29 Jan

A quoi sert un conseil départemental : exemple en Haute-Garonne

 

Elections régionales oblige, on ne vous a plus beaucoup parlé des départements ces dernières semaines. Alors à quoi servent concrètement les nouveaux conseils départementaux ? Exemple avec celui de Haute-Garonne et des décisions qu’il vient de prendre en session cette semaine.

Que se décide-t-il derrière ces murs ? Photo AFP

Que se décide-t-il derrière ces murs ? Photo AFP

Avant de rentrer de plein pied dans les compétences des départements, effectuons un détour du côté des Région puisque la loi NOTRe leur a attribué le transfert du transport interurbain et scolaire au 1er septembre 2017. Mais à l’arrivée, il se pourrait que rien ne change puisque cette lourde tâche serait déléguée aux départements rôdés à cette mission. Pour ordre d’idée en Haute-Garonne, ce service est gratuit pour 74 500 élèves et coûte près de 49 millions d’euros à la collectivité locale.

 

Un effort particulier devrait se poursuivre en direction des élèves handicapés qui suivent leurs cours dans des classes spéciales mais dans « des établissements ordinaires ». L’année scolaire dernière, 711 enfants ont ainsi été pris en charge par le Département, principalement en taxi ou voitures individuelles.

 

Doublement de la fréquentation des bus

 

Transport toujours, le conseil départemental gère également 53 lignes régulières de bus qui desservent 341 communes. Parmi ces lignes du réseau baptisé « Arc-en-ciel », quatre sont dites « express » pour relier directement les principales villes de Haute-Garonne. 245 personnes travaillent au fonctionnement de ce réseau dont la fréquentation a doublé depuis 2008 si l’on en croit l’institution qui affiche 1,7 millions d’usagers. Avec plus de 77 millions d’euros consacrés à ce secteur transport, ce n’est pourtant là que 5% du budget qui est utilisé.

 

On vous l’a suffisamment répété, le Département œuvre également à l’aide aux personnes âgées. Lors de sa dernière session, jeudi, l’assemblée a décidé d’étendre son dispositif de Téléassistance. Concernées : les personnes maintenues à leur domicile pour des raisons médicales ou sociales soit près de 23 000 personnes actuellement. D’un simple clic sur une télécommande, elles peuvent être mises en contact avec les secours en cas de problème.

 

L’environnement aussi

 

Autre domaine d’action moins connu : la biodiversité. Ainsi, toujours lors de sa dernière session, le conseil départemental a approuvé la mise en place d’une politique de protection et de gestion des Espaces Naturels Sensibles. La forêt de Buzet-sur-Tarn, et ses 32 kilomètres de sentiers, a ainsi été classée ENS. Trois autres sites pourraient également être concernés dans le futur : une prairie humide à Barbazan, la zone naturelle du château de Laréole et une autre prairie à Lège.

 

Enfin, les Départements se veulent également des relais politiques agissant dans la vie de la société. Via sa compétence « collèges », l’assemblée a également adopté un Parcours Laïque et Citoyen dans les établissements de Haute-Garonne. « L’actualité montre l’urgence et la nécessité de restaurer l’autorité républicaine et de réexpliquer les principes de laïcité, de liberté, d’égalité et de fraternité » a précisé son président socialiste Georges Méric.

Patrick Noviello

27 Jan

Carole Delga élue vice-présidente de l’Association des Régions de France

C’est une sorte de 3ème tour des régionales. L’Association des Régions de France a renouvelé, mardi 26 janvier, son bureau et élu son nouveau président. Cette élection fait suite au scrutin de décembre dernier et au renouvellement des conseils régionaux. Philippe Richert, président d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine remplace le président d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Alain Rousset, Carole Delga a été élue vice-présidente.

Philippe Richert, nouveau président de l'ARF

Philippe Richert, nouveau président de l’ARF

Un vote par acclamation a mis fin à une époque. Alain Rousset (emblématique président de l’ARF depuis 2004) n’a pas souhaité se représenter. C’est l’alsacien Philippe Richer qui devient le patron des Régions de France. Créée en 1998, l’association est connue par son congrès annuel. Tous les ans, le premier ministre assiste à l’événement. C’est l’occasion pour les régions de faire entendre leur voix.

Philippe Richert n’a pas entendu ce rendez-vous rituel pour interpeller le gouvernement. A peine installé dans son fauteuil, le nouveau président a donné une interview à l’hebdomadaire Le Point dans laquelle il demande un transfert de compétences aux Régions. Longtemps très critique sur le fonctionnement de l’ARF, Philippe Richert a également annoncé un changement de nom. L’Association des Régions de France va devenir le Conseil des Régions de France.

En revanche, ce qui ne change pas, c’est le rythme mensuel de la réunion du bureau.

Un bureau dans lequel va siéger Carole Delga. Martin Malvy a appartenu à ce même bureau. D’ailleurs, symboliquement, l’ancien président de Région, avait souhaité accueillir le 10eme Congrés de l’ARF à Toulouse, en avril 2014.

Carole Delga. présidente de LRMP

Carole Delga. présidente de LRMP

Habituellement, le bureau de l’Association des Régions de France se réunit le mardi matin. Ce calendrier va permettre à Carole Delga de rationaliser son agenda parisien. En effet, la présidente de Région est toujours députée et elle pourra ainsi jumeler les réunions de l’ARF avec les rituelles questions au gouvernement du mardi après-midi.

A noter que l’ARF n’est pas la seule « casquette » de Carole Delga. Dans le cadre de son mandat régional, la présidente de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées est également présidente de Sud de France, de Maadeli (agence régionale d’innovation) le musée de Céret.

