23 Juil

Hommages à Pierre Fabre

@ afp

« Au-delà de Castres et du Tarn, son deuil est celui de toute la région Midi-Pyrénées. »Martin Malvy, président PS de la région.

« Durant de très longues années, ce visionnaire aura été la figure de proue de l’industrie tarnaise. Profondément attaché à son Tarn natal, à cette ville de Castres qu’il aimait tant, Pierre Fabre, grâce à son esprit d’entreprise et son aura, a fait rayonner notre département dans 130 pays autour du monde. » Thierry Carcenac, président PS du conseil général du Tarn.

« Il incarnait la générosité, l’intelligence visionnaire, le respect de chacun, la fidélité et l’amour de ses racines. J’avais pour lui une affection filiale et une admiration sans limites.» Bernard Carayon, maire UMP de Lavaur.

« Profondément attaché à son territoire, Pierre Fabre était non seulement un entrepreneur-modèle mais aussi un profond humaniste doublé d’un grand mécène. Le Tarn, Toulouse et Midi-Pyrénées lui doivent beaucoup. » Gérard Trémèges, maire PRV de Tarbes, Conseiller régional.

« Il a été l’un des moteurs les plus précieux de l’Oncopôle en y implantant, le premier, son laboratoire de recherche. » Pierre Cohen, maire PS de Toulouse.

« Le beau projet d’avenir que constitue le Canceropôle-Oncopole n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien sans faille de Pierre FABRE. Je m’incline devant sa mémoire. » Jean-Luc Moudenc, député UMP de Haute-Garonne

« La Fondation qu’il a su créer doit assurer avec sa famille, les cadres dirigeants et les collaborateurs la pérennité des activités d’un groupe de 10 000 salariés. » Jean-Louis CHAUZY, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional.

« Il nous reste à présent à achever collectivement son dernier combat qu’il n’a vu que s’esquisser, le désenclavement de sa ville natale. Le mener à terme est plus qu’une nécessité, maintenant c’est un devoir ». Philippe Folliot, député UDI du Tarn.

18 Juil

Larzac, un modèle à suivre ?

Et si le Larzac était l’exemple à suivre en matière d’agriculture paysanne autogérée ? La question se pose cette semaine avec la visite en Aveyron du ministre de l’agriculture. Stéphane Le Foll se rend ce jeudi à la ferme des Baumes à Millau. Il y prorogera le bail accordé à la société civile des terres du Larzac. La SCTL gère 6300 hectares de terres appartenant à l’Etat sur le plateau.

Petit retour en arrière…. 1971 : un mouvement se fait jour, non seulement sur le Larzac mais dans l’ensemble du pays, contre l’extension d’un camp militaire. La centaine d’agriculteurs du départ va être rejointe par des dizaines de milliers de jeunes militants voulant lutter contre le militarisme et le capitalisme. Un combat gagné en 1981 lorsque François Mitterrand annonce l’abandon du projet militaire et le retour des terres à une vocation agricole.

Stéphane Le Foll (photo Bertrand Guay / AFP)

Ainsi en 1985, un bail emphytéotique est signé avec la société civile des terres du Larzac. De jeunes agriculteurs s’installent alors avec le devoir d’entretenir le territoire et d’y développer une agriculture et un élevage respectueux de l’environnement. « Cela a permis d’augmenter de 20% le nombre de paysans » sur le secteur explique José Bové un des trois gérants de la SCTL. Le futur leader d’EELV aux prochaines élections européennes présente aujourd’hui ce système comme « un modèle d’autogestion ». Chaque année, la société civile paie 4500 euros à l’Etat, un prix modique.

Alors que va permettre cette signature de jeudi avec le ministre de l’agriculture ? Tout simplement de rallonger cet accord jusqu’en 2083. « C’est très important pour nous » confirme le secrétaire national de la Confédération Paysanne. « Nous sommes nombreux à prendre notre retraite d’ici à 5 ans. Le prolongement de ce bail va permettre de couvrir l’intégralité de la carrière des jeunes qui vont s’installer à notre place » argumente Christian Roqueirol.

