31 Mar

Politic Café #24 : une spéciale Benoît Hamon

Politic Café

Cette semaine dans notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique en Occitanie on s’est exclusivement intéressés à la semaine du candidat PS Benoît Hamon : la tribune des militants PS de la région qui demandent aux socialistes qui soutiennent Macron de quitter le parti, le lâchage de certains écologistes au profit de Jean-Luc Mélenchon et la « prise de distance » de l’ancien président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy.

La « Vallsiste » Carole Delga dénonce la trahison de…Manuel Valls

Ce jeudi 30 mars, Benoît Hamon a tenu un meeting à Montpellier. Carole Delga a profité de l’occasion pour dénoncer les trahisons envers le parti socialiste. Proche de Manuel Valls, la présidente de Région a visé explicitement mais à demi-mot l’ancien premier ministre.

Carole Delga et Manuel Valls pendant la campagne des primaires. Photo : AFP-Eric Cabanis

Carole Delga et Manuel Valls pendant la campagne des primaires. Photo : AFP-Eric Cabanis

Mercredi 29 mars, Manuel Valls a basculé, avec armes et bagages, du côté d’Emmanuel Macron. Le soir de ce lâchage, Jean-Luc Mélenchon a refusé la main tendue par Benoît Hamon. La semaine qui s’achève a été une semaine noire pour le candidat socialiste. Mais les journées de Manuels Valls sont également chahutées.

Son ralliement à Emmanuel Macron déclenche un déluge de violentes critiques. « Pitoyable ». « Minable ». « Indigne ». « Pathétique ». Les mots sont durs et les attaques brutales. Ils sont prononcés par des soutiens de Benoît Hamon. L’intensité et la virulence des piques peuvent surprendre. Mais elles sont dans l’ordre des choses. Les « hamonistes » défendent Benoît Hamon.

En revanche, une accusation de trahison venant des rangs « vallsistes », c’est plus surprenant. Carole Delga ne cite pas le nom de Manuel Valls. Mais l’allusion est (totalement) transparente. La présidente de Région déclare :

Ne comptez pas sur moi pour trahir le parti et casser la maison. Soyons fidèle au vote de la primaire et à l’expression du vote du peuple de gauche.

Pendant la primaire, Carole Delga a soutenu Manuel Valls. Elle a été très active sur le terrain en organisant, notamment, un grand meeting à Colomiers, en Haute-Garonne. Députée du Comminges, Carole Delga a régulièrement participé aux réunions du courant pro-Valls, les Réformateurs.

Malgré ses (profondes) racines Vallsistes, Carole Delga épingle ouvertement l’attitude de l’ancien premier ministre. Trahison du parti et du résultat de la primaire. Carole Delga reprend les thèmes « hamonistes ».

A trois semaines du 1er tour, Carole Delga aurait pu choisir le silence et la discrétion. Sa conversion (express) au « hamonisme » peut surprendre.

Mais l’attitude de la présidente de Région n’est pas étonnante. Carole Delga peaufine son image. La fidélité au parti et le légitimisme sont des cartes positives. Ce genre de discours plaît aux militants. La présidente de Région tient également compte de la situation politique. L’Occitanie a voté Hamon au moment des primaires. Malgré l’engagement de Carole Delga en faveur de la candidature Valls, les électeurs de la région se sont (massivement) portés sur Benoît Hamon.

La présidente de Région se positionne en patronne des socialistes d’Occitanie. Carole Delga ne peut pas être à contre-courant des socialistes de sa région. Immédiatement après le verdict de la primaire, la présidente d’Occitanie a infléchi son positionnement en fédérant le PS régional derrière Benoît Hamon. C’est l’appel de Carcassonne. Un appel sans grand écho. Mais l’objectif (tactique) est atteint : un glissement de Carole Delga vers le vainqueur de la primaire.

Le « lâchage » de Manuel Valls marque une étape supplémentaire. Un cap est franchi avec une critique explicite de l’ancien premier ministre.

Mais la ligne reste la même.

Une ligne qui subira (peut-être) un nouvel infléchissement en fonction des résultats du 1er tour de la présidentielle et du score de Benoît Hamon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

30 Mar

L’ancien président (PS) de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, prend ses distances avec Benoît Hamon

Une figure historique du PS d’Occitanie, l’ancien président de région Martin Malvy prend ouvertement ses distances avec Benoît Hamon.

Martin Malvy ancien président de la Région Midi-Pyrénées et président du Grand Figeac; Photo Max PPP

Martin Malvy ancien président de la Région Midi-Pyrénées et président du Grand Figeac; Photo Max PPP

Le Lot est une terre socialiste. Mais la présidentielle de 2017 bouleverse cet ancrage historique. Le département de Maurice Faure est au hit parade des parrainages Macron. Et les parrains ont du poids : le sénateur Gérard Miquel, le député Jean Launay, le président du conseil départemental Serge Rigal.

Mais ce n’est pas tout. Une figure (historique) du socialisme lotois (et en Occitanie) prend ses distances avec le candidat du PS à la présidentielle. Ancien ministre, ex-député et président (emblématique) du conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Mavy a traversé les septennats de François Mitterrand, la cohabitation de Lionel Jospin, les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.  Pour la présidentielle de 2017, Martin Malvy n’a parrainé aucun candidat.

L’ancien président de Région préside toujours une importante communauté de communes, le Grand Figeac. A ce titre, le compagnon de route de François Mitterrand aurait pu donner sa signature. Mais ce n’est pas le cas.

Cette abstention était un signe. « Fabiusien » de souche, Martin Malvy partage avec l’ancien premier ministre une ligne « sociale-démocrate« . Une ligne qui ne cadre pas avec le positionnement de Benoît Hamon.

A la tête (pendant 18 ans) de Midi-Pyrénées, le Lotois a érigé ses qualités gestionnaires en véritable marque de fabrique et en marqueur politique. Obsession permanente de l’investissement. Volonté de maintenir une matelas budgétaire. A droite comme à gauche, le style Malvy était salué.

Avec un tel profil, Martin Malvy pouvait difficilement se retrouver dans la candidature de Benoît Hamon pour la présidentielle de 2017. Ses réserves n’étaient pas un mystère. Mais elles demeuraient discrètes et étaient confinées dans le cénacle politique.

Comme le précise, un vieux routier de la politique lotoise :

Le plus surprenant c’est qu’il (ndlr Martin Malvy) le dise. Mais qu’il le pense c’était connu.

Désormais, le jugement de Martin Malvy sur Benoît Hamon est mis sur la place publique :

S’il continue (ndlr Benoît Hamon) avec son revenu universel je ne suis pas sûr de le suivre jusqu’au bout.

Martin Malvy, à la différence de plusieurs personnalités lotoises, ne basculent pas chez Emmanuel Macron. Mais le président du Grand Figeac justifie, ou du moins explique, l’adhésion de la gauche lotoise au candidat d’En Marche !

 Le ralliement à Macron, c’est la volonté ne pas suivre Hamon. Le Lot n’est pas pour les extrêmes.

Les instances nationales du PS rejettent, en dehors du parti socialiste, le soutiens d’Emmanuel Macron. Des voix demandent même l’exclusion de Manuel Valls.

Martin Malvy ne risque rien. Il se contente d’une critique ouverte de Benoît Hamon;

C’est (probablement) encore plus percutant.

Laurent Dubois (@laurentdub) avec AFP

Des écologistes « insoumis » lâchent Hamon et appellent à voter Mélenchon

« Europe-Ecologie » soutient la candidature de Benoît Hamon. Mais des écologistes de la Haute-Garonne prennent leurs distances et appellent à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

Patrick Jimena lance un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Cette initiative est contraire à l’accord (national) conclu entre l’écologiste Yannick Jadot et le socialiste Benoît Hamon. Mais le trublion de Colomiers, Patrick Jimena, assume parfaitement.

Patrick Jiména est un habitué des pétitions et des manifestes. Le texte appuyant et motivant le ralliement à Jean-Luc Mélenchon est dans la même veine. Les propos sont cash :

Hamon est cadenassé par une logique d’appareil. Il aurait du s’émanciper de l’appareil socialiste après la primaire. Il ne l’a pas fait. Mélenchon élève le débat et bénéficie d’une dynamique. Y’a pas photo.

Les chiffres des sondages appuient les propos de Patrick Jiména. Les études d’opinions restent de simples études d’opinions. Mais les dernières livraisons profitent à Jean-Luc Mélenchon. Inversement, Benoît Hamon, « dévisse » et se retrouve au niveau de la barre fatidique des « 10% ».

Mais l’affaiblissement de Benoît Hamon n’est pas la seule justification de l’appel à voter Mélenchon. Patrick Jiména et ses cosignataires (un élu de Plaisance-du-Touch, deux adhérents d’EELV et des représentants de la société civile) mettent en avant un argument qui ne déplairait pas à Emmanuel Macron :

Nous assistons à une recomposition du paysage politique. Il convient de bâtir les fondations d’un renouveau citoyen et écologiste. Pour nous, le mouvement des Insoumis (NDLR mouvement de Jean-Luc Mélenchon) à dessiner les contours d’une nouvelle maison.

En toile de fond, les écologistes Insoumis « placent » ouvertement la perspective des législatives :

Nous soutiendrons la candidature de Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour des élections présidentielles et nous nous engageons dans un processus de recomposition politique dès les élections législatives sur la base d’un programme partagé.

Patrick Jiména n’a jamais caché son intention de se présenter aux législatives. La signature de l’accord Hamon-Jadot et la réservation d’une circonscription (haute-garonnaise) au profit des écologistes pouvaient brider ou du moins compliquer une candidature. Les instances locales du PS demandent une réciprocité et donc l’absence de candidat EELV face aux candidats PS sur les circonscriptions non réservées. La circonscription de Patrick Jiména est concernée.

Cette demande (formalisée par le vote d’une motion des instances fédérales du PS31) risquait de conduire à un « retrait » de la candidature de Patrick Jiména.

La question ne se pose plus.

Il reste deux inconnues : le nombre de signataires de l’appel et la réaction des instances nationales d’Europe Ecologie. S’agissant des signatures, la marge de progression est importante. Elles sont 11 pour le moment. En revanche, l’avenir des écologistes Insoumis au sein d’EELV est beaucoup moins « ouvert ».

Des sanctions risquent de tomber.

Petite consolation, pour d’autres raisons (le soutien à Emmanuel Macron, les camarades socialistes des écologistes Insoumis sont également sur la sellette.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Mar

« Ne vous prétendez plus socialistes » : des militants PS d’Occitanie fustigent les soutiens de Macron

Peut-on à la fois être membre du PS et soutenir Emmanuel Macron à l’élection présidentielle ? Non répondent des socialistes de la région Occitanie qui ont signé à ce sujet une tribune, que nous publions en exclusivité sur ce blog.

Photo d'illustration MaxPPP

Photo d’illustration MaxPPP

C’est une tribune inspirée par la lettre ouverte des jeunes socialistes du Finistère, envoyée au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, après l’annonce de son ralliement à Emmanuel Macron. Une lettre avec cette punchline : « La gauche vivante préfère les éoliennes aux girouettes ».

L’initiative vient de Rémi Demersseman, entrepreneur toulousain, secrétaire national adjoint du Parti Socialiste. Elle intervient le jour où Manuel Valls annonce qu’il va voter Emmanuel Macron dès le premier tour.

L’idée en question : faire entrer dans les esprits de gauche qu’on ne peut pas rester membre du parti socialiste en ayant choisi de soutenir Emmanuel Macron à la présidentielle. Le PS a son candidat, Benoît Hamon ; si un socialiste veut soutenir un autre candidat, il doit se mettre en congé du parti.

Rapidement, la tribune rédigée par le Toulousain (et que vous pouvez lire en intégralité sous cet article) a fait tâche d’huile en Occitanie, même si les auteurs reconnaissent qu’aucune personnalité de premier plan au PS, issue de la région, n’a franchi le rubicon. Parmi les personnalités d’Occitanie qui ont rejoint le candidat d’En Marche !, le maire de Rodez Christian Teyssèdre est fâché avec le PS depuis les élections régionales, la députée de Haute-Garonne Monique Iborra en a été exclue ainsi que le maire de Montpellier, Philippe Saurel, qui se dit socialiste mais hors du PS.

Dans cette tribune les mots sont forts : selon les signataires la décision de socialistes de soutenir Macron « insulte les centaines de milliers de citoyens qui se sont déplacés lors de la primaire de la gauche ».

Voici leur texte :

[TRIBUNE] : « Soutiens occitans à Emmanuel Macron, soyez cohérents, ne vous prétendez plus socialistes » (par un collectif)

« Cette tribune se base sur celle adressée par les jeunes socialistes du Finistère à Jean-Yves Le Drian. Elle s’adresse à tous ceux, élus ou non, militants socialistes, qui soutiennent la candidature de Macron au 1er tour de la Présidentielle. Vous avez fait le choix de soutenir Emmanuel Macron.

Cette décision foule aux pieds nos valeurs, notre engagement. Elle insulte les centaines de milliers de citoyens qui se sont déplacés lors de la primaire de la gauche et ont exprimé leur désir d’une gauche vivante.

Au sein des socialistes, élus, militants ou sympathisants, nous avons fait campagne pour des idées communes, avec et parfois pour vous, car nous pensions naïvement qu’en dépit de désaccords ponctuels, nous avions des valeurs communes et faisions partie de la même famille.

Vous avez aujourd’hui fait le choix de quitter cette famille socialiste et sociale-démocrate, de vous tourner vers les solutions du passé. La gauche vivante préfère les éoliennes aux girouettes, ne comptez plus sur nous. Ne vous prétendez plus socialistes.

Pas uniquement par déloyauté aux statuts d’un parti : la politique ce ne sont pas des règles, mais ce sont des principes. Non, ne vous prétendez plus socialistes car au lieu de défendre les services publics qui sont le seul patrimoine de ceux qui en sont dépourvus, vous soutenez la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires.

Vous n’êtes plus socialistes car au lieu de vouloir un Etat qui protège ceux qui sont frappés par la mondialisation, vous proposez de réduire son périmètre et de couper 60 milliards dans son budget. Ne vous prétendez plus socialistes car vous préférez la suppression de l’ISF à une réforme visant plus de justice fiscale. Ne vous prétendez plus, non plus, sociaux-démocrates, puisque la démocratie vous est étrangère, que vous êtes prêts à bafouer les résultats des urnes lorsque ceux-ci ne vous conviennent pas. Comme si les mêmes causes n’allaient pas produire les mêmes effets !

En soutenant Emmanuel Macron au premier tour, vous renforcez l’image déplorable que les Français se font de notre personnel politique. Par ricochet, c’est l’engagement que vous insultez car ce sont les militants de terrain, comme nous, qui chaque jour payons vos reniements.

Le vote utile c’est le vote en cohérence L’argument du vote utile face au Front national tient au mieux du manque d’honnêteté intellectuelle, au pire d’un aveuglement mortifère. Vous en êtes les marchepieds. En reniant votre parole, vous alimentez le «tous pourris». En ralliant En marche et les ministres de droite qui en font partie, vous incarnez l’«UMPS».

En prétendant éviter la «catastrophe», vous la préparez avec opportunisme et cynisme.

Militants de la gauche vivante, nous continuerons d’inventer la gauche de demain, à innover dans nos territoires, avec les militants de l’écologie, les militants associatifs, les forces vives qui, elles, ne sont pas résignées. Partout en France, des initiatives fleurissent, elles essaiment et montrent qu’il existe un autre chemin, que les mêmes causes ne doivent pas fatalement produire les mêmes effets.

Socialistes, nous continuerons de porter en étendard des valeurs d’égalité, de justice sociale. Nous portons une volonté de respiration démocratique et écologique dans toutes les sphères de la société. C’est également combattre les déterminismes sociaux afin que chaque citoyen puisse avoir les moyens de son émancipation. À gauche par conviction.

Etre de gauche, c’est œuvrer pour que chacun puisse se réaliser, en dehors de la sphère marchande et d’une société régie par l’unique principe de compétition. Notre vision de l’engagement, c’est le renouvellement des idées, du personnel politique, pour adapter notre logiciel au présent, comprendre le réel avec justesse, et ainsi aller vers l’idéal en le transformant.

Cette gauche se fera sans vous. Contrairement à vous, elle est cohérente avec ses convictions et n’a aucune place, aucun poste à défendre. Nos convictions, c’est qu’il n’y a pas de fatalité, qu’il n’y a pas de raison de voter par dépit, par déprime.

Nous, nous militons pour un projet. Nous, nous militons pour des solutions nouvelles qui permettent de préparer la France de demain. Nous militons pour plus de justice, plus d’écologie, plus de fraternité. Nous sommes engagés pour un futur désirable, celui que vous défendiez et que désormais vous reniez ».

Premiers signataires :

Abadie-Trumpfs Muriel, Gers

Bellaredj Fatima, Herault

Berges Francoise, Haute-Garonne

Bousquet Stéphane, Aude

Calvo Michel, Herault

Castel Jean-Claude, Aude

Cathala Pierre, Aude

Charron Dominique, Haute-Garonne

Clarac Sylvie, Haute-Garonne

Cohen Pierre, Haute-Garonne

Colas Valat, Hérault

Cote Sébastien, Hérault

Courtial Isabelle, Aveyron

Dadi Najiha, Hérault

Delafosse Mickaël, Hérault

Delpech Pierre, Aude

Demersseman Rémi, Haute-Garonne

Dubois Léone, Aude

Dubois Pascal, Aude

Duchan Madeleine, Aude

Garbay Jacques, Haute-Garonne

Grandjean Cassandra, Aude

Grandjean Ludovic, Aude

Grandjean Nathalie, Aude

Guerra Philippe, Haute-Garonne

Guerra Nadine, Haute-Garonne

Linarès Loïc, Hérault

Marc Virginie, Aude

Meunier-Poche Marie, Hérault

Morin Etienne, Haute-Garonne

Pagès Fabrice, Hérault

Pham-Baranne Michele, Haute-Pyrenees

Pichounel Jean-Pierre, Haute-Garonne

Provent Denis, Aude

Ramuscello Dominique, Tarn

Roux Alain, Aude

Schanen Pierre-Yves, Haute-Garonne

Stebenet Christine, Haute-Garonne

Taffin Brigitte, Haute-Garonne

Ziani Fatima, Hérault

28 Mar

Le meeting de Jean-Luc Mélenchon à Toulouse se tiendra à la Prairie des Filtres

Le candidat de la France Insoumise a confirmé ce mercredi la tenue de son meeting du 16 avril sur cet espace ouvert en bord de Garonne.

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse en août 2016 (photo : AFP)

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse en août 2016 (photo : AFP)

Décidément après la place du Capitole en 2012, l’observatoire de Jolimont en août dernier pour sa rentrée politique, Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise, continue son tour des sites de Toulouse ! Il a officialisé ce mercredi 28 mars sur sa page facebook le lieu de son prochain meeting à Toulouse, dans le cadre de la campagne présidentielle : ce sera la Prairie des Filtres !

La prairie des Filtres ? Un lieu ouvert, en bord de Garonne, où se déroule chaque année le festival Rio Loco, au mois de juin. Le lieu aussi, du premier match de rugby à Toulouse, au début du XXIème siècle !

Jean-Luc Mélenchon y sera donc le dimanche 16 avril, à 15 heures. La veille, samedi 15 avril, Marine Le Pen aura tenu meeting au Zénith. Au même endroit, deux jours plus tard, le 18 avril, c’est Benoît Hamon qui investira la salle de spectacles. Semaine chargée en perspective !

FV (@fabvalery)

27 Mar

Le dernier meeting de Benoît Hamon aura bien lieu à Toulouse… mais pas au stade Ernest Wallon

Changement de programme pour le candidat socialiste. Le dernier meeting de sa campagne devait se tenir au Stade Ernest Wallon à Toulouse le 21 avril. Il aura finalement lieu le 18 avril, sans doute au Zénith.

Benoît Hamon

Benoît Hamon (Photo : Pascal Pavani / AFP)

Antre du Stade Toulousain, le stade Ernest Wallon ne connaîtra finalement pas son premier meeting électoral. Le dernier meeting de la campagne présidentielle de Benoît Hamon devait s’y dérouler le 21 avril prochain, 48 heures avant le premier tour.

Une volonté de l’équipe nationale du candidat qui souhaitait un lieu emblématique tout en maintenant la tradition « mitterrandienne » de terminer la campagne à Toulouse. Un « événement » avait même été créé sur facebook, avant d’être effacé, et des invitations envoyées.

Mais les choses se sont compliquées : la protection de la pelouse du stade avait un coût, la date du 21 avril (qui rappelle 2002 et trop près de la fin de campagne) posait aussi quelques questions…

Finalement, selon la Fédération de Haute-Garonne du PS, la date du mardi 18 avril a été choisie. « Il s’agira bien du dernier meeting du candidat, explique-t-on au PS 31. Le 21 avril, il y aura un rassemblement à Paris, un événement pour marquer la fin de campagne, mais pas de meeting ». 

La tradition est sauve. Quant au lieu, ce soir-là, contrairement au 21 avril, le Zénith de Toulouse est libre. Plus pour très longtemps apparemment.

FV (@fabvalery)

25 Mar

Emmanuel Macron peut-il bousculer la majorité de Carole Delga ?

Emmanuel Macron compte plusieurs soutiens dans les rangs des conseillers régionaux d’Occitanie. Le candidat d’En Marche ! risque de bousculer la majorité de Carole Delga.

Carole Delga et Emmanuel Macron Photo AFP-François Guillot

Carole Delga et Emmanuel Macron Photo AFP-François Guillot

La majorité du conseil régional d’Occitanie est composite. Elle repose sur trois composantes : le PS, Nouveau Monde et le PRG. L’attelage a déjà connu des tangages. En mai dernier, une délibération a été rejetée et une partie de Nouveau Monde a fait ouvertement  sécession. Ces péripéties n’entravent pas la bonne marche du conseil régional. Mais la présidentielle de 2017 pourrait changer la donne.

L’émergence d’Emmanuel Macron sur la scène politique nationale peut bouleverser l’équilibre du conseil régional. Le phénomène En Marche ! risque d’impacter d’autres collectivités. En cas de victoire d’Emmanuel Macron, au conseil départemental de la Haute-Garonne ou à la mairie de Toulouse, des « macroniens » (de la première heure ou de dernière minute) risquent de se constituer en groupe. Mais, au conseil régional d’Occitanie, les choses sont plus sensibles. Carole Delga a parrainé Benoît Hamon et soutient fermement l’adversaire d’Emmanuel Macron. La présidente de Région a notamment lancé un appel de Carcassonne pour fédérer le PS d’Occitanie derrière le candidat socialiste.

Mais ce n’est pas simplement la ligne politique de la présidente de Région qui pèse dans la balance. C’est la physionomie de l’assemblée régionale qui est en cause.

L’existence d’une majorité hétéroclite renforce un risque Macron. En effet, le nombre de « macroniens » atteint un seuil critique. Pour mesurer l’ampleur des ralliements, il suffit de consulter le site du conseil constitutionnel.

6 conseillers régionaux PRG ont parrainé Emmanuel Macron. Un élu socialiste a également signé pour le candidat d’En Marche !

Il faut également ajouter un conseiller régional PRG qui soutient Emmanuel Macron sans avoir parrainé le candidat Macron.

Le seuil de constitution d’un groupe (prévu par le règlement intérieur) est de 7. Le seuil est atteint.

Ce n’est pas tout. Une vingtaine de conseillers régionaux (de gauche) n’a pas parrainé de candidats à la présidentielle. Ce « marais » pourrait basculer si Emmanuel Macron est élu président de la République.

Evidemment, tout cela reste encore virtuel. Mais un possible bouleversement du paysage politique régional est bien réel.

Les résultats de l’élection présidentielle vont être scrutés de près par Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Polémique autour de la consultation de fiches S par la maire de Montauban, Brigitte Barèges

La maire de Montauban affirme avoir eu accès aux (fameuses) fiches S sur sa ville. Cette consultation aurait été organisée par le préfet du Tarn-et-Garonne. La députée Valérie Rabault demande des explications et rappelle que les maires n’ont pas accès aux fiches S.

Brigitte Barèges, maire de Montauban. Photo : MaxPPP

Brigitte Barèges, maire de Montauban. Photo : MaxPPP

C’est une phrase prononcée sur le plateau du magazine Dimanche En Politique, consacré à la lutte antiterroriste. Dimanche 19 mars, Brigitte Barèges a déclaré :

A Montauban, j’ai la chance d’avoir un préfet qui m’a permis d’avoir accès aux fichès S.

Revoir l’émission en vidéo :


Dimanche en politique – Occitanie

Ces quelques mots ont suscité une réaction (immédiate) de la députée Valérie Rabault. La parlementaire a écrit au préfet du Tarn-et-Garonne pour demander des explications. Valérie Rabault commence son courrier par un rappel :

Le premier ministre, Bernard Cazeneuve a rappelé que notre droit « interdit à la communication » ces fiches S à d’autres personnes que celles listées à l’article 5 du décret du 28 mai 2010.

Les maires ne figurent pas dans le décret évoqué par Valérie Rabault. C’est d’ailleurs un point de friction entre certains élus locaux et le ministère de l’Intérieur. Des maires demandent un accès aux fiches S. C’est le cas, par exemple, du maire de Lavaur (81) Bernard Carayon. Mais, à l’heure actuelle, l’accès  à ces documents est restreint. Ces restrictions ne s’appliquent pas uniquement aux élus. Les fonctionnaires de police et les gendarmes n’ont pas tous accès au fichier S.

Un fichier qui bénéficie d’une soudaine « publicité » et dont la consultation est devenue un enjeu symbolique. Dans les faits, les fichés S ne sont pas nécessairement des islamistes et tous les « radicalisés » ne sont pas fichés.

Valérie Rabault ne revient pas sur le côté artificiel du débat autour du fichier S. La parlementaire se contente d’insister sur la bizarrerie d’une mise à disposition, par la préfecture du Tarn-et-Garonne, de fiches S. La députée demande si (en violation des textes) le préfet a donné accès aux documents classifiés. Valérie Rabault est étonné du silence du représentant de l’Etat :

Si vous ne confirmez pas les affirmations publiques (sur une chaîne de télévision) de Madame le Maire de Montauban, vous me voyez étonnée qu’aucun démenti n’ait été diffusé à ce jour. Je vous serais reconnaissante de bien vouloir publier, dans les plus brefs délais, un démenti officiel et public, afin que les dispositions de notre Etat de droit puissent être affirmées et respectées sur tout notre territoire.

Contactée par France 3 Occitanie, la préfecture du Tarn-et-Garonne ne confirme pas les propos de Brigitte Barèges. Les autorités préfectorales se contentent de préciser que des fichés S ont été évoqués dans le cadre d’une réunion entre les services de l’Etat et les collectivités. L’objet de la réunion était la lutte contre la radicalisation.

Laurent Dubois (@laurentdub)