. Mais, surtout, ils peuvent (à juste titre) relativiser. Une élection ne se gagne jamais sur un bilan. Et, s’agissant des législatives, c’est encore plus vrai.

Les étiquettes et le climat national sont déterminants.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Mai

Législatives : des mini-meetings au fil du Canal du Midi pour Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon viendra soutenir lundi 5 juin les candidats de la France Insoumise en Haute-Garonne.

Jean-Luc Mélenchon en meeting sur une péniche pendant la campagne de la présidentielle. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon en meeting sur une péniche pendant la campagne présidentielle. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon a préféré Marseille à Toulouse. Après réflexion, le leader de la France Insoumise est candidat dans la cité Phocéenne. Mais, comme le précise Liêm Hoang Ngoc (conseiller économique de Jean-Luc Mélenchon et candidat sur la 4ème circonscription), « Jean-Luc Mélenchon veut montrer qu’il n’a pas oublié les toulousains et que la France Insoumise peut avoir des députés à Toulouse. Une ville dans laquelle il a fait un excellent score pendant la présidentielle ».

Au programme, une déambulation (en péniche) sur le Canal du Midi avec 4 haltes qui seront autant de mini-meetings. Des escales judicieusement choisies et qui correspondent à une géographie politique : les 1ère, 2ème, 4ème et 9ème circonscriptions.

Ce n’est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon se déplace pour appuyer la campagne des candidats de la France Insoumise. L’ancien candidat à la présidentielle sillonne l’Hexagone. Ce n’est pas (non plus) la première fois que Jean-Luc Mélenchon transforme un périple fluvial en happening politique.

Pendant la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a pris le large entre le canal Saint Martin et le bassin de l’Arsenal.

En revanche, l’escale haute-garonnais revêt une dimension particulière, symbolique.

En effet, la France Insoumise présente deux de ses « vaisseaux amiraux » dans le département : l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, et l’expert économique de la France Insoumise, Liêm Hoang Ngoc.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Tarn : un candidat du PC aux législatives porte plainte pour des actes à caractère raciste

Le candidat du PC – Front de Gauche  sur la 2ème circonscription du Tarn porte plainte pour des actes à caractère raciste. C’est une inscription sur une affiche électorale (« la France est un pays de race blanche ») qui est en cause. Mais Rachid Touzani évoque également des rayures sur sa voiture et une banane accrochée à la portière de son véhicule.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Rachid Touzani est en campagne sous la bannière du PC et du Front de Gauche.

Depuis un mois environ, des incidents se produisent. Affiches endommagées, autocollants tricolores sur les photos du candidat communiste.

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Du côté de Rachid Touzani, l’incompréhension prédomine :

Je suis heurté. J’ai toujours essayé de faire au mieux et de m’entendre avec les gens. Je n’ai jamais eu de problème à Carmaux. Et là on s’acharne contre moi depuis des semaines. Je ne comprends pas. 10 millions de français ont voté pour Marine Le Pen et je me demande s’il y en a pas à Carmaux. Ce n’est pas moi qui est visé en tant que personne mais le candidat.

Le parti communiste tarnais a envoyé une lettre au préfet du département. Les responsables du PC 81 demandent au représentant de l’Etat de saisir la justice. De son côté, Rachid Touzani n’a pas attendu une réaction préfectorale. Sa plainte a été enregistrée ce lundi 29 mai vers 17 heures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

VIDEO – Quand Pierre Cabaré, suspendu par En Marche, appelait les élus à « l’exemplarité »

Nous avons exhumé une archive de 2001, lorsque candidat aux élections municipales à Toulouse, le candidat d’En Marche ! sur la première circonscription de la Haute-Garonne, aujourd’hui suspendu, appelait à l’exemplarité ses adversaires. Depuis il a été condamné à un an d’inéligibilité.

Pierre Cabaré en 2001 sur le plateau de France 3 à Toulouse

Pierre Cabaré en 2001 sur le plateau de France 3 à Toulouse

Quand on fait de la politique, les archives télé peuvent être cruelles. Pierre Cabaré, dont l’investiture sur la 1ère circonscription de la Haut-Garonne a été suspendue par La République en Marche, le candidat ayant omis de signaler qu’il avait été condamné en 2003 à un an d’inégibilité par le Conseil constitutionnel pour manquement au code électoral, était en 2001 sur le plateau de France 3 à Toulouse.

Ce jour-là, candidat à l’élection municipale de Toulouse (finalement, il jettera l’éponge avant le scrutin), il répond aux questions sur son projet et insiste sur « l’exemplarité » nécessaire aux élus, fustigeant, sans les nommer, les deux principaux candidats, l’UDF Philippe Douste-Blazy et le PS François Simon.