Au-delà de cette nouvelle génération, l’agriculture du plateau joue aussi son avenir sur les modèles économiques qu’elle met en place. « Nous développons des coopératives notamment une de bergers et une autre autour de la viande. Nous avons aussi crée un groupement de vétérinaires nous permettant de ne plus être facturés à l’acte mais à un prix de groupe » explique le syndicaliste agricole. Des initiatives que la Confédération Paysanne va exposer à Stéphane Le Foll et aimerait voir se développer ailleurs dans le pays.

Un échange qui s’effectuera lors d’un déjeuner à la mairie de Millau en présence d’élus et des autres instances professionnelles agricoles. Entre l’entrecôte d’Aubrac et un morceau de Laguiole, Christian Roqueirol aimerait aussi touché un mot du projet de l’aéroport de Notre Dame au Ministre. Histoire de ne pas oublier la tradition de la lutte impulsée sur le Larzac…

14 Juil

Pierre-Nicolas Bapt, les relations PS-PRG : « ça commence à être pénible »

Pierre-Nicolas Bapt. Secrétaire Général PRG 31. Photo L.Dubois/France3MidiPyrénées

Un feu d’artifice deux jours avant le 14 juillet. Vendredi dernier, Jean-Michel Baylet a lancé, dans les colonnes du Figaro, un bouquet de critiques. Le président du PRG revendique le statut d’allié fidèle et loyal du PS. Mais, il a tiré des fusées perforantes contre l’action législative du gouvernement. Textes bâclés. Contestation de la loi sur la transparence de la vie politique. Opposition ferme et assumée contre la réforme limitant le cumul des mandats. En plein été, Jean-Michel Baylet habille ses « amis » socialistes pour l’hiver.

A Toulouse, dans les locaux du PRG 31, les propos du « patron » sont bien accueillis. Le secrétaire général du parti, Pierre-Nicolas Bapt, est sur la même ligne. A quelques mois des municipales, le PS reste un partenaire naturel. Au Capitole, des élus PRG ont soutenu l’action de Pierre Cohen. A la rentrée, la question d’un ticket commun va concrètement se poser. Il va falloir négocier. Obtenir des places. Et, si possible, gagner des sièges supplémentaires. De plus, une épée de Damoclès plane sur les relations PS-PRG. Une épée en carton-pâte. La candidature virtuelle du sénateur Plancade n’est pas sérieuse. Elle est fantasque. Et, si elle se concrétise un jour, elle se noiera dans les basses eaux du premier tour. Mais, en attendant le naufrage, la galère Plancade inquiète ses camarades. Elle peut torpiller les relations entre les Radicaux de Gauche et Le Capitole. Une dissidence durcirait un Pierre Cohen connu pour sa dureté dans les négociations.

Dans ce contexte, Pierre -Nicolas Bapt pourrait faire profil-bas. A Toulouse, le feu couve sous la cendre. Inutile de jeter du napalm. Et pourtant. Pierre-Nicolas Bapt souffle sur les braises. » Ce n’est pas le tout de dire, comme Harlem Désir, que le PS veut des listes unitaires aux municipales. Quand on n’est pas d’accord avec les socialistes sur certains textes, on se fait traiter de tous les noms. Ça commence à être pénible ». Pierre-Nicolas Bapt revendique une solidarité gouvernementale. Mais, pour lui, « être solidaire ne signifie pas être un marchepied ».