Là encore, Carole Delga met ses pas dans ceux de Martin Malvy, L’ancien président de Midi-Pyrénées a renoncé à son mandat de député afin de se concentrer sur l’Hôtel de Région. Mais il exerçait également plusieurs présidences « satellites » à sa présidence de Région.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

26 Jan

Comptes de campagne de Dominique Reynié : une drôle de dépense

Le 12 février prochain, avant 18 heures, les candidats vont déposer leurs comptes de campagne auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Cette échéance inquiète le camp de Dominique Reynié. Selon nos informations, plusieurs mails ont été envoyés ces derniers jours à l’ancienne tête de liste régionale au sujet de la tenue de son compte de campagne. Un document, rendu public par un de ses ex-colistiers et concernant une dépense surprenante, ne va pas calmer les esprits. Au contraire.

Dominique Reynié et Stephan Rossignol (à droite sur la photo) avec Nicolas Sarkozy (Photo : France 3)

Dominique Reynié et Stephan Rossignol (à droite sur la photo) avec Nicolas Sarkozy (Photo : France 3)

Le jeudi 21 janvier, suite à une polémique avec un media montpelliérain, le maire de la Grande-Motte et nouveau conseiller régional, Stephan Rossignol, qui était tête de liste de Dominique Reynié dans l’Hérault a communiqué à la presse une convention signée avec le mandataire financier de Dominique Reynié. Une convention de mise en disposition d’une voiture 508 appartenant à sa commune, du chauffeur municipal et de l’assistante du maire.

Le montant de cette opération est de 2911 euros pour la voiture et de 260 euros pour l’assistante du maire.  Cette somme (d’un montant total de 3 171 euros) va être imputée au compte de campagne de Dominique Reynié afin d’obtenir un remboursement. Problème. La convention entre la mairie de la Grande Motte et le mandataire financier de Dominique Reynié est pour le moins douteuse.

Une prise illégale d’intérêt ?

La convention est signée par le maire de la Grande-Motte et elle permet à ce même maire (candidat sur la liste de Dominique Reynié) de faire campagne pour les régionales.

Un avocat est catégorique : « le maire, candidat aux régionales qui signe une convention au profit du candidat qui est aussi le maire, c’est improbable et cela pourrait constituer une prise illégale d’intérêt. Stéphan Rossignol qui passe une convention au profit de Stéphan Rossignol, c’est juridiquement tout à fait contestable. Le remboursement de l’utilisation de la voiture, du chauffeur et de l’assistante de la mairie ne change rien à une éventuelle prise illégale d’intérêt« .

Au delà des aspects juridico-juridiques, la convention « Rossignol-Reynié » est surprenante. Comme le précise, Guillaume Cros (ancien directeur de campagne de José Bové et de Gérard Onesta pour les précédentes régionales) : « le plus simple et ce qui est normal, c’est d’aller chez Avis et de louer une voiture. Dans les collectivités, si on veut utiliser un chauffeur, on suspend son contrat de travail avec la collectivité et il est rémunéré directement sur le compte de campagne« .

Pourquoi Dominique Reynié (par l’intermédiaire de son mandataire financier) et Stephan Rossignol ont-ils signés une convention aussi atypique ? Sans parler des aspects juridico-juridiques, elle est contraire aux usages normaux d’une campagne électorale. Amateurisme ? Manoeuvre tactique ?

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La date de la convention est postérieure aux élections : le 23 décembre 2015. C’est peut-être un élément de réponse. S’agit-il d’une régularisation a posteriori, suite à la polémique avec un media montpelliérain ? La convention « rattrape » une situation qui pourrait finir dans la presse. Est-ce à la demande de l’expert comptable (obligatoirement saisi avant transmission à la CCCPFP) qui contaste une bizarrerie et demande un habillage juridique ?

En toute hypothèse, c’est la convention elle même qui ne tient pas la route.

Un chauffeur municipal, une voiture de la mairie et une assistante du maire en campagne

La convention signée entre Stephan Rossignol et le mandataire financier de Dominique Reynié le précise expressément. La voiture 508, le chauffeur et l’assistante de la mairie sont mis en disposition dans le cadre de la campagne des régionales.

Stephan Rossignol, maire de la Grande-Motte, conseiller régional LRMP

Stephan Rossignol, maire de la Grande-Motte, conseiller régional LRMP

Bizarrement, les dates des déplacements correspondent à la campagne interne au parti « Les Républicains » pour la désignation de sa tête de liste régionale (elles s’étalent du 29 mars au 24 avril 2015). Mais, en toute hypothèse, le personnel et les biens mis en dispositions interviennent dans un cadre « politique » et en dehors d’une mission de service public.

Or, comme le précise un avocat spécialisé en droit public: « la mise à disposition d’un bien ou du personnel appartenant à une collectivité repose sur trois conditions : un but d’intérêt général, la signature d’une convention en amont de la mise en disposition et l’accord express des personnes mises à disposition ».

La convention « Rossignol-Reynié » ne peut pas se justifier par un but d’intérêt général. Faire campagne, défendre sa candidature et chercher à se faire élire, n’a rien d’une mission de service public. C’est incontestablement une démarche partisane. La voiture 508 achetée et entretenue par la mairie, payée par les contribuables, n’a pas pour fonction d’assurer des déplacements pour des meetings ou des réunions politiques. Elle doit permettre au maire d’assurer des trajets liés à l’exercice de son mandat municipal. Même chose pour le chauffeur et l’assistante de la mairie.

La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) va probablement demander des comptes sur des dépenses qui ne respectent pas le b.a.-ba des campagnes électorales.

A la mairie de La Grande Motte, on ne voit « rien d’illégal »

Contactée par nos soins, l’entourage de Stephan Rossignol à la mairie de La Grande Motte estime que le procédé est légal. « Nous avons consulté un avocat à ce sujet », précise une proche collaboratrice du maire. Elle précise cependant que « le plus simple aurait été de louer une voiture, comme cela s’est déjà fait pour d’autres campagnes, mais ce n’est pas ce qui a été choisi cette fois-là ».

Alors pourquoi avoir signé cette convention le 24 décembre 2015, quelques jours après la fin de la campagne ? Il s’agissait, explique la mairie, de mettre les comptes en conformité après avoir établi la facture totale des frais de Stéphan Rossignol. Et puis il fallait que « le mandataire financier de Dominique Reynié soit disponible ». 

Après la publication de la première version de cet article, la ville de La Grande Motte nous a fait parvenir une note juridique établie par son avocat qui affirme que la jurisprudence admet que « l’élu-candidat est libre d’utiliser les moyens matériels de la collectivité à condition que cette utilisation soit facturée conformément aux prix habituellement pratiqués« . Une note selon laquelle le schéma mis en place à la Grande-Motte est « en complète adéquation avec le jurisprudence administrative en la matière ».

Mais selon plusieurs juristes, cette jurisprudence est établie sur des dossiers où il était question de sommes minimes, parfois inférieures à 50 euros. Là, il s’agit de plus de 3000 euros dans un premier temps et la ville de La Grande Motte nous informe qu’une deuxième facture, « de l’ordre de 5000 euros« , sera acquittée prochainement.

Pour les juristes, l’article 52-8 du Code électoral, prime, qui rappelle que les personnes morales, à l’exception des partis politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d’un candidat.

Stephan Rossignol et son équipe se demandent « ce que rapportent l’honnêteté et la transparence ? ». On ne peut en l’espèce contester la volonté de transparence de la ville, qui a elle-même remis ces documents à la presse.

Les conséquences pour le compte de campagne de Dominique Reynié ?

3 171 euros, c’est une goute d’eau dans un budget de campagne de plusieurs centaines milliers d’euros. Néanmoins, la somme correspond à des dépenses pour le moins douteuses. La CNCCFP va très probablement demander des explications. Elle le fait fréquemment pour des montants beaucoup moins importants.

Ainsi, dans le passé, on a vu des factures de restaurant de moins de 50 euros faire l’objet d’une demande de justification.  D’une manière générale, tous les comptes de campagne sont « interrogés ». On voit mal comment le remboursement de l’utilisation d’une voiture municipale et deux agents communaux pourrait passer entre les mailles du filet.

Dominique Reynié, conseiller régional LRMP

Dominique Reynié, conseiller régional LRMP

En cas de rejet, cela risque de poser un problème à la mairie de la Grande Motte (sans parler d’éventuelles suites pénales). Mais, en revanche, le compte de campagne de Dominique Reynié pourrait être impacté. Car une accumulation d’observations (sur plusieurs autres dépenses) peut conduire à un rejet du compte de campagne. Un rejet qui peut même déboucher sur une déclaration d’inéligibilité.

Mais, s’agissant des 3 171 euros dépensés auprès de Stephan Rossignol (et éventuellement non-remboursés), Dominique Reynié va tout de même devoir acquitter une facture. Une facture politique. Dominique Reynié a reconnu lui même (lors d’une réunion à Carcassonne le 19 décembre dernier) que la campagne des Régionales a été mal gérée.

Visiblement, la mauvaise gestion ne s’est pas limitée à la campagne. Elle a aussi touché ses comptes.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valery (@FabValery)

22 Jan

Jean-Michel Baylet, futur ministre de l’Agriculture ?

Sylvia Pinel va quitter le gouvernement. La future-ex ministre du Logement va se consacrer à son mandat régional et redevenir députée du Tarn-et-Garonne. Selon une source, le remaniement doit intervenir entre le 5 et le 11 février. Sylvia Pinel devrait être remplacée par le président de son parti et mentor en politique, le radical de gauche Jean-Michel Baylet. D’après nos informations, l’ancien ministre de François Mitterrand pourrait remplacer l’actuel ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.

Sylvia Pinel, 1ere vice-présidente de la Région LRMP et ministre du Logement

Sylvia Pinel, 1ere vice-présidente de la Région LRMP et ministre du Logement

Sylvia Pinel est entrée au gouvernement le 16 mai 2012. La radicale obtient un ministère délégué à l’Artisanat, au Commerce et au Tourisme. Deux ans plus tard, le 2 avril 2014, Sylvia remplace Cécile Duflot au Logement et à l’Egalité des territoires. Selon nos informations, Jean-Michel Baylet n’est pas intéressé par le maroquin de Sylvia Pinel.

Le patron des radicaux de gauche souhaite un grand ministère. Des rumeurs circulent autour de l’agriculture. Une source précise : « c’est une possibilité mais rien n’est fait ». Les remaniements sont pires que le loto. La chance peut tourner d’une minute à l’autre et un candidat peut être ministre à 16 heures 05 et quitter la liste des ministrables à 16 heures 06.

Jean-Michel Baylet, président du PRG

Jean-Michel Baylet, président du PRG

Mais un fait semble avérer.

Selon plusieurs sources concordantes, Stéphane Le Foll souhaite quitter le ministère et se consacrer à la campagne des présidentielles. Ce proche de François Hollande a envi de tourner une page et d’entrer de plein pied dans la séquence pré-électorale de 2017.

Autre certitude. Le désir d’un ministère régalien qui anime Jean-Michel Baylet.  Depuis le début du quinquennat de François Hollande, le radical de gauche lorgne sur la Défense, l’Intérieur, les Affaires Etrangères ou la Justice. D’ailleurs, Jean-Michel Baylet continue à affirmer que François Hollande lui a donné des assurances.

 

Avant de signer (éventuellement) pour l’Agriculture, Jean-Michel Baylet va essayer de réaliser son rêve.

C’est une ultime fenêtre de tir avant la fin du mandat de François Hollande. Le remaniement de l’hiver 2016 sera, très probablement, le dernier du quinquennat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

21 Jan

Un conseiller régional version grande région, combien ça coûte ?

« Cela va coûter un bras ». « Le coût des déplacements va exploser ». Ces phrases reviennent en boucle dans la bouche des nouveaux conseillers régionaux. A droite comme à gauche, le constat est unanime. Les frais liés au mandat des élus régionaux vont flamber. Remboursement des déplacements, prise en charge des repas et des nuits d’hôtels. La Grande Région est au format XXL en terme de superficie (72 754 km2) et de population (6 millions d’habitants). La masse (inédite) des 158 super-conseillers régionaux va-t-elle être un gouffre financier ? Réponse en chiffres.

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Lundi 18 janvier, la Nouvelle Assemblée Régionale a voté une délibération portant sur « les indemnités de déplacements et remboursement des frais d’élus ». Le texte comporte cinq articles. Pas de chiffres. Uniquement un renvoi à un décret du 3 juillet 2006. Un décret qui s’appliquait à la précédente mandature.

Frais de déplacements : l’effet multiplicateur d’une Région XXL.

Les nouveaux conseillers régionaux vont avaler du bitume. Les Assemblées Plénière (AP) et la Commission Permanente (CP) doivent se dérouler à Montpellier. Les élus vont être sur les routes (4 fois par an pour les AP, 1 fois par mois pour les CP). Mais, de manière plus ou moins régulière, les conseillers régionaux siègent dans des milliers d’organismes extérieurs. Dans les lycées, la participation aux conseils d’administrations est bimensuelle. Certains élus représentent également la présidente dans leur département. Rentrée solennelle du Tribunal de Grande Instance dans le Comminges. Conférence publique sur les déserts médicaux en Lozère…

Impossible de connaître (pour le moment) la masse de tous les remboursements kilométriques. Carole Delga s’est engagée à faire une évaluation globale sur le coût de la Fusion. On va attendre le détail s’agissant des déplacements. Mais on peut avoir un ordre d’idée.

  • Un conseiller régional, élu dans un des départements les plus éloignés de Montpellier, le Gers percevra pour se rendre en CP ou AP  : 221,90 euros pour un aller-retour. Pour un an de mandat (4 AP + 10 CP) , les remboursements s’élèveront à 3 106, 60 euros. Sur l’ensemble du mandat (6 ans) la facture représentera 18 639, 60 euros. Cette somme est calculée sur la base d’un barème établi à partir des chevaux fiscaux du véhicule (0,25 centimes d’euros pour 5 cv et moins, 0,32 entre 6 et 7 cv, 0,35 pour 8 cv et plus).
  • Un conseiller régional toulousain sera indemnisé à la hauteur de 165,90 euros pour un aller-retour. En un an de mandat cela coûtera aux caisses régionales 2 322, 60 euros et 13 935,60 sur l’ensemble de la mandature. Comme dans l’exemple gersois, le calcul est basé sur une fourchette haute : un véhicule de 8 CV fiscaux.
  • La taille de la nouvelle région et la fusion-délocalisation ne va évidemment engendrer pas des coûts supplémentaires que pour les Midi-Pyrénéens. Pour les Languedociens, les distances et les montants des remboursements (calculée sur la base du trajet domicile-hôtel de Région) sont les mêmes.

Frais d’hébergement : un nouveau poste de dépense.

Lors des mandats précédents, les nuits d’hôtels étaient rares. Elles vont être la règle avant ou après chaque Assemblée Plénière et Commission Permanente. Les Assemblées Plénières débutent vers 10 heures et peuvent durer tard dans la nuit. Le décret du 3 juillet 2006 fixe un forfait : 60 euros par nuit. Les conseillers régionaux peuvent toujours profiter des Assemblées Plénières ou des Commissions Permanentes pour cultiver leur gout des jaccuzi et du mobilier design. Mais ils devront ajouter le complément de leur poche.

Selon nos informations, la nouvelle Assemblée Régionale va siéger au Parc des Expositions ou au Corum. L’hémicycle montpelliérain est trop petit pour accueillir les 158 nouveaux conseillers régionaux. Des travaux couteraient dans les 15 millions d’euros. Impossible de vendre cette facture à une opinion publique chatouilleuse sur les dépenses publiques.

Photo AFP

Photo AFP

C’est une bonne nouvelle pour les conseillers régionaux midi-pyrénéens. Le quartier du Parc des Expos fourmille d’hôtels abordables. Avec des nuits entre 58 et 70 euros. Un célèbre site de réservations propose même un charmant endroit pour… 45 euros.

Petite précision pas forcément inutile. Les remboursements sont effectués sur la base de factures et de frais réellement engagés. Les conseillers régionaux qui compteraient (en toute innocence bien-sûr) empocher la différence entre le forfait de 60 euros et une chambre moins chère en seront (normalement) de leurs frais. Les services de la Région sont censés veiller au grain.

Petite compensation, « dans le cadre des mandats spéciaux, les frais d’hébergement et de repas les sommes engagées ne (doivent) pas présent(er) un montant manifestement excessif ». Dixit la délibération votée le 18 janvier. « Montant manifestement excessif ».Tout est relatif. Une bouteille de « Château Petrus » à moins de 3 000 euros, c’est vraiment bon marché. Une délibération de l’Assemblée doit valider le remboursement. Il faut espérer que le laxisme des uns ne couvrira les dérapages des autres.

Les repas : banquet géant à petit prix

Les conseillers régionaux vont devoir relancer leur glycémie. Une Assemblée Plénière, c’est long. Vu la seconde Plénière et l’acharnement du Front National, il va falloir des vitamines à la majorité régionale. Peut être également des sucres lents pour affronter les remous dans ses rangs. En toute hypothèse, les besoins nutritionnels vont devoir rentrer dans un forfait de 15,25 euros.

Une Assemblée Plénière ou une Commission Permanente coûtera, du coté des fourchettes et des couteaux 2 409, 50 euros, soit 33 733 euros par an et 202 398 euros sur les 6 ans du mandat.

Les fins gourmets vont devoir faire preuve de débroullardise ou du sens de la négociation. A un tel tarif, on peut trouver une bonne table. Mais il faut chercher. Ou alors connaître le chef et le convaincre de faire une ristourne. Petit détail. Le généreux restaurateur ne doit pas avoir de lien avec la Région (fournisseur..). Sinon le goût risque d’être amer et la facture salée : une prise illégale d’intérêt.

Laurent Dubois (@laurentdub)

19 Jan

Absentéisme à la Région : comment « l’amendement Pinel » a failli diviser la majorité

« Amendement Pinel !« . Le cri est parti des rangs de la droite. Aurélien Pradié, conseiller régional LR du Lot, couvre, d’un seul coup, le discours de son collégue Didier Cordoniou. A la tribune, le vice-président PRG demande un assouplissement des règles encadrant l’absentéisme des élus.

Dans les rangs de l’hémicycle, à droite comme à gauche, des sourires narquois et des rires à peine étouffés, accompagnent la proposition d’amendement défendue par les Radicaux de Gauche. Plus d’absences sans avoir besoin de se justifier. La proposition est rejetée. Mais on a frôlé l’incident dans la nouvelle majorité PS-PRG. Sylvia Pinel et son groupe étaient prêts à s’abstenir lors du vote du règlement intérieur.

Hémicycle Conseil Régional-Toulouse photo : @LDubois-France3MidiPy

Hémicycle Conseil Régional-Toulouse photo : @LDubois-France3MidiPy

Lundi 18 janvier, c’est la seconde séance Plénière du Conseil Régional version Grande Région. Les 158 élus doivent adopter le nouveau règlement intérieur et un ensemble de dispositions portant sur les moyens humains et financiers de l’assemblée régionale. La journée s’annonce technique. La matinée est rythmée par le fameux CGCT (Code Général des Collectivités Territoriales) et des références à la jurisprudence du Conseil d’Etat. Bref, malgré une pique de Dominique Reynié sur le plan Marshall dédié au BTP et le vrai talent de la présidente du groupe FN pour secouer le cocotier, c’est une séquence plate et sans saveur.

D’un seul coup, vers 11 heures 30, l’atmosphère change. Gérard Onesta a présenté le nouveau règlement intérieur. Carole Delga (qui reste présidente de séance malgré l’invention d’un président du bureau de l’Assemblée) donne la parole aux groupes. C’est au tour des radicaux de gauche de présenter leurs amendements. Didier Codorniou donne immédiatement le ton. Il y a, selon les mots du vice-président PRG, « un sujet qui fâche et même qui bloque« . La phrase n’est absolument pas improvisée. Didier Cordoniou lit un discours qu’il ne quitte pas des yeux.

Le sujet « qui fâche et même qui bloque » (Didier Cordoniou répète deux fois la même phrase à deux reprises) concerne l’absentéisme des élus. Au nom des radicaux de gauche, l’élu audois commence par se démarquer d’un dispositif prévu dans le règlement intérieur : « nous déplorons vivement la publication annuelle de la liste nominative des élus présents ou valablement absents« . Pour les radicaux de gauche, cette transparence présente un « caractère inquisitorial…entretient un climat de défiance et alimente le populisme, sans parler des réseaux sociaux et des justiciers auto-proclamés« .

Didier Codorniou, Vice-président PRG du Conseil Régional

Didier Codorniou, Vice-président PRG du Conseil Régional

Ce préambule constitue déjà un coup de canif dans la nouvelle gouvernance (faite de transparence) défendue par Carole Delga. Mais le coeur de la contre-attaque radicale est à venir. Après la question de la publication des présences, Didier Cordoniaux (sous le regard de sa voisine de tribune, Sylvia Pinel) lance : « c’est l’article 7 R (NDLR disposition limitant à 3 le nombre d’absences justifiées pour d’impérieuses raisons professionnelles ou personnelles) qui bloque et qui fâche. Il pose problème aux jeunes ou anciens élus qui ont encore une activité professionnelle. Nous avons 75% de nos élus dans notre groupe qui sont chefs d’entreprises ou professions libérales. L’utilité et l’intensité du travail d’un élu ne se mesure pas à la seule aune de sa participation en commission. Cela parait complètement démagogique et fait fi de la présence sur le terrain ».

LIRE AUSSI : la vérité sur l’absentéisme de la ministre Sylvia Pinel à la région

C’est clair, net et précis. Pour Didier Codorniou, Carole Delga et Gérard Onesta vont trop loin.