Ces gens-là devraient savoir que les citoyens réclament de l’exemplarité (…) On ne peut pas demander à un homme d’être vrai, lorsque le mensonge l’habite ».

Candidat aux élections législatives l’année suivante, Pierre Cabaré avait omis d’ouvrir un compte de campagne et de choisir un mandataire financier. Il avait été condamné à un an d’inégibilité par le Conseil constitutionnel.

Problème, il a menti (par omission) auprès d’En Marche ! en déposant sa candidature aux législatives 2017, oubliant de signaler ce fâcheux épisode.

Finalement, en 2001 Pierre Cabaré était en avance sur son temps. En 2017, ses déclarations prennent un tout autre tour. On vous le disait : les archives télé peuvent être cruelles.

FV (@fabvalery)

Enquête sur les suppléants des candidats aux législatives : comment sont-ils choisis ?

Les suppléants sont les seconds rôles des législatives. Ils labourent les marchés et distribuent des tracts. Mais, en cas de victoire, ils ne siègent pas à l’Assemblée. En Occitanie, ces « supplétifs » ne sont pas tous d’illustres inconnu(e)s. Revue de détails.

Assemblée Nationale. Photo : Max PPP/Isorel

Assemblée Nationale. Photo : Max PPP/Isorel

En Occitanie, 1166 candidats sont en piste pour les législatives. La moitié (583) ont vocation à ne jamais franchir le perron du Palais Bourbon. Aucune indemnité, une place dans l’ombre, la lourdeur d’une campagne sans la lumière médiatique. C’est la dure condition des suppléants.

Le fragile espoir de devenir député(e)s

Durant la législature qui vient de s’achever certains remplacants ont pu quitter le banc de touche. La nomination au gouvernement de Carole Delga, Philippe Martin, Kader Arif et Sylvia Pinel ont permis à leurs suppléant(e)s de devenir député(e)s.

Un de ces « heureux élus » bascule ouvertement dans le camp des « vrais » candidats. L’ancien suppléant de Carole Delga, Joël Arrivagnet décroche la tête d’affiche. La présidente de Région, qui ne se représente pas, est très présente à ses côtés et mène campagne. Mais, dans le Comminges, sur la 8éme circonscription de la Haute-Garonne, le second rôle est désormais au premier plan.

L’histoire ne se termine pas toujours aussi bien. Un suppléant peut connaître son heure de gloire (en siégeant à la place du titulaire) et finir aux oubliettes. Dans le Tarn-et-Garonne, c’est le scénario qui s’est produit entre Sylvia Pinel et Jacques Moignard. Ce dernier a pu profiter d’un bail assez long, plus de trois ans et demi. Mais les relations entre l’ex-ministre et l’ancien suppléant se sont soldées par une froide indifférence. Pour ne pas dire une impression de mépris et un sentiment de dépit du côté de Jacques Moignard.

Un vieux routier des élections décrit un tableau sombre du statut de suppléant :

C’est vraiment un truc de c… Si ça se passe bien et que le candidat est élu, c’est au revoir et merci. Et si l’élection est perdue, il faut prendre sa part de chagrin. Je n’ai jamais vu un suppléant élu.

Ingratitude et responsabilité illimitée. Le programme n’est pas vraiment attractif. Mais le code électoral est le code électoral. S’agissant des législatives 2017 comme des scrutins précédents, deux noms sont déposés en préfecture. Les affiches électorales ne comportent pas toujours (c’est même assez rare) les photos du titulaire et du suppléant. Mais c’est un ticket qui se présente face aux électeurs. Pour le composer, des critères géographiques et de représentativité sont mis en avant.

L’art et la manière de sélectionner un suppléant

La procédure de sélection peut varier. Au FN, comme le précise Frédéric Cabrolier, le candidat choisit mais le national valide.

Il faut que le suppléant soit représentatif de la circo. Mon suppléant est élu à Albi, il travaille à Castres et il est originaire de Lacaune. C’est moi qui l’ait choisi. Mais le national a validé.

Au parti socialiste, une candidate, la députée sortante Valérie Rabault, a introduit un dispositif made in Tarn-et-Garonne :

Mon ancien suppléant, Roland Garrigues, souhaite arrêter et j’ai souhaité un axe ruralité fort. J’ai voulu que mon binôme soit basé-dessus. Mon suppléant est professeur dans un lycée agricole et il a repris une exploitation. Mais j’ai voulu associer les militants et j’ai fait voté pour le binôme.

