15 Nov

Gérard Bapt (PS) candidat à sa propre succession aux législatives

INFO LE BLOG POLITIQUE DE FRANCE 3 – Le député de Haute-Garonne, plus ancien député de France, a mis fin au suspense : il est candidat à l’investiture PS sur la deuxième circonscription et à sa propre succession à l’Assemblée Nationale. Face à lui, dans son propre camp, ça se bouscule.

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

Gérard Bapt repart au combat. Le député de la 2ème circonscription de la Haute-Garonne a indiqué au Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées qu’il va solliciter une nouvelle fois l’investiture du parti socialiste pour les législatives de 2017. Le dépôt des candidatures auprès de la fédération départementale du PS s’est ouvert lundi 14 novembre et sera clos le vendredi 18 novembre.

Malgré une résolution « anti-Bapt »

Elu depuis 1978 (avec une interruption entre 1993 et 1997), Gérard Bapt va donc solliciter l’investiture pour son 9ème mandat (après ses victoires en 1978, 1981, 1986, 1988, 1997, 2002, 2007 et 2012). Pourtant, parmi ses « amis » socialistes, beaucoup l’auraient bien poussé vers une « retraite parlementaire bien méritée ».

Ainsi, en septembre dernier, le PS de Haute-Garonne avait-il adopté une « résolution anti-Bapt ». Un texte qui exige des candidats à l’investiture PS dans le département qu’ils s’engagent à ne faire que 3 mandats (15 ans). Mais le texte n’est pas très clair : il ne peut s’appliquer rétroactivement.

De plus, le texte de la fédération du PS 31 est une simple résolution, sans portée statutaire. Pour acquérir une portée « normative », impérative ou simplement contraignante, la résolution adoptée en conseil fédéral doit être validée au niveau national. Selon nos informations, Gérard Bapt a eu une discussion avec les instances nationales de son parti. Le député de la Haute-Garonne a obtenu des garanties. La résolution du PS 31 va rester lettre morte. Un proche de Jean-Christophe Cambadélis précise : « si on doit appliquer cette prétendue règle, Jean-Marc Ayrault, Jean-Marie Le Guen ou même Camba ne pourraient pas être candidats en Haute-Garonne. Ceux qui ont poussé ce texte se croient dans le cadre d’une élection départementale« .

Etienne Morin, candidat « officiel » ?

En coulisses, des socialistes au bras long se sont activés pour pousser la candidature d’Etienne Morin, prof d’économie. C’est lui qui sera en quelques sortes le « candidat officiel » face à Gérard Bapt dans la bataille pour l’investiture socialiste. Un candidat officiel qui est dans la ligne majoritaire de la fédération haute-garonnaise : le courant Montebourg. Etienne Morin bénéficie également du soutien précieux et puissant d’un membre du cabinet du président du département de la Haute-Garonne : Henri Matéos.

Depuis l’élection du nouveau conseil départemental, en 2015, les affaires du PS 31 se règlent (largement) au sein de l’hôtel du département. L’appui d’Henri Matéos vaut « label » fédéral.

Dans l’entourage du député sortant, on s’est inquiété de voir se multiplier ces derniers mois les nouvelles cartes d’adhérents dans les sections de la circonscription. De quoi « gonfler » le vote Morin ? Mais Gérard Bapt semble avoir fait ses comptes et ne pas être trop inquiet de l’issue : il compte de nombreux fidèles parmi les militants socialistes dont beaucoup saluent sa force de travail parlementaire, notamment sur les dossiers de la santé.

Selon l’entourage du député de la Haute-Garonne, les instances nationales sont également favorables à une nouvelle candidature de Gérard Bapt. Deux raisons. La première est liée au bilan. Gérad Bapt est connu et reconnu pour son assiduité mais surtout pour son action sur des dossiers médicaux médiatiques : Mediator, Bisphénol…

La seconde raison est beaucoup plus politique. Gérard Bapt est proche de Manuel Valls. Il assiste aux déjeuner des « Réformateurs », le courant du premier ministre. Pour le locataire de Matignon, ce n’est pas le moment de perdre un soutien. Manuel Valls se prépare à une éventuelle candidature à la présidentielle. Emmanuel Macron va entrer dans la course à l’Elysée. L’officialisation de sa candidature est une question de jour et ses troupes reçoivent déjà le matériel de campagne pour aller sur les marchés. Dans ce contexte, Gérard Bapt peut espérer un de Paris… contre les instances départementales du PS 31.

Des candidats déclarés, d’autres qui renoncent, des incertitudes

Y aura-t-il d’autres candidats socialistes face à Gérard Bapt et à Etienne Morin ? Certains s’étaient déclarés candidats, comme Emmanuel Auger, ancien président du Comité de Ville (le regroupement de toutes les sections socialistes de Toulouse) et proche collaborateur de Jacques Oberti, le président du Sicoval (communauté de communes du sud-est toulousain). Mais il indique ce mardi au Blog Politique qu‘il se range derrière la candidature de Gérard Bapt qu’il soutiendra, « le seul à pouvoir sauver la circonscription pour la gauche ». 

Didier Cujives, le maire de Paulhac et conseiller départemental, confirme ce mardi au Blog Politique qu’il va se lancer dans la bataille. Ce proche d’Arnaud Montebourg se dit « plus que jamais candidat ».

Jean-Jacques Mirassou (ancien élu à la mairie de Toulouse et ancien sénateur) ménage quant à lui le suspense : « Je ferai connaître ma position aux militants socialistes avant d’en parler à la presse » a-t-indiqué au Blog Politique ce mardi. Selon nos informations, Jean-Jacques Mirassou faisait dépendre sa candidature d’un retrait de Gérard Bapt. L’ancien sénateur pourrait se redéployer sur la 7ème circonscription.

Enfin de son côté, Jean-Paul Makengo, ancien adjoint de Pierre Cohen au Capitole et ex-conseiller régional, un temps très intéressé, indique au Blog Politique ce mardi qu’il renonce à briguer l’investiture PS en raison de ses nouvelles activités professionnelles.

Fabrice Valéry (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub)