29 Avr

Comprendre l’Europe (5) : Entretien avec Louis Aliot, tête de liste Front National-Rassemblement Bleu Marine dans le sud-ouest.

Candidat malheureux au second tour des Municipales à Perpignan, le vice-président du Front National enchaîne sur une autre campagne. Il était hier dans le Lot après avoir démarré son tour des 18 départements par la Lozère et l’Aveyron samedi. Son objectif : obtenir deux voire trois députés dans le grand sud-ouest.

Louis Aliot. AFP PHOTO / RAYMOND ROIG

Louis Aliot. AFP PHOTO / RAYMOND ROIG

Pourquoi êtes-vous candidat ?

Louis Aliot : Pour défendre la France des politiques antisociales et antinationales de l’Europe technocratique et supranationale de Bruxelles… 

À quoi doit servir l’Europe et son parlement selon vous ?

 L.A : A défendre les intérêts des peuples européens et des nations libres face à une mondialisation anarchique dont la seule finalité reste l’argent !

S’il y avait un dossier prioritaire à traiter par le Parlement, quel serait-il et comment le mener à bien ?

 L.A : Redonner aux nations européennes leur liberté, donc leur souveraineté pour aller vers une Europe des projets !

Existe-t-il selon vous une identité européenne ?

 L.A : Il existe une histoire européenne et une civilisation façonnée par Athènes, Rome et la religion judéo-chrétienne !

Et un sentiment d’appartenance à l’Europe ?

 L.A : Non je ne crois pas. Nous sommes des européens de culture, mais il n’existe pas d’appartenance à une Nation européenne…

Que faire pour que le parlement soit mieux connu des citoyens ?

 L.A :  Il est trop éloigné des préoccupations populaires…La référence reste la nation !

Qu’auriez-vous à dire aux citoyens pour les convaincre d’aller voter le 25 mai ?

 L.A : Ne votez pas UMPS, c’est la même chose ! Pour retrouver la France et déconstruire cette Europe des échecs, votez FN-RBM avec Marine !

Patrick Noviello

28 Avr

Pacte de responsabilité : combien de divisions ?

« Nous sommes conscients de la nécessité de redresser nos finances publiques, de soutenir nos entreprises pour la compétitivité et l’emploi, mais nous voulons le faire avec le souci de la justice sociale ». D’une seule voix ou plutôt d’un seul communiqué tous els députés socialistes de la Haute-Garonne, le disent sans détours, « demain nous soutiendrons le plan présenté par le gouvernement ».

 Ces neuf-là (Gérard Bapt, Christophe Borgel, Carole Delga, Monique Iborra, François Imbert, Patrick Lemasle, Catherine Lemorton, Martine Martinel et Emilienne Poumirol) vont donc appuyer manuel Valls et ce malgré d’autres élus de gauche du même département qui les avaient pourtant appelés à voter non.

 « Quand on est un député de gauche, on n’applique pas la politique voulue par le Medef. Quand on est un député de gauche, on ne recourt pas aux vieilles recettes économiques de la droite.  Vos électrices et électeurs, du premier comme du second tour, dont nous sommes, ne vous ont pas élu pour cela » leur écrit Martine Croquette, candidate du Front de Gauche dans la troisième circonscription.

Manuel Valls à l'Assemblée Nationale. AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON

Manuel Valls à l’Assemblée Nationale. AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON

Bref ici comme ailleurs, le fossé se creuse entre la gauche socialiste et sa gauche. Ambiance, ambiance en perspective dans certains conseils municipaux ou autres collectivités locales. Un signe d’apaisement toutefois pour le Premier Ministre, il pourra a priori compter sur les Radicaux de Gauche. Ils semblent lui avoir donné leur aval via un message de leur patron, Jean-Michel Baylet.

« Les petites retraites, inférieures à 1200 euros, ainsi que les fonctionnaires de catégorie C, ne seront pas impactés par les mesures d’économies annoncées, le Plan pauvreté sera quant à lui appliqué comme prévu et ses financements sanctuarisés. Ce sont là trois revendications portées par le Parti Radical de Gauche qui ont été reprises par le Gouvernement. » Le Président du Parti Radical de Gauche, se félicite d’avoir été entendu et appelle donc à voter le plan Valls.

Rendez-vous donc demain à l’assemblée nationale pour compter les voix et les divisions.

Patrick Noviello

24 Avr

Comprendre l’Europe (4) : Entretien avec Robert Rochefort, tête de liste Modem-UDI dans le sud-ouest.

Député européen sortant du grand sud-ouest, Robert Rochefort repart en campagne avec cette fois-ci une liste d’union du centre. Ce jeudi, il sera dans les Hautes Pyrénées. Il visitera les thermes de Bagnères et le Pic du Midi.

Robert Rochefort -®AFP Photo Bertrand Langlois

Robert Rochefort -®AFP Photo Bertrand Langlois

Pourquoi êtes-vous candidat ?