Dans les rangs de La République en Marche (LREM), la procédure de sélection reprend la méthode usuelle au PS et chez Les Républicains. Députée sortante et candidate sur la 6ème circonscription de la Haute-Garonne, Monique Iborra précise :

Ce sont les candidats qui choisissent. Généralement, on essaye de trouver quelqu’un de connu et qui peut être disponible. Le critère géographique est important. Il faut que le suppléant représente un territoire de la circo. La parité n’est pas une obligation. On peut avoir un suppléant homme et un candidat homme. Mais la parité est recommandée.

Les grands vainqueurs de cette alchimie sont les élus. C’est particulièrement vrai en Haute-Garonne avec une forte présence (chez les candidats PS) de conseillers départementaux.

Les élus locaux « champions » de la suppléance

Des candidats sélectionnent leurs suppléant(e)s sur la base de leur statut social ou de leur activité professionnelle. Ce qui revient d’ailleurs souvent au même. C’est le cas, par exemple, de la candidate LREM sur la 9ème circonscription de la Haute-Garonne, Sandrine Mörch. La nouvelle venue en politique a opté pour une recette ultra-classique et éprouvée : un médecin. Les professionnels de santé ne prescrivent pas seulement des médicaments. Ce sont des prescripteurs d’opinions qui sont au contact de la population et bénéficient d’une image positive. Tous les électeurs sont des malades en puissance et des patients potentiels. Une blouse blanche sur une affiche électorale, c’est un gage.

Mais, ce ne sont pas les médecins qui sont les grands gagnants de la course à la suppléance. Les élus locaux sont sur la 1ère marche du podium. C’est le cas dans le Tarn avec le député sortant (Alliance Centriste) Philippe Folliot. Sa suppléante est 2ème adjointe à la mairie d’Albi. Toujours dans la rubrique élu municipal, on peut citer la suppléante de la candidate PS sur la 6ème circonscription de Haute-Garonne : Camille Pouponneau a choisi la maire d’une commune.

Dans le Lot, le candidat LREM sur la 1ère circonscription, Sébastien Maurel a également opté pour une maire.

Le numéro 3 du PS et candidat sur la 9ème circonscription de la Haute-Garonne, Christophe Borgel, a pris comme suppléant le maire (PS) de Portet-sur-Garonne, Thierry Suaud. L’élu local se serait bien vu candidat à la place du candidat. Thierry Suaud bénéficie d’un lot de consolation.

En Haute-Garonne, plusieurs candidats PS donnent une prime aux conseillers départementaux de leur parti. Gérard Bapt (député sortant et candidat sur la 2ème circonscription) a une conseillère départementale comme suppléante. Martine Martinel (4ème circonscription), Kader Arif (10ème circonscription) ont également pioché dans le vivier du conseil départemental.

Dans le Gers, un candidat a également sélectionné un élu départemental. Pas n’importe lequel. Il s’agit de l’ancien ministre, député sortant et président PS du Conseil départemental Philippe Martin.

Un super-élu local comme suppléant : le président du Gers, Philippe Martin.

Les législatives 2017 sont marquées par le renouvellement. De nouveaux visages et sortants qui prennent la sortie. C’est le résultat de la loi anti-cumul. Plusieurs député(e)s PS ont quitté la scène parlementaire pour des raisons personnelles. C’est le cas dans l’Ariège de Frédérique Massat. Mais le retrait de Carole Delga et de Philippe Martin a un motif juridique. Un texte voté en février 2014 doit entrer en vigueur en juillet 2017, le cumul entre un mandat parlementaire et un exécutif local va être interdit.

Philippe Martin a préféré le Gers au Palais Bourbon. L’ancien ministre tourne la page de 12 années de séances de nuit et de travail en commission. Mais la transition se fait en douceur avec Francis Dupouey. Philippe Martin est le suppléant de son successeur (potentiel) sur la 1ère circonscription du Gers. L’ex-député livre ses premières impressions sur cette (drôle) d’expérience :

Au départ, je n’étais pas favorable à cette idée. Je voulais tourner complètement la page. Mais les militants et le candidat me l’ont demandé. Ça rassure que je sois aux côtés du candidat.Au début, cela fait une drôle d’impression. On apprend à parler en dernier. Je découvre. Et puis c’est toujours un peu frustrant. Le candidat désigné ne fait pas exactement la même campagne que l’on ferait si on était candidat.

Député ou président du Gers, Philippe Martin conserve son sens de l’humour. Il évacue, dans un éclat de rire, une hypothèse. Celle d’un jeu de billard à deux bandes. Redevenir député si son candidat (une fois élu) est nommé ministre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le tweet sexiste d’un candidat FN du Lot sur Brigitte Macron fait scandale

Emmanuel Crenne (conseiller régional FN et candidat sur la 1ère circonscription du Lot) a publié une photo comparant Brigitte Macron et Melania Trump. Un tweet jugé sexiste.