Laurent Dubois

Pierre-Nicolas Bapt, les relations PS-PRG : « ça commence à être pénible »

Pierre-Nicolas Bapt. Secrétaire Général PRG 31. Photo L.Dubois/France3MidiPyrénées

Un feu d’artifice deux jours avant le 14 juillet. Vendredi dernier, Jean-Michel Baylet a lancé, dans les colonnes du Figaro, un bouquet de critiques. Le président du PRG revendique le statut d’allié fidèle et loyal du PS. Mais, il a tiré des fusées perforantes contre l’action législative du gouvernement. Textes bâclés. Contestation de la loi sur la transparence de la vie politique. Opposition ferme et assumée contre la réforme limitant le cumul des mandats. En plein été, Jean-Michel Baylet habille ses « amis » socialistes pour l’hiver.

A Toulouse, dans les locaux du PRG 31, les propos du « patron » sont bien accueillis. Le secrétaire général du parti, Pierre-Nicolas Bapt, est sur la même ligne. A quelques mois des municipales, le PS reste un partenaire naturel. Au Capitole, des élus PRG ont soutenu l’action de Pierre Cohen. A la rentrée, la question d’un ticket commun va concrètement se poser. Il va falloir négocier. Obtenir des places. Et, si possible, gagner des sièges supplémentaires. De plus, une épée de Damoclès plane sur les relations PS-PRG. Une épée en carton-pâte. La candidature virtuelle du sénateur Plancade n’est pas sérieuse. Elle est fantasque. Et, si elle se concrétise un jour, elle se noiera dans les basses eaux du premier tour. Mais, en attendant le naufrage, la galère Plancade inquiète ses camarades. Elle peut torpiller les relations entre les Radicaux de Gauche et Le Capitole. Une dissidence durcirait un Pierre Cohen connu pour sa dureté dans les négociations.

Dans ce contexte, Pierre -Nicolas Bapt pourrait faire profil-bas. A Toulouse, le feu couve sous la cendre. Inutile de jeter du napalm. Et pourtant. Pierre-Nicolas Bapt souffle sur les braises. » Ce n’est pas le tout de dire, comme Harlem Désir, que le PS veut des listes unitaires aux municipales. Quand on n’est pas d’accord avec les socialistes sur certains textes, on se fait traiter de tous les noms. Ça commence à être pénible ». Pierre-Nicolas Bapt revendique une solidarité gouvernementale. Mais, pour lui, « être solidaire ne signifie pas être un marchepied ».

Laurent Dubois

Midi-Pyrénées candidate à une expérimentation audiovisuelle

Dominique Salomon, présidente de la commission sur l'avenir de l'audiovisuel régional

 

L’aéronautique, la santé. Et maintenant : l’audiovisuel. Midi-Pyrénées est une terre d’innovation. La Région est connue et reconnue pour  ses A 350 et son Cancéropôle. Elle ajoute une rubrique :  la télévision régionale. 

Il ne faut rien exagérer. Inutile de transposer, en bord de Garonne, une spécialité de la Canebière. L’innovation en question est politique. Elle se résume à un rapport et à une commission. Elle se limite  au rapport d’une commission. 

Néanmoins, le document débouche sur une préconisation phare. Il couche, sur le papier, un projet original : l’expérimentation, en Midi-Pyrénées, d’un France 3 vraiment régional. 

Retour, avec la présidente de la commission, Dominique Salomon, sur ce projet. 

« De la mi-janvier à la fin juin« , l’élue  PRG a mené auditions et réflexions. La Bretagne a ouvert le dossier de l’audiovisuel régional. L’Association des Régions de France s’est penchée sur le sujet. Pour les élus régionaux de l’Hexagone, la télévision  n’est pas un objet non identifié. Néanmoins, en Midi-Pyrénées, les travaux ont été particulièrement importants. Et même imposants. 

Le Conseil Régional a réuni, pendant des semaines, toutes les tendances politiques au sein d’une commission spéciale. Et, dès le départ, l’objectif n’est pas une simple radiographie. Comme le souligne Dominique Salomon, « le but était de proposer des pistes et si possible des préconisations ». « Comprendre les enjeux et notamment y voir plus clair dans les problématiques de France Télévisions » était une étape indispensable. 

« Dans un contexte très particulier de tension sociale à France 3 et de problèmes à Télé Toulouse » Dominique Salomon et ses collègues ont commencé leurs travaux par une phase de défrichage. « A marche forcée, pendant 5 mois, toutes les semaines, (les élus midi-pyrénéens) ont mené 2 à 3 auditions de responsables syndicaux et éditoriaux, de représentants de la filière formation et production ». Ce marathon des mots et des maux a permis aux élus régionaux de se forger une opinion. Ils ont pu entendre l’analyse des professionnels du secteur et cerner les problèmes de l’audiovisuel régional. 

Après la consultation, l’action. Ou plutôt la rédaction. Dominique Salomon « recherchai(t) le consensus sur un sujet qui n’est ni de droite, ni de gauche ». Elle n’a pas été déçue. « Aucun point n’a donné lieu à des oppositions très marquées« . Le Front de Gauche, Europe Écologie, l’UMP, le PS et le PRG ont dressé « un constat partagé« . Notamment sur la place du service public dans le paysage audiovisuel régional. Le rapport a été adopté à l’unanimité.  Ce n’était pas évident. Un tel unanimisme est même rare. Mais, eu égard le déroulement des débats, « c’était prévisible« . 

La teneur du rapport n’est pas étranger à ce front uni. Les conclusions sont parfois audacieuses. Les conseillers régionaux sont prêts à soutenir une expérimentation s’agissant de France 3. Accroissement du temps d’antenne. Passage « de l’actuel décrochage régional à un accrochage national« . Mais Dominique Salomon insiste. D’après elle, les préconisations sont « réalistes et équilibrées« . Il s’agit de « préconisations de bon sens qui permettent de rationaliser, mutualiser, mettre en réseau ».  Le rapport « est très prudent, parfois au conditionnel et avec beaucoup de précautions dans les préconisations« . 

Ainsi, s’agissant de l’expérimentation, « il faudra des moyens de l’Etat« . Le rapport envisage la signature d’un Contrat d’Objectifs et de Moyens avec France Télévisions. Mais « l’Etat doit transférer des ressources  financières« . 

Dominique Salomon passe maintenant le relai. Elle « lance un appel aux parlementaires de Midi-Pyrénées« . Le président Malvy a publiquement acté et politiquement endossé le rapport de la Commission Salomon. C’est maintenant aux députés et sénateurs de la Région « de s’engager et d’appuyer » les préconisations auprès du gouvernement. Si cette mobilisation réussie, « ce sera l’apothéose. La Région Midi-Pyrénées aura totalement réussie ». 

Laurent Dubois

Midi-Pyrénées candidate à une expérimentation audiovisuelle

Dominique Salomon, présidente de la commission sur l'avenir de l'audiovisuel régional

 

L’aéronautique, la santé. Et maintenant : l’audiovisuel. Midi-Pyrénées est une terre d’innovation. La Région est connue et reconnue pour  ses A 350 et son Cancéropôle. Elle ajoute une rubrique :  la télévision régionale. 

Il ne faut rien exagérer. Inutile de transposer, en bord de Garonne, une spécialité de la Canebière. L’innovation en question est politique. Elle se résume à un rapport et à une commission. Elle se limite  au rapport d’une commission. 

Néanmoins, le document débouche sur une préconisation phare. Il couche, sur le papier, un projet original : l’expérimentation, en Midi-Pyrénées, d’un France 3 vraiment régional. 

Retour, avec la présidente de la commission, Dominique Salomon, sur ce projet. 

« De la mi-janvier à la fin juin« , l’élue  PRG a mené auditions et réflexions. La Bretagne a ouvert le dossier de l’audiovisuel régional. L’Association des Régions de France s’est penchée sur le sujet. Pour les élus régionaux de l’Hexagone, la télévision  n’est pas un objet non identifié. Néanmoins, en Midi-Pyrénées, les travaux ont été particulièrement importants. Et même imposants. 