Dans les couloirs du Conseil Régional, pendant la suspension de séance, un élu de la majorité se moque : « Sylvia Pinel veut faire piscine de temps en temps« . Un autre oscille entre agacement et ironie : « On demande juste aux élus d’être présents 2 à 3 jours par mois, ce n’est quand même pas la mer à boire. En plus l’argument de Codorniou sur les employés et les employeurs ne tient pas une seconde. Quand on est employeur on peut organiser son agenda et quand on est employé le patron à l’obligation de libérer des jours pour exercer le mandat« .

Pour Jean-Christophe Sellin, conseiller régional Nouveau Monde, « pas étonnant que cela vienne de gens qui cumulent les mandats et d’une 1er vice-présidente (NDLR Sylvia Pinel) qui est ministre et qui va redevenir députée ». 

Selon nos informations, Jean-Christophe Sellin vise juste. La proposition d’amendement émane bien de la ministre de François Hollande. C’est elle qui a soufflé à Didier Codorniou son discours. Pendant l’interruption de séance, les radicaux de gauche ont essayé de forcer le barrage. Une menace d’abstention a été brandie. Sans succès.

Sylvia Pinel, ministre du Logement et Vice-présidente du Conseil Régional

Sylvia Pinel, ministre du Logement et Vice-présidente du Conseil Régional

Une reculade aurait été plus qu’un camouflet. Un véritable faux-pas. Carole Delga assume sa double casquette de présidente-députée. Elle a besoin de donner des gages d’exemplarité sur sa gouvernance. Selon une source, Sylvia Pinel aurait obtenu des compensations. Lors du vote du règlement intérieur, la majorité plurielle a fait le plein de ses voix. Compensation où pas, les radicaux de gauche ont fini par rentrer dans le rang.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Quel statut pour l’élu ?

 

Carole Delga hier à la tribune du Conseil Régional.Photo MaxPPP

Carole Delga lundi matin à la tribune du Conseil Régional.Photo MaxPPP

Lundi matin en Assemblée plénière à l’hôtel de Région de Toulouse, Carole Delga a appelé de ses vœux « la création rapide d’un vrai statut de l’élu ». Pour certains ce statut permettrait de clarifier les choses en termes de frais, d’indemnités et autres sommes perçues par les hommes et femmes politiques au titre de l’exercice de leur mandat. Mais à l’heure où les citoyens dénoncent de plus en plus « les professionnels de la politique » vivant grassement de l’argent de leurs impôts sans jamais avoir exercé la moindre profession, l’exercice s’annonce périlleux.

Privilégiés ou pas pris au sérieux ?

« Nous sommes confrontés à un double problème : quand les gens nous voient arriver avec un chauffeur, ils ont l’impression que nous sommes des privilégiés. Mais quand on leur dit que l’on touche 2400 euros par mois, c’est l’effet inverse qui se produit. On n’est pas pris au sérieux. Si notre fonction est tellement importante, alors pourquoi gagne-t-on aussi peu ? ». Pas plus tard qu’il y a quelques jours, un élu régional me résumait ainsi la situation et demandait à son tour la création d’un véritable statut de l’élu.

 

Aujourd’hui, n’ayons pas peur des mots : pour faire de la politique, il faut souvent en avoir les moyens. Au top des personnes exerçant des mandats nationaux ou locaux, beaucoup de professions libérales : médecins, avocats, etc. Nombre d’entres eux n’ont pas vu un stéthoscope ou un prétoire depuis fort longtemps et pourraient même, en fonction de leur âge, ne jamais les revoir.

Un vrai métier ?

Même si les temps sont durs, il reste aussi les « permanents » payés par tel ou tel parti et bien évidemment aussi des fonctionnaires aux horaires aménagés. Pour tous les autres, c’est souvent « petites mains » mais gros travail, dans les mairies notamment, tout en jonglant avec son vrai métier, celui qui permet de payer les factures et le loyer. Enfin dernière solution pour s’assurer un revenu décent : avoir plusieurs mandats. Mais avec l’entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul, cette dernière solution a vécu.

 

Alors quel juste milieu ? Toute la question est là. La présidente de Languedoc-Roussillon a hier bien posé le postulat de base : « le statut de l’élu doit être notamment amélioré en termes d’accès à la formation, de compatibilité d’activité afin de faciliter le travail des élus et d’assurer une meilleure représentation de toutes les catégories socioprofessionnelles ». Et toutes les catégories sociales ?

Mauvaise opinion

Ce week-end, le Journal du Dimanche publiait l’étude annuelle du Centre de recherches politiques de Science-Po (Cevipof). L’élu qui a le plus la confiance du citoyen est, comme d’habitude, le maire avec 63%. Conseillers départementaux et régionaux récoltent moins de la moitié de l’approbation populaire avec 49%. Plus préoccupante, toujours selon le Cevipof, « la détestation » du politique qui monte avec 76% des sondés qui les jugent « plutôt corrompus ».

 

« Et justement quelle meilleure arme contre cette corruption qu’un vrai statut » clament les incriminés. Des droits mais aussi des devoirs, l’éternel donnant-donnant. La balle est dans le camp de l’exécutif. Mais là encore, paradoxe de la vie politique, si le chef de l’Etat décidait d’instaurer un tel statut, ce sont les principaux concernés qui devront trancher, entre eux, sur leur propre sort.