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Il s’agit de deux photos, de deux épouses de chefs d’Etat, prise lors du G7 la semaine dernière. On y voit à droite Brigitte Macron et à gauche Melania Trump. Emmanuel Crenne, secrétaire départemental du Front National dans le Lot et candidat sur la 1ère circonscription de ce département aux législatives, y a ajouté le bref texte suivant : « No comment… Tout est dit… ». 

Un tweet publié dimanche qui a suscité de nombreuses réactions, beaucoup d’internautes reprochant à son auteur son sexisme et sa vulgarité.

C’est le cas notamment du journaliste d’Europe 1 David Abiker, qui fait remarquer que le Front National est présidé par une femme :

Des twittos ont aussi souligné l’écart entre argumentation politique et le physique des épouses de dirigeants.

Et puis, il fallait s’en douter, à attaques sur le physique ont répondu d’autres attaques… sur le physique de l’auteur du tweet :

Emmanuel Crenne est un habitué des coups médiatiques. Très présent sur les réseaux sociaux, il est aussi à l’origine de l’incident qui l’avait opposé à la présidente PS de la Région Occitanie Carole Delga. Alors qu’il invectivait les élus socialistes, reprochant à leur famille politique d’avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, la présidente de Région lui avait arraché son micro pour le faire taire.

FV (@fabvalery)

24 Mai

Législatives – Lot : quand l’utilisation du label Macron conduit devant les tribunaux

Revendiquer l’étiquette Macron (sans avoir l’investiture En Marche !) peut conduire devant les tribunaux. La preuve dans le Lot.

Photo MaxPPP/Morissard

Photo MaxPPP/Morissard

La campagne des législatives ne passe pas vraiment par la confrontation des programmes. Il faut avoir une oreille sérieusement affutée pour entendre les différences et les divergences. Les débats de fond sont (furieusement) absents. En revanche, une question de forme prend le dessus et agite les esprits.

Dans plusieurs départements d’Occitanie, le label « macroniste » fait l’objet d’une (véritable) foire d’empoigne.

Dans le Tarn, un candidat revendique les valeurs du nouveau président. Pierre Laporte « barre » ses affiches électorales d’un slogan sans équivoque : une majorité pour Emmanuel Macron.

Pierre Laporte n’a pas été investi par le mouvement En Marche ! Peu importe. Le candidat tarnais place sa candidature sous les couleurs « macronistes ». Les instances départementales d’En Marche ! lancent un rappel à l’ordre.

Contacté par France 3 Occitanie, Clément Baller déclare :

Nous ne pouvons accepter qu’une confusion puisse s’instiller dans l’esprit des concitoyens. Seuls les candidats investis par La République En Marche ! peuvent légitimement faire référence à notre mouvement ou à Emmanuel Macron.

Dans le Tarn-et-Garonne, le climat est à l’apaisement. Pas de contre-attaque.

La députée sortante, Sylvia Pinel, utilise les logos du PS, du PRG et l’expression « majorité présidentielle ». La présidente des radicaux de gauche place sa campagne sous un arc-en-ciel allant de Benoît Hamon en passant par Yannick Jadot et Emmanuel Macron. Les  militants d’En Marche ! n’apprécient pas. Mais les instances départementales restent l’arme au pied.

En revanche, dans le Lot, le représentant d’Emmanuel Macron sort l’artillerie lourde. Sébastien Maurel prépare un référé devant les tribunaux. La députée (PRG) sortante, Dominique Orliac, est visée. Juridiquement le recours va faire « pschittt ». La bannière « majorité présidentielle » n’est pas une marque déposée ou un label protégé.

Tous les candidats peuvent se l’approprier. Mais le message (politique) est clair. Pas question de laisser faire un « hold-up ».

La députée En Marche ! de la Haute-Garonne, Monique Iborra, défend la ligne « lotoise » :

En Haute-Garonne, nous n’avons pas encore toutes les affiches électorales. Je ne pense pas que cela figure (ndlr l’expression majorité présidentielle). Mais quand cela se produit, il faut dénoncer une malhonnête politique et intellectuelle. C’est fait pour tromper les gens.

Le dernier sondage en date ne va pas calmer les tentatives de « captation » du label Macron. Une étude Ifop-Fiducial pour Paris-Match, Sud Radio et C News dessine une large majorité pour le nouveau locataire de l’Elysée.

De quoi rendre encore plus populaire les couleurs « macronistes ». Surtout auprès des candidats qui ne portent pas officiellement le dossard   d’En Marche !

Laurent Dubois (@laurentdub)