Le Conseil Régional a réuni, pendant des semaines, toutes les tendances politiques au sein d’une commission spéciale. Et, dès le départ, l’objectif n’est pas une simple radiographie. Comme le souligne Dominique Salomon, « le but était de proposer des pistes et si possible des préconisations ». « Comprendre les enjeux et notamment y voir plus clair dans les problématiques de France Télévisions » était une étape indispensable. 

« Dans un contexte très particulier de tension sociale à France 3 et de problèmes à Télé Toulouse » Dominique Salomon et ses collègues ont commencé leurs travaux par une phase de défrichage. « A marche forcée, pendant 5 mois, toutes les semaines, (les élus midi-pyrénéens) ont mené 2 à 3 auditions de responsables syndicaux et éditoriaux, de représentants de la filière formation et production ». Ce marathon des mots et des maux a permis aux élus régionaux de se forger une opinion. Ils ont pu entendre l’analyse des professionnels du secteur et cerner les problèmes de l’audiovisuel régional. 

Après la consultation, l’action. Ou plutôt la rédaction. Dominique Salomon « recherchai(t) le consensus sur un sujet qui n’est ni de droite, ni de gauche ». Elle n’a pas été déçue. « Aucun point n’a donné lieu à des oppositions très marquées« . Le Front de Gauche, Europe Écologie, l’UMP, le PS et le PRG ont dressé « un constat partagé« . Notamment sur la place du service public dans le paysage audiovisuel régional. Le rapport a été adopté à l’unanimité.  Ce n’était pas évident. Un tel unanimisme est même rare. Mais, eu égard le déroulement des débats, « c’était prévisible« . 

La teneur du rapport n’est pas étranger à ce front uni. Les conclusions sont parfois audacieuses. Les conseillers régionaux sont prêts à soutenir une expérimentation s’agissant de France 3. Accroissement du temps d’antenne. Passage « de l’actuel décrochage régional à un accrochage national« . Mais Dominique Salomon insiste. D’après elle, les préconisations sont « réalistes et équilibrées« . Il s’agit de « préconisations de bon sens qui permettent de rationaliser, mutualiser, mettre en réseau ».  Le rapport « est très prudent, parfois au conditionnel et avec beaucoup de précautions dans les préconisations« . 

Ainsi, s’agissant de l’expérimentation, « il faudra des moyens de l’Etat« . Le rapport envisage la signature d’un Contrat d’Objectifs et de Moyens avec France Télévisions. Mais « l’Etat doit transférer des ressources  financières« . 

Dominique Salomon passe maintenant le relai. Elle « lance un appel aux parlementaires de Midi-Pyrénées« . Le président Malvy a publiquement acté et politiquement endossé le rapport de la Commission Salomon. C’est maintenant aux députés et sénateurs de la Région « de s’engager et d’appuyer » les préconisations auprès du gouvernement. Si cette mobilisation réussie, « ce sera l’apothéose. La Région Midi-Pyrénées aura totalement réussie ». 

Laurent Dubois

10 Juil

Cumulards

Assemblée Nationale

C’était la proposition n°48 du programme de François Hollande. L’Assemblée Nationale vient d’adopter le projet loi sur le non-cumul des mandats en première lecture. Pour résumer à compter de 2017, aucun sénateur, député ou député européen ne pourra être maire, adjoint au maire, président ou vice-président d’un département, d’une région ou d’une intercommunalité. Il était temps me diront certains d’entre vous et je ne suis pas loin de partager leur avis. Le rapporteur de ce projet de loi se félicite :

« C’est un signe fort pour ce qui restera une des lois majeures du quinquennat et qui sera j’en suis sûr une révolution démocratique pour le Parlement ».
Ne prenons toutefois pas feu, et comme à notre habitude, enfonçons la plume là où ça fait mal. Parmi les Socialistes, certains ont demandé des aménagements. Carole Delga ainsi que deux autres députés de la majorité a déposé un amendement pour que le non cumul ne concerne que les maires de communes de plus de 3500 habitants. En vain pour la députée du Comminges. En parlant de maires, pourquoi cette loi ne pourrait-elle s’appliquer dès le prochain scrutin des Municipales ? Manuel Valls l’avait même suggéré. Le Ministre de l’Intérieur n’a pas été entendu. Jean-Luc Moudenc avait même déposé un amendement en ce sens. L’amendement du député UMP de Toulouse ayant été rejeté, ce dernier a trouvé là un bon prétexte pour s’abstenir.
A noter qu’à l’UMP, tous les députés y compris Bruno Lemaire, sont rentrés dans le rang pour s’opposer à cette loi. Une loi qui, donc, aurait pu aller beaucoup plus loin. Christophe Borgel aurait aimé faire passer dans le pack non-cumul, une limitation des mandats à trois successifs. On lui a fait comprendre qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Imaginez quand même que Christian Poncelet, ancien président du Sénat de droite, totalise ainsi 147 ans de mandats électifs depuis son entrée dans la vie politique en 1962. Même Jeannie Longo ne fera jamais mieux en termes de longévité…
Le texte doit maintenant passer à la rentrée devant le Sénat, et là ça va être une autre paire de manche pour la majorité. Les sénateurs sont vent debout depuis plusieurs mois contre cette loi arguant du fait qu’ils sont avant tout les représentants des collectivités locales. Côté PRG notamment, il n’est pas dit que les voix soient garanties quand on entend Jean-Michel Baylet.
« Dans la période de grande difficulté que vivent nos concitoyens, je ne suis pas sûr que ce soit le moment de briser le lien de proximité entre les élus et leurs administrés »
argumente le sénateur et président du Conseil Général du Tarn et Garonne. Le président du Parti Radical de Gauche estime enfin qu’avant de parler du cumul, il vaudrait mieux débattre de la décentralisation et du statut de l’élu.
Et l’on rejoint là un des points mis en avant par les pro-cumuls : si cette loi est votée, le Parlement sera affaibli parce que n’y entreront plus que des fonctionnaires ou des apparatchiks ». Je pense que ces derniers n’ont pas attendu cette loi pour siéger, non ? Bref à l’arrivée, tous les prétextes sont bons pour continuer à cumuler… Mais pour Christophe Borgel, « avec 300 voix dès cette première lecture (NDR à l’Assemblée Nationale), la majorité absolue qui sera nécessaire en deuxième lecture a d’ores et déjà été atteinte ». Rendez-vous à la rentrée au Sénat. D’ici là, les cumulards ont toutes les grandes vacances pour trouver une riposte…

Cumulards

Assemblée Nationale

C’était la proposition n°48 du programme de François Hollande. L’Assemblée Nationale vient d’adopter le projet loi sur le non-cumul des mandats en première lecture. Pour résumer à compter de 2017, aucun sénateur, député ou député européen ne pourra être maire, adjoint au maire, président ou vice-président d’un département, d’une région ou d’une intercommunalité. Il était temps me diront certains d’entre vous et je ne suis pas loin de partager leur avis. Le rapporteur de ce projet de loi se félicite :

« C’est un signe fort pour ce qui restera une des lois majeures du quinquennat et qui sera j’en suis sûr une révolution démocratique pour le Parlement ».
Ne prenons toutefois pas feu, et comme à notre habitude, enfonçons la plume là où ça fait mal. Parmi les Socialistes, certains ont demandé des aménagements. Carole Delga ainsi que deux autres députés de la majorité a déposé un amendement pour que le non cumul ne concerne que les maires de communes de plus de 3500 habitants. En vain pour la députée du Comminges. En parlant de maires, pourquoi cette loi ne pourrait-elle s’appliquer dès le prochain scrutin des Municipales ? Manuel Valls l’avait même suggéré. Le Ministre de l’Intérieur n’a pas été entendu. Jean-Luc Moudenc avait même déposé un amendement en ce sens. L’amendement du député UMP de Toulouse ayant été rejeté, ce dernier a trouvé là un bon prétexte pour s’abstenir.
A noter qu’à l’UMP, tous les députés y compris Bruno Lemaire, sont rentrés dans le rang pour s’opposer à cette loi. Une loi qui, donc, aurait pu aller beaucoup plus loin. Christophe Borgel aurait aimé faire passer dans le pack non-cumul, une limitation des mandats à trois successifs. On lui a fait comprendre qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Imaginez quand même que Christian Poncelet, ancien président du Sénat de droite, totalise ainsi 147 ans de mandats électifs depuis son entrée dans la vie politique en 1962. Même Jeannie Longo ne fera jamais mieux en termes de longévité…
Le texte doit maintenant passer à la rentrée devant le Sénat, et là ça va être une autre paire de manche pour la majorité. Les sénateurs sont vent debout depuis plusieurs mois contre cette loi arguant du fait qu’ils sont avant tout les représentants des collectivités locales. Côté PRG notamment, il n’est pas dit que les voix soient garanties quand on entend Jean-Michel Baylet.
« Dans la période de grande difficulté que vivent nos concitoyens, je ne suis pas sûr que ce soit le moment de briser le lien de proximité entre les élus et leurs administrés »
argumente le sénateur et président du Conseil Général du Tarn et Garonne. Le président du Parti Radical de Gauche estime enfin qu’avant de parler du cumul, il vaudrait mieux débattre de la décentralisation et du statut de l’élu.
Et l’on rejoint là un des points mis en avant par les pro-cumuls : si cette loi est votée, le Parlement sera affaibli parce que n’y entreront plus que des fonctionnaires ou des apparatchiks ». Je pense que ces derniers n’ont pas attendu cette loi pour siéger, non ? Bref à l’arrivée, tous les prétextes sont bons pour continuer à cumuler… Mais pour Christophe Borgel, « avec 300 voix dès cette première lecture (NDR à l’Assemblée Nationale), la majorité absolue qui sera nécessaire en deuxième lecture a d’ores et déjà été atteinte ». Rendez-vous à la rentrée au Sénat. D’ici là, les cumulards ont toutes les grandes vacances pour trouver une riposte…

03 Juil

Franck Montaugé, nouveau député du Gers : des Racines et des Ailes

Franck Montaugé, maire d'Auch et nouveau député du Gers. Photo : AFP

Dans le Gers, le changement c’est maintenant. Les décisions de François Hollande bouleversent le paysage départemental. Aujourd’hui, jeudi 5 juillet, le maire d’Auch, Franck Montaugé, est à Paris. Il est dans les bureaux de l’Assemblée. Il met en ordre son dossier administratif et prépare son installation au Palais Bourbon. Le futur député doit son siège à François Hollande. L’Elysée a débarqué, du ministère de l’Ecologie, Delphine Batho. Philippe Martin la remplace. Le bonheur de Philippe Martin fait un heureux de plus : Franck Montaugé. Le suppleant devient député à la place du nouveau ministre. Il a appris la nouvelle mardi soir, « par SMS, vers 18 heures, alors qu’il était en réunion avec ses adjoints ». « En acceptant d’être suppléant (Franck Montaugé) savai(t) que c’était possible. Mais (il) ne l’a jamais réellement envisagé ». Depuis deux jours, le virtuel est devenu réalité. Le  futur député va devoir attendre un peu. Pour des raisons juridiques, il « ne siéger(a) pas avant le 3 août ». En fait, son « activité parlementaire débutera vraiment à la rentrée ». Franck Montaugé va rater la discussion législative sur le cumul des mandats.  Dommage. Il est directement concerné. Franck Montaugé quitte le conseil général. Il abandonne l’hémicycle  départemental. En revanche, il conserve ses assises locales. Deux pieds à Auch : mairie et présidence de la Communauté de Communes. Une enjambée hebdomadaire pour siéger à Paris. Franck Montaugé a réfléchi à l’organisation de ses semaines. « Du mardi au jeudi, à l’Assemblée, le reste du temps en terre gersoise ». D’ailleurs, même au dessus de la Loire, il souhaite conserver la tête en Midi-Pyrenées. Il aimerait « une commission portant sur les questions économiques ou environnementales ayant un rapport avec l’activité gersoise ».  Philippe Martin ne restera pas éternellement ministre. Il va retrouver, un jour, sa circonscription. Franck Montaugé le sait. Le maire d’Auch a, depuis quelques heures, des ailes parlementaires. Mais, elles sont temporaires. Pour éviter la chute, il doit cultiver ses racines. Dans le Gers, comme ailleurs, l’avenir politique passe par des racines et des ailes. Des ailes pour gagner en surplomb. Des racines pour rester d’aplomb.