Je suis candidat parce je veux participer à une véritable métamorphose de l’Europe. Parce que je ne veux pas laisser le champ libre aux dangereux aventuriers qui proposent la sortie de l’euro, la fermeture des frontières, le repli sur soi et la nécrose du continent. Parce qu’abandonner la construction européenne signifierait appauvrissement, inflation, arrêt de nos exportations, retour à l’époque où l’Espagne et l’Italie dévaluaient leur monnaie contre nos intérêts économiques. Croyez-moi, il n’y a pas d’autre choix que l’Europe. Pour nous, et plus encore pour nos enfants. Ceux qui vous proposent la sortie de l’euro sont de bien dangereux aventuriers. Cela signifierait appauvrissement, inflation, arrêt de nos exportations, retour à l’époque où l’Espagne et l’Italie dévaluaient leur monnaie contre nos intérêts économiques.

À quoi doit servir l’Europe et son parlement selon vous ?

Le parlement européen est souvent méconnu. Et pourtant, élu au suffrage universel,  il représente 500 millions d’Européens. Malheureusement l’Europe reste largement intergouvernementale en raison du poids écrasant du Conseil Européen, composé des ministres des gouvernements qui décident en dernier ressort. La loi Européenne est faite par le Parlement et le Conseil. Le parlement doit évoluer pour rendre l’Europe plus démocratique. Il est le seul organe qui incarne réellement le peuple européen dans sa diversité. Les élections de mai offrent la possibilité de formuler de nouvelles ambitions pour l’Europe. En votant massivement les citoyens ont le moyen d’accroitre sa légitimité et d’engager un rééquilibrage des forces avec le Conseil.

S’il y avait un dossier prioritaire à traiter par le Parlement quel serait-il et comment le mener à bien ?

Faire l’Europe, c’est relancer l’activité dans de nombreux secteurs en créant de grandes entreprises européennes – comme on a su le faire avec Airbus – dans l’énergie et la transition écologique, la grande vitesse ferroviaire, le médicament. C’est mettre fin au dumping fiscal et social, concurrence déloyale entre pays, qui nous ont fait perdre des places dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. Faire l’Europe, c’est donner d’avantage de force aux régions, c’est reconnaître les productions locales, c’est soutenir les petites entreprises. Car c’est en étant forts et unis que l’on peut se protéger de l’uniformisation. Un peu comme dans une coopérative, où chacun existe avec ses spécificités car il bénéficie de l’appui solidaire de tous les autres. Comme vous le savez, j’ai beaucoup travaillé sur le “Produire en France”. J’ai en 2012, bien avant que le gouvernement ne s’en saisisse écrit un livre intitulé “Produire en France, c’est possible”. Ce combat pour la qualité des produits et l’information du public, je le mène également au niveau Européen. Et je suis heureux que lors de notre dernière session à Strasbourg, le Parlement ait voté pour la création d’un label “made in EU”.

Existe-t-il selon vous une identité européenne ?

L’identité européenne c’est la culture, c’est l’histoire tragique souvent, qui a débouché sur la volonté de créer une zone de paix. C’est, malgré quelques différences ici ou là, l’émergence progressive d’un  modèle commun dans les domaines social et économique. C’est aussi et peut être surtout une vision commune des libertés individuelles.

Et un sentiment d’appartenance à l’Europe ?

Evidemment. Il dépasse même les frontières de l’Union. Ce qui manque aujourd’hui c’est un sentiment d’appartenance à l’Union en tant que telle, avec ses structures et son fonctionnement. C’est à elle de se reformer pour créer et renforcer ce sentiment d’appartenance, c’est d’ailleurs la mission que nous nous sommes donnés, nous les candidats UDI/MODEM.

Que faire pour que le parlement soit mieux connu des citoyens ?

Les medias ont un rôle fondamental. Nous ne sommes que très peu écoutés, et notre action n’est quasiment pas relayée. Parce que, parmi les idées reçues sur l’Europe il y a cette fausse image d’opacité…Tout est public au Parlement européen, y compris les commissions thématiques. Et notre présence est obligatoire pour les votes. Au fait, dites-moi, que pouvez-vous faire pour que le Parlement Européen soit mieux connu des citoyens?

Ma réponse : Nous donnons la parole à chacune des têtes de liste Sud-Ouest à ces élections, comme nous le faisons avec vous dans cet entretien. Nous réalisons aussi sur ce blog des éditos pédagogiques et incitatifs pour que nos lecteurs s’intéressent à ce scrutin. Et puis le mardi 20 mai au soir, nous diffuserons dans tout le grand sud-ouest sur France3 un débat entre les principales têtes de listes, sans oublier les reportages que nous mettons en œuvre dans nos journaux télévisés pour montrer l’impact concret des politiques européennes en région.

Qu’auriez-vous à dire aux citoyens pour les convaincre d’aller voter le 25 mai ?

Si nous donnons, en votant massivement une vraie légitimité au Parlement européen le 25 mai,  nous lui permettrons de peser beaucoup plus sur l’évolution de la construction européenne. Voter le 25 mai, c’est renforcer la seule institution réellement démocratique  de l’Union Européenne et la pousser à se mettre clairement au service des citoyens européens. Pourtant, comme vous, je ne me satisfais pas de l’Europe d’aujourd’hui. Celle qui multiplie les tracasseries inutiles voire néfastes. Celle qui n’arrive pas à parler d’une seule voix dans le concert des nations. Et pourtant, prendre Bruxelles comme bouc émissaire, c’est tromper les citoyens. Car, je vous le dis, aucune décision en Europe n’est prise sans que les gouvernements, et donc celui de la France, n’aient donné leur accord. Et nos principales difficultés se trouvent ici, chez nous, en France. Elles sont les conséquences de nos incapacités à nous réformer depuis tant d’années. C’est cette refondation de l’Europe que nous vous proposons. C’est ce qui nous différencie d’autres listes, composées de melting-pots bien hasardeux, d’eurosceptiques et d’européens convaincus, à droite comme à gauche de l’échiquier politique. Les candidats présentés par nos adversaires ont le plus souvent bien peu à voir avec les grands enjeux européens. L’Europe a besoin de vous. De citoyens exigeants et vigilants à l’égard de Députés européens sans ambiguïté sur le sens de leur engagement, et qui reprendront le flambeau des bâtisseurs.

Robert Rochefort sera l’invité du journal régional de France3 Midi-Pyrénées demain à 19h

Patrick Noviello

 

23 Avr

Comprendre l’Europe (3) : Entretien avec José Bové, tête de liste EELV dans le sud-ouest.

Le militant du Larzac repart pour un deuxième mandat, avec cette fois-ci un objectif supplémentaire : la présidence de la commission européenne, poste pour lequel il pourrait être le candidat de tous les Verts d’Europe. Mais avant cela, il nous dévoile son programme et sa vision européenne.

José Bové ©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

José Bové©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Pourquoi êtes-vous candidat ?

José Bové : Mon engagement en tant que député européen a permis d’éviter que la réforme de la Politique Agricole Commune passe sous silence la nécessité d’une répartition plus équitable des soutiens publics entre les paysans et entre les différents états membres. Avec le groupe des Verts, nous avons réussi à arracher un certain nombre d’avancées pour que les pratiques agricoles respectent mieux l’environnement. Il faut aussi aller plus loin dans la lutte contre le réchauffement climatique qui doit être la priorité de la prochaine mandature. La transition énergétique doit passer par le développement des énergies renouvelables et une meilleure efficacité énergétique qui permettront de créer des centaines des milliers d’emplois non délocalisables.

L’Union européenne traverse une période critique. Les politiques d’austérité imposées depuis 2008 pour faire face aux conséquences de la crise financière qui a éclaté aux Etats-Unis, ont plongé des millions d’européennes et d’européens dans la misère. Le chômage a explosé, des centaines de milliers de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté et n’ont plus accès aux soins. Les populistes de tous bords soufflent sur les braises. Ils utilisent des arguments démagogiques, dangereux et erronés qui doivent être combattus. Nos concitoyens doivent comprendre que le repli nationaliste ne nous permettra pas de protéger nos concitoyens des délocalisations. Une sortie de l’euro entrainerait automatiquement une chute du niveau de vie des français. La monnaie commune est loin d’être parfaite. Notre rôle doit être de l’améliorer et non pas de la jeter aux orties. Les partis politiques grecs, dont le parti de gauche mené par Tsipras, ont abandonné l’idée de quitter l’Euro, car ils savent que seul ils ne sont pas en mesure de faire face aux spéculateurs. Les Etats membres de l’Union européenne doivent sortir ensemble de cette crise, ensembles et renforcés dans l’idée que l’union fait la force.

Des élus écologistes nombreux Parlement Européen permettent de peser sur les politiques mises en place. Nous dirons aussi dans cette campagne que nous ne pouvons pas accepter le traité en négociation avec les Etats-Unis (TAFTA). Ce traité remet en cause les fondements même du projet européen (http://josebove2014.eu/Le-traite-de-libre-echange)

 

À quoi doit servir l’Europe et son parlement selon vous ?

JB : L’Europe a été créée pour protéger ses citoyens et pour améliorer leurs conditions de vie. L’Union européenne, qui compte plus d’un demi-milliard d’habitants, peut imposer sa volonté et faire plier les multinationales et les autres états si elle est capable de parler d’une voix unie. La diplomatie européenne n’existe toujours pas comme nous le rappelle cruellement la crise ukrainienne ou notre impuissance à peser sur la guerre civile en Syrie.

La protection des européens passe également par le maintien de normes sociales et environnementales élevées. Un salaire minimum dans chaque pays, l’harmonisation des taxes sur les bénéfices des entreprises doivent être mis en place de manière accélérée pour que les habitants d’Europe de l’ouest n’aient plus le sentiment que leurs emplois sont accaparés par des Polonais, des Roumains ou des Bulgares.

 

S’il y avait un dossier prioritaire à traiter par le Parlement quel serait-il et comment le mener à bien ?

J.B : Le réchauffement climatique ! Les derniers rapports du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) sont très clairs. Si nous ne faisons rien le réchauffement climatique pourrait atteindre 2°C en 2030 et dépasser les 4 degrés à la fin de ce siècle. Les grandes tempêtes et les inondations qui ont frappé les départements de l’ouest de la France ont entrainé des dégâts considérables qui ont des conséquences économiques bien réelles sur le tourisme par exemple mais également pour l’agriculture.

A l’échelle mondiale, si on ne fait rien, le cout humain sera considérable et les couts financiers quasi insurmontables.

Le Parlement européen doit être beaucoup plus exigeant sur les mesures qui doivent être prises au niveau européen et mondial. La conférence sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015 doit prendre les mesures à la hauteur des enjeux. Ne l’oublions pas, la lutte contre le réchauffement climatique c’est aussi la lutte contre les pollutions et toutes ses conséquences sur la santé.

 

Existe-t-il selon vous une identité européenne ?

J.B : Depuis le Moyen Âge l’Europe existe, même s’il est impossible de tracer précisément ses limites géographiques. La Renaissance puis l’esprit des philosophes des Lumières ont créé les conditions d’échanges entre des scientifiques, des artistes et des hommes politiques. D’un bout à l’autre de l’Union européenne, la musique, la littérature ou la peinture sont européennes.  L’identité culturelle de l’Europe ne se limite pas aux artistes et aux intellectuels. Il n’y a qu’à voir la fierté de nos régions d’un bout à l’autre de l’Union européenne pour leurs spécialités gastronomiques, que ce soit des vins, des fromages…

L’identité européenne prend sa source dans notre histoire commune et dans la diversité de nos cultures et de nos territoires. Unis dans la diversité reste la base de l’identité européenne.

 

Et un sentiment d’appartenance à l’Europe ?

J.B : Lorsque le rideau de fer est tombé en 1989, pour les habitants des Pays de l’Est, l’adhésion à l’Union européenne était une évidence qui est devenue une réalité en 2003 pour la plupart d’entre eux ainsi que pour la Roumanie et la Bulgarie en 2005. La soif de démocratie, de transparence, et de liberté était le moteur de ce bouleversement historique. Ce sont des valeurs européennes pour lesquelles nous devons nous mobiliser tous les jours, car comme toutes choses précieuses, elles sont fragiles. Je milite pour la mise en place d’un passeport européen.

 

Que faire pour que le parlement soit mieux connu des citoyens ?

J.B : En France, comme dans de nombreux autres pays membres de l’Union, les élections européennes se focalisent la plupart du temps sur des questions de politiques nationales. Leur résultat est souvent analysé par les médias comme un soutien ou un désaveu pour les chefs de gouvernement ou les chefs d’état en fonction. La difficulté est de faire  naître un débat transnational qui dépassent les limites de nos frontières internes et se traduisent par des propositions alternatives des différents groupes politiques. Poursuivre les politiques d’austérité ? Signer des accords de libre échange ? Lutter contre le réchauffement climatique ?… Le débat démocratique doit avoir lieu au niveau européen.

Pour la première fois, le Président de la prochaine Commission européenne sera proposé par le Parlement. Chaque grand parti a décidé de présenter son candidat pour occuper cette fonction. Il s’agit d’un premier pas qui va dans la bonne direction mais il n’est pas suffisant. Les Verts militent pour que les députés soient élus pour moitié sur des listes nationales et pour l’autre moitié sur des listes européennes. Ce sera une seconde étape dans la politisation de l’Europe et dans le rapprochement des citoyens du Parlement.

Les journalistes basés à Bruxelles ne sont pas suffisamment nombreux pour couvrir l’ensemble des sujets, la place dans les journaux réservée à l’Europe est bien mince. Les médias ont donc un rôle important à jouer pour informer nos concitoyens.

 

Qu’auriez-vous à dire aux citoyens pour les convaincre d’aller voter le 25 mai ?

J.B : Les évolutions de leur vie quotidienne, de l’emploi et de leur avenir se jouent en premier lieu au Parlement européen. Le bulletin qu’ils glisseront dans l’urne le 25 mai aura donc une traduction directe sur les politiques qui seront mises en place. Des écologistes forts au parlement européen c’est une Europe plus forte pour lutter contre le réchauffement climatique, l’exclusion sociale et le libéralisme effréné.

 Patrick Noviello

21 Avr

Valérie Rabault : entre le marteau et l’enclume

MaxPPP

MaxPPP

 

Pas de chasse aux œufs pour Valérie Rabault ce week-end, mais une interview dans le Journal du Dimanche (à défaut d’avoir répondu à nos sollicitations) et  l’étude des propositions reçues des députés pour trouver un « point d’équilibre » à proposer à Manuel Valls. La nouvelle rapporteure du budget a du pain sur la planche pour essayer de faire coïncider les objectifs d’économie du Premier Ministre et le seuil de tolérance des parlementaires socialistes du Palais Bourbon.