Patrick Noviello

17 Jan

[L’interview du Dimanche] Gérard Onesta « une montée en gamme démocratique »

Le nez dans les BD. Ce week-end, Gérard Onesta prépare studieusement le festival de la bande dessinée d’Angoulême. Le nouveau président de l’inédit bureau de l’Assemblée (Régionale) participe à un de ses OFF, le « Prix Tournesol ». Mais avant de plancher sur les dernières planches du père de Corto Maltese, Hugo Pratt, Gérard Onesta a peaufiné la seconde assemblée plénière du conseil régional. Un conseil régional version Grande Région. Demain, lundi 18 janvier les conseillers régionaux doivent adopter un Règlement Intérieur. Un règlement qui se penche sur des nouveautés mais également sur de vraies novations : bureau de l’Assemblée, rapporteurs… Gérard Onesta s’exprime et s’explique sur le texte qui va régir la présidence Delga. Il s’exprime également sur le création d’un Parlement des Territoires. 

Gérard Onesta, président du Bureau de l'Assemblée Régionale " Photo AFP

Gérard Onesta, président du Bureau de l’Assemblée Régionale  » Photo AFP

Régionales 2015. Lundi 18 janvier, l’assemblée régionale va se rassembler pour la seconde et dernière fois à Toulouse afin d’ adopter son règlement intérieur. Comment ce document technique mais politiquement déterminant a été élaboré ?

Gérard Onesta. L’élaboration d’un règlement intérieur est une obligation légale et nous avons trois mois pour le faire. La séance inaugurale (NDRL du 4 janvier) s’est déroulée sur la base du règlement intérieur applicable en Midi-Pyrénées. On est parti du texte existant et on l’a croisé avec l’accord Delga-Onesta (NDLR accord signé entre les deux tours de l’élection régional). L’ancien règlement était un empilement de textes et il est devenu au fil du temps illisible. Il était urgent de faire quelque chose. Mais, au delà d’une révision nécessaire nous avons vraiment des éléments nouveaux qui permettent une vraie rénovation des pratiques.

Régionales 2015. Quels sont ces nouveaux éléments ?

Gérard Onesta. La création des rapporteurs ou la possibilité d’auditionner des personnalités. La création d’une conférence des présidents de commission que d’ailleurs je co-présiderais. Le droit de négocier l’ordre du jour et de présenter des amendements. Tous ces éléments constituent de vraies avancées démocratiques. C’est une montée en gamme

Régionales 2015. Parmi les organes « satellites », vous allez créer un Parlement des Territoires. Par qui et comment va-il être composé ? 

Gérard Onesta. Le Parlement des Territoires va être basé sur la carte des bassins de vie et il comporterai 158 membres. le haut Quercy sera aussi bien représenté que le Grand Toulouse. Ce sera une vraie assemblée pas une conférence des territoires comme il en existe. Que l’on réunit tous les 2 ans qui dure 2 heures et après on boit un coup. Là ce sera en continue et « toutes thématiques ». On va tendre non seulement un micro mais également un stylo. Le Parlement va pouvoir proposer des amendements qui seront soumis au conseil régional. Ce sera une chambre de préparation et pas d’enregistrement ou de consultation. Le conseil régional prendra ou ne prendra les amendements amendements. Mais le Parlement des Territoires aura un vrai pouvoir.

Régionales 2015. Pourquoi créer un Parlement des Territoires ? Avec la grande région, le conseil régional risque de se transformer en vraie usine à gaz. Pourquoi rajouter un nouveau tuyau ? 

Gérard Onesta. Des territoires se sentent oubliés. Pour l’instant, ils ont un seul moyen pour se faire entendre : le vote contestataire. Ce sont des territoires qui perdent des gares et des postes, qui se sentent laissés de côté. Le vote Front National prospère sur ce sentiment d’abandon. Le Parlement des Territoires ne va simplement permettre à ces territoires de sentir écouter mais entendu. Nous allons mettre en place toute une boîte à outils de démocratie directe et citoyenne. Avec le referendum d’initiative citoyenne ou la possibilité pour les citoyens de saisir directement par voie de pétition l’ordre du jour de la Plénière ou encore la création de commissions consultatives en amont des décisions et bien d’autres choses. Le Parlement des Territoires va dans ce sens. Ce que nous sommes en train de faire est unique en France.

Régionales 2015. Vous parlez d’une montée en gamme démocratique. Une des exigences de base  de la démocratie est que les élus exercent vraiment leurs mandats. On sait que le précédent règlement intérieur favorisait l’absentéisme et donc les mandats plus ou moins fictifs. Avez-vous renforcer le contrôle et les sanctions s’agissant de l’assiduité des élus ?

Gérard Onesta. Dans l’ancien règlement, une excuse permettait de justifier une absence. Les excuses pouvaient tenir à des raisons professionnelles ou personnelles. Qui allait vérifier ? Nous avons décidé de limiter les excuses au nombre de 3 par an. De plus dans l’ancien système, les éventuelles retenues ne pouvaient intervenir que pour les années pleines et entières. Les conseillers régionaux qui ne rempilaient pas, pouvaient  être absents la dernière année du mandat sans la moindre sanction : « je ne suis pas repris, je peux faire ce que je veux ». Pour remédier à cela, nous avons décidé que le calcul des retenues sera sur une année glissée.

Régionales 2015. Demain, lundi 18 janvier, les présidents de commission doivent être élus. Une liste de « présidentiables » est inscrite dans l’accord Onesta-Delga d’entre deux tours. On peut notamment y lire que la présidence de la commission des Finances est pour la socialiste tarnaise, Claire Fita et la commission de la Communication, de la Culture et du Patrimoine pour un de vos proche, Serge Regourd. Cette liste est toujours la bonne ? Pas de surprise demain ou de changement de dernière minute ?

