On connaît désormais l’ensemble des candidats qui briguent l’investiture socialiste pour les législatives dans la Haute-Garonne. Et dans certaines circonscriptions, la lutte s’annonce fratricide.
Alors que la France a les yeux tournés vers la primaire de la droite et la bataille finale entre François Fillon et Alain Juppé, le parti socialiste organise ses « primaires » internes (réservée aux militants à jour de cotisation et ayant adhéré au plus tard le 8 juin dernier) pour les législatives de juin prochain.
Maintenant que le dépôt des candidatures est clos, on connaît les 23 candidatures (pour 10 députés dans le département). Il y a quelques surprises. Revue d’effectifs.
1ère circonscription :
La députée sortante Catherine Lemorton (suppléant : Jean-Michel Fabre) est seule en lice. Elle va donc repartir pour un troisième mandat consécutif avec face à elle comme candidat des Républicains François Chollet, l’adjoint de Jean-Luc Moudenc au Capitole.
2ème circonscription :
Ça se bouscule sur cette circonscription du nord-est toulousain. Après avoir longtemps ménagé le suspense sur sa candidature, le député sortant Gérard Bapt a finalement décidé, comme nous le révélions en exclusivité ici-même la semaine dernière, de repartir pour briguer un…. neuvième mandat (il est député depuis 1978 !). Il aura comme suppléante Sabine Geil-Gomez, la maire PS de Pechbonnieu.
Mais de nombreux autres candidats PS s’y verraient bien : Jean-Jacques Mirassou (suppléante : Céline Moretto), l’ancien sénateur et actuel conseiller départemental a longtemps hésité. Il part finalement à la bataille sur la « 2 » après avoir tenté de s’exfiltrer sur la 7ème circonscription.
Bertrand Monthubert (avec comme suppléante Stéphanie Calas) se lance aussi dans la course à l’investiture. L’ancien président de l’université Paul Sabatier et conseiller régional est actuellement le suppléant de… Gérard Bapt !
Etienne Morin (suppléante : Maryse Auger) apparaît comme le candidat « officiel » des instances départementales. Il a été conseiller municipal de Toulouse de 2008 à 2014.
En revanche, Didier Cujives, le maire de Paulhac et conseiller départemental, qui nous affirmait la semaine dernière être « plus que jamais candidat » après l’annonce de candidature de Gérard Bapt et démentait la rumeur selon laquelle il se retirait, a finalement… jeté l’éponge !
3ème circonscription :
Cette circonscription, majoritairement toulousaine mais qui court aussi dans la « campagne » jusqu’à Verfeil, a été réservée à une femme par le PS. Ce sont Isabelle Hardy (suppléant : Daniel Calas), conseillère municipale et métropolitaine de Toulouse et ancienne adjointe au maire Pierre Cohen de 2008 à 2014, et Hélène Rouch (suppléant : Frédéric Metche), présidente de la FCPE 31 et conseillère municipale de Castanet-Tolosan, qui vont s’affronter pour l’investiture PS.
La « gagnante » aura la difficile mission de tenter de reprendre la circonscription à Laurence Arribagé, la présidente de LR 31, qui a succédé à Jean-Luc Moudenc élu en 2012 sur une circo largement redessinée pour la droite.
4ème circonscription :
La députée sortante Martine Martinel est seule en lice avec son suppléant Jean-Louis Llorca.
5ème circonscription :
La sortante François Imbert ne se représentant pas, cette circonscription réservée à une femme, verra s’affronter deux élues du Conseil départemental. Ambiance ! Sandrine Floureusses (suppléant : Daniel Régis), vice-présidente du département en charge de l’emploi et de la diversification économique sera opposée à Véronique Volto (suppléant : Lionel Marquier), vice-présidente chargée de l’action sociale !
6ème circonscription :
La situation est complexe dans cette circo réservée à une femme par le PS. Car la sortante est exlue du parti socialiste : pour avoir soutenu Philippe Saurel et non Carole Delga lors de la campagne des Régionales en 2015, Monique Iborra ne peut donc briguer l’investiture socialiste. Mais elle sera tout de même candidate aux législatives, sans aucun doute sous les couleurs d’Emmanuel Macron.
Face à elle, il faut donc trouver une candidate officiellement estampillée PS. Au conseil départemental, décidément très influent dans cette distribution des cartes législatives, on pousse la candidature de Camille Pouponneau (suppléante : Fabienne Vitrice), jeune élue départementale. Elle aura face à elle, Sylvie Clarac (suppléante : Rita Di Giovani).
7ème circonscription :
Là encore, il s’agit de tenter de succéder à un sortant, Patrick Lemasle, qui ne se représente pas. Elu de ce secteur, le patron de la fédération PS de Haute-Garonne Sébastien Vincini a finalement renoncé à se présenter. Mais la concurrence va être rude.
David Olivier Carlier (suppléant : Gilles Dadou), qui vient d’être recruté au Conseil régional, est en lice, ainsi que le militant de Cugnaux Jean-Louis Dupin, celui de Muret Jacques Girma, sa collègue muretaine Elisabeth Sere et la conseillère régionale Marie-Caroline Tempesta.
8ème circonscription :
Suppléant de Carole Delga, qui ne se représente pas, et même député pendant que cette dernière était au gouvernement, Joël Aviragnet (suppléant : Marie-Claiure Uchan) est candidat à l’investiture PS. Il est clairement le choix de la présidente de la Région pour tenter de lui succéder à l’Assemblée nationale.
Mais deux autres candidats auront leur carte à jouer : Paul-Marie Blanc (suppléante : Michèle Brun) le maire de Bérat et Louis Ferré (suppléante : Maryline Soldeville), le maire de Luchon.
9ème circonscription :
« Auto-parachuté » en 2012 sur cette circonscription haut-garonnaise que le PS l’avait réservée à une femme, Christophe Borgel, numéro 3 du PS, se représente pour un deuxième mandat de député. Contrairement à d’autres sortants comme Martine Martinel, Kader Arif ou Catherine Lemorton, il aura un candidat en face de lui pour l’investiture PS.
Si Christophe Lubac, maire de Ramonville, et Thierry Suaud, maire de Portet-sur-Garonne, qui avaient envisagé un temps de briguer l’étiquette PS face à Christophe Borgel ont finalement renoncé, c’est Arnaud Mandement (suppléante : Françoise Pouget) qui s’y colle. Arnaud Mandement est militant PS à… Rodez, dans l’Aveyron !
10ème circonscription :
Enfin, Kader Arif (suppléante : Emilienne Poumirol) député sortant et ancien ministre, seul en course dans la 10ème circoncription, obtiendra l’investiture PS pour tenter de briguer un second mandat.
Les militants socialistes voteront le 8 décembre (second tour si besoin le 9) pour désigner leur candidat par circonscription, avant les investitures nationales mi-décembre. Les candidats pourront alors (enfin) se mettre en campagne, avant la primaire présidentielle de la gauche prévue en janvier, et plus de six mois après les candidats LR qui ont été investis par leur parti avant l’été, même si la probable victoire de François Fillon à la primaire de la droite pourrait conduire à revoir (à la marge) ses investitures.
Fabrice Valéry (@fabvalery)