Voilà donc la députée du Tarn et Garonne qui se retrouve à faire l’inventaire des finances publiques : quels secteurs épargner, qui aider en priorité. « Nous devons aussi nous poser la question des missions que l’Etat doit remplir ou pas. » Un job qui à première vue peut paraître ingrat, mais qui déterminera en grande partie l’éclatement ou pas de la majorité. Rien que ça…

Et ce job, elle l’a voulue. Annoncée un temps comme candidate potentielle à la maire de Montauban, Roland Garrigues avait dit lui-même dans son ouvrage-programme que ça aurait du être elle,  pressentie dans le nouveau gouvernement après remaniement (elle aurait refusé), la voilà donc au poste qu’elle convoitait, première femme rapporteure du budget à l’Assemblée Nationale de l’histoire.

« L’enjeu de fond » comme elle le définit au JDD, c’est de « protéger et soutenir la croissance », primordial à l’heure où François Hollande déclare qu’il ne se représenterait pas si la courbe du chômage ne s’inversait pas d’ici 2017.

En attendant le programme de stabilité du gouvernement devrait être proposé au vote le 29 avril à l’Assemblée Nationale, les mesures d’austérité, elles, avant fin juillet. Ce sera le vrai baptême du feu de la rapporteure du budget.

 

Patrick Noviello

20 Avr

En attendant Hollande

Le Président François Hollande se rendra mercredi à Carmaux dans le Tarn pour rendre hommage à Jean Jaurès. La figure tutélaire du Socialisme a été assassinée voilà cent ans et les commémorations se multiplient. L’occasion aussi pour le PS de revenir à ses fondamentaux ?

 

Les calendriers sont parfois cruels… Il y a quasiment deux ans jours pour jours, le candidat Hollande faisait campagne en terre carmausine. Il était alors accueilli dans la ferveur par deux mille personnes qui criaient « on va gagner » ou « Hollande Président ». Sur la photo de Jean-Marie Lamboley  pour le quotidien régional, on voit le futur locataire de l’Elysée entourée de figures locales du socialisme.

Que sont mes amis devenus ?

A sa droite Philippe Martin, devenu quelques mois ministre de l’environnement puis remplacé lors du remaniement, à sa gauche Martin Malvy dont on ne sait s’il repartira aux prochaines Régionales, derrière lui Jean-Michel Baylet qui se serait bien vu Ministre mais qui entre temps, a été mis en examen dans une affaire de frais de bouche, et enfin au dernier rang, les surplombant, Jean-Pierre Bel, président du Sénat qui a annoncé son retrait de la vie politique, Kader Arif, un des derniers hollandais pur sucre conservé au gouvernement et Jacques Valax député de la circonscription balayé aux municipales albigeoises.

François Hollande ©SEBASTIEN BOZON / AFP

François Hollande ©SEBASTIEN BOZON / AFP

 

Les soutiens présidentiels d’alors seront certainement à nouveau là ce mercredi, mais ils ont, chacun à leur niveau, éprouvé le fait d’être dans la majorité présidentielle. Une majorité qui a 50 milliards d’économie à trouver et dont le leader s’est depuis déclaré « social-démocrate ». Alors pas sûr évidemment que l’accueil réservé au Président par les carmausins soit exactement le même que lors de la campagne de 2012.

Jaurès pour tous

Plus largement, ils sont nombreux ceux qui commémorent Jaurès, se recommandent de lui ou tout simplement commentent ce que sa pensée est devenue aujourd’hui, et ce même à droite. Bernard Carayon patron de l’UMP tarnais s’apprête même à sortir un ouvrage intitulé : « comment la gauche a kidnappé Jaurès ». Le 16 avril 2012, à la tribune, à Carmaux, François Hollande a ses mots : « En 2007, à Toulouse, Nicolas Sarkozy avait cité 32 fois le nom de Jaurès. Il y a cinq ans, c’était sa référence. Aujourd’hui a-t-il cité une seule fois son nom ? Il ne le pouvait plus. Il y a tant de différences entre ses paroles et ses actes ». A présent, bon nombre d’observateurs seraient tentés de renvoyer aujourd’hui cette citation à son auteur.

Et François Hollande de poursuivre ce même jour d’avril 2012 : « Je me réclame de la synthèse de Jean Jaurès entre l’idéal que nous devons servir et le réel qui est devant nous. » Seulement, est-ce que le réel n’a pas écrasé l’idéal ? En 1914, le fléau c’est la guerre mondiale qui s’annonce. Jaurès s’y oppose avec ferveur, le pacifiste sera assassiné pour ses idées. Aujourd’hui, pas de guerre mondiale à l’horizon mais pour beaucoup le fléau s’appelle « mondialisation » ou « finance ». Cette finance que Hollande avait qualifiée d’ennemie lors du meeting du Bourget.

Le fléau a changé, les temps aussi, et le socialisme forcément.

Patrick Noviello

14 Avr

Comprendre l’Europe (2) : Entretien avec Virginie Rozière, tête de liste PS-PRG dans le sud-ouest.

Virginie Rozière.

Virginie Rozière.

Journée marathon ce lundi pour Virginie Rozière et son équipe. Elle organise une conférence de presse itinérante qui partira de Montpellier pour s’achever à Bordeaux en passant par Toulouse. L’occasion de faire mieux connaissance avec elle et son projet européen.

Par Patrick Noviello

Pourquoi êtes-vous candidate ?

Virginie Rozière : Je suis candidate parce que je suis convaincue que nous méritons une autre Europe : une Europe sociale, démocratique et humaniste. Vous savez, alors que je travaillais au Parlement européen, j’ai un jour entendu un député ultralibéral attaquer la notion même de service public. Un député UMP présidait la séance. Savez-vous ce qu’il a répondu ? Rien. Je ne me reconnais pas dans cette Europe conservatrice. Aujourd’hui, je m’engage pour faire bouger l’Europe. Pour que l’on arrête cette course vers l’ultralibéralisme et l’austérité.

 À quoi doit servir l’Europe et son parlement selon vous ?

V.R : L’Europe doit permettre à ses citoyens de s’épanouir dans un espace de stabilité et de prospérité. Le parlement est la seule institution de l’Union directement élue par les citoyens. Il incarne l’intérêt général européen. Il lui revient d’harmoniser par le haut les législations sociales des Etats membres, de défendre un modèle égalitaire et solidaire contre le dumping social, la concurrence entre les travailleurs des différents pays.L’Europe sociale permettra de réunir les peuples de notre continent autour d’une solidarité et d’un modèle de protection collective partagé.

 S’il y avait un dossier prioritaire à traiter par le Parlement quel serait-il et comment le mener à bien ?

V.R : L’instauration d’un SMIC européen. Sans hésitation ! Je vous le dis, ma priorité est la construction d’une Europe sociale. Les Etats membres sont prêts à le faire. Même l’Allemagne a évolué : un salaire minimum va être introduit dès 2015. L’étape d’après sera la création d’un véritable budget européen, qui permettra la redistribution de prestations sociales européennes. Mais cela ne pourra pas se faire sans une Europe politique.

 Existe-t-il selon vous une identité européenne ?

V.R : Savez-vous quel est le premier texte commun signé en Europe ? Ce n’est pas un traité économique. Pas plus qu’un accord de libre échange. C’est la Convention européenne des droits de l’homme. Démocratie, liberté, dignité, égalité. C’est cette déclaration de valeurs qui a fondé ce qui allait devenir l’Europe. Elle a une histoire commune, une culture commune. C’est un lieu de brassage, d’échanges commerciaux, mais aussi intellectuels et culturels.

 Et un sentiment d’appartenance à l’Europe ?

V.R : Tout citoyen sait qu’il fait partie de l’Europe. La question est plutôt de savoir si en faire partie le satisfait Soyons clairs. L’Europe a beaucoup apporté : pour l’industrie française, avec Airbus par exemple ; pour la formation de nos étudiants avec le programme Erasmus. Ou encore pour la sécurité, en favorisant la coopération des Etats en matière de police et de justice. Mais cette dynamique s’est enrayée depuis trop longtemps, et la reconnaissance envers l’Europe s’effrite. Hors de ses frontières pourtant, l’Europe continue de faire rêver. Les manifestations pro-européennes en Ukraine par exemple, montrent bien que l’UE est toujours synonyme de démocratie, de stabilité et de prospérité. L’Europe fait rêver à l’extérieur et déçoit ses citoyens. C’est ce paradoxe qu’il faut combattre. J’aime cette phrase de Jacques Delors : « l’Europe, c’est comme la bicyclette : si elle n’avance pas, elle tombe ».

 Que faire pour que le parlement soit mieux connu des citoyens ?

V.R : La première solution, très simple est de demander aux députés européens d’expliquer leur action. Leur responsabilité est double : ils doivent d’abord porter la voix et les attentes des citoyens dans l’hémicycle. Mais ils doivent aussi revenir dans leur circonscription pour rendre compte de l’activité des parlementaires.Il y a trop peu de circulation d’information, trop peu de retour des politiques une fois élus vers leurs concitoyens! C’est pour cela que je me suis engagée à revenir très régulièrement dans le Sud-ouest, faire des comptes-rendus de mon mandat. Il faut ensuite que les politiques nationaux cessent d’accabler l’Union européenne pour se dédouaner de leur responsabilité, et n’oublient pas d’en présenter les avancées. Par exemple, le Parlement européen a voté la semaine dernière la suppression des frais d’itinérance mobile au sein de l’UE. L’Europe va devenir un véritable « continent connecté ». Je ne me souviens pas avoir entendu beaucoup de politiques en parler …

 Qu’auriez-vous à dire aux citoyens pour les convaincre d’aller voter le 25 mai ?

V.R : C’est le moment de choisir. Est-ce que vous souhaitez continuer à subir une Europe de l’austérité, une Europe des marchés ? Ou est-ce que vous voulez une Europe sociale, qui protège ses citoyens et travailleurs ? Vous pourrez choisir votre Europe pour la première fois ! Vous choisirez le président de la Commission européenne, qui en fixe les orientations. En votant pour les listes PS et PRG le 25 mai, vous choisirez Martin Schulz pour qui « l’austérité en Europe est une erreur ».

11 Avr

JM Lattes : « Dominique Baudis était un roc »

Doublement «Baudisien ». Jean-Michel Lattes est le nouveau 1er adjoint de Jean-Luc Moudenc. Ce portefeuille couronne une proximité avec un maire de Toulouse qui a fait  toute sa carrière politique sous l’ère Baudis. Mais Jean-Michel Lattes, c’est aussi un compagnon de route. Il a vécu deux mandats aux côtés de l’homme qui a siégé au Capitole pendant 18 ans. Il répond à deux  questions. Ses deux réponses affinent le portrait de Dominique Baudis. 

-Quelle image conservez vous de Dominique Baudis ?

 -Jean-Michel Lattes. Dominique Baudis a toujours eu l’image d’un gendre idéal. Pour les toulousains, c’était un homme gentil. Mais, en fait, dans le bon sens du terme, c’était un type très dur. Un vrai roc. En 1998, élu au Capitole et président du service social de la mairie, je découvre l’affaire des détournements de fonds au service social de la ville de Toulouse. Je me demande comment il va réagir. Va-t-il couvrir ? En fait j’ai vu un Baudis  à la Kalachnikov. Il était fou furieux que l’on ait volé l’argent des toulousains. Il a réveillé le procureur de la République en pleine nuit.

-Vous avez été un élu de Dominique Baudis. Quel genre de patron était il ?

-Jean-Michel Lattes. Encore une fois c’était un roc. En 1994, j’ai du affronter une grève dure à la Semvat (Société d’Economie Mixte des Voyageurs de l’Agglomération Toulousaine, actuelle Tisséo). Il m’a couvert à 100%. Pour un élu, c’était parfait. Je pouvais compter sur lui. Et au quotidien, c’était un maire disponible et à l’écoute. Quand on l’appelait, il répondait de suite.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

 

10 Avr

Adieu monsieur le maire !

En novembre dernier, nous le recevions Laurent Dubois et moi pour une Spéciale « Défenseur des Droits ». Voilà presque un an que j’attendais de faire cette émission avec Dominique Baudis, mais, lui, pendant ce temps, luttait déjà contre la maladie. Un invité pas comme les autres pour moi tant il a jalonné ma carrière professionnelle.

baudis

On parle souvent de connivences entre journalistes et hommes politiques, il n’y en avait pas entre nous. Je doute d’ailleurs qu’il en ait eu avec mes confrères et collègues tant il respectait trop notre métier pour cela. Il a d’ailleurs été des nôtres, et de quelle manière, à la fois sur les terrains les plus durs pour montrer et à la fois en plateau pour expliquer.

Il était donc finalement venu au rendez-vous, seul, sans escorte ni cour. Seul face à nos questions dont l’inévitable, sur cette calomnie qui a changé sa vie à jamais. Cette expérience lui a-t-elle donné encore plus envie de défendre les autres comme l’exigeait son ultime fonction ? 
« Ce qui ne tue pas rend plus fort » nous avait-il confié, avouant malgré tout qu’il avait souffert. Aujourd’hui qu’il n’est plus là et qu’aucune connivence ne peut nous être attribuée, je dois le dire : j’ai perdu un ou deux amis en le défendant à l’époque de l’affaire Alegre. Je le respectais trop pour le croire capable des horreurs dont on l’accusait.

Ironie de l’histoire, il s’en va alors que celui qui se dit son héritier revient au Capitole. On ne le voyait plus guère dans les rues de Toulouse mais il a du goûter l’ironie des destins. Les temps ont changé, la politique sans doute encore plus. Beaucoup de néo-toulousains ne savent pas qui est Dominique Baudis et pourtant ils ont une partie de son travail sous leurs yeux.
On peut sans doute lui reprocher beaucoup de choses, le suffrage universel est là pour dire qu’il y a des pour et des contre, mais il a été un maire qui restera à jamais ancré dans l’histoire de notre ville.

Il aura certainement un ou plusieurs lieux à son nom. Lui qui l’aimait tant rentrera certainement dans l’histoire d’une façon ou d’une autre, la collective évidemment mais aussi la notre, à chacun d’entre nous, comme ceux qu’ils croisaient et écoutaient dans la rue en notant sur des post-it ce qu’ils avaient à lui demander. Il posait ensuite toutes ses doléances sur son bureau au Capitole et avant chaque réunion avec son staff demandait à ce qu’elles soient étudiées une à une.

À compter de ce jour, beaucoup de toulousains vont à garder dans le coin de leur tête un post-it avec son nom marqué dessus.

Patrick Noviello

Comprendre l’Europe (1) : la commission européenne, quèsaco ?

Par Patrick Noviello

Les 11 et 12 avril, Anne Houtman, Chef de la Représentation de la Commission européenne en France, sera en Midi-Pyrénées pour visiter le Centres d’information Europe Direct (CIED) d’Auch puis inaugurer la Foire de Toulouse, dans le cadre de laquelle le CIED de Toulouse accueille la campagne européenne « Jeunesse en Mouvement ». Elle y rencontrera les acteurs de l’Europe sur ces territoires, particulièrement des jeunes, notamment au lycée de Pardailhan, mais également les principaux élus des grandes collectivités locales et représentants de l’Etat.

Anne Houtman

Anne Houtman

 

Pouvez-vous nous rappeler à quoi sert concrètement la Commission européenne ?

Anne Houtman : La Commission européenne est composée d’un « collège » de 28 commissaires, un par pays membre, et son rôle est de défendre l’intérêt général européen. Elle formule pour cela des propositions de loi qui sont adoptées par le législateur européen (conjointement le Parlement européen et le Conseil composé des ministres des pays membres). Elle a ensuite le rôle de s’assurer que ces textes sont correctement appliqués dans les Etats membres. Elle a aussi un rôle exécutif et représente l’Union européenne sur la scène internationale.

Quels sont ses rapports avec le Parlement de Strasbourg ?

A.H : Le Parlement  élit le Président de la Commission et vote l’approbation du collège. Il exerce ensuite un contrôle politique sur la Commission dont il peut forcer la démission collective. La Commission est en dialogue constant avec le Parlement, pour rendre compte de ses activités et faire avancer l’adoption de ses propositions législatives.

 Pourquoi cette visite dans notre région ?

A.H : La priorité de mon mandat de représentante de la Commission en France a été d’être présente sur le terrain, à l’écoute des citoyens et de leurs interrogations  sur les questions européennes. J’y rencontre aussi les élus et les médias qui ont un rôle important pour expliquer l’Europe dans la région. J’ai choisi l’occasion de la Foire Internationale de Toulouse pour me déplacer dans la région. Cette année, un grand stand est consacré aux politiques de l’UE en faveur de la jeunesse. Je souhaite également à cette occasion rencontrer les acteurs de terrain qui sont mobilisés  au sein de nos réseaux européens implantés dans la région.

Vous allez notamment visiter le Centre d’Information Europe Direct d’Auch. De quoi s’agit-il ?

A.H : Un CIED est un relais officiel d’information  sur l’Union européenne destiné au grand-public.  La structure-hôte reçoit un label de la Commission européenne pour mener ses missions. Les structures labellisées ont un fort ancrage local, ce qui est un atout pour agir en partenariat avec les collectivités territoriales et la société civile. Outre les missions d’information et de conseils sur les politiques de l’UE, les CIED ont en effet pour tâches d’encourager activement le débat local sur l’UE.  Ils font enfin office d’intermédiaires entre l’Union et ses citoyens puisque ceux-ci fournissent un retour d’information aux institutions européennes.

Quel impact concret ont les fonds européens sur le développement d’une région comme la nôtre ?

A.H : La région Midi-Pyrénées a bénéficié pour la période 2007-2013 de plus de 1,4 milliard d’euros par le biais des programmes européens régionaux financés par le FEDER (Fonds européen de développement régional), le FSE (Fonds social européen) et le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural). Ces fonds sont utilisés par les acteurs locaux pour renforcer la compétitivité de leurs entreprises, préserver et mettre en valeur l’environnement de la région notamment. Ces fonds financent également des programmes en faveur de l’emploi et de la cohésion sociale.

Des exemples de réalisations ici ?

A.H : L’UE a financé une partie de la reconstruction de la zone touchée par l’explosion de l’usine AZF (infrastructures de services publics, centre de recherches). Elle soutient depuis plusieurs années le pastoralisme dans les Pyrénées ainsi que la filière forêt-bois. Dans les villes, l’UE finance les projets urbains comme notamment à Toulouse (Médiathèque Grand M, Parc Monlong,…). Ce ne sont que quelques exemples. De nombreux exemples de l’implication concrète de l’UE en Midi-Pyrénées sont présentés sur le site www.europe-en-midipyrenees.eu

Pourquoi d’après vous les Midi-Pyrénéens doivent s’intéresser au prochain scrutin européen ?

A.H : Les Midi-pyrenéens contribueront par leur vote à élire directement les 10 députés qui représenteront la circonscription française du sud-ouest (sur les 74 députés français) dans le prochain Parlement européen.  C’est une façon d’exercer leur droit en tant que citoyen européen et d’influencer l’orientation politique de l’Europe. Le Parlement européen a un rôle très important vis-à-vis de la future Commission (comme expliqué plus haut) et parce que le budget européen qu’il vote et les législations qu’il adopte ont un impact sur le quotidien des Midi-pyrénéens, par exemple en matière de mobilité des jeunes (programme Erasmus Plus), de consommation d’énergie, de solidité et de transparence des banques, de développement des investissements et de l’innovation dans la région etc.

 En quoi selon vous les prochaines élections sont cruciales pour l’avenir de l’Europe ?

A.H : Les parlementaires européens votent les législations communes qui seront applicables dans les 28 états membres. Il faut savoir qu’environ un tiers des législations nationales appliquées en France est issu des textes européens. Dans certains secteurs comme l’agriculture, cette proportion dépasse les 50%. Il est donc essentiel que les citoyens votent le 25 mai prochain et choisissent leur projet politique pour l’Union européenne.