Gérard Onesta. A ma connaissance, pas de changement dans la liste des présidents et des présidentes de commission.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

15 Jan

Conseil régional : pas de groupe communiste ?

Pierre Lacaze, secrétaire départemental du PCF en Haute-Garonne. Photo Laurent Dubois.

Pierre Lacaze, secrétaire départemental du PCF en Haute-Garonne. Photo Laurent Dubois.

Elle le dit elle-même : « La direction du PCF en Haute Garonne n’en revient toujours pas ». « Nouveau Monde » (EELV et FG), le mouvement mené par Gérard Onesta,  serait-il en train de faire de la nouvelle politique ? En effet les élus communistes du conseil régional Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées ne veulent pas constituer de groupe PC ou Front de Gauche dans le nouvel hémicycle.

 

Une prise de position qui selon le secrétaire départemental du PC en Haute-Garonne va à l’encontre de la demande nationale du Parti. Pour Pierre Lacaze, ce sont aussi les directions du Tarn, du Gard, de l’Héraut, du Gers, de l’Aveyron et de l’Ariège qui sont aussi désavouées. « La coupe est pleine pour des milliers de communistes de la région ».

 

« En Haute-Garonne, la direction départementale a décidé d’organiser un vote des militants qui doivent se prononcer d’ici samedi sur cette question du groupe communiste » annonce Pierre Lacaze. Mais pour lui « sauf coup de théâtre, lundi il n’y aura pas de groupe communiste au Conseil régional. »

 

Le résultat du vote des militants devrait être connu dimanche. Mais « il ne constitue pas une injonction faite aux élus communistes mais au moins ceux-ci connaîtront le point de vue de leurs camarades » tempère le secrétaire départemental 31, fataliste. Si la situation en restait là, le grand gagnant de cet acte symbolique serait Gérard Onesta. Il prouverait ainsi qu’il a constitué un vrai groupe, au-delà des chapelles idéologiques.

 

Reste maintenant à savoir comment ce groupe inédit se positionnera, sans se diviser, par exemple sur l’avenir du TGV Toulouse-Paris, les communistes y étant favorables, EELV s’y opposant.

Patrick Noviello

14 Jan

Le groupe de Dominique Reynié perd deux élus

Des semaines de tractations et de manoeuvres pour éviter une scission. L’interventionnisme  du maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc,  l’activisme de sénateurs centristes (Alain Châtillon, Pierre Médevielle en Haute-Garonne, Jean-Claude Luche dans l’Aveyron) pour maintenir l’unité autour du groupe de Dominique Reynié. Mais c’est raté. Les services de la Région viennent d’envoyer aux élus régionaux un tableau pour la constitution des groupes. Dominique Reynié perd deux élus. Le groupe LR-UDI passe de 25 à 23 membres. Bernard Carayon (LR) et Joseph Francis (UDI) sont « Non Inscrits ».

Dominique Reynié, conseiller régional

Dominique Reynié, conseiller régional

Le document est provisoire. Le tableau de la composition des groupes peut évoluer. Lundi 18 janvier, lors de la seconde Assemblée Plénière du nouveau Conseil Régional, un vote doit officialiser les choses. Un nouveau groupe peut toujours être constitué. C’est d’ailleurs l’espoir des instances nationales de l’UDI. Jean-Christophe Lagarde espère toujours monter un groupe autonome. Mais, en toute hypothèse, celui de Dominique Reynié ne fera pas le plein de ses élus.

Joseph Francis et Bernard Carayon le répètent depuis la fin du 2nd tour. Pas question de siéger avec Dominique Reynié. Les deux élus ont essayé de constituer des groupes dissidents sous l’étiquette UDI ou avec une autre appellation. Mais peu importe la forme, le but est clair. Le Centriste et le maire de Lavaur ne se rangeront jamais sous la bannière de Dominique Reynié.

Dans les rangs du groupe Reynié, certains conseillers régionaux trainent les pieds et ne dissimulent pas leurs réserves. Voire leurs critiques. D’après un élu régional,  » il y a des calculs pas très élégants autour du recours en inéligibilité devant le Conseil d’Etat contre Reynié. Je sais que certains se disent qu’ils pourraient récupérer le groupe après une condamnation « . Ambiance. Protégez-moi de mes « amis »…

Du côté de Bernard Carayon et Joseph Francis l’hostilité est ouverte et affichée. Les deux conseiller régionaux franchissent publiquement le Rubicon. A défaut d’un groupe UDI, ils choisissent de se mettre en marge de leurs camarades de la droite et du centre.

Document de travail établi par les services du Conseil Régional

Document de travail établi par les services du Conseil Régional

Comme le précise un vieux routier de l’hémicycle Régional, « être non inscrit, c’est juste le droit de parler, de voter et de toucher ses indemnités. Il n’y a pas de secrétariat, de collaborateurs et de bureaux« .

Bernard Carayon et Joseph Francis ne sont pas les seuls conseillers régionaux à endosser ce costume.

Une élue Communiste, Dominique Satgé est également inscrite dans la colonne « Non Inscrit ». Selon nos informations, la conseillère régionale PC (proche du secrétaire départemental de Haute-Garonne, Pierre Lacaze) pourrait finalement rejoindre ses camarades du groupe « Nouveau Monde ».

Du côté de Bernard Carayon et Joseph Francis ce retour au « bercail » est plus qu’improbable. Il est franchement Impossible.

Laurent Dubois (@laurentdub)