Laurent Dubois

Philippe Martin. Regain écologique ?

Philippe Martin lors de la passation de pouvoirs avec Delphine Batho ce mercredi matin ©AFP

L’histoire se joue en quelques heures. Mardi matin Delphine Batho s’épanche dans les médias sur le budget de son ministère revu à la baisse. L’après-midi, elle intervient à l’assemblée nationale sous le regard d’un député parmi d’autres : Philippe Martin. En début de soirée, le président du conseil général du Gers est nommé ministre de l’écologie.

Le débat politique va alors s’enflammer telle une nappe de gaz de schiste dans un robinet américain : voilà ce qui arrive quand on critique un budget de rigueur ou d’austérité, c’est selon. Fin de galère pour Batho et embarquement immédiat pour Martin dont il est difficile de dire du mal tant ses engagements en direction de l’environnement ont illustré les plus belles lignes de son C.V. d’élu.

A l’image de José Bové qui dénonce, « seules les femmes sont limogées du gouvernement Ayrault » mais souligne aussi en Philippe Martin « l’homme de terroir et de combat ». Ensemble, ils ont notamment lutté contre les OGM avant que le député prenne aujourd’hui l’envergure d’un géant vert. Martin Malvy ne doute d’ailleurs pas « de sa réussite dans une responsabilité aujourd’hui majeure et qui concerne bien des sujets qui sont le quotidien de nos concitoyens et le seront encore d’avantage dans les années qui viennent ».

Du côté des Verts Gérard Onesta demande « une autre considération » pour l’écologie dans ce gouvernement. « Si ce n’est pas le cas, Philippe Martin dont l’engagement sur certains dossiers est connu, ne sera pas en capacité d’inscrire le courage dans la durée ». Et les communistes de Haute-Garonne d’enfoncer le clou en expliquant que « Delphine Batho a exprimé ce pensent que tous les électeurs de gauche, oui le budget est mauvais et pas seulement sur l’écologie mais aussi surtout sur l’économie, l’industrie, l’emploi et le pouvoir d’achat ».

Des communistes plus que jamais vent debout contre la politique de François Hollande alors ce n’est pas le moment de perdre l’appui d’Europe Ecologie Les Verts qui finalement restera au gouvernement. Le secrétaire national socialiste aux élections l’a bien compris. Pour Christophe Borgel, « les Verts ont raison d’être exigeants pour la fiscalité écologique et la transition énergétique. Cela fait partie des engagements du Président de la République et ces engagements sont le fil conducteur de la majorité parlementaire ». Et le député socialiste de Haute-Garonne d’actionner une piqûre de rappel : « faire bon usage du rassemblement c’est aussi mieux préparer les prochaines échéances électorales ».
Quoi qu’il en soit, rassemblement de la gauche ou pas, budget amputé ou pas, Philippe Martin va avoir à traiter trois gros dossiers : la question de l’exploration du gaz de schiste, la transition énergétique et la fiscalité verte ». Bref du pain bio sur la planche pour le nouveau